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L'Imaginarium du Docteur Parnassus, le film de 2009

MessagePosté: Dim 25 Sep 2016 16:46
par Greenheart
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The Imaginarium of Doctor Parnassus (2009)
Traduction du titre original: Le cabinet d'imagination du professeur Parnasse.

Sorti en France le 16 octobre 2009.
Sortie en France le 11 novembre 2009.
Sortie aux USA le 25 décembre 2009.

Sorti en blu-ray français le 2 avril 2010 (1920p 16:9ème ; anglais et français DTSH HD MA 5.1, commentaire audio du réalisateur).
Sorti en blu-ray américain le 27 avril 2010.

De Terry Gilliam (également scénariste) ; sur un scénario de Charles McKeown ; avec Heath Ledger, Andrew Garfield, Johnny Depp, Jude Law, Colin Farrell, Christopher Plummer, Lily Cole, Richard Riddell, Katie Lyons, Richard Shanks, Verne Troyer, Bruce Crawford, Tom Waits, Paloma Faith, Vitaly Kravchenko, Ray Cooper, Emil Hostina, Igor Ingelsman.

Pour adultes et adolescents.

Londres, la nuit à la sortie d’une discothèque , non loin de Saint-Paul. Dans les rues dorment des clochards, tandis que des fêtards sortent et découvrent étonnés la scène dépliable et vieillote du camion du Professeur Parnassum. De derrière le rideau aux très nombreux accrocs, un jeune comédien sort, en cape, casque ailé et armure romaine des gravures du 19ème siècle : il demande aux dames et aux messieurs d’approcher. Il se présente comme Mercure, messager des dieux, qui invite le public pour une seule nuit à entrer dans l’esprit, le très grand esprit du Professeur Parnassus… Les rideaux s’écartent, et arrive par le côté, mu par un mécanisme grinçant, un homme maquillé en vieillard, en costume oriental, assis en tailleur sur un piédestal de plexiglas censé faire accroire qu’il lévite, avec un petit nuage de fumée.

« Mercure » le confirme : c’est bien le Professeur Parnassus, aussi vieux que le Temps – il a plus de mille ans, il a le pouvoir de rendre votre esprit puissant – et d’enjoindre le public de laisser le Professeur Parnassus ouvrir leur imagination, de le laisser les transporter. À ces mots, un couple de jeunes anglais particulièrement saouls sortent de la discothèque d’en face de la scène. L’un d’entre eux, Martin, aperçoit la lumière de la scène et veut aller voir – et sur la scène, « Mercure » invite le public à transcender les sommets où la Beauté et les attend, tandis qu’une jolie jeune fille perruquée de blanc et en jupons apparait prenant une pose accrochée à un miroir tournant.

La jeune fille fait un pas de danse avec « Mercure » tandis que Martin entraîne ses amis devant la scène. Après avoir péniblement soulevé la jeune fille et l’avoir faite tourner, « Mercure » propose de plonger dans les abîmes puant avec un certain « Putride », un nain déguisé en crotte qui fait semblant de sortir d’entre les jambes de « Mercure » en passant entre. Le nain annonce que l’entrée ne coûtera que cinq livres... Alors Martin tente de lancer une bouteille de bière vide sur le nain. La bouteille se brise sur scène tandis que les amis de Martin l’acclame. Puis Martin monte à l’assaut de la scène en hurlant. « Mercure » tente de le raisonner : pas d’entrée sans billet. Martin jette alors « Mercure » au bas de la scène – puis le nain qui tentait de le retenir.

Martin va pour pousser le Professeur Parnassus, mais il est arrêté par la jeune fille qui lui ordonne de descendre de la scène. En réponse, Martin la complimente sur ses « nichons », répond qu’il ne descendra pas, et déclare qu’il la veut, elle. Il se met alors à poursuivre la jeune fille, d’abord autour de miroir. La jeune fille passe alors au travers le miroir – deux simples grandes feuilles de papier épais brillant – et Martin la suit... Très surpris, Martin découvre devant lui un décor peint de forêt qui semble s’étendre à l’infini, et de loin, la jeune fille le nargue, courant d’arbres plats en arbres plats. Martin tente alors à nouveau de la rattraper en braillant qu’il va lui peloter le derrière. La jeune fille se laisse rejoindre en riant – puis comme il va pour l’attraper, elle lui assène trois violents coups de poing, qui le mettent à genoux. Elle s’enfuit à nouveau, et Martin se relève, rouge de colère, ordonnant à la jeune fille de revenir, en la traitant de chienne.

Martin trébuche et se retrouve le nez dans la boue. Mais quand il s’essuie, il réalise en voyant son reflet dans la mare, que son visage n’est plus le sien – et à ses yeux, il est devenu laid. À cet instant, la jeune fille ressort du miroir sur la scène dans la rue de Londres, tandis qu’hurlent les sirènes de la police. La petite amie de Martin le réclame à grand cri, accusant la jeune fille – qu’elle traite de chienne – de lui avoir volé, et la menaçant de lui arracher les yeux. La police l’appréhende. Pendant ce temps, Martin appelle au secours : le décor de la forêt est devenu une véritable forêt d’allure malsaine, aux cris inquiétant et il s’est enfoncé au milieu d’un tas de bouteilles de verre, tandis que des bouteilles tombent du ciel et éclatent autour de lui. De la noirceur des branchages jaillit alors une main colorée comme un oiseau des îles, pendue au bout d’une liane, qui attrape Martin par l’épaule et l’emmène jusque dans l’Espace, peuplé de méduses translucides géantes... La main lâche Martin, qui chute jusque dans le creux d’une punaise (l’outil) géante, sous un ciel bas à l’horizon incendié. Comme il tient à peine sur ses jambes, et gémit de peur, Martin aperçoit une forteresse sur un rocher, illuminée par les rayons d’un soleil transperçant les nuages. Des marches de pierre taillée semble mener à la forteresse – et la punaise géante est posée à côté des premières marches.

