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Star Trek S01E06: Trois Femmes dans un vaisseau (1966)

MessagePosté: Sam 6 Juil 2024 19:38
par Greenheart
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Star Trek S01E06: Mudd's Women (1966)
Traduction : Les femmes de Bouwe (jeu de mots faisant allusion à la création d'Eve et d'Adam selon la Bible).
Titre français : La patrouille du cosmos,Trois Femmes dans un vaisseau (référence au roman Trois hommes dans un bateau sans parler du chien 1889 de Jerome K. Jerome).

Diffusé aux USA le 13 octobre 1966.
Diffusé en France (sud) sur TMC début des années 1970.
Diffusé en France le 1er septembre 1986 sur LA CINQ FR.
Sortie en blu-ray US le 28 avril 2009 (effets spéciaux reconstruits en HD, son 7.1, avec possibilité de voir l'épisode avec les anciens effets et son stéréo, multi-régions, piste française et sous-titres français inclus).

De Gene Roddenberry; avec William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelly, George Takei, Nichelle Nichols.

(Space Opera) Journal de bord du capitaine, date stellaire 1329.8. L’U.S.S. Enterprise poursuit un vaisseau non identifié. « Le voilà, annonce Sulu, centre-écran. Encore à essayer de nous échapper. » Et le capitaine Kirk de lui répondre : « Ne le perdez pas Monsieur Sulu. »

Kirk se lève de son fauteuil pour s’approcher de l’écran par la droite du copilote. Il s’interroge : « Un vaisseau de la Terre, Monsieur Spock ? » L’intéressé dans son dos debout à l’un des pupitres scientifiques répond : « Difficile à dire, Capitaine : nous n’en captons aucune balise d’immatriculation. »

Scotty, l’ingénieur en chemise rouge debout à côté de Spock, ajoute : « Si c’en est un, il va vite griller ses moteurs. » Ce que confirme le copilote : « Il abuse de ses moteurs. » Et Sulu : « Il sait bien qu’on le talonne. » Les yeux toujours braqués sur l’écran, Kirk répond imperturbable : « Restez avec lui, Monsieur Sulu. » Puis il lance : « Communication ? »

Assise à son pupitre, également dans le dos de son capitaine, Uhura répond : « J’ai tenté toutes les fréquences, Monsieur : il refuse de répondre, à moins qu’il ne nous capte pas. » Kirk répond : « Oh, il nous capte parfaitement. »

Derrière lui, Spock annonce : « En approche d’une ceinture d’astéroïdes, Capitaine. Taux de Shiller : trois pour cinq. » Kirk commandeau copilote : « Déflecteurs activés, Monsieur Farrell. » Et Sulu de remarquer : « Lui aussi a vu les astéroïdes, Monsieur. » Kirk répète : « Restez avec lui : il va essayer de nous perdre dedans. »

Farrell s’alarme : « Si l’un deux le frappe. » Spock annonce : « Données senseur sur le vaisseau, Capitaine : j’en déduis qu’il s’agit d’un petit cargo de classe J ; et ses moteurs sont en surchauffe. » Kirk se retourne vers Uhura : « Essayez de le prévenir : s’il perd sa puissance maintenant… »

Mais déjà Farrell annonce : « Ses moteurs sont morts. » et Sulu complète : « Il dérive dans la ceinture d’astéroïdes. » Farell constate : « Il est fichu… à moins qu’on étende notre bouclier déflecteur autour de lui. »= Alors Scotty avertit : « Si nous essayons, c’est nous qui surchargerons nos propres moteurs : il est trop éloigné. »

Kirk semble hésiter, puis commande : « Couvrez-le de notre bouclier déflecteur, Monsieur Farrell. » Puis : « Scotty, Spock, en attente à la salle des téléportations. » Scotty acquièce et sort avec Spock de la passerelle. Farrell annonce : « Nous le protégeons mais nous n’arriverons pas à le faire longtemps. »

