Marathon d'Halloween 2015

Marathon d'Halloween 2015

Messagepar Greenheart » Jeu 1 Oct 2015 18:20

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On aura tout vu...

Ou presque ! ...Le Marathon d'Halloween commence cette semaine, seulement sur le forum Philippe-Ebly.fr :eeek2: :mad2: :0011:

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Illustration tous droits réservés David Sicé, 1er octobre 2015.
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Re: Marathon d'Halloween 2015

Messagepar Greenheart » Ven 2 Oct 2015 17:50

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Le futur d’Halloween

Un court récit d'Halloween très étrange et détonnant à plus d'un titre par Doug Greenheart...

Pour adultes et adolescents.



Diane avait gagné la terrasse avec nonchalance. L’avant-dernier étage du building offrait une vue on ne peut plus romantique sur le canyon vertigineux de la grand-rue, et sa nuit métallique quadrillée par les biplans aux feux clignotants vrombissant comme des gros moustiques, tandis qu’au-dessus avançaient silencieusement les zeppelins illuminés. Diane ramena les pans de son étole sur sa gorge d’albâtre.

Diane frissonna, non pas de froid, mais d’excitation contenue : cette nuit était celle d’Halloween, et tandis que l’assemblée en robes longues et fracs valsait sans fin, elle comptait bien remplir ses yeux d’or des temps futurs que le sortilège était censé lui révéler. En bas, la rue était éclaboussée de neige. Tandis qu’une horloge quelque part égrenait les derniers coups de minuit, les flammes des becs de gaz vacillèrent. Diane ferma les yeux et inspira lentement par le nez : le moment était venu…

***

Avant même de rouvrir ses yeux, Diane sut que le sortilège avait opéré : l’air embaumé du printemps sucré et fleuri, à peine gâté par le bourdonnement des voitures volantes atomiques et du sifflement des fusées qui zébraient le ciel dans toutes les directions. Les tours s’étaient multipliées, encore plus hautes, avec des flèches dorées, des arches métallisées et des dômes recouvrant des jardins suspendus perchées sur des ziggourats recouvertes de panneaux aux motifs floraux : Jamais New-York n’avait à ce point mérité son surnom de Nouvelle Babylone ! Diane aurait battu des mains d’enthousiasme, si le chatouillis intime d’une légère brise ascendante ne l’avait pas surprise encore davantage.

Les joues très pâles de la dame s’empourprèrent comme celle d’une petite fille qui aurait soudain réalisé qu’elle avait oublié de mettre sa petite culotte, et Diane crut un instant que les gens du futur vivaient désormais nus comme des sauvages. Se retournant vivement, elle fut un très court moment soulagé – en fait un moment aussi court que pouvait l’être les sous-vêtements qu’elle portait sans rien dessus : une brassière lamée or si rétrécie qu’elle ne couvrait qu’une toute petite partie de chacun de ses seins, et si curieusement ajustée qu’elle leur donnait une forme conique, une petite jupe assortie, des bas si collants et si transparents qu’on l’aurait cru jambes et fesses nues ! Le rouge de la honte s’ajouta à celui de la colère, et Diane voulut se couvrir du dernier vêtement qui lui restait, une petite cape noire réversible à l’envers également doré.

Ayant précipitamment caché le plus urgent – le haut de son corps – Diane réalisa le plus choquant : disparu son aigrette, ses accroche-cœurs et son chignon sophistiqué : elle était en cheveux, et non pas argentés à mèches bleues mais d’un noir d’encre ! Une cascade de cheveux bouclés qui semblaient avoir hérités d’une vie propre, et elle avait beau tourner et retourner, ils retombées toujours de la manière la plus provocatrice possible. Comble de l’humiliation, ses lèvres, ses joues, ses paupières étaient peinturlurés outrageusement, et ses sourcils artificiellement arqués. Diane soupira : Habillée comme une traînée, en quoi serait-il étonnant qu’elle soit coiffée et maquillée comme telle.

