Serenity, l'ultime rebellion - le film de 2005

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Serenity, l'ultime rebellion - le film de 2005

Messagepar Greenheart » Ven 17 Juil 2015 18:10

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Serenity (2005)
Traduction du titre original : Sérénité.

Sorti aux USA le 30 septembre 2005.
Sorti en Angleterre le 7 septembre 2005.
Sorti en France le 19 octobre 2005.
Sorti en blu-ray américain le 30 décembre 2008.
Sorti en blu-ray français le 9 décembre 2008.

De Joss Whedon (également scénariste), d'après sa propre série télévisée, Firefly. Avec Summer Glau, Nathan Fillion, Gina Torres, Chiwetel Ejiofor, Alan Tudyk, Morena Baccarin, Adam Baldwin, Jewel Staite, Sean Maher, Ron Glass, David Krumholtz, Sarah Paulson.

Pour adultes et adolescents.

La Terre qui était ne pouvait plus nourrir sa population, elle était si nombreuse. Les survivants trouvèrent un nouveau système solaire – des douzaines de planètes, des centaines de lunes. Chacun de ces astres fut terraformé, un processus prenant des dizaines d’années, afin qu’ils puissent abriter la vie humaine, être de nouvelles Terres. Les planètes centrales formèrent l’Alliance. Gouvernée par un Parlement interplanétaire, l’Alliance était un phare de la Civilisation. Les planètes extérieures n’étaient pas si ouvertes, et refusèrent le contrôle de l’Alliance. La guerre fut dévastatrice. Mais la victoire de l’Alliance sur les Indépendantistes assura un univers plus sûr, et désormais, tout le monde peut profiter du confort et la lumière de la vraie civilisation.

Dans une école sous une tente au milieu d’un parc, des adolescents agenouillés devant leurs tablettes posent des questions à leur tutrice : pourquoi les Indépendantistes ont-ils eut l’idée même de se battre contre l’Alliance ? Pourquoi ils ne cherchaient pas à être plus civilisés ? Il parait que les Indépendantistes sont des cannibales… répond l’une des jeunes filles. Un autre garçon répond qu’il n’y a que les Ravageurs à être des cannibales. Pour un autre garçon, les Ravageurs n’existent pas, mais celui qui en a parlé en est sûr : il a entendu dire que les Ravageurs attaquaient les colons depuis l’Espace, qu’ils les tuaient, et ensuite enfilaient leurs peaux et violaient leurs victimes pendant des heures.
L’institutrice demande alors en chinois au garçon de se taire. Puis elle répond : il est vrai qu’il y a des dangers dans les planètes extérieures. Elle repose la question aux adolescents : avec tous les progrès médicaux et sociaux que l’Alliance pouvait apporter aux Indépendantistes, pourquoi les Indépendantistes auraient-ils combattu l’Alliance ?

Cette fois, c’est une petite jeune fille au dernier rang – River – , qui répond sans même lever les yeux des calculs compliqués qu’elle effectuent sur sa tablette : parce que l’Alliance se mêle de tout. Les gens n’aiment pas que l’on se mêle de leurs affaires : l’Alliance leur dit quoi faire, quoi penser, de ne pas courir, de ne pas marcher. L’Alliance est dans leurs maisons, dans leurs têtes, et n’en a pas le droit. Ce à quoi l’institutrice répond que l’Alliance ne dit pas aux gens ce qu’ils doivent penser : l’Alliance essaie seulement de montrer aux gens comment ils doivent penser. Et l’institutrice enfonce violemment un stylo en plein dans le front de la jeune fille.

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Re: Serenity, l'ultime rebellion - le film de 2005

Messagepar Greenheart » Ven 17 Juil 2015 19:18

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Serenity, le blu-ray français de 2008

Sur le film : Serenity est un space opera avec beaucoup d'action et un univers auquel vous ne comprendrez rien si vous n'avez pas d'abord vu la série télévisée Firefly. Puis une fois que vous aurez vu Firefly et que vous aurez vu Serenity, vous n'y comprendrez plus rien ou bien vous serez furieux : pourquoi avoir fait une telle suite à une série si prometteuse ? Pourquoi ne pas avoir continué la série, pourquoi l'avoir achevée, à tous les sens du terme ? Il y a une explication derrière toute cette confusion.

