Déluge, le film de 1933

Les films sortis de 1921 à 1940.

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Déluge, le film de 1933

Messagepar Greenheart » Mar 9 Mai 2017 13:31

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Deluge (1933)

Considéré comme perdu, un négatif italien a été retrouvé en 1981, puis c'est le négatif anglais qui a été retrouvé en 2016 - apparemment dans les archives françaises.

Sorti aux USA le 13 août 1933.
Sorti en blu-ray américain le 21 février 2017 (chez Kino Lorber, donc copie à peine restaurée avec des portions en très bon état et d'autres polluées de nombreux dégâts largement réparables).

De Felix E. Feist ; d'après le roman de Warren Duff, S. Fowler Wright (Sydney Fowler Wright) ; avec Peggy Shannon, Sidney Blackmer, Lois Wilson, Matt Moore, Fred Kohler, Ralph Harold, .

Pour adultes et adolescents.

Déluge est un conte fantastique, une aventure spéculative - une mise en image saisissante de l’envol imaginatif d’un auteur. Nous, les producteurs, vous le présentons à présent pour votre seul divertissement, en se rappelant parfaitement du contrat qui lia Dieu à Noé « Et comme je conclus ce contrat avec toi, aucune chair ne sera jamais plu écorchée par les eaux de l’inondation, pas plus qu’il n’y aura désormais d’inondation qui détruira les terres », Génèse 9 :11.

(NDR : quelqu’un n’a pas dû tenir parole)

Dans les bureaux d’un bureau météorologiste à New-York, le professeur Carlysle et son équipe commencent à s’affoler : toutes les stations qu’ils consultent font le même rapport – et pour Carlysle, la situation est inconcevable… Carlysle s’assure que les garde-côtes ont bien été prévenus, puis il demande que les radios diffusent à nouveau l’alerte météo, immédiatement : tous les bateaux doivent entrer au port et demeurer à l’abri – de très violents orages sont attendus. C’est donc toute une flotte qui converge vers les quais enfumés de New-York City, et l’urgence règne à la capitainerie, qui ne veut plus entendre parler du record que voulait tenter de battre une championne de natation, Miss Claire Arlington.

Un officier vient donc trouver la jeune femme en pleine séance de massage pour lui annoncer qu’elle devra reporter son exploit. Comme elle demande ce qui pose encore problème, l’officier lui explique que le baromètre est en chute libre et les bureaux de la capitainerie s’inquiète d’un orage qui arrive sur eux. Résignée, Miss Arlington conclut que les ordres sont les ordres et confirme à son assistante que tout est annulé. Celle-ci propose alors à Miss Arlington de passer les prochains jours à la campagne en attendant que la météo redevienne plus clémente. Miss Arlington accepte.

Pendant ce temps, la radio donne cette fois l’ordre à tous les avions d’atterrir dans l’aéroport le plus proche, de même pour les dirigeables, dont l’USS Macon – et du côté du bureau météorologique, la lassitude gagne Carlysle : il n’arrive rien, alors que quelque chose doit arriver ! Il ne veut plus entendre parler de question, et décide qu’il est temps de prendre du repos. Alors d’un coup le ciel devient noir. Tout le monde se précipite vers la baie vitrée. L’assistant de Carlysle déclare alors que c’est une éclipse. Carlysle dément : c’est impossible. Pendant ce temps, à la société astronomique d’observation du Soleil, on consulte divers instruments, puis le télescripteur qui annonce que la situation est la même à Londres et dans le reste de l’Europe, et que des bruits de fin du monde commence à circuler tandis que la panique gagne les populations. Le message se conclut par la consigne de répondre par toute parole d’encouragement possible, ce qui fait rire le président de l’association astronomique.

À New-York, la même panique se répand et le prêtre catholique ponctue son sermon de coups de poing assénés sur sa Bible, tandis qu’un prêtre protestant plus apaisé rappelle à son public qu’ils sont les enfants de Dieu : Dieu les protègera, de tout péril et de tout dommage – il suffira de se placer entre Ses Mains protectrices et de se réjouir dans Son Amour – et de prier. Plus à l’ouest de New-York, l’activité des rues au bas d’un gratte-ciel semble presque ordinaire, quand soudain l’immeuble vertigineux se met à osciller, dans un tonnerre monstrueux. Au même instant, la société astronomique observe la même secousse sur son sismographe. Le président de l’association demande alors à ce que son assistant contacte sur le champ la station de Saint Louis. L’assistant capte alors un message sur une vague qui arrive dans la vallée – et qui ressemble à la fin du monde. Le message est brutalement interrompu.

Puis c’est au tour de la radio publique d’annoncer que la totalité de la côte Ouest des États-Unis a été détruite et submergées – et qu’à cette heure ils n’ont aucun moyen d’évaluer les dommages causés à l’Europe car tous les moyens de communication ont été détruits. Puis le présentateur conclut que bien que des destructions considérables aient été causées ailleurs, il n’y a aucune raison de s’alarmer sur la côte Est. Cependant, il recommande de prendre immédiatement des mesures de prudence : évacuer les immeubles instables, couper le gaz et éviter les mouvements de panique qui peuvent seulement mener à un désastre.

C’est ce bulletin qu’écoute attentivement Martin Webster dans le salon de sa charmante maison de campagne dans la montagne, au milieu de la forêt, tandis que dehors, le vent souffle et l’orage menace. Puis il rejoint à l’étage dans la chambre des enfants où son épouse Helen achève de faire dire à leur petit garçon et à leur petite fille leur prière du soir : « … si je dois mourir avant mon réveil, je prie le Seigneur d’emporter mon âme. » Martin couche la cadette, Mary-Anne dans son lit de sécurité tandis qu’Helen borde l’aîné.

Dès que ce dernier a fermé les yeux, elle se relève et perd instantanément son expression radieuse. Elle éteint la lumière, referme la porte, et dans le couloir étreint son mari, avouant qu’elle est terrorisée. Son mari lui répond qu’il ne faut pas – et qu’il pense que rien n’arrivera – son épouse n’a qu’à aller se reposer. Mais Helen ne peut pas : elle veut rester dans la chambre avec ses enfants. Son mari accepte et annonce qu’il redescend dans le salon attendre le prochain bulletin d’informations. Pendant ce temps, à la société astronomique, on constate que les secousses sismiques progressent en direction de la côte Est et vont atteindre la Floride – balayée au même moment par des vents terribles. Le télescripteur annonce alors que la Louisiane est en train d’être submergée, comme l’a été en totalité Mexico. Le président de l’association astronomique soupire alors : il a bien peur qu’il n’existe aucun moyen d’échapper au cataclysme.

Dans son salon, Martin Webster fait les cent pas, fumant cigarette sur cigarette, tandis que la radio annonce qu’ils n’ont plus vraiment de moyen de vérifier les informations, mais l’océan arctique déferlerait actuellement sur Chicago. Dehors, le vent souffle toujours plus fort. Dans la chambre des enfants, Helen Webster allume la lampe de chevet. Alors la cheminée s’écroule et dans le salon, le feu est étouffé par un nuage de poussière. Martin bondit hors de la pièce pour remonter dans la chambre des enfants où son épouse tente de rassurer leurs petits anges, complètement réveillés. Martin pense en effet que toute la maison va tomber et qu’ils seront plus en sécurité à l’abris des rochers. Son épouse voudrait les habiller, mais Martin pense qu’ils n’auront pas le temps : il prend leurs couvertures et à Helen de récupérer quelques vêtements et de suivre Martin, qui emporte hors de la maison leurs enfants dans ses bras…

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Re: Déluge, le film de 1933

Messagepar Greenheart » Mar 9 Mai 2017 13:55

C'est exactement la description en images du cataclysme évoqué dans le roman de Philippe Ebly, La Grande Peur.
Probablement parce que la référence commune à tous les récits d'inondation générale est le mythe Assyrien du Déluge, copié collé dans la Bible en remplaçant le nom du héros Gilgamesh par celui de Noé, même technique que pour le copyfraud de la légende de Mazda, et tant d'autres.

Il faut souligner que nous sommes en pleine vogue des films fantastiques à la King Kong, Dracula, etc - et surtout que le code Hays de censure n'est pas encore en vigueur - cela explique qu'après l'entrée en vigueur du code, le film ait été "perdu".
Du coup, Déluge est plus réaliste, et ose...

Spoiler : :
... l'héroïne en sous-vêtement pendant de longues scènes, la découverte d'un cadavre dans une mise en scène digne de The Walking Dead, sans oublier l'immoralité des tentatives de viol ou de la proposition de remariage forcé pour cause d'apocalypse et de bande de violeurs lâchés dans la nature ("j'ai tout perdu, j'ai besoin d'une raison de vivre", vaut bien soit-dit en passant la réplique "je t'avais dit qu'elle était à moi" survenue quelques jours plus tôt dans l'histoire).


Même avec des effets spéciaux d'époque, la dislocation - submersion de New-York impressionne. Puis c'est surtout en voyant ce film parlant noir et blanc 4:3 de plus de 80 ans qu'on réalisera aisément que tous les blocks-busters actuels n'ont fait que répéter la formule magique que Déluge applique avec un plus, probablement venu du fait qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman anglais de 1928, influencé par H.G. Welles (qui signera en 1933 le roman La vie future - The Shape of Things To Come et le film en 1935). En effet, après la mise en place rapide, voire très rapide de la catastrophe et des héros, c'est bien un survival post-apocalyptique réaliste années 1930 qui va ensuite régner pendant les deux-tiers du film.

Vrai, il n'y a qu'un seul personnage noir et il n'a pas l'air malin, mais du point de vue du scénario, en 1930, si vous éliminez toute la population qui ne vit pas dans une station touristique en montagne dans le nord des USA, il ne vous reste vraiment pas beaucoup de héros colorés, et tous ne peuvent pas être présidents des Etats-Unis et avoir la prestance et la brillance d'un... Donald Trump ; et à côté des méchants exclusivement blancs du film, l'unique personnage noir du film avec une seule réplique parait un ange d'innocence et de gentillesse : si les auteurs de Déluge avaient été raciste, ils en auraient fait un cannibale - et s'ils avaient été aussi racistes que dans la Bible ou le Coran, bien pire encore.

Pour conclure : un film réussi, perdu et retrouvé à voir.

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On reconnaîtra la formule "there's no cause for alarm" et possiblement toute l'annonce radio reprise dans le film Flash Gordon des années 1980 et le single Flash du groupe Queen.

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