Expired = Loveland, le film de 2022

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Expired = Loveland, le film de 2022

Messagepar Greenheart » Mar 14 Juin 2022 04:35

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Traduction du titre : expiré.
Autre titre : Loveland (Pays de l’Amour).

Sorti le 18 mars 2022 à l’international sur NETFLIX INT/FR.
Sorti en blu-ray américain LIONSGATE le 26 avril 2022.

De Ivan Sen (également scénariste), avec Ryan Kwanten, Hugo Weaving, Jillian Nguyen.

Pour adultes.

« Je vois des papillons dans la pluie.. »

(pastiche fauché de Blade-runner) Un jeune homme marche dans une ville illuminée embrumée de pollution. Dans une rue fréquentée baignée des halos des néons, un jeune homme marche l’air constipé et nous partageons ses pensées dans lesquelles, étrangement, il est incapable d’articuler clairement : toute sa vie il n’a connu que la ville, depuis qu’il était petit garçon (c’est arrivé à d’autres, la majorité de la population terrienne vit dans des villes, de préférence au bord de l’eau), et je suis du genre à bouger dans le coin (là encore, cela arrive souvent avec les citadins dans leur propre ville), jamais trop longtemps à un seul endroit (la ville ?). Le jeune homme suit de très près un flic.

Quand il le dépasse, il lui laisse au passage une liasse de billets dans le creux de la main… que le flic recompte en public et devant toutes ces caméras vidéos qui quadrillent d’ordinaire les villes du 21ème siècle. Encore plus discrètement, le jeune homme qui achète les services des flics se retourne et tous les deux prennent alors l’attitude la plus suspecte possible, sans doute au cas où quelqu’un voudrait les photographier. Le flic finit par dire qu’il vient de repérer quelqu’un pour le jeune homme dans une laverie automatique du quartier ouest. Et de lui remettre un bout de papier plié et d’ajouter, 90% de probabilité (de te faire arrêter ?).

Le jeune homme reprend son chemin et ses ruminations : il a grandi dans la rue, c’est là où il a rencontré son père (il a épousé son père et s’est enfanté lui-même ? Wouah, ce film est passé du pastiche de Blade Runner le plus fauché au monde à la prospective la plus échevelée !!!). C’est comme cela que je l’appelle. (arrêtez tout, c’était seulement une figure du style aka un dialogue d’exposition…). Le jeune homme soulève le couvercle d’une petite poubelle-benne en plastique avec plein de bidons de la même couleur empilés sur le côté pour faire plus joli. « Nous sommes partis à la dérive autour de la ville. » le jeune homme continue de penser, tout en ôtant son sac à dos : il le dépose à terre, en sort un pistolet automatique (les caméras espèce d’idiot ! à quoi ça sert de se passer des petits mots doux avec les flics en guise de SMS si c’est pour jouer les Charlots à un endroit où n’importe quoi peut détecter vos mouvements à chaque extrémité de la ruelle et depuis les étages, plus à cette époque, ce serait étonnant que les poubelles ne soient pas équipés de wifi perturbé et autres caméras avec micros connectés). « Il (mon père) était parti, » (déjà, juste pour une ligne de dialogue d’exposition) et je savais qu’il ne reviendrait jamais ».

Alors arrêtez-moi si je n’ai pas compris : le héros ne connait pas son père, il rencontre un homme qu’il appelle son père, mais il ne sait pas si c’est son père. Cet homme disparait et le héros pense qu’il ne reviendra jamais et qu’il n’est peut-être jamais venu. Est-ce que le héros a pensé à consulter la définition du mot « père » dans un dictionnaire papier, un qui n’a pas été réécrit par des Woke génocidaires. Parce qu’à ce compte-là, on pourrait aussi imaginer qu’en fait le héros a rencontré sa mère qui a changé de sexe puis changé d’avis et alors, hop, son père est parti et ne reviendra (peut-être) jamais ? Ah, le futur, tant de possibilités et d’impossibilités et tellement peu d’imagination.

Une petite télévision à tube cathodique posée sur un casier en plastique diffuse une image HD couleur impossible à obtenir sur ce genre d’écran filmé par n’importe quelle type de caméra ou pour un œil humain (ils n’ont pas la même lentille pour capter la lumière, je le rappelle juste au cas où). Sur l’écran un genre de manifestation avec peu de manifestant, peu de fumigène et seulement des blancs, mais ce qui ressemble à des gaz lacrymogènes. Le truc étonnant c’est que la rue a l’air achement moins polluée que d’habitude.

Le héros bouffe du riz dans un des box d’un fast-food, et maintenant il va nous parler de sa mère. « Je n’ai jamais connu ma mère… » (et une tortue, tu sais ce que c’est ? Alors imagine que tu es devant une tortue et qu’elle se retourne toute seule comme une grande, et qu’elle remue les pattes et tu restes là à rien faire comme un c.ns, alors qu’une bonne soupe bio irait vraiment bien avec ton riz blanc…)

« J’ai découvert qu’elle m’avait vendue avant même que je sois né » (donc elle ne t’a pas vendu, plus si tu ne sais pas qui est ton père, c’était peut-être de la gestation pour autrui, à moins bien sûr qu’il ne s’agisse de cannibalisme, mais dans ce cas pourquoi tu es encore là à nous barber ?). Le jeune homme dans son box regarde pas du tout discrètement un grand noir en costume orange et chemise fleurie qui le fixe d’un air lugubre, assis sur une chaise d’une toute petite laverie automatique – six machine à tout casser, je ne vois pas de sèche-linge ni de planche à repasser. Je crains que le costume ne se lave à sec.

Le jeune homme continue de penser : « Je ne lui fais pas le reproche cependant (de m’avoir vendu avant d’être né) ». D’un côté, faire des reproches à une mère porteuse, ce serait comme faire des reproches à la vessie d’une femme dans la rue qui n’aurait pas besoin de culotte vraiment absorbante pour adultes : ce n’est pas parce qu’on fait un enfant qu’on le mérite ou que celui-ci mérite que l’on se prenne la tête, ce serait plutôt une question de responsabilité morale, le truc qui passe très loin au-dessus de la tête de tous ces gens qui ne savent plus lire ni écrire et préfère s’abrutir sur des jeux vidéo ou du streaming.

Le jeune homme précise mentalement qu’il ne fait pas de reproche à sa mère porteuse parce que cela arrive tout le temps : il est vrai que les meurtres, les tortures, le harcèlement, les viols, les guerres, cela arrive tout le temps, et que personne ne verrait pourquoi on irait reprocher crimes et crimes contre l’humanité aux responsables coupables alors que cela cause tellement de souffrance, d’injustice et surtout de pollution et de réchauffement climatique : une victime doit le rester, c’est le meilleur moyen d’éviter que justice soit rendu et que le bien triomphe et construise un monde meilleur. Qui voudrait d’un monde meilleur ? surtout parmi ceux qui nous fabriquent toutes ces daubes, la question mérite d’être posée.

Sur l’écran de la petite télé, une présentatrice de météo empêche de voir la carte en occupant le centre de l’écran. Commentaire intérieur du héros : des typhons en plein milieu de l’hiver, ils disent que c’est une époque folles. Minute papillon, Madonna commence sa tournée au Japon en septembre et c’est le début de la saison des typhons, avant même qu’on nous bassine de réchauffement climatiques. Plus quand c’est l’hiver dans l’hémisphère sud, c’est l’été dans l’hémisphère nord et entre les deux hémisphères c’est tous les jours l’été. Par ailleurs regarde ton propre calendrier : si tout ce qu’on racontait sur le réchauffement climatique dans les années 1970-1980, ton fast-food et le reste de Hong-Kong devrait être sous l’océan depuis un bout de temps et Kevin Costner être en train de pisser dans sa bouteille très haut au-dessus de ta tête.

Le monsieur en costard orange est en train de ranger son linge (propre, on l’espère) dans son sac, et le jeune homme dans le fast-food en déduit que tout le monde ne pense plus qu’à sa pomme. Puis il prend en filature (pas plus discrète que tout ce qu’il a fait jusqu’à présent) le grand noir – il marche au milieu de la rue derrière sa cible en la fixant d’un regard psychopathe habillé quasiment en treillis avec une capuche. Même les deux hommes sur le trottoir se sont arrêtés et le fixent, à moins qu’ils ne fixent plutôt la caméra du réalisateur en train de filmer toute la scène. « Et un jour j’ai eu ma chance de vendre mon âme à mon tour, et je l’ai prise… » Si par ton âme, tu parles de ton utérus, ta métaphore est juste.

Le même sur un escalator, la passerelle, toujours visible comme le nez au milieu de la figure. Accommodant (il a dû lire le scénario), le grand noir en costume orange se dirige vers l’endroit le plus isolé possible, un passage obscur, et le jeune homme le suit à moins de cinq mètres, et logiquement on aurait dû entendre constamment l’écho de leurs pas depuis la passerelle, mais la bande son est une plage de synthétiseur, toujours la même, imitant de très loin la BO de Blade Runner, si Vangelis n’avait jamais appuyé que sur une seule touche de son synthé (ou coché une seule case de son logiciel d’assistance à la composition / orchestration musicale).

