J'ai voulu voir ce film après un retour sur la page IMDB à propos de la série Hot Skulls de 2022. Selon le commentaire, la série mettait en scène le même genre de virus, en le mettant en scène dans une dictature policière imposée à la population suite à la pandémie.
Effectivement c'est le même genre de virus, avec le même mode de propagation, comme si Hot Skulls se déroulait après que le virus soit apparu au Canada, mais bien sûr le romancier scénariste de
Pontypool n'est pas crédité. Il est aussi possible que le romancier turc que Hot Skulls adapte ait développé son roman à partir de la même idée, soit qu'il l'ait trouvée tout seul, ou bien dans un récit antérieur à 2008, ou bien dans le roman ou en écoutant la BBC etc.
Par contre
Pontypool le film est un récit autrement plus impressionnant, mieux écrit et mieux joué avec beaucoup moins de budget que Hot Skull, et bien sûr en seulement 96 minutes pour le film. Pontypool est aussi un (digne) hommage à l'adaptation de
la Guerre des Mondes d'HG Wells par Orson Welles, Tout passe par le son, les témoignages jusqu'à ce que l'actualité s'invite. La montée en tension est incroyable, le jeu des acteurs principaux est incroyablement fin et puissant alors qu'ils réagissent plus ou moins professionnellement à ce qui arrive...
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Sur le fond, les virus du langage existent déjà, ce sont les outils de manipulation de la communication psychopathologique, typiquement la double contrainte ("la paix c'est la guerre" "l'amour c'est la haine") qui utilise le langage et la situation pour faire lutter les neurones émotionnels contre les neurones logiques. Il y en a d'autres, tous visent à paralyser la volonté l'individu cible pour le manipuler, le rendre plus vulnérable ou violent.
Donc l'idée d'un virus propagé par la parole parait fantastique ou improbable. Par contre qu'un virus se multiplie en fonction des neurones activés par les mots, ce qui est le principe des technologies de lecteurs de pensées pour "contrôler" un ordinateur, une souris ou identifier qui pense à quoi en fonction de quelle publicité etc., ces lecteurs lisant l'activité cérébrale, et associant à certaines zones du cerveaux certaines "pensées", sauf que la pensée n'est jamais unique, le cerveau est un orage permanent, et nous n'avons pas que le cerveau supérieur qui sert à générer des pensées, mais la totalité du réseau nerveux et ses différents centres.
Si le film
Pontypool devait montrer une épidémie d'une contamination virale par les mots provoquant des lynchages et autres guerres plus ou moins civiles et quelques génocides, il n'aurait qu'à montrer les chaînes d'information occidentales et les discours de Macron et de Sarkozy, et de tous leurs suiveurs : c'est de la communication pathologique, elle est assistée par des boîtes de consultants spécialisés et des algorithmes de prétendue "intelligences artificielles" exploitant nos données personnelles en lignes et captées à travers les conversations téléphoniques, et autres micros ouverts des assistants type Siri, et elle ne vise que notre asservissement par court-circuitages de nos libres arbitres. Ce qui en toute logique conduit toujours à l'hôpital ou à la morgue plus tôt que plus tard.
Pontypool est d'abord un film d'horreur, un huis-clos; auquel je reprocherais de ne pas mettre en scène de véritables tactiques pour s'en sortir. Les héros pensent bien à utiliser une langue étrangère, pour ne plus avoir à utiliser les neurones concernés soit dans cette fiction par le virus zombifiant,
...mais apparemment cela ne fonctionne pas pour le médecin. Par contre ça fonctionne pour bloquer la propagande et la communication pathologique.
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