C’est alors qu’un chuintement discret la fit sursauté et se retourner : une voiture volante à la capote rabattue, aux flancs de métal rouge si poli qu’il reflétait les tubes de lumière soulignant les lignes de la terrasse. Un homme sauta de son improbable carrosse pour atterrir juste devant Diane : blond et lancé, dépourvu de moustache ou de barbe, ses cheveux abondants lissés en arrière, on aurait dit la statue d’un champion grec. Et comme les yeux de Diane se baissait, une troisième sorte de rouge lui monta d’abord aux joues puis jusqu’au front… Il ne portait qu’une toute petite culotte également lamée or et des sortes de bas transparents fuselant ses longues jambes parfaitement masculines. De même que sa culotte et ses bas, sa chemise était si étroitement ajustée que l’on devinait le moindre détail de sa musculature parfaite. Deux épaulettes prolongé le V parfait de son torse, et une cape.

Diane chercha l’éventail qui aurait pu protéger ses yeux et ne le trouva pas. Aussi dut-elle se contenter de fixer obstinément le bout de ses sandales dorées, qui révélait le moindre de ses orteils délicats aux ongles nacrés parfaitement ciselée. Pendant ce temps, la voix virile et parfaitement timbrée de son visiteur résonnait à ses oreilles, comme dans un rêve… Et à cette pensée, Diane retrouva immédiatement ses esprits : tout cela n’était qu’un rêve, évoqué par le sortilège des Halloween des temps futurs !

« … Envolons-nous et allons poursuivre cette veillée de tous les Saints sur Mars : j’ai entendu dire que la télépathie légendaire des indigènes nous y garantira les expériences les plus frivoles qui soient ! »

Aussi troublée que l’était Diane, elle se devait de refuser l’invitation : qui savait en effet si, l’en suivant l’Adonis, elle ne risquait pas de rester prisonnière du rêve, et sur Mars – Nergal, l’Horus Rouge, Mangala, Ha’adim – un monde toujours associé à la Guerre et la Destruction, deux destinations qu’elle n’avait jamais prisées ! Diana prétexta donc avoir déjà son chevalier servant, qui l’attendait dans les salons de l’avant-dernier étage, et comme elle faisait mine de le rejoindre, l’Adonis lui fit ses adieux, sauta dans son curieux carrosse, et repartit dans les airs non sans faire jouer un orchestre de trompettes invisibles, qui n’aurait pu tenir dans ses coffres !

***

Diane regagna immédiatement le bord de la terrasse, car c’était un véritable sabbat qui se tenait à l’intérieur des salons, en lieu et place des tendres valses de son temps. Elle s’efforça de retrouver sa concentration, et le silence, puis l’obscurité se firent autour d’elle. Alors, lentement, un brouillard se mit à monter des rues, tandis que dans un grondement sourd, la terrasse sur laquelle Diana se trouvait se mettait à descendre à sa rencontre. Diana, effrayée, se retourna vers les fenêtres du salon, mais il n’y avait plus de lumière, et peut-être même plus de vitres, et au-dessus d’elle, toutes les tours de la ville descendaient et disparaissaient dans le brouillard.

Le cœur de Diane se mit à battre plus fort, et ses jambes se dérobèrent sous elle : et si sa descente ne s’arrêtait jamais ? Et si les Enfers s’étaient ouverts sous la ville pour l’avaler ? Comme elle s’agenouillait, puis s’asseyait et resserrait les bras autour de ses genoux, elle fut heureusement surprise de découvrir qu’elle n’était plus pratiquement nu. Il y eu un choc sourd, et le parapet de la terrasse tomba d’un coup, ses morceaux allant rejoindre un chaos de gravats de toutes les sortes. Comme Diane ressortait la tête de ses genoux, l’antenne du toit de son building s’abattit non loin, dans un fracas de métal dissonant et grinçant.

