Frankenstein Legacy, le film de 2024

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Frankenstein Legacy, le film de 2024

Messagepar Greenheart » Jeu 29 Fév 2024 18:39

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Frankenstein Legacy (2024)

Annoncé le 4 mars 2024 sur AMAZON PRIME INT.

De Paul Dudbridge (également scénariste); sur un scénario de Jim Griffin, d'après le roman de Mary Shelley et les films Frankenstein ; avec Michelle Ryan, Juliet Aubrey, Philip Martin Brown, Katie Sheridan, Matt Barber, Charles Dale, Philip Philmar, Marc Danbury, Alexandra Afryea, Paul Mohan, Jonathan Hansler, Robert Dukes, Simon Pengelly, Andrew McGillan.

(aventure fantastique, mystère, golem woke) Le vent hurle sur la banquise de l’océan Arctique au coucher du soleil de l’année 1790. le Little Bourke, un trois-mâts semble avoir jeté l’ancre dans un bras de mer en contrebas des falaises glacées.

Alors que le bois du navire craque, un homme marche entre les couchettes vides de l’équipage, tandis que des voix confuses descendent du pont et que quelqu’un tousse. L’homme se baisse pour franchir l’encadrement d’une porte, regarde à droite puis à gauche dans la section suivante plus sombre et tourne à gauche, pour rejoindre un homme qu’il interpelle, le capitaine Walton.
L’homme demande au capitaine comment va leur visiteur. Le capitaine secoue la tête et avoue « je n’ai jamais vu homme dans un tel état de ravage. Il est épouvantablement amaigri par la fatigue et les souffrances ; seul le Seigneur sait combien de temps il est resté sur la banquise. »

L’homme demande : « A-t-il dit quoi que ce soit ? » Le capitaine répond : « Seulement des choses insensées, en de rares moments de conscience, à propos d’une créature, un démon, et d’une poursuite. » L’homme barbu allongé dans la couchette a une quinte de toux. « Tout ce que nous pouvons lui offrir à présent est du repos et de la chaleur… et espérons qu’il se rétablira peu à peu. »

Le capitaine s’en allant, l’homme s’empresse de fouiller les affaires du malade. Comme il trouve une bourse contenant des pièces de monnaie, le malade appelle les yeux fermés : « Elizabeth ? » Le matelot se fige une seconde, puis empoche la bourse, fouille davantage, trouve un livre de notes intitulé « Le prométhée moderne », rempli de croquis anatomiques, et signé Victor Frankenstein. Il regarde à nouveau le visage rougi du malade, ses doigts noircis — et empoche le livre.

Plus tard, nous retrouvons le matelot qui la nuit dans un entrepot veut se faire payer par un homme narquois le journal intime (de Victor Frankenstein). Le matelot veut voir l’argent, l’autre veut voir le journal. Le matelot finit par sortir le journal de son sac, et le laisser examiner, et l’autre lui jette aussitôt une petite bourse remplie de pièces de monnaie. Puis s’exclame que le journal est remarquable et s’enquiert du sort de son auteur, ce Frankenstein. « Mort », assure le matelot. « Cela ne le dérangera pas de l’avoir perdu. »

L’acheteur demande encore : « Vous dites que vous avez vu la créature, sa création… » L’autre répond : « Il est monté à bord après que j’ai acquis le journal, une grosse brute informe ; aussi grand qu’un homme et demi, inhumain et immonde, aussi laid que le péché. »

Puis l’acheteur se rapproche d’un pas : « Vous n’avez parlé à personne de notre rendez-vous ? — un homme comme moi sait être discret. Il sait comment brouiller sa piste. » Le matelot s’est rapproché d’un pas à son tour — attendrait-il un bisou de remerciement en plus de l’argent ?

« L’acheteur sourit largement : « Tout comme moi. » Et de poignarder au cœur le matelot, qui franchement dans son métier aurait dû se montrer autrement plus méfiant et n’avait aucune raison de s’approcher d’aussi près ou de choisir un lieu isolé pour rencontrer un type dont il ignore visiblement tout, à part qu’il recèle ce que d’autres volent à des cadavres.