Lorsque Joss Whedon, fils et petit-fils de scénariste hollywoodien, créateur de Buffy contre les vampires et de Angel, signe un contrat d'exclusivité télévisuelle avec la Fox, la chaîne de télévision de Rupert Murdoch, il tombe dans un vieux piège : les séries de Whedon font trop d'audience, elles sont trop progressives et trop populaires pour des séries progressistes - féministes, intelligentes, anti-fasciste - bref, tout le contraire des valeurs de la Fox. Whedon s'imagine en acceptant l'offre de la richissime Fox, sauver l'emploi de ses équipes et acteurs dévoués, et redonner aux fans tous l'amour que ces derniers lui vouent pour cause de talent, d'humanisme, d'humour et d'honnêteté : il a des garanties, comme par exemple en cas d'échec de ses séries, sa boite de production pourra continuer à payer ses salariés, même si aucun projet n'aboutit et rien n'est à l'antenne.

En fait la Fox a pour plan de museler Whedon, de le faire craquer en lui imposant des décisions créatives et de production contraire au bon sens, à la recherche de l'audience etc. : la Fox sabote la diffusion de sa nouvelle série Firefly, interdisant la diffusion du pilote et diffusant la série irrégulièrement, puis l'arrêtant sans diffuser tous les épisodes. Manque de chance pour les costumes Armani, nous sommes entrés dans l'âge d'Internet, et Firefly, série invisible à la télévision remporte un succès énorme chez les Internautes. La Fox avait aussi d'empêcher le tournage de la série sur film, Whedon avait passé outre, et avait tourné en 16/9 ème. S'il ne l'avait pas fait, la série était condamnée avec l'avènement de la HD, des écrans plats. Personne n'aurait acheté le blu-ray, aucune chaîne n'aurait rediffusé la série. Au lieu de cela, tous les internautes achètent le coffret DVD, puis le coffret blu-ray, et Firefly reste en tête des DVD/Blu-ray de Science-fiction pendant une bonne dizaine d'années sur Amazon.

L'annulation de la série a été un coup terrible pour Joss Whedon. Par fidèlité à ses acteurs, il les recasent immédiatement dans ses séries survivantes : dernière saison de Buffy, deux dernières saisons d'Angel. Dernières car la Fox va tout annuler. Buffy parce que l'actrice principale est fatiguée, et les scénaristes aussi, donc l'audience. Mais par contre, la décision d'annuler Angel est politique : la série est au sommet de son audience, après une cinquième saison magistrale. Seulement la sixième saison s'achève sur une croisade du héros contre les super-riches, alors que déjà ça se battait depuis cinq ans contre une firme d'avocats au service des démons les plus cruels. La métaphore est limpide, et les décideurs de la Fox sont bas-du-front mais pas à ce point. Cependant, contrairement à ses héros, Whedon va plier, parce qu'il va renoncer à son niveau d'écriture, renoncer à tout ce qui faisait la différence entre ses créations, et les produits abêtissants, de propagande ou de pure diversion du marché.

Whedon promet de faire de Firefly un film. Serenity est plus ou moins l'épisode final de la... première saison ? Quand le film se fait, grâce au fait que le contrat d'exclusivité de Whedon pour la Fox ne vaut que pour la télévision, le public de Whedon qui ne l'a pas quitté, ne se tient plus de joie. Mais c'est une terrible surprise que Whedon leur a présenté : avec Serenity, Whedon ne signe pas la renaissance de la série, mais son enterrement, massacrant les héros sous prétexte de dramatiser l'action - comme aujourd'hui les scénaristes de Star Trek crashent le vaisseau à tous les films, ou ceux de Doctor Who tue le Docteur ou / et ses compagnons à tous les épisodes. Au lieu de poursuivre Firefly avec une véritable histoire, il veut conclure, et caricature à l'extrême son intrigue, faisant de River la Magic-Girl autour de laquelle tout l'univers gravite, et tant pis pour les autres héros, et tant pis pour l'univers. Mais cela va plus loin : voilà Monsieur Univers, un Deus Ex Machina pitoyable que les héros n'ont qu'à consulter quand ils sont à cours d'idées ? Jamais entendu parlé de Monsieur Univers dans la série, créé spécialement pour le film. Tout bascule dans le cliché, et l'art de détruire tous les espoirs des fans de Firefly, et d'utiliser l'investissement émotionnel des fans contre les fans, peut-être dans une tentative inconsciente de faire souffrir les fans autant que Whedon a souffert quand la Fox l'a coincé et torturé à travers sa production, au mépris de tout sens commercial ou artistique, comme seuls une bande de harceleurs professionnels sait le faire.

