Le Marathon d'Halloween 2016
Posté: Dim 16 Oct 2016 18:30
Et c'est reparti pour un tour !
...en espérant qu'aucune nouvelle inondation ne frappera mon quartier
L’Halloween de l’Horloger
Un tic-conte-toc d'Halloween pour tout public de Doug Greenheart, alias David Sicé.
Taddeus Krone jeta un regard soucieux à travers le carreau de son atelier au troisième étage de la petite tour. Le soleil allait se coucher sur la montagne toute proche, jetant ses derniers feux embrasés en direction du petit bourg déjà plongé dans les ténèbres de l’orage menaçant.
Zacharia, le jeune apprenti du vieil horloger s’approcha : il avait terminé de ranger, et estimait avoir le droit de se montrer curieux. Se pouvait-il que le garçon ait le même curieux pressentiment de son aîné ? Ou alors c’était simplement le vent froid de l’orage qui s’insinuait par les fentes et les tuyaux qui l’inquiétait… Pourtant le cliquetis léger des rouages du garçon paraissait aussi régulier qu’au premier jour où Taddeus l’avait mis en marche, et le vieil horloger se rassura, au moins sur ce point.
En contrebas, les bonnes gens se hâtaient de traverser la grand-place pour rentrer chez eux et échapper à la terrible pluie qui s’annonçait, engoncés, raides et saccadés . En levant les yeux, c’était les façades étroites aux fenêtres illuminées de tous leurs arcs électriques, et c’était la multitude des toits pointus, leurs hautes cheminées, les clochers et clochetons – tous bleus de pénombre, ourlés de l’or du couchant. Le tonnerre se mit à gronder sourdement.
« Pardon ? » demanda Taddeus, car Zacharia lui avait dit quelque chose mais il n’avait rien entendu. Le vent gémit plaintivement et le bois de la tour se mit à craquer.
« Est-ce que ce sera bientôt la nuit de la petite lumière des Raves ? »
Une première grosse goutte de pluie glacée s’écrasa contre le carreau, et Taddeus s’écarta vivement de la fenêtre : « Non, non, il faut encore deux semaines… Tu devrais dormir dans l’atelier et non dans ton appentis cette nuit, et garde quand même la toile cirée sur toi. »
« Merci Maître Krone ! », répondit le garçon, reconnaissant.
Un éclair zébra le ciel. Taddeus s’approcha à nouveau du carreau : la grand-place était complètement déserte et tous les volets fermés. Taddeus soupira et alla lui-même tirer sur le levier voisin, et tous les volets de l’atelier se refermèrent avec un grincement. Les arcs électriques orangés du lustre vacillèrent, puis s’éteignirent. Souriant à l’intention de Zacharia, Taddeus leva l’index et éclaira devant lui avec la petite flamme bleue qui jaillissait de son doigt. Le garçon imita le vieil horloger et alla descendre de quoi dormir dans l’atelier, allumant les veilleuses disposées en hauteur tout le long de son trajet – qu’il n’oublierait pas de soigneusement éteindre une fois qu’il n’aurait plus rien à porter.
Le crépitement fort de la pluie drue descendit sur eux. Taddeus se retira dans ses appartements, grimpant avec précaution l’étroit escalier de bois aux marches hautes. Il s’emmitoufla dans son lit-placard, éteignant les arcs électriques de la petite chambre en tirant sur le cordon de gauche, tandis que les coups de tonnerre se succédaient tout autour de lui.
Taddeus savait bien quelle nuit était cette nuit. C’était la nuit de tous les Saints, la veille de la Toussaint – la nuit de Samain. Le vieil horloger ne craignait pas les Sorcières : elles haïssaient la ville et ses habitants : elles étaient persuadées que les choses n’avaient pas d’âmes, et à leurs yeux, ils n’étaient que des choses. Comme tous les pillards des alentours, elles redoutaient de finir brûlées vives, ou broyées par les gardes. Non, ce que Taddeus craignait par-dessus tout c’était…
Des coups sourds à sa porte. Personne ne bougeait dans la maison, et les coups continuaient. Taddeus Krone se leva, ouvrit la lucarne du premier étage, au-dessus, sur le côté du porche. L’homme releva la tête, et malgré la pluie battante, retira son capuchon détrempé tandis qu’un éclair illuminé son visage blafard et barbichu. Le cœur du vieil horloger donna un grand coup.
