Last Night In Soho (2021) Traduction du titre : la nuit dernière à Soho.
Annoncé aux USA le 22 octobre 2021. Annoncé en France le 10 novembre 2021.
De Edgar Wright (également scénariste) ; sur un scénario de Krysty Wilson-Cairns ; avec Thomasin McKenzie, Anya Taylor-Joy, Matt Smith, Diana Rigg, Rita Tushingham, Terrence Stamp.
Pour adultes ?
(slasher fantastique) La toute jeune Heloise, qui collectionne depuis l’enfance, les vinyles et la documentation sur le Swiging London des années 1960, a décidé de quitter sa campagne pour aller faire des études de styliste à Londres, à Soho, le quartier branché dont la mode la passionne. Elle laisse derrière elle sa grand-mère inquiète à l’idée qu’elle recommence à voir des fantômes, mais qui ne veut pas la décourager — mais elle part avec la bénédiction de sa mère décédée qui lui sourit dans le miroir de sa chambre.
Heloise, ou Ellie, pour les amis (elle n’en a aucun) a confirmation que Londres est une ville de harceleurs sexuels dès le taxi qui doit l’emmener à sa résidence d’étudiant. Prudente, elle descend avant d’être arrivée en prétendant avoir des courses à faire, et constate qu’effectivement le chauffeur s’est garé et guette sa sortie de la boutique. Bien obligée d’acheter (une canette de coca-cola), elle finit par sortir et cette fois elle est de nouveau abordée par un vieil inconnu à qui elle refuse de parler. De même elle refuse l’aide d’un jeune pour l’aider à monter l’escalier avec sa grosse valide. Enfin arrivée, elle découvre que sa colocataire est une garce, qui ne songe qu’à faire la fête. N’ayant pas pu dormir dans son lit et surtout n’ayant pas été réveillée par la garce, elle manque de rater son premier cours, et bien sûr la garce et ses acolytes se moquent d’elle.
Du coup Ellie décide de prendre une chambre pour elle toute seule en plein Soho malgré les coûts supplémentaires. Elle prétend alors à la propriétaire qu’elle n’est pas du genre à quitter l’appartement avec sa valise au beau milieu de la nuit, mais c’est exactement ce qu’elle fait cette nuit-là pour immédiatement emménager. Et après avoir écouté ses disques du Londres des années 1960, elle fait un rêve délicieux où elle se retrouve devant un cinéma de Soho qui passe James Bond : Thunderball — et croise une blonde en courte robe de tulle rose qu’elle ne peut s’empêcher de suivre jusqu’à une boite branchée et friquée de l’époque. La blonde, Sandie, chanteuse et danseuse, dont Ellie est devenue le reflet dans le rêve, est bien décidée à décrocher le contrat qui lancera sa carrière londonienne, et rencontre ce soir-là le beau Jack, l’homme qui va changer sa vie.
Certes, c'est à l'évidence un slasher ou si vous préférez, de l'horreur fantastique, mais c'est aussi du voyage dans le temps et c'est surtout Edgar Wright : Shaun of The Dead, Le dernier pub avant la fin du monde, Scott Pilgrim, Hot Fuzz... tous cultes, tous remarquablement écrits, avec une maîtrise absolue des genres fantastiques et SF, et de la construction d'univers.
Les premiers retours sont excellents mais le réalisateur a demandé de garder les détails les plus intéressants, donc attendre et peut-être voir. Attention, le film reste décrit comme un slasher et pas le plus timide. Il parait aussi que Diana Rigg tient un rôle central et aura brillé on ne peut plus pour son dernier rôle.
Pour l'instant le meilleur film fantastique de 2021 à ma connaissance. La reconstitution du Soho des années 1960 est magique. Il s'agit bien d'un slasher. Scénario, réalisation parfaite. Dernier film de Diana Rigg, toujours aussi formidable. Chapeau bas à Edgar Wright, une fois de plus.
Last Night in Soho, le coffret blu-ray français UNIVERSAL FR.
Les captures sont celles du blu-ray, sans retouches.
Sorti le 9 mars 2022.
Noter que mon exemplaire du boitier pastique bleu de ce blu-ray ne contient aucune trace de graisse ni aucune marque de rosace ou d'autres motifs, et je n'ai observé aucune transpiration du plastique à ce jour (13 juillet 2024).
