La femme sur la Lune, le film de 1929

Les films sortis de 1921 à 1940.

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La femme sur la Lune, le film de 1929

Messagepar Greenheart » Ven 26 Mai 2017 16:18

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Frau Im Mond (1929)

Noter que ce film a notamment inspiré des scènes de l'album Tintin 17 : On a marché sur la Lune 1950 de Hergé.

Ne pas confondre avec le film Mal de Pierres 2016 (titre allemand : Die Frau im Mond - Erinnerung an die Liebe).

De Fritz Lang (également scénariste) ; d'après le roman de Thea von Harbou et les travaux scientifiques du physicien spécialiste en fusées Hermann Oberth ; avec Willy Fritsch, Gerda Maurus, Fritz Rasp, Klaus Pohl, Gustl Gstettenbaur (Gustl Stark-Gstettenbaur), Gustav von Wangenheim, Margarete Kupfer.

Pour adultes et adolescents.

Il n’y a pour l’esprit humain aucun « jamais », seulement des « pas encore ».

Le diplôme de Doctorat de Georg Manfeldt, professeur d’Astronomie – froissé et râturé. Le petit homme barbu et hirsute met dehors un grand blond en costume trois-pièces, le jetant du palier de son appartement jusque dans l’escalier, et le grand blond est retenu dans sa chute parce qu’un autre homme – Hélius, en costume trois pièces et chapeau melon montait lui-même dans l’escalier. Choqué, Hélius reste un temps à se retenir à la rambarde, puis relève les yeux en direction de Manfeldt, furieux, brandissant ses poings au plafond : selon ce dernier, Hélius aurait dû laisser le blond (qu’il traite de putois) se briser la nuque.

Hélius monte alors prudemment les marches et vient serrer la main de Manfield, qui tremble encore de colère : trente ans durant, il a vécu comme un chien à cause de ses théories – et voilà que cet individu louche vient spéculer sur sa misère en voulant acheter son manuscrit à titre de curiosité ? Comme Manfeldt aperçoit alors le chapeau de son premier visiteur sur le sol, il le ramasse lestement et le jette dans la cage d’escalier. Le chapeau vient alors coiffer l’une des deux cheminée de verre du lustre à gaz. Puis comme ils vont entrer dans l’appartement, Manfeldt revient cracher dans la cage d’escalier, tandis qu’en contrebas, le chapeau commence à fumer, et claque la cheminée de verre faisant le pendant de la cheminée coiffée.

Manfeldt suit enfin Helios dans le couloir de son appartement. Helios ramasse la carte du premier visiteur, un certain Walt Turner de Chicago. Manfeldt la déchire et Helios finit par saisir Manfeldt par le col et le pousse dans le salon, dont la porte n’est qu’un rideau, et le mur une palissade sur laquelle sont punaisés divers papiers, diplômes et affiches. Helios pose un paquet blanc sur la petite table et commence à le défaire, tandis que Manfeld s’agenouille dans un coin donnant une petite fenêtre devant laquelle sont installés un télescope et un fauteuil. Il ramasse par terre une pile de volumes reliés qu’il dépose sur le fauteuil – lequel, branlant, manque de se renverser. Puis Manfeld se relève et s’époussette, et soulève le fauteuil avec les livres pour le porter dans le salon.

Helios demande alors à Manfeld s’il peut dîner avec lui – et si Manfeld peut lui offrir un peu de pain : le paquet contenait en effet de la nourriture et une bouteille de vin. Indigné, Manfeld sort un billet de sa veste et le plaque sur un coin de la petite table : il l’a trouvé dans son manteau la dernière fois que Helios l’a quitté – il n’a qu’à s’acheter lui-même du pain avec ! Et Manfeld de rendre son billet à Helios, confus. Manfeld demande alors à Helios de lui épargner l’humiliation de voir son seul ami lui faire l’aumône. Puis il va chercher une boite ovale et la pose sur la table. Comme Helios ouvre la boite et sort le pain, Manfeld ouvre le tiroir – et la table manque de s’écrouler, retenue de justesse par les deux hommes. Helios coupe avec difficulté le pain, tandis que Manfeld utilise la pile de volumes reliés pour remplacer le pied manquant du fauteuil, l’offrant à Helios, et s’asseyant lui-même sur une caisse.

Comme Helios tartine les tranche de pain et y ajoute le jambe, les yeux du professeur s’agrandissent et il doit desserrer son col pour ne pas se trouver mal. Helios finit par prétexter qu’il n’appréciera pas son dîner s’il ne le partage pas, et Manfield finit par accepter la tartine, qu’il dévore avec empressement. Puis Manfield tend un verre ébréché pour se faire servir du vin, et attaque la cuisse de poulet.
Pendant que Manfield mange, Helios soupire, puis remarque les dessins sur le mur d’en face – un paysage désolé, des calculs ; puis une carte représentant des cratères ; puis un grand nombre de vignettes et calendriers – et enfin les coupures de presse et caricatures sur le mur côté couloir : idiot ou escroc ? peut-on lire au-dessus du portrait de Manfield à l’occasion d’un compte-rendu d’un congrès international d’astronomie – en date du jeudi 17 août 1896.