Taddeus referma vivement la lucarne, et resta un temps immobile. Comme l’homme continuait de tambouriner, Taddeus descendit et alla lui ouvrir.
« Que fais-tu là, Samuel ? Tu es trempé, tu vas attraper la mort et me donner la rouille ! Suis-moi, je vais te donner des vêtements secs… »
Ils s’étaient assis à côté de la cheminée et Taddeus avait fait un feu. L’homme, grand et maigre, aux cheveux de cuivre accepta le thé chaud, le pain et la confiture, et s’étonna : « Vous n’avez pas changé ! Vous ne changez jamais… »
Le vieil horloger répondit, agacé : « Je change, Samuel : quand mon visage est trop vieux, je le change, voilà tout. Comment va ton père ? Sait-il que tu es à Glockenburg ? »
Samuel répondit sèchement : « Ton petit-fils est mort il y a dix ans… »
Taddeus se raidit : « De quoi as-tu besoin ? »
Samuel se leva : « Je n’ai pas besoin d’or, ni d’argent, ni aucune autre monnaie, Grand-Père. »
Taddeus s’affaissa légèrement et demanda d’une voix plus basse : « Alors de quoi ? »
Samuel eut un geste énervé : « Vous tous, vous n’êtes qu’une vieille horloge oubliée dans la montagne ! »
Taddeus se leva à son tour, furieux : « Comment peux-tu oser… ! »
Mais son arrière-petit-fils ne s’était pas arrêter de parler : « Vous croyez pouvoir tout ignorer du monde mais… »
Taddeus haussa le ton : « Et le monde nous ignore, et c’est très bien comme cela ! »
Samuel prit le vieil homme par les épaules : « La guerre arrive, Grand-Père, et ils vont tous nous tuer – tes petits-enfants survivants et les enfants de leurs enfants ! Glockenburg est une armée ! Tes soldats pourraient brûler tous nos ennemis, toutes leurs armes et toutes leurs maisons – et tous nous sauver ? »
Taddeus se dégagea des bras de l’homme, et répondit avec colère : « Et brûler leurs femmes et leurs enfants avec ? »
Samuel répondit sans se troubler : « C’est la guerre, ce sera eux ou ce sera nous ! »
Alors Taddeus se fâcha considérablement : « La ville du Diable ! », le vieil homme criait, « Les Rouages de l’Enfer ! Voilà comment les tiens nous appellent ! »
Puis il ajouta tout bas : « …La peste de métal ! »
Samuel répondit, regardant droit dans les yeux le vieil homme : « Et tout cela changera, si vous arrêtez leurs troupes. De toute manière vous y serez un jour forcé. Mais ce jour-là, nous serons tous morts. Cela vous est donc égal ? »
« Non… » répondit sourdement Taddeus. Le tonnerre roula dans le lointain comme pour ponctuer sa réponse. Puis le vieil homme reprit : « Toi et ta famille pouvez venir vous installer à Glockenburg... Nous vous protègerons. Et comme tu peux le constater, nous avons continué à faire notre le pain.