Sur le film : excellemment filmé et joué, le scénario est parfaitement construit. Wright et sa scénariste Wilson-Cairns ont non seulement parfaitement traduit la réalité de comment les crimes évoqués sont fabriqués dans la réalité, avec une métaphore fantastique et des règles surnaturelles qui tiennent complètement la route.
Spoiler : :
La faiblesse du film serait peut-être le côté bécasse de l'héroïne et de ses harceleuses, mais je crois que c'est inévitable : dans la réalité, il aurait été peu crédible de faire de toutes jeunes filles fragiles ou jalouses comme des poux des déesses de la sagesse. Plus les erreurs de perception de l'héroïne sont très crédibles, parce qu'elles surviennent sans arrêt dans la réalité. Un second point faible est le "sauveur noir", un gentil garçon tellement serviable qu'il se serait fait massacrer par toutes les garces et tous les manipulateurs qu'il aurait croisé. Comme on le souligné sur le site de critiques de Ebert, il paraît très peu probable qu'il soit revenu aussi vite auprès d'Héloïse après que celle-ci ait manqué de le faire tuer en le faisant passer pour un violeur. On évite la propagande de justesse, ou bien on ménage la chèvre (la propagande) et le chou (la vraisemblance) avec le seul personnage de l'ex inspecteur de la mondaine. Sauf que celui-ci ne s'explique jamais clairement, il n'aide jamais pour de vrai les jeunes victimes, comme le "sauveur noir" lui le fait, franchement - mais il est vrai qu'il n'est pas non plus le sauveur le plus efficace, car nous sommes dans un slasher après tout.
Image 1080p format original respecté 2.39:1 : très bonne voire excellente sur l'écran HD. Pas encore revu mis à échelle sur l'écran 4K. Le film est rempli de plans très difficiles à rendre sur un écran, subtils et bourrés de détails, qu'il s'agisse des plans de la vie présente réelle et plus ou moins ordinaires, ou des plans fantastiques. Wright joue énormément sur les reflets, ou des ambiances violemment colorées qui peuvent fondre les détails, ou brouiller les visions hallucinantes qui se précipitent. Aucun problème à le voir en HD, mais je recommande vivement de voir Last Night Soho sur un écran 4K, si possible en UHD. Le premier numéro de danse est extraordinaire et fait l'objet d'un bonus spécifique avec une caméra fixe qui filme la piste de danse à distance.
Son Anglais original : Dolby Atmos : excellent voire formidable, très immersif. Les chansons d'époque sont omniprésentes et leur présentation sonore jouent un très grand rôle narratif et émotionnel. Autre piste. English: Dolby TrueHD 7.1 (48kHz, 16-bit) Français : Dolby Digital Plus 7.1 Italien : Dolby Digital Plus 7.1 Espagnol : Dolby Digital Plus 7.1. Notez que la bande original n'existe qu'en disque vinyle.
Bonus : excellents, la qualité d'image et de son des extraits étant moins bonne. J'ai été scié de voir comment Wright avait pu réaliser de nombreuses scènes avec des truquages pratiques et non digitaux, en particulier le numéro de danse (dans les bonus, section Extra, intitulé Wide Angle etc.). Il permet aussi de suivre dans le détail les pas de swing de plusieurs couples doués sans être acrobatiques.
Conclusion : Last Night In Soho est bien le meilleur film fantastique de 2021 tant du point de vue formel que du point de vue du scénario ou du voyage dans le temps avec une reconstitution du Soho des années 1960 aussi bien enchanteresse que cauchemardesque. Notez que les plans de Soho désert insérés dans le générique de fin ont été tourné au moment des confinements de la "crise" du COVID. Edgar Wright est génial. Une fois de plus, et je pense que cela n'a rien d'un hasard, la présentation en blu-ray respecte le spectateur tout autant que le film, un des très rares des années récentes à raconter une vraie histoire, avec passion, les devoirs faits sur le genre et l'époque, les compétences de la production au plus haut du moment.