Diane ferma les yeux, puis les rouvrit, éternua à cause de la poussière, et se releva. Elle inspecta sa mise : une jupe presque longue, droite, un chemisier presque décent avec un foulard noué et une veste à la coupe masculine, avec les épaulettes. Elle essaya de faire quelques pas, mais cassa immédiatement l’un des talons ridiculement haut de ses chaussures. Du coup, elle s’appuya sur une cabine renversée, et cassa l’autre talon. Puis elle regretta d’avoir perdu ses gants, tant le moindre objet semblait encrouté de poussière.

Diane ne voulait pas s’éloigner du point de chute de sa terrasse, toujours pour la même raison. Le brouillard retombait peu à peu, et le moindre caillou qui roulait voyait l’écho de sa chute se répercuter encore et encore. Si Diane ne distinguait aucune étoile dans le ciel, La Lune, réduite à un grand halo blafard se levait peu à peu, et Diana pouvait à présent distinguer les grandes façades trouées des immeubles, lesquels, éventrés, avait déversés leurs étages, ensevelissant complètement les rues. Il y avait comme un arrière-goût de brûlé dans l’air, et aucune autre source de lumière que la Lune, qui découpait le paysage en grands espaces de lumière argentée, alternant avec les ombres impénétrables, lesquelles cachaient très certainement quelques gouffres béants donnant sur les métros inondés par l’Hudson, à moins qu’il ne soit à sec.

« Hé bien, soupira Diane au bout de longues minutes, on dirait que la fête est déjà finie… » L’apprentie sorcière était déçue : le sortilège était censé durer jusqu’à l’Aube. La Ville tombée, que pourrait-il bien advenir d’Halloween, si ce n’est peut-être un retour aux rites barbares du Passé, qui n’intéressait franchement plus vraiment Diana. Mais au moment même où l’esprit de la dame s’égarait à évoquer les pages de l’un des romans de Herbert George Wells, romancier qui n’avait jamais brillé par son optimisme, elle aperçut une lanterne s’approcher prudemment le long de l’un des bras obscurs. Diane se redressa, et un homme sortit de l’ombre. Complètement habillé cette fois, il était grand, et portait veste et pantalon d’une coupe ajustée, sans être collante, rappelant fortement les costumes de ville du Présent, et un drôle de chapeau écrasé. Il paraissait émerveillé de la voir. Il s’arrêta à quelques coudées d’elle.

« Vous… Vous êtes vivante ? » il demanda, plein d’espoir. Elle répondit, étonnée : « Il me semble, que oui. N’est-ce pas évident, même de là d’où vous êtes ? » Les yeux de l’homme brillaient, il tomba à genoux : « Dieu soit loué ! Je croyais que j’étais le dernier… » Diane grimaça. Elle ne voulait pas s’approcher, et en même temps, elle brûlait d’en savoir davantage, sans pour autant en révéler davantage sur elle et ce qu’elle venait faire là. Elle hésita, puis demanda : « Est-ce que vous savez quelle nuit nous sommes ? »

C’est alors qu’ils entendirent des tas de petites pierres rouler un peu partout autour d’eux. L’homme se releva et se dépêcha de la rejoindre, la faisant passer derrière elle, comme pour l’abriter de son corps, tandis qu’il brandissait sa lanterne devant eux, comme pour tenir à distance quelque bête sauvage.

Alors des tas de petits enfants en haillons sortirent des ruines environnantes, certains à quatre pattes, d’autres à trois et deux pattes et quelques uns à une patte seulement. Et comme ils s’approchaient, en titubant, ils gémissaient : « Des bonbons ou des tours… Des bonbons ou des tours… »

F… !!!



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Re: Marathon d'Halloween 2015

Messagepar Greenheart » Mar 6 Oct 2015 14:04

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Regarde-moi dans les yeux !

... Car Halloween n'est pas exactement la nuit où il faut manquer de politesse !!!

Le Marathon d'Halloween reprend après cette courte interruption due à la furie des éléments.

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