Electric Dreams S01E01: Le fabricant de cagoules (2017)

Les séries commencées de 2011 à 2020.

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Electric Dreams S01E01: Le fabricant de cagoules (2017)

Messagepar Greenheart » Lun 18 Sep 2017 13:14

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Philip K. Dick's Electric Dreams S01E01: The Hood Maker (2017)

Diffusé en Angleterre le 17 septembre 2017 sur CHANNEL 4 UK.
Annoncé aux USA pour le ?? septembre 2017 sur STAN US, puis AMAZON PRIME US.

De Ronald D. Moore et Michael Dinner ; réalisé par Julian Jarrold ; sur un scénario de Matthew Graham, d'après la nouvelle de Philip K. Dick ; avec Richard Madden, Holliday Grainger, Anneika Rose, Paul Ritter, Noma Dumezweni, Richard McCabe, Tom Mothersdale, Tony Way.

Pour adultes et adolescents

Un père et son fils pêchent à la ligne dans une rivière en forêt, légèrement nimbée de brumes. Tout est verdoyant et les oiseaux chantent au loin. Debout, au milieu de la rivière, se tient une jeune femme pâle avec un long manteau noir et un chignon roux – l’eau lui arrive aux tibias, et elle semble sourire. Un marché où de la nourriture épicée cuit dans une poêle à frire. Dans une allée étroite, une colonne de gens avancent et manifestent bruyamment en brandissant des pancartes où l’on peut lire écrit à la bombe par exemple : « Ne volez pas nos esprits », et « nous sommes le peuple », et en scandant : bouclez-les et déportez-les. La police paramilitaire les attend, immobile, bien en rangs.

Dans un vaste hall donnant sur le marché, une femme qui ressemble à celle qui se tenait dans la rivière se tient immobile derrière la police, entourée par des agents des services secrets prêts à prendre des notes sur des petits calepins de papier. La jeune femme a les yeux qui regardent rapidement à gauche et à droite, puis elle déclare que le vieil homme est inoffensif. Puis elle poursuit au fur et à mesure que les manifestants défilent : la femme au chapeau marron est seulement là à cause de son petit ami ; l’homme à la combinaison verte est en colère, mais cette colère est internalisée.

Puis elle ajoute : la femme au visage peint est engagée, les services secrets devraient la surveiller. Aussitôt, l’homme en gabardine et chapeau mou gribouille quelque chose sur son carnet. Pendant ce temps, un autre homme au chapeau mou avance derrière la télépathe entre les rangs des policiers paramilitaires. La télépathe reprend : elle détecte un enthousiasme général, des attentes, de la consternation... ils savent qu’ils sont surveillés... Comme elle prononce ces mots, un homme à lunettes la prend en photo avec un appareil argentique qui cliquète à chaque nouveau cliché, depuis un véhicule garé non loin sur le côté. L’homme en chapeau mou qui vient d’arriver se tient à présent juste derrière la télépathe.

Soudain, la télépathe s’écrie que le chapeau vert sait qu’il est en train d’être lu télépathiquement. Alors l’homme au chapeau mou derrière elle – Ross – lui reproche de s’attarder trop longtemps quand elle lit les manifestants : ils remarquent le chatouillement. Elle doit rester en surface, légère : ils ne seront pas contents s’ils savent qu’un Teep est en train de les lire. Et effectivement, un grand barbu costaud au bonnet vert et aux cheveux longs commence à regarder autour de lui. Il aperçoit la télépathe, son conseiller et les policiers en faction, et se met à hurler : là-bas ! là-bas !

Les manifestants se ruent alors dans la direction que le barbu pointe – dans le hall. Les paramilitaires rabattent leurs visières, lèvent leurs matraques et avancent – tandis que la télépathe et Ross restent en arrière. Ross commente ironiquement : ils adorent quand on les lit. Comme les manifestants heurtent la rangée des boucliers paramilitaire, les yeux de la télépathe se remettent à regarder rapidement à gauche et à droite. La police commence à lancer des grenades fumigènes, quelques témoins dans le hall prennent la fuite, tandis qu’un petit groupe de manifestants semble accourir en renfort – l’un d’eux portant une étrange cagoule blanche avec le visage complètement recouvert couvert d’une sorte de masque gris aux allures de papier mâché.

Les manifestants scandent rapidement « Les Teeps dehors ! », et Ross s’étonne : qu’est-ce que c’est que ce clown a sur la tête ? Puis le clown se baisse et la flamme d’un coctail Molotov jaillit. Le clown se relève et brandit la bouteille remplie d’essence avec sa mèche embrasée... Ross s’alarme et crie à la télépathe : attention ! La bouteille s’envole ; Ross plaque à terre la télépathe et la bouteille va frapper assez loin derrière eux, embrasant un préfabriqué d’où sort un homme qui hurle. Ross s’élance alors pour passer le rang et rattraper le « clown », qui prend la fuite. Restée un temps à terre, la télépathe revient à elle, et ramasse le chapeau mou de Ross.