Samuel poussa un long soupir : « Merci, mais nous ne voulons pas finir empaillés et articulés comme toi et les tiens. Nous voulons vivre dans le monde, avec nos voisins, et voir nos enfants grandir et faire des enfants à leur tour et qu’ils puissent courir le monde à leur tour et non se murer dans… »
Taddeus se fâcha à nouveau : « Tu veux vivre dans le monde ? eh bien le monde c’est la guerre ! Tu veux voir tes enfants grandir et courir ? Eh bien grandir et courir c’est aussi devenir soldat et mourir. Fais ce que ton père et ton grand-père ont fait tout le temps que les horloges de Glockenburg ont tourné en rond, pendant tout le temps que nous avons survécu… »
« Vous n’avez pas survécu ! » cria Samuel : « Vous n’avez jamais été vivants ! »
En un éclair, le vieil horloger avait saisi le bras de son arrière-petit-fils et l’avait tordu, forçant l’homme à descendre l’escalier et le mettant à la porte. L’orage s’était calmé mais pouvait reprendre à tout moment. Taddeus jeta son manteau à Samuel : « Repars d’où tu viens, et ne te remontre pas, car par devant le Ciel je le jure, ce ne seront pas des friandises qui t’attendront mais les plus mauvais tours ! »
Samuel ne revint jamais frapper à la porte du vieil horloger. Ce n’est que vingt années plus tard que Taddeus entendit à nouveau parler de son petit-fils : deux jeunes randonneurs, Alexis et sa sœur Michaela, qui venaient d’Amérique et qui avaient retrouvé dans un livre de la bibliothèque une lettre à Samuel mentionnant l’adresse de Taddeus.
Ignorant la plus grande part de l’histoire de leur famille, ils avaient voulu se rendre à Glockenburg, ce qui n’avait rien eu d’évident à cause des routes coupées par les avalanches. Les deux jeunes gens trouvaient la ville « magique », comme oubliée par le Temps, et étonnant que Taddeus ressemble à ce point à une gravure du 19ème siècle représentant son ancêtre – et qu’il soit horloger comme lui.
Comme il feuilletait le vieux livre relié que lui avait amené les deux adolescents, Taddeus demanda, l’air de rien : « Et Samuel, qu’est-il devenu ? »
Son cœur donna un léger coup quand il entendit la réponse, et ses paupières se plissèrent douloureusement. Mais aucune larme ne lui échappa, ce qui était bien normal, car il ne pouvait pas pleurer.
LA TIC-FIN-TOC.
Achevé le 16 octobre 2016.
Texte et illustration tous droits réservés David Sicé .
...en espérant qu'aucune nouvelle inondation ne frappera mon quartier
L’Halloween de l’Horloger
Un tic-conte-toc d'Halloween pour tout public de Doug Greenheart, alias David Sicé.
Taddeus Krone jeta un regard soucieux à travers le carreau de son atelier au troisième étage de la petite tour. Le soleil allait se coucher sur la montagne toute proche, jetant ses derniers feux embrasés en direction du petit bourg déjà plongé dans les ténèbres de l’orage menaçant.
Zacharia, le jeune apprenti du vieil horloger s’approcha : il avait terminé de ranger, et estimait avoir le droit de se montrer curieux. Se pouvait-il que le garçon ait le même curieux pressentiment de son aîné ? Ou alors c’était simplement le vent froid de l’orage qui s’insinuait par les fentes et les tuyaux qui l’inquiétait… Pourtant le cliquetis léger des rouages du garçon paraissait aussi régulier qu’au premier jour où Taddeus l’avait mis en marche, et le vieil horloger se rassura, au moins sur ce point.
En contrebas, les bonnes gens se hâtaient de traverser la grand-place pour rentrer chez eux et échapper à la terrible pluie qui s’annonçait, engoncés, raides et saccadés . En levant les yeux, c’était les façades étroites aux fenêtres illuminées de tous leurs arcs électriques, et c’était la multitude des toits pointus, leurs hautes cheminées, les clochers et clochetons – tous bleus de pénombre, ourlés de l’or du couchant. Le tonnerre se mit à gronder sourdement.
« Pardon ? » demanda Taddeus, car Zacharia lui avait dit quelque chose mais il n’avait rien entendu. Le vent gémit plaintivement et le bois de la tour se mit à craquer.
