Hôtel New Rose, le film de 1998

[Greenheart]

Hôtel New Rose (1998)

Titre anglais : New Rose Hