L'Homme qui rit, le film de 2012

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L'Homme qui rit, le film de 2012

Messagepar Greenheart » Mer 27 Sep 2017 17:26

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L'homme qui rit (2012)
Titre anglais : The Man Who Laughs

Sorti en France le 26 décembre 2012.

De Jean-Pierre Améris (également scénariste) ; sur un scénario de Guillaume Laurant ; d'après Victor Hugo ; avec Gérard Depardieu, Marc-André Grondin, Christa Théret, Emmanuelle Seigner, Arben Bajraktaraj, Serge Merlin, Christèle Tual, Swann Arlaud.

(presse) En Angleterre, au 18ème siècle, Ursus, un herboriste ambulant recueille en plus de Gwynplaine - un orphelin aux coins de la bouche ouverts et recousus en forme de sourire, Déa une orpheline aveugle. En grandissant, les enfants deviennent comédiens et Gwynplaine attire l'attention d'une duchesse...

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Re: L'Homme qui rit, le film de 2012

Messagepar Greenheart » Mer 27 Sep 2017 17:49

Sur le film : L'Homme qui rit est un (mauvais) roman de Victor Hugo, qui a inspiré le film américain de 1928 qui fit alors sensation, et marqua l'imagination des auteurs des bandes dessinées Batman qui s'inspirent alors du personnage au cinéma pour créer le Joker. Bien sûr, c'est Europa, le studio de Luc Besson qui tente la nouvelle adaptation ce qui est louable, mais la direction prise par le réalisateur et son scénariste est simplement mauvaise : ils espèrent raconter un conte de fée à la Tim Burton, négligent fortement leurs recherches historiques (la bouteille de lait en verre au lieu du pichet ou d'un contenant en métal). L'intrigue est excessivement légère, la progression est lourde et téléphonée, personne ne brille, tout le monde s'embourbe.

Comme pour la Belle et la Bête de Gans, nos oreilles seront écorchés par la diction à l'ouest des acteurs français : non seulement les baladins des provinces articules de manière on ne peut plus moderne, mais la duchesse (Emmanuel Seigner) se permet d'avaler ses mots comme une collégienne de ZEP. Aucun ne passe pour un personnage du 18ème siècle, ni d'ailleurs pour aucun personnage. De la même manière, la direction artistique est plus grossière et fantaisiste dans le mauvais sens du terme (et probablement fauchée) que merveilleuse et mémorable : nous ne sommes absolument pas dans French Cancan ou dans la Belle et la Bête de Cocteau.

Au total, l'Homme qui rit est un mélo lourdingue téléphoné et invraisemblable, presque tout entier résumé dans sa bande annonce, avec rien dans la tête, rien pour inspirer l'imagination - et certainement pas un méchant aussi emblématique que le Joker. Dans le making of, le réalisateur insiste sur le fait qu'il ne voulait pas que le héros ait le visage déformé par le rictus (on ne verrait pas les dents du jeune acteur, au contraire de la version de 1928) - il fallait apparemment absolument que le film soit "tout public" (c'est marqué en gros sur la jaquette - mais depuis quand les défigurations et les tentatives de viol sont tout public ?) ). En fait, on ne verra rien du tout, et c'est bien là le problème.

S'il faut adapter à nouveau l'Homme qui Rit, je conseille humblement de remettre à plat le roman et de se lâcher bien davantage tout en dressant un portrait beaucoup plus détaillé et exact de l'Angleterre de cette époque. Hugo a raté son roman, ses références et ses messages. N'importe quel bon scénariste et réalisateur un peu plus inspiré devrait pouvoir rectifier le tir et magnifier le tableau initial très indigeste.

***

Sur l'image : 16/9ème correcte. L'édition souffre des sempiternels défauts des éditions françaises des blu-rays, une image trop compressée - les détails fins sont à la ramasse, la profondeur de champ aussi.
Sur le son : français seulement DTS HD MA 5.1. Bon sans plus. L'immersion ne m'a pas frappé, même si les hauts-parleurs sont actifs. Le son est confortable mais par hyperréaliste. Toujours un problème de compression.
Sur les bonus : pas visionné.

En conclusion : le film est un mélo laborieux, l'édition blu-ray Europa Corps est du même plastoc que les TF1 Vidéo et autre M6 Vidéo. Je m'attends d'ailleurs à ce qu'elle s'efface toute seule dans moins d'un an comme tant de BR de ces mêmes éditeurs. Je n'ai pas trouvé d'édition étrangère pour échapper à l'horreur blu-ray du made in France. Fuyez.
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