La dalle lumineuse sur le pupitre de Sulu se met à biper et clignoter rouge, et à Kirk revenu s’asseoir dans son fauteuil central, Sulu confirme : « Nous surchargeons, Capitaine : la température des moteurs monte. »

Tandis que sur l'écran vidéo frontal de la passerelle, le vaisseau poursuivi dérive désormais au milieu du champ d'astéroïde, l'interphone siffle puis : « Ici la salle des machines : les températures sont en train de dépasser le seuil de danger. » Et Farell d'annoncer à son capitaine : « Notre écran déflecteur faiblit, Monsieur ; nous ne pouvons les protéger plus longtemps. »

C'est alors qu'un léger grondement se fait entendre et que les lumières de bord faiblissent, puis reviennent. Sulu se retourne vers Kirk : « ... ça, c'était l'un de nos circuits de lithium cristallin, Monsieur. » Kirk déclare alors à l'interphone : "Passerelle à salle des téléportations : si vous ne commencez pas à téléporter cet équipage à bord sous peu... » Mais Scotty explique dans l'interphone : « Ils ne répondent pas à notre signal : il n'y a rien sur quoi nous verrouiller. »

Nouveau léger grondement et vacillement. Et Sulu annonce laconiquement : « Un autre circuit, Monsieur. »

Kirk se lève et va au pupitre scientifique; Uhura annonce alors : « Je reçois un appel de détresse de leur part, Monsieur. » et aussitôt Kirk transmet à la salle de téléportation : « Scotty, nous captons un signal de détresse ! »

Dans la salle de téléportation, les plots sur l'estrade se sont illuminés tandis que Scotty manipule les commandes du téléporteur et déclare : « Nous sommes verrouillés sur quelque chose, Capitaine ! »

Le quelque chose se matérialise et se trouve ressembler à un gras corsaire moustachu du 18ème siècle. Scotty, Bones et le technicien derrière la console de contrôle du téléporteur en restent bouche-bée, et le corsaire en profite pour déclarer : « Sans vouloir me montrer ingrat, gentilshommes, ousqu'exactement je me trouve ? »

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Re: Star Trek S01E06: Trois Femmes dans un vaisseau (1966)

MessagePosté: Sam 6 Juil 2024 20:08
par Greenheart
Un autre cliché récurrent des séries Star Trek est le sympathique baroudeur, et l'épisode semble avoir le ton d'une comédie, alors qu'en clair il s'agit de traite de femmes, qui en plus sont droguées par le "sympathique" Mudd. L'une de ces femmes semble particulièrement souffrir parce que les hommes en général attendent d'elle qu'elle les charme plutôt qu'ils se contentent de lui demander de cuisiner et de leur faire la conversation une fois de retour d'un travail long et pénible. Les deux autres s'amusent en revanche beaucoup à manipuler les mineurs et les faire se battre entre eux pour elles, bien sûr quand elles ne sont pas en manque de la drogue à laquelle Mudd les a rendu accro.

Précisons que la drogue qu'elle prend sert à faire que les hommes ne voit que ses charmes, et la "morale" de cette histoire serait que, si elle le veut et prend confiance en elle, elle pourra charmer un mari et lui faire la cuisine et la conversation.

Il y a bien de nombreux points de départ excellents dans cet épisode, mais la production semble avoir tout développé de travers et être passé à côté d'énormités, et laissé volontairement Mudd se prétendre "marieur", alors qu'il n'est qu'un entremetteur. Tous les hommes de l'équipage ont leurs coeurs qui battent plus fort au passage des femmes droguées pour hypnotiser les hommes, mais je ne vois pas pourquoi les lesbiennes ou même des femmes ordinaires n'auraient pas une réaction physique elles aussi : de la jalousie, un regain de confiance en elles qui les rendraient encore plus désirables que d'habitude.