Attention, il s'agit d'un slasher, donc ce n'est pas tout public et ça saigne bien, et en détails. Mais nous sommes loin des récents Fear "découpons des lesbiennes et hachons des gays" Street sur Netflix et de leur carnaval gore complaisant et terriblement mal écrit : dans Last Night In Soho, tous les détails comptent et sont parfaitement logiques, au service total de l'intrigue.
Spoiler : :
Last Night In Soho est aussi une démonstration de comment les souteneurs de tous genres piègent et dominent leur victime, et il me semble dès lors que le film pourrait facilement sauver des vies parmi son public en leur apprenant quel est le premier pas qui compte quand un jeune est sur le point de se faire exploiter par des vieux.
Last Night in Soho, le coffret UHD français UNIVERSAL FR
Attention, le coffret neuf plastic noir s'est révélé graisseux, avec une aggravation par transpiration au fil des semaines. Le coffret est aujourd'hui maculé d'une forte coulée en maillage côté intérieur gauche, et de large traînée côté intérieur droit, avec au moins une rosace de chaque côté. Cependant, le disque UHD était lisible à l'ouverture sans nettoyage, et l'est toujours à ce jour. Je l'ai cependant rangé dans un étui non graisseux pour prévenir des problèmes qui se multiplient cette année avec les disques rangés dans des coffrets se révélant de la même manière graisseux et transpirant.
Sorti le 19 octobre 2022.
Sur le film : un excellent slasher surnaturel, très bien écrit et produit, à la fois une lettre d'amour à une époque et un quartier, et la dénonciation pertinente de la manière dont on piège l'innocence et le talent. C'est aussi le dernier film de Diana Rigg. C'est un must si vous aimez le fantastique et si vous supportez la violence. Par ailleurs le film se voit et se revoit encore et encore sans décevoir.
Image : Upscaled 4K (2160p) ; HDR: Dolby Vision, HDR10, format original 2.39:1 : excellente. L'ultra-haute définition et le HDR rendent la présentation encore plus fantastique qu'en blu-ray.
Son Anglais original Dolby Atmos : excellent. Il s'agit des mêmes options audio que l'édition blu-ray, mais il y aurait davantage de sous-titres, ce que je n'ai pas encore vérifié. Autres pistes Anglais : Dolby TrueHD 5.1 (48kHz, 16-bit) ; Français : Dolby Digital Plus 7.1 ; Italie : Dolby Digital Plus 7.1 ; Espagnol : Dolby Digital Plus 7.1. Tchèque : Dolby Digital 5.1.
Bonus : excellents les mêmes que pour le blu-ray, mais il me semble que la qualité est meilleure. Je dois vérifier.
En conclusion : Une excellente présentation en UHD d'un excellent film pour un autre film d'Edgar Wright, dont j'ai déjà le formidable Scott Pilgrim (le film original).
Une présentation UHD est censée être mieux adaptée à un écran 4K et rendre au-delà d'une mise à échelle 4K gérée par la télévision. Or, un UHD peut contenir une image 4K native, ou la mise à échelle d'un master 1080p censée être réalisé par de meilleurs algorithmes que ceux déjà utilisés en direct par la télévision pour préserver les détails fin HD à une résolution cinq fois supérieure. Par ailleurs la source utilisée avant transfert doit avoir été restaurée et transférée de manière optimale : les détails fins noyés de bruits, les virages couleurs du à l'altération chimique des négatifs scannées ou le manque de respect des forceurs de colorimétrie et autres nettoyeurs de bruit vite fait mal fait.
Une fois la télévision correctement calibrée et les réglages du lecteur UHD surveillés de très près, la présentation en UHD doit être supérieure à celle du blu-ray mis à l'échelle. Souvent, l'acheteur se contentera du plaisir de retrouver sur l'écran 4K les détails fins HD qui faisaient la splendeur de la présentation sur un écran HD, alors que cela n'a rien d'évident, vu que les détails fins en question se retrouvent grossis cinq fois sur l'écran 4K.
Après une présentation UHD Scott Pilgrim absolument merveilleuse et supérieure au blu-ray, la présentation UHD de Last Night Soho tombe une fois de plus dans la catégorie des éditions qui respectent le spectateur et leur en donne pour leur argent: Edgar Wright doit faire partie de ces réalisateurs producteurs qui veillent à ce que les spectateurs qui achètent les supports physiques de ses films soient pleinement satisfaits.