« Est-ce que ce sera bientôt la nuit de la petite lumière des Raves ? »
Une première grosse goutte de pluie glacée s’écrasa contre le carreau, et Taddeus s’écarta vivement de la fenêtre : « Non, non, il faut encore deux semaines… Tu devrais dormir dans l’atelier et non dans ton appentis cette nuit, et garde quand même la toile cirée sur toi. »
« Merci Maître Krone ! », répondit le garçon, reconnaissant.
Un éclair zébra le ciel. Taddeus s’approcha à nouveau du carreau : la grand-place était complètement déserte et tous les volets fermés. Taddeus soupira et alla lui-même tirer sur le levier voisin, et tous les volets de l’atelier se refermèrent avec un grincement. Les arcs électriques orangés du lustre vacillèrent, puis s’éteignirent. Souriant à l’intention de Zacharia, Taddeus leva l’index et éclaira devant lui avec la petite flamme bleue qui jaillissait de son doigt. Le garçon imita le vieil horloger et alla descendre de quoi dormir dans l’atelier, allumant les veilleuses disposées en hauteur tout le long de son trajet – qu’il n’oublierait pas de soigneusement éteindre une fois qu’il n’aurait plus rien à porter.
Le crépitement fort de la pluie drue descendit sur eux. Taddeus se retira dans ses appartements, grimpant avec précaution l’étroit escalier de bois aux marches hautes. Il s’emmitoufla dans son lit-placard, éteignant les arcs électriques de la petite chambre en tirant sur le cordon de gauche, tandis que les coups de tonnerre se succédaient tout autour de lui.
Taddeus savait bien quelle nuit était cette nuit. C’était la nuit de tous les Saints, la veille de la Toussaint – la nuit de Samain. Le vieil horloger ne craignait pas les Sorcières : elles haïssaient la ville et ses habitants : elles étaient persuadées que les choses n’avaient pas d’âmes, et à leurs yeux, ils n’étaient que des choses. Comme tous les pillards des alentours, elles redoutaient de finir brûlées vives, ou broyées par les gardes. Non, ce que Taddeus craignait par-dessus tout c’était…
Des coups sourds à sa porte. Personne ne bougeait dans la maison, et les coups continuaient. Taddeus Krone se leva, ouvrit la lucarne du premier étage, au-dessus, sur le côté du porche. L’homme releva la tête, et malgré la pluie battante, retira son capuchon détrempé tandis qu’un éclair illuminé son visage blafard et barbichu. Le cœur du vieil horloger donna un grand coup.
Taddeus referma vivement la lucarne, et resta un temps immobile. Comme l’homme continuait de tambouriner, Taddeus descendit et alla lui ouvrir.
« Que fais-tu là, Samuel ? Tu es trempé, tu vas attraper la mort et me donner la rouille ! Suis-moi, je vais te donner des vêtements secs… »
Ils s’étaient assis à côté de la cheminée et Taddeus avait fait un feu. L’homme, grand et maigre, aux cheveux de cuivre accepta le thé chaud, le pain et la confiture, et s’étonna : « Vous n’avez pas changé ! Vous ne changez jamais… »
Le vieil horloger répondit, agacé : « Je change, Samuel : quand mon visage est trop vieux, je le change, voilà tout. Comment va ton père ? Sait-il que tu es à Glockenburg ? »
Samuel répondit sèchement : « Ton petit-fils est mort il y a dix ans… »
Taddeus se raidit : « De quoi as-tu besoin ? »
Samuel se leva : « Je n’ai pas besoin d’or, ni d’argent, ni aucune autre monnaie, Grand-Père. »
Taddeus s’affaissa légèrement et demanda d’une voix plus basse : « Alors de quoi ? »
Samuel eut un geste énervé : « Vous tous, vous n’êtes qu’une vieille horloge oubliée dans la montagne ! »
Taddeus se leva à son tour, furieux : « Comment peux-tu oser… ! »
Mais son arrière-petit-fils ne s’était pas arrêter de parler : « Vous croyez pouvoir tout ignorer du monde mais… »