Lorsqu'un auteur souffre trop, il ne contrôle plus son œuvre. S'il sort quelque chose, c'est du pathos, et Firefly / Serenity a été sacrifié dans une opération de purge du pathos causé par le contrat d'exclusivité avec la Fox. Whedon a voulu tuer Serenity pour ne plus souffrir du mal que la Fox lui à causé via Firefly et son contrat. Puis, exactement comme il l'avait, je suppose, espéré, Whedon a tué son propre génie en tuant Serenity et Firefly : toutes les séries qu'il a créé ensuite, tous les films n'ont plus eu d'humour, de richesse d'idées, plus d'effort, juste du cynisme, et du "je-fais-semblant" et "je-laisse-faire" : Dollhouse, la Cabane au fond des bois, Avengers 1 et 2, c'est bien du recyclage et du kilomètrique, comme 90% de la production tous genres confondus d'aujourd'hui. Il y a bien eu une exception, la web-série Docteur Horrible, là encore tellement limpide métaphoriquement, car c'est bien la même histoire que Joss Whedon raconte à nouveau : comment un créateur renonce à l'amour de sa vie pour faire partie d'une guilde malfaisante et triompher par là de l'ennemi bas-du-front surpuissant qui le menaçait d'un anéantissement pur et simple.

***

Sur l'image : Bonne. 2:35: 1, format original non respecté. Si par rapport à la série originale, les plans de bataille spatiales sont superbes, c'est simplement parce qu'ils sont en haute définition, tandis que dans la série, ces scènes ont simplement été mis à l'échelle. Ce détail précisé, rappelons après le choix de réalisateur de Joss Whedon de donner à l'image une allure frustre pour faire plus réel, plus authentique, plus western. Cela veut dire rajouter du grain, et là les ennuis commence quand on prétend vendre de la HD : dans beaucoup de plans, les détails les plus fins comme les cils et le grain de la peau sont gommés. Quand la scène vire à l'ambiance Disco (visions de Rivers, lumières rouges d'urgence lors d'un crash etc.) tous les détails fins sont HS. Mais ce n'est pas le seul choix de réalisation très discutable : le budget n'est pas extensible, et on demande à Whedon (ou alors Whedon se demande à lui-même) de tourner comme à la télévision : l'obscurité dans bon nombre de scènes sert d'abord à masquer le fait que les décors sont vides ou limités. L'univers de Firefly aurait dû fleurir au cinéma, il s'est en fait étiolé dès que l'on quitte les merveilleuses peintures animées de l'équipe chargée des images de synthèses, et ces plans sont brefs et peu nombreux. Or la Science-fiction, c'est le Merveilleux (sens of wonder) : en avant les bagarres dans les couloirs uniformes, le café qui ressemble à n'importe quel café sur la chaine SyFy. Comptez les figurants : on est très loin de la foule. Les contraintes budgétaires ou la facilité ont eu raison de l'imagination, de la vision. Après quoi, il est possible que l'édition américaine de ce blu-ray soit meilleure, mais genre aussi cristalline et détaillée qu'Avatar, Oblivion ou le Prisonnier, j'en doute fortement, non pas que c'était impossible.

Sur le son : Très bon. DTS HS Master Audio 5.1. ça dégage dans tous les hauts parleurs, bonne immersion, etc. Toujours le même problème : encore trop compressé pour pouvoir donner l'illusion que les dialogues sont dans le salon. Incidemment, cela tire de partout, mais pas dans la bonne direction : par exemple à 1H39, ça canarde dans le couloir. Un personnage tire vers la gauche, à l'évidence en direction des tirs ennemis, qui ne peuvent venir que de la gauche. Fort étrangement, les bruits des tirs ennemis viennent de derrière le spectateur. L'écho, sans doute... Mes hauts-parleurs sont tous correctement attribués (gauche à gauche, droite à droite, avant en avant, arrière en arrière, basse en place), merci, j'ai vérifié.

Bonus : il faut que je les revois.

En conclusion : pour les fans ou ceux qui aiment le Space Opera.


***
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