Plus tard, l’acheteur s’est mis aux travaux pratiques, le livre de notes sous les yeux. Et bien sûr, le cadavre se relève et l’étrangle. Le livre de Frankenstein change plusieurs fois de main, à la faveur d’un assassinat au pistolet, d’un incendie, d’une bagarre dans un wagon à bestiaux, et de nouveau vendu, cette fois à Londres, de nuit, à une femme habillée en homme.

Londres, Angleterre, en 1890, ou plutôt sa banlieue car il s’agit d’un manoir cossu isolé dans une verte campagne à perte de vue, pas exactement un paysage urbain victorien de l’âge de la Vapeur… La femme épingle la patte d’un oiseau à un bloc de bois tout en consultant le journal de Victor Frankentein ouvert. Puis elle encloche un levier et un éclair bleu parcourt un bras de cuivre jusqu’à la patte.

Avant d’avoir pu constaté si la patte est à point, grillé à cœur ou plus probablement carbonisé, elle répond à la cloche qui vient de tinter : c’est en effet l’heure du petit-déjeuner.

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La bande-annonce officielle HD MOVIE TRAILERS SOURCE : https://youtu.be/-pDAcXlG9TY

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Re: Frankenstein Legacy, le film de 2024

Messagepar Greenheart » Sam 9 Mar 2024 14:56

La production a clairement négligé ses devoirs, en particulier d'étiquette et langagiers.

Et ce n'est pas comme si les époques en question n'étaient pas complètement documentées, et n'avaient pas déjà été présentées dans un très grand nombre de films et séries plus exacts dans leurs reconstitutions, dont plusieurs grands classiques du cinéma, y compris en fantastique et science-fiction, sans oublier des productions télévisées d'un budget comparable ou (très) inférieur.

Comme le bon sens et le sens du merveilleux et/ou du fantastique semble aussi par instant échapper, je ne peux m'empêcher de soupçonner l'intervention d'une intelligence artificielle à différentes étapes de l'écriture.

Comment une femme de l'époque victorienne peut-elle envisager ranimer un rongeur sans craindre d'être mordue, et ne prendre aucune précaution particulière.

La production est clairement woke avec une infirmière noire en vedette, qui ne respecte aucune des règles de maintient et de langage de l'époque, n'hésite pas à maltraiter un patient supposé ivre devant son supérieur hiérarchique, alors que dans le même temps, il n'y a aucun infirmier ou garde taillé en armoire à glace qui serait chargé de maîtriser un patient récalcitrant.

Cette même infirmière noire (apparemment la seule de tout l'hôpital) doit être particulièrement dévergondée à traîner la nuit en binôme avec son patron, un beau garçon qui ne semble avoir aucune réserve et badine sans aucun problème avec son personnel féminin hiérarchiquement inférieur au clair de lune, puis elle se montre en public avec lui à boire de l'alcool dans une taverne et hèle sans aucune gène un homme plus âgé qu'elle en criant simplement son nom "Jasper" à travers la salle.

Les gens qui écrivent ces scènes n'ont aucune idée de l'époque, du fait qu'il y avait des espions partout et qu'une femme honorable en public n'était pas censée se conduire comme dans un bordel de l'époque, et encore moins une femme de couleur qui logiquement devait être obligée de produire des certificats d'honorabilité délivrés par le commissariat à n'importe quelle occasion officielle - pour se loger, pour trouver un emploi etc.

Le certificat d'honorabilité était (et est toujours délivré) après enquête de voisinage, donc à aucun moment la dame en question ne devra avoir attiré l'attention par son manque de manière ou ses familiarités avec l'autre sexe, sans oublier tout détail qui pourrait paraître très suspect pour une femme encore jeune, comme ne pas être marié ou fréquenter des gens hors de sa classe sociale.

Bien sûr, le patient est un homme noir, et je me pose la question de combien d'hôpital de l'époque victorienne laisse une jeune femme noire faire la toilette intime de leurs patients mâles plus ou moins alcoolisés... et combien avaient les moyens de réserver à leurs patients ivres une chambre individuelle, à moins qu'il ne s'agisse de quelqu'un déjà d'assez haut dans la hiérarchie sociale et surtout riche : les patients, y compris au moins jusque dans les années 1960, sont soignés dans des salles communes, avec les lits exceptionnellement séparés par des paravents.

Un patient en état d'ébriété est simplement gardé en prison, là encore dans une cellule commune, comme encore aujourd'hui en France y compris à Cannes la ville du Festival, ou alors il est simplement enchaîné à un mur de l'asile de Bedlam et les Londoniens peuvent payer un sou pour se rincer l’œil et se moquer.