Le grand noir se retourne, son suiveur n’est plus qu’à deux mètres et le braque de son pistolet automatique avec viseur laser, qui illumine la cible d’un halo bleu tout en rajoutant un point rouge au point supposé de l’impact de la balle. Discrétion. La future victime dépose son sac et lève les bras en l’air. Le tueur lui demande de se retourner et de se mettre à genoux. La victime déclare qu’il reconnait l’expression du visage du tueur (« Luke, je suis ton père… non, ta mère… enfin, tu me comprends. »). Détonation encore une fois pas discrète, mais pas spectaculaire non plus. Et toujours pas d’écho alors que le plafond est bas, les murs sont rapprochés et rien ne contribue a priori à une isolation phonique particulière, ce serait même le contraire.

Le jeune homme abat le grand noir d’une balle petit calibre en plein front qui ne saigne pas, n’explose pas l’arrière de la boite crânienne, et laisse une expression apaisée sur le visage, referme les paupières de la victime et maintient le tonus musculaire de la mâchoire ce qui évite au cadavre de poser devant la caméra la bouche ouverte. Bref, le pistolet automatique favori du petit personnel qui n’aurait pas envie de nettoyer la scène du crime. « La vie ne vaut pas le prix qu’elle avait avant ». C’est vrai que les bébés exposés des spartiates révoltaient déjà les chaumières en leur temps, et les dizaines de milliers d’enfants yéménites massacrés par la France ces derniers temps ont achement émus les français.

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La bande annonce officielle HD : https://youtu.be/19u0AZzm-pc

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Re: Expired = Loveland, le film de 2022

Messagepar Greenheart » Mar 14 Juin 2022 04:39

...Et ça continue comme ça pendant une heure 35. Le héros est censé ne ressentir aucune émotion profonde suite à un traitement anti-hormonal expérimenté sur lui quand il était gamin. Sauf qu’il est clairement en dépression constante, ce qui est une émotion profonde. Ensuite, il est censé succombé à la réapparition des « hormones » déclenchant l’émotion de « l’amour ». L’amour est un mot si vague qu’il est impossible de l’associer à une hormone, n’en déplaise aux vendeurs de pseudo-philtres amoureux.

Un film comme Erased / Loveland est simplement un récit complètement faux : l’auteur a simplement tenté de faire une daube qu’il pourra comparer à un vrai film comme Blade Runner — et encore, Blade Runner le film de 1982 n’arrive pas à la cheville du récit du roman de Philip K. Dick dont il s’inspire — ou sa séquelle tout aussi malhonnête et toxique. Il espère que la confusion qu’il déverse à travers le monologue du héros sous un prétexte pseudo-scientifique de l’absence d’émotions suite à un traitement expérimental et ses effets, qui manque de pot existe déjà depuis la nuit des temps — suffira à masquer le niveau d’écriture nullissime, l’intrigue linéaire filiforme, les singeries de mise en scène se justifiant uniquement par les restrictions budgétaires et la volonté de tourner le moins possible de scènes qui puissent demander un vrai boulot : comparez les scènes d’actions à celles des Mystères de l’Ouest, la série des années 1960, ou à celles de Matrix fin des années 1990, ou même, soyons fous, celles de Blade Runner au début des années 1980 : quand vous verrez un méchant faire un bête saut de main à la Priss ou si vous voyez le héros se faire étrangler avec sa cravate à la Zhora dans Loveland / Erased 2022, prévenez-moi. Et oui, je sais déjà que Daryl Hannah s’était blessée dans le tournage d’une scène et n’avait pas pu faire les acrobaties elle-même : Blade Runner le film de 1981 avait un budget et la volonté pour payer des cascadeurs en plus de tout le reste. Pas Loveland / Erased 2022.

J’allais oublier : la totalité de la narration et des dialogues de Loveland / Erased relèvent de l’exposition pure et simple : le scénariste utilise la bouche des personnages uniquement pour nous raconter ce qui s’est passé et ce qui se passe. En comparaison, la voix off de Blade Runner complétait l’image et les dialogues du film de Ridley Scott — elle construisait un monde, caractérisait le héros, ajoutait des hypothèses — parce que le grand public n’y comprenait rien, ce qui d’ailleurs arrangeait Scott qui avait trahi le roman de Philip K. Dick et voulait seulement ébaudir le spectateur par ses visuels publicitaires, et le reste de son équipe de scénaristes qui pensaient écrire un genre de western Art & Essai qui leur offrirait un ticket pour les Oscars.

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