Agent trouble, le film de 1987.

[Greenheart]

Agent trouble (1987)

Attention, ce film existe dans plusieurs versions, dont une télévisée non censurée et la version sortie récemment en blu-ray ESC apparemment censurée au moins au niveau des dialogues.

Sorti en France le 19 août 1987.
Sorti en blu-ray français ESC FR le 5 avril 2022 (aucun problème image ou son, version possiblement censurée au moins au niveau des dialogues, bonus très corrects).

De Jean-Pierre Mocky (également scénariste et acteur), d'après le roman de [i]The man who loved zoos 1974(L'homme qui aimait les zoos) de Malcolm Bosse : avec Catherine Deneuve, Richard Bohringer, Tom Novembre, Dominique Lavanant, Sophie Moyse, Kristin Scott Thomas, Héléna Manson, Hervé Pauchon.[/i]

Pour adultes.

(polar, thriller, prospective) Un jeune homme (Victorien) marche dans la montagne enneigé au bord d'une route. Un autocar passe qu'il tente d'arrêter en vain, et de jurer de dépit. Puis il trouve une boulangerie qui n'a pas encore ouvert, et le boulanger refuse de lui "donner" le pain qu'il voulait acheter. Le jeune homme vole une miche de pain, mais jette le billet pour la payer au boulanger, qui le traite de pouilleux.

Mais voilà-t-y pas qu'un peu plus loin, voilà que le même jeune homme retrouve le même autocar arrêté, sans chauffeur. Passant sous les vitres de l'autocar, il ne peut s'empêcher de se moquer et faire la grimace aux passagers, dont un le visage collé à la vitre grimaçant.

Le jeune homme monte dans le bus, et salue les passagers. Personne ne bouge. Il réalise qu'ils sont tous inconscients ou plutôt morts. Pas vraiment effrayé, il se met à avancer dans le bus, les dépouillant de leurs avoirs : papiers, bijoux, argent liquide. Soudain il réalise que le chauffeur est en train de revenir.

En effet, ce chauffeur, en uniforme de sa compagnie, était parti téléphoner dans une cabine pour réclamer qu'on lui amène une durite pour remplacer celle qui a claquer et sans laquelle il ne peut faire repartir son autocar.

Le jeune homme se dépêche de descendre par l'arrière de l'autobus, et pour ne pas être aperçu, dévale le versant enneigé. Nous le retrouvons alors dans le métro parisien à feuilleter hâtivement un journal à la recherche d'une nouvelle bien précise, mais rien, et très agacé il donne le journal à son voisin.

Or, ce jeune homme a une tante (Amanda), qui travaille apparemment au Musée de l'Homme. Il entre sans payer l'entrée pour la voir, et alors que sa tante manque de patience pour se mettre au service d'un visiteur débarqué pour photographier une lance africaine alors que le musée en vend déjà les photos, il cherche et trouve sa tante Amanda qui visiblement apprécie autant son neveu Victorien que lui l'apprécie.

Amanda Weber croit d'abord que Victorien vient lui demander de l'argent, ce qu'elle est prête à lui donner immédiatement. Mais Victorien arrête Amanda : il n'a pas besoin d'argent, il en a, et il est sur un gros coup, car il vient de lui arriver un truc incroyable. Amanda s'alarme déjà, mais Victorien refuse de lui en dire davantage. Puis Victorien demande à Amanda si elle a un coffre-fort à sa banque.



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La bande-annonce officielle de l'Institut d'audiovisuel de Monaco mise en boite HD : https://youtu.be/NYMPkk20Hs4

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[Greenheart]

Jean-Pierre Mocky bricolait ses films possiblement un peu trop à mon goût. Il cherche une sorte de truculence et aujourd'hui seulement, je vois davantage que ses personnages et scènes apparemment caricaturales était plutôt un reflet de son indignation, d'un humour noir limite du cynique et du mépris pour ses congénères. De fait, il ne se détourne pas de la réalité sordide pour flatter la censure, et "glamouriser" l'écran.

Sauf qu'avec Agent Trouble, il décroche la star Catherine Deneuve, qui exige contractuellement plusieurs dispositifs anti-lourdeur et qui limiteront le bricolage sur cette adaptation d'un roman américain publié en France dans la série noire, déjà très solide du point de vue du scénario, et très exceptionnellement en polar d'alors, prospectif, dans la lignée de Kiss Me Deady (En quatrième vitesse) une enquête du détective privé Mike Hammer de Mickey Spillane.

Comme dans Kiss Me Deadly, le film commence par un fait divers relativement anodin, mais choquant, et comme Mike Hammer, sans le muscle et la brutalité mais pas sans violence, la vieille fille blasée va s'accrocher jusqu'au bout. Cependant, nous ne sommes pas non plus dans un James Bond, et le film va rester réaliste jusqu'au bout.

De fait, Deneuve a beau ne pas être blonde, et particulièrement chic dans ce rôle, c'est une star et il est impossible de ne pas la reconnaître au premier coup d’œil. Le timbre de sa voix en particulier n'a rien de convaincant par rapport à ce qu'elle raconte, et les micro-expressions même en HD mise à l'échelle 4K sont aux abonnés absents. Boringer est atone, là aussi comme d'habitude car c'est une autre star, bloqué dans son registre de prédilection, ce qui est aussi le cas de tous les seconds rôles choisis et dirigés par Mocky, ce qui ne peut pas être un hasard.

Mais le scénario fonctionne, parce qu'adapté du roman avec le soin requis pour ne pas (trop) perdre de son potentiel d'épouvante et d'inspiration, malgré les parasites de grossièreté dont les couleurs locales sont trop familières à l'oeuvre de Mocky pour sembler d'origine au premier abord. Sur ce point, je réserverai mon jugement en attendant d'avoir lu lire l'Homme qui aimait les zoos en version originale.

Au total, Agent Trouble est une (très) bonne surprise : les films français avec un minimum de prospective ou d'horreur était déjà rarement bons à l'époque, et sauf erreur de ma part, les années 1980 sont la dernière décennies où les films un peu pertinent n'ont pas leur financement interdit par un coup de fils des amis de MM. Mitterand / Sarkosy / Hollande / Macron etc. tandis que le système de coproduction et d'attribution des subventions payées sur le ticket de cinéma et autres impôts nationaux ou locaux verrouille tout créativement et du point de vue aussi bien de la fiction réaliste que celle fantastique.

Spoiler : :

Mocky sera ensuite complètement mis au placard lorsqu'il s'indignera des cercles de pouvoir péd.philes français ou Européen bien réel, notamment après l'affaire belge mais en réalité européenne Dutrouc, sortant malgré tout le film qui les dénoncerait tourné avec des amateurs et mis en ligne gratuitement. A peu près au même moment ou un peu avant, le film La Tribu qui dénonçait les complicités en la matière du milieu médical et des notables français était également mis au placard, seulement disponible un temps en VHS après être passé (coproduction oblige) une fois à heure de grandes audiences à la télévision. Et plus les médias se sont indignés ensuite, le moins ces films-là ont été diffusés.

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