Il semble qu'il y ait à redire à chaque scène... à la 23ème minute des voleurs s'introduisent dans le manoir, qui n'est pas gardé, qui n'a pas le personnel ni la hiérarchie de personnel qu'il devrait avoir, et c'est le père infirme en chaise roulante qui s'élance pour les arrêter, euh, dans les escaliers. Rappelons que dans la réalité il y a des sonnettes partout, voire des cornets pour converser d'un étage à l'autre, et qu'à aucun moment les voleurs n'ont pensé à passer par l'office pour s'assurer que les domestiques n'interviendront pas, une scène qui n'est pourtant jamais oublié dans les récits des exploits d'Arsène Lupin ou ceux des crimes de Fantômas, qui relèvent pourtant de la même époque, du même ordre social.

A la 28ème minute, il apparaît clairement que la production a l'intention de jouer la montre, fait pleurer le jeune premier tandis que le patriarche est infirme et se fait tabasser pour rien - en somme des wokets, là encore rien à voir avec la stricte discipline et les règles de conduite des hommes de cet époque et de cette condition, pourtant imprimés dès le plus jeune âge, à la cravache s'il le fallait.

Et de la même manière, aucun personnage ne semble avoir le cercle social qu'imposait l'époque à chaque classe et pour chaque sexe, alors que si, en particulier, les gens de la haute et de la classe moyenne ne s'y conformait pas, les ragots allaient bon train, et les gros problèmes ne tardaient pas à arriver : où est le prêtre de la paroisse, vous savez la Stasi de l'époque, qui se devait d'être au courant de tout via les confessions et de dénoncer tout le monde à qui de droit, parce que le secret de la confession, c'est seulement pour l'esbrouffe et quand vous voulez taire les crimes de qui ça vous arrange.

Mais c'est certainement une question de budget, en plus d'une question de compétence et de culture : la production de Frankenstein Legacy n'a pas les moyens intellectuels ou financier de raconter l'histoire promise, et de loin. C'est aussi une production qui se prend au sérieux, ce n'est pas un mal, mais il m'est impossible de la prendre au sérieux. Tout est invraisemblable voire inepte dans les développements du récit, dont le point de départ semblait pourtant prometteur.

Le climax est un bal mondain extrêmement ridicule et fauché pour l'époque - aucun des figurants ne sait danser le quadrille ou la valse, alors évidemment la salle de réception n'est pas aménagée pour, et où l'infirmière noire se colle à son jeune docteur en public devant les invités après que celui-ci ait incinéré devant témoin rien moins que son père (certes mort-vivants, mais honnêtement, pour les invités de la haute qui ne sont au courant de rien, qu'est-ce que cela change ?), alors qu'il n'y a pas l'ombre d'un militaire ou d'un service d'ordre ou même du personnel domestique habituellement affecté à ce genre de réception.

Et personne pour jeter du sable, ou étouffer les flammes d'une toile ou d'un drap ne brûlant pas facilement, ce que tout le monde savait faire à l'époque, sans quoi la grande maison aurait déjà brûlé toute entière et le reste de Londres avec, et depuis très longtemps.

Musique de générique de fin anachronique, je ne crois pas avoir aperçu un seul cheval ou fiacre, ni un seul orphelin bon à tout à l'époque victorienne. Toujours pas de budget, et probablement zéro culture de l'époque. En conclusion, une production probablement typique de celles qui pullulent désormais, déjà plus que probablement partiellement généré par Intelligence Artificielle en attendant de l'être totalement.

Comparez avec les premières saisons des enquêtes de Murdoch, les enquêtes de Sally Lockhart tel The Ruby In The Smoke (La Malédiction du rubis), Dr. Jekyll and Mr. Hyde 1931, les aventures de Sherlock Holmes la série de 1984 avec Jeremy Brett fidèle au mot près aux récits de l'époque paru dans le magazine The Strand (cité dans Frankenstein Legacy, mais visiblement jamais lu, et certainement pas dans le contexte de la revue The Strand qui couvre toute l'actualité de l'époque et les faits de société - impossible de raconter des énormités si vous avez réellement lu ou même simplement feuilleté The Strand a priori intégralement disponible en ligne, gratuitement.

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