Ce jour-là, Georg Manfeld exposait sa théorie devant ses pairs – en costume impeccable, coiffé court, la moustache distinguée, il était jeune et sur de lui. Manfeld affirmait devant une assistance essentiellement constitués d’hommes barbichus ou barbus, l’hypothèse que les montagnes de la Lune regorgeaient d’or. Les plus jeunes membres du public s’amusaient apparemment beaucoup, les plus âgés dormaient, et ceux entre deux âges regardaient leurs montres à gousset et prisaient du tabac. Ce qui n’empêchait nullement Manfeld de conclure qu’il maintenait après des années d’analyses comparées que les montagnes du monde primitif lunaire contenaient plus d’or que les montagnes terrestres – et qu’un jour, le premier spationef s’envolerait vers la Lune et ramènerait de cet or sur la Terre.

Alors toute l’assistance se met à rire à gorges déployées. Surpris, Manfeld se fâche et tape du poing sur la table – affirmant que le rire est l’argument des idiots contre toutes les idées nouvelles. La respectable assemblée cesse immédiatement de rire – les sourcils se froncent, les hommes se lèvent et brandissent leurs poings, les huées fusent et à défaut de spationef, ce sont les noms d’oiseaux qui volent, tandis que le président de la séance agite en vain sa clochette pour faire revenir le calme. Manfield finit par hurler que le Progrès du monde ne s’arrêtera pas à cause des délires des ignorants sans imagination et dont les cerveaux ont une puissance inversement proportionnelle à celle de leur calcification. Alors, s’aidant de leurs clés, les savants sifflent à qui mieux mieux.

Retour au présent : Manfield achève de ronger son os de poulet sous l’œil navré de Hélios. Celui-ci aperçoit ensuite le globe lunaire à côté du « lit » du vieux professeur… une couverture sur le sol dans un autre coin de la pièce. Puis Helios finit par avouer à son ami qu’il a décidé d’aller sur la Lune. Manfield lâche son os, veut se lever mais au bord de l’évanouissement ne peut que sourire largement – il lui manque ses deux dents de devant. Puis il réalise et supplie : pas sans lui ! Helios attrape les mains tendues et rassure le vieux professeur, qui ne se tient plus de joie et fini par s’effondrer sur la table en larme.

Helios se lève et assure que l’idée du professeur va désormais triompher. Manfield sèche ses larmes et demande si un certain Windegger viendra aussi. Hélios se raidit, détourne les yeux, et finit par répondre que non. Manfield s’étonne : le plus proche collaborateur et meilleur ami d’Hélios ne viendra pas ? Helios ne répond rien et sort de sa veste une liasse de papiers, en sort un et le tend à Manfield, qui découvre une invitation aux fiançailles d’une certaine Friede Velten, étudiante en astronomie – et de Hans Windegger.

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Re: La femme sur la Lune, le film de 1929

Messagepar Greenheart » Ven 26 Mai 2017 16:39

Bon, il faut s'habituer au rythme de narration de l'époque où il faut apparemment insister lourdement sur chaque scène afin que le public supposé peu attentif comprenne bien où l'histoire est censée aller.
Plus la bleuette est franchement parachutée, non merci Théa Von d'Arbou.

En même temps Fritz Lang (déjà réalisateur des Araignées (l'Indiana Jones des années 1920), des Nibelungs (le Seigneur des Anneaux des années 1920) et de Metropolis (le Star Wars / Brazil / I Robot des années 1920) - excusez du peu - fait le grand écart entre cette manière datée de raconter, son flair dramatique et son inspiration visuelle, et de fait, délire moins que dans ses films précédents, car il s'agit d'insister sur le réalisme de la course à la lune (avec une avance de quarante ans). Tellement d'avance, que le film sera ensuite censuré par Hitler de peur que son exactitude scientifique ne révèle quelques secrets militaires, comme le fonctionnement des V2.

En clair un grand film d'aventure romantique à la manière de Blake & Mortimer et d'un Indiana Jones qui aurait fait dans la Science-fiction et le Techno-Thriller, mais pas aussi fantasmagorique que les Nibelungs et Metropolis, plutôt pure pulps dans les premières scènes, puis Space Opera limité à la découverte du milieu spatial et lunaire à l'idée des années 1920 - très proche en fait de l'idée que nous nous faisons aujourd'hui au 21ème siècle des milieux extra-planétaires...

On notera l'hommage aux aventures de Nick Carter 1886 apparemment le Flash Gordon de cette époque, que lit le jeune héros détective, qui sera adapté en serial français à partir de 1908 - Nick Carter roi des détectives.
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