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Re: Electric Dreams S01E01: Le fabricant de cagoules (2017)

Messagepar Greenheart » Lun 18 Sep 2017 14:00

La production coche presque toutes les cases visuelles de Blade Runner le film tout en se ménageant quelques références directes au roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques.
Scénario apparemment efficace et cohérent, mais pas positif pour un sou, prévoyez de vous regarder juste après un truc plus drôle.
Le point remarquable étant qu'il s'agit bien d'une adaptation des récits de Dick par des gens qui ont effectivement lu et compris la nouvelle, et la prospective dystopique.
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Re: Electric Dreams S01E01: Le fabricant de cagoules (2017)

Messagepar Greenheart » Mar 19 Sep 2017 11:23

En y réfléchissant, la télépathie dans cet épisode est bien une métaphore de l'espionnage (qui existe depuis la nuit des temps), et du coup elle devient aujourd'hui en plus une métaphore de vol et recel de masse des données personnelles pratiqué par nos gouvernements, les multinationales ainsi que les start-ups, et les agences d'intelligence industrielles dont l'activité a toujours été illégale (espionnage industriel, viol manifeste de la vie privée, interception des correspondances personnelles hors tout mandat d'un juge, et revente, notamment à l'étranger ou à des dictatures qui après raflent internautes, femmes et enfants et revendent leurs organes selon un commerce parfaitement organisé comme en Chine).

La scène de l'interrogatoire démontre plusieurs choses :

1°) La "télépathie" est bien un viol : il y a pénétration du corps sans autorisation de l'intéressé et il s'agit d'une pénétration physique, car le "télépathe" utilise des ondes (donc les particules qui les portent) pour balayer le cerveau de sa victime. De même que la collecte des données informatiques est le cambriolage et l'installation de mouchards sur le disque dur de l'internaute, sa propriété dans sa maison, et la manière dont sont exploitées ces données et les conséquences nuisibles qui en découlent invariablement - sans aller jusqu'à l'arrestation par la dictature, à la base les données personnelles collectées sont bien utiliser pour la manipulation par la publicité qui visent à bloquer le libre-arbitre pour y substituer une pulsion induite par hypnose - répétition de suggestions plus ou moins déguisées et altération du contenu des recherches et des informations de la page web pour fausser le choix de l'internaute - en agissant sur les informations qui servent à baser les choix, et notamment le vote électoral de l'internaute, les acheteurs de données personnelles lui ôte son libre-arbitre, son droit de vote et finalement lui vole et ruine sa vie entière, en toute impunité, grâce aux élus et haut-fonctionnaires complices.

2°) Comme dans l'utilisation des données informatiques, si n'importe qui de bien équipé et bien renseigné (notamment par tous ceux qui volent les données personnelles à tour de bras), le "télépathe" peut parfaitement dire n'importe quoi et mettre n'importe quoi sur l'ordinateur = dans le cerveau, de sa victime.

3°)
Spoiler : :
Le "télépathe" peut discréditer n'importe quel citoyen sans exception en déclarant qu'il serait "attiré" par sa mère ou son père du fait que les parents sont par définition des êtres sexués comme n'importe quel autre être sexué jusqu'à l'orchidée et qu'un être sexué normalement constitué réagira forcément à la nudité ou à l'idée de nudité de n'importe quel autre être sexué, même si ça le dégoûte : c'est le "télépathe" qui abuse de sa position pour mieux faire pression sur le citoyen afin d'obtenir n'importe quel avantage en menaçant de révéler ce qui n'est un secret pour personne mais que personne ne voudra admettre de crainte d'être à son tour arrêté, lynché ou d'être déshonoré, ce qui revient au même. C'était et c'est toujours la stratégie de l'église et de la Scientologie que d'utiliser la confession et de faire culpabiliser pour tout et n'importe quoi pour faire avouer les plus petites comme les plus grandes hontes du citoyen pour le menacer ensuite et le forcer à faire ce qui arrange le prêtre ou sa hiérarchie, et facilite les tripotages en tout genre et l'omerta : aux parents, bouclez-la sinon les prêtres qui les confessent habituellement raconteront tout ce qu'ils ont pu leur avouer.


Spoiler : :
Le Fabricant de Cagoule ne s'arrête pas à la métaphore de l'espionnage, puis qu'il touche aussi à l'exploitation des communautés, la haine inter-communautaire, la transhumanité, l'état policier et la propagande, etc. et le fait d'être propriétaire de son corps - qui est en France toujours refusé au citoyen, et en 2017 le vol d'organes a été institué par l'administration Hollande et confirmé par le gouvernement Macron non pas pour sauver des vies mais pour augmenter les profits du secteur des médicaments anti-rejets et de la greffe d'organes prélevés dans le but de siphonner toujours plus l'épargne et les retraites, et de mettre un peu plus en faillite la sécurité sociale pour permettre sa revente aux compagnies d'assurance privées, pour le plus grands profits pécuniaires des politiciens et au seul bénéfice des citoyens les plus riches profitant du système.


L'épisode et bien sûr la nouvelle de Philip K. Dick est donc extrêmement pertinent, d'actualité (contrairement à ce que prétend la critique anglaise en reprochant à Electric Dreams d'être moins proche du présent que Black Mirror), et la surperposition des différentes intrigues, plus la construction d'univers donne pour l'instant à Electric Dreams plus de profondeur et de débats à explorer que certains épisodes de la troisième saison de Black Mirror, qui sont trop réducteurs et plus d'une fois tournent à l'apologie du lynchage, et appellent plus à la résignation qu'à la révolte, ou du moins la réaction prudente et salutaire :
Spoiler : :
encore une fois, dans Black Mirror : San Junipero, les héroïnes ne luttent pas pour survivre leur bonheur physique ensemble, mais se résignent à se suicider pour laisser des avatars vivre un bonheur virtuel à leur place - or en Science-fiction, il était parfaitement possible d'imaginer que l'une puisse rajeunir et l'autre marcher à nouveau dans ses bras : Brooker a préféré les faire se suicider.
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