Être constamment allumé semble causé pas davantage qu'un peu de distraction, alors que dans la réalité, une publicité pour de la lingerie féminine dans la rue suffit à augmenter de manière importante les risques d'accidents sur la route. De la même manière, l'épisode occulte complètement l'aspect sexuel de la transaction censée arranger tout le monde ; or la même série à l'épisode précédent montrait une tentative de viol assez réaliste, par un membre d'équipage qui ne se contrôlait à l'évidence plus du tout.

L'explication d'un tel scénario doit provenir des mœurs toujours actuels où les êtres humains et leurs corps (chair à canon, chair à trottoir, fille à marier = vendre) sont des marchandises comme les autres, et tout le monde s'arrange tandis qu'on détourne le regard ou bien on joue au chevalier blanc quand le trafic accidentellement révèle ses côtés sordides, sa violence, et les comptes régler. La scène de danse m'a rappelé la scène de b.rdel dans La Canonnière du Yang-Tsé, et la visite au b.rdel des étudiants des Fils de la Nuit et comment cette amourette-là et ses bonnes intentions ont tourné, d'une manière ô combien plus réaliste et vraisemblable que les comédies faisant intervenir des filles "légères" et autres prostitués, et leurs macs.

Vu son âge et sa carrière militaire de marines durant la seconde guerre mondiale, Gene Roddenberry, avec possiblement ses scénaristes devaient savoir à quoi s'en tenir sur le sujet des trafics d'êtres humains, tant celui de la chair à canon que les marines étaient alors et sont toujours aujourd'hui, que de la chair à trottoir.

Oui, l'une des trois femmes aspirent à être femme au foyer, mais maladroitement dit, elle aspire à la dignité sans manipuler son homme, et à un homme qui n'a pas besoin d'être manipulé pour l'aimer, et cette fois nous ne sommes plus à affoler le spectateur avec l'idée que dans le monde de Star Trek, n'importe qu'elle femme pourrait devenir une bombasse grâce à une pilule, et vous être vendue et livrée à la commande, si vous avez de quoi payer.

Une autre hypothèse serait que l'épisode dénoncerait la vanité : pourquoi se maquiller, s'habiller, jouer les séductrices quand ce qui compte vraiment c'est trouver quelqu'un avec qui on sera bien sans avoir à l'attirer avec des artifices etc. Cela vaut aussi pour les hommes, mais la métaphore ne file pas et le message n'est pas davantage clair : d'abord maintenir des apparences, des manières de faire et de dire n'est pas qu'une question de vanité : c'est d'abord une question de dignité, d'hygiène, d'identité, de civilisation et personne ne peut être "spontané" ou "naturel" sur commande.

Oui, certaines apparences sont intenables, impossibles à maintenir - qu'il s'agisse d'une maigreur imposée par une caméra qui grossirait faute d'avoir la bonne lentille, ou une obésité censée prouver qu'on est fier d'être gros ou grosse alors que cela nous tuera et que cela nous a été imposé par un entourage et des multinationales. Sans entraînement quotidien ni maintien, savoir se tenir, marcher, etc. le déclin est rapide, voire l'enfant grandit "naturellement" tout tordu et malsain, etc.

Or, l"épisode fait complètement l'impasse sur qui et comment impose quoi à qui pour quel profit : certes Mudd exploite ces femmes, elles-mêmes veulent échapper à leur sort et sont prêtes à payer le prix de l'exil, l'addiction, la dépendance au premier mari pourvu qu'il les entretienne en respirant à plein poumon la poussière de lithium - on notera que ce petit détail n'échappe pas aux scénaristes, mais zéro mention du genre de traitement médical que la Fédération doit alors accorder pour sauver la vie des travailleurs de fond, je suppose contre cristaux de lithium sonnants et trébuchants. Ouaip, l'argent n'existe plus qu'ils disaient.

Donc un épisode plus intéressant que ses gags et sa morale prétendue, mais qui aurait pu être infiniment mieux écrit et surtout moins équivoque concernant les valeurs des uns et des autres, et comment ce genre de transaction se passe dans la réalité, ou pourquoi ce genre de transaction existe, peu importe sous quel ciel et à bord de quel navire du passé, du présent ou du futur.

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