Taddeus haussa le ton : « Et le monde nous ignore, et c’est très bien comme cela ! »
Samuel prit le vieil homme par les épaules : « La guerre arrive, Grand-Père, et ils vont tous nous tuer – tes petits-enfants survivants et les enfants de leurs enfants ! Glockenburg est une armée ! Tes soldats pourraient brûler tous nos ennemis, toutes leurs armes et toutes leurs maisons – et tous nous sauver ? »
Taddeus se dégagea des bras de l’homme, et répondit avec colère : « Et brûler leurs femmes et leurs enfants avec ? »
Samuel répondit sans se troubler : « C’est la guerre, ce sera eux ou ce sera nous ! »
Alors Taddeus se fâcha considérablement : « La ville du Diable ! », le vieil homme criait, « Les Rouages de l’Enfer ! Voilà comment les tiens nous appellent ! »
Puis il ajouta tout bas : « …La peste de métal ! »
Samuel répondit, regardant droit dans les yeux le vieil homme : « Et tout cela changera, si vous arrêtez leurs troupes. De toute manière vous y serez un jour forcé. Mais ce jour-là, nous serons tous morts. Cela vous est donc égal ? »
« Non… » répondit sourdement Taddeus. Le tonnerre roula dans le lointain comme pour ponctuer sa réponse. Puis le vieil homme reprit : « Toi et ta famille pouvez venir vous installer à Glockenburg... Nous vous protègerons. Et comme tu peux le constater, nous avons continué à faire notre le pain.
Samuel poussa un long soupir : « Merci, mais nous ne voulons pas finir empaillés et articulés comme toi et les tiens. Nous voulons vivre dans le monde, avec nos voisins, et voir nos enfants grandir et faire des enfants à leur tour et qu’ils puissent courir le monde à leur tour et non se murer dans… »
Taddeus se fâcha à nouveau : « Tu veux vivre dans le monde ? eh bien le monde c’est la guerre ! Tu veux voir tes enfants grandir et courir ? Eh bien grandir et courir c’est aussi devenir soldat et mourir. Fais ce que ton père et ton grand-père ont fait tout le temps que les horloges de Glockenburg ont tourné en rond, pendant tout le temps que nous avons survécu… »
« Vous n’avez pas survécu ! » cria Samuel : « Vous n’avez jamais été vivants ! »
En un éclair, le vieil horloger avait saisi le bras de son arrière-petit-fils et l’avait tordu, forçant l’homme à descendre l’escalier et le mettant à la porte. L’orage s’était calmé mais pouvait reprendre à tout moment. Taddeus jeta son manteau à Samuel : « Repars d’où tu viens, et ne te remontre pas, car par devant le Ciel je le jure, ce ne seront pas des friandises qui t’attendront mais les plus mauvais tours ! »
Samuel ne revint jamais frapper à la porte du vieil horloger. Ce n’est que vingt années plus tard que Taddeus entendit à nouveau parler de son petit-fils : deux jeunes randonneurs, Alexis et sa sœur Michaela, qui venaient d’Amérique et qui avaient retrouvé dans un livre de la bibliothèque une lettre à Samuel mentionnant l’adresse de Taddeus.
Ignorant la plus grande part de l’histoire de leur famille, ils avaient voulu se rendre à Glockenburg, ce qui n’avait rien eu d’évident à cause des routes coupées par les avalanches. Les deux jeunes gens trouvaient la ville « magique », comme oubliée par le Temps, et étonnant que Taddeus ressemble à ce point à une gravure du 19ème siècle représentant son ancêtre – et qu’il soit horloger comme lui.
Comme il feuilletait le vieux livre relié que lui avait amené les deux adolescents, Taddeus demanda, l’air de rien : « Et Samuel, qu’est-il devenu ? »
Son cœur donna un léger coup quand il entendit la réponse, et ses paupières se plissèrent douloureusement. Mais aucune larme ne lui échappa, ce qui était bien normal, car il ne pouvait pas pleurer.
LA TIC-FIN-TOC.
Achevé le 16 octobre 2016.
Texte et illustration tous droits réservés David Sicé .