Comme Martin s’approche de la première marche – géante –, une voix de vieil homme tombe du ciel et lui annonce qu’il a bien choisi : le chemin jusqu’au Parnasse est abrupte et long, mais avec de la persévérance et une dévotion farouche, ses sommets peuvent être atteints… C’est alors que Martin aperçoit à l’opposé de l’escalier, dans le couchant, le Bar-Saloon de Mister Nick, une drôle de petite maison circulaire avec un toit en forme de chapeau melon rouge d’où s’échappe la musique d’un piano mécanique.

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La bande annonce officielle HD : https://youtu.be/Iqe85ffv9-w

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Re: L'Imaginarium du Docteur Parnassus, le film de 2009

MessagePosté: Mar 27 Sep 2016 11:39
par Greenheart
L'Imaginarium du Docteur Parnassus, le blu-ray du 2 avril 2010

Sur le film : Le film était initialement prévu pour être un fourre-tout - un catalogue des images que Terry Gilliam aimait et avait déjà utilisé dans ses films précédents. L'intrigue, écrite au hasard, n'aurait pas compté. Heath Ledger décède après avoir tourné toutes ses scènes dans la "réalité", en mélangeant anti-dépresseur et anti-douleur - c'est un acteur sensible, qui alors fait face, comme Patrick Dewaere aux dépressions consécutives à ses rôles, combinés à la menace de son ex de l'empêcher de revoir un jour son enfant. Or, si Heath Ledger se remet mal de son rôle de Joker dans Batman The Dark Knight, il enchaîne sur un rôle de dépressif suicidaire dans le film de Terry Gilliam.

Gilliam affirme dans son introduction au blu-ray que l'Imaginarium n'est pas de lui, mais du groupe des amis de Heath Ledger, qui ont travaillé ensemble à tourner les scènes qui manquaient (en particulier celles de Ledger dans la dimension imaginaire) et adapter le scénario de départ pour permettre d'achever le dernier film de l'acteur, en sa mémoire. Ce que Gilliam ne dit pas, c'est que toute l'histoire, qu'il avait déjà laissé aux mains de son inconscient en écrivant son scénario au hasard - raconte au départ son calvaire de réalisateur maudit - le Docteur Parnassus, c'est lui, qui tente de "sauver" les spectateurs en stimulant leur imagination, tandis que le Diable des studios maîtres de l'argent lui vole ses succès à chaque fois en altérant ses créations et damne ses spectateurs.

Quand cette histoire de départ se retrouve altérée cette fois par l'écriture à plusieurs mains pour sauver le film, la nouvelle version devient un mea culpa : Gilliam, à travers le film, s'en veut d'avoir laissé mourir dans la réalité Ledger - c'est à dire de n'avoir pas sauvé son acteur principal - tandis qu'il s'épuisait à sauver son public du diable de la finance. Et s'en veut d'avoir un peu plus déprimé Ledger en lui servant un rôle de suicidaire.

Image : 1920p 16:9ème très bonne. Le film regorge de détails fins et de cadrages accentuant la profondeur de champ, plutôt bien servis par cette édition.

Son : français et anglais DTS HD MA 5.1 : bon. Attention, il y a d'énormes différences de volume entre la musique du menu, celle de l'introduction de Terry Gilliam (niveau très faible), les moments dialogués du film et les moments les plus bruyants. Il y a bien une activité immersive, mais encore une fois il y a un déséquilibre de volume entre les haut-parleurs arrières et avant, ce qui concentre musique et dialogue en avant, et oblige à pousser le volume pour entendre l'ambiance arrière correspondante (souvent quasi nulle) - jusqu'à l'explosion sonore suivante qui menace de vous assourdir. La musique est agréable, mais à aucun moment on ne peut distinguer la position des instruments dans la sphère sonore, les dialogues semblent rivés dans le haut-parleur central.

En conclusion : L'Imaginarium... est un film merveilleux et (très) triste dont le but n'est pas de vous raconter une histoire mais de décharger une partie des affres de ses auteurs. Le film n'était pas une lettre d'amour à Heath Ledger (et je ne sais pas s'il aurait accepté alors de tourner dans un film à la gloire de son talent et de son être), aussi ce n'est pas le plus bel hommage que l'on puisse rendre à cet acteur qui croyait dans ses films, et ne trompait donc jamais ses spectateurs. C'est cependant un film bien meilleur que toutes ces coquilles vides que les studios nous balancent à la figure en essayant de nous faire croire que ce sont de vrais films - Terry Gilliam et sa troupe ne se fichent pas de votre figure, et en cela, l'Imaginarium est un film précieux. Cette édition française est de bonne qualité, les sous-titres ne sont pas forcés. On peut faire mieux, mais c'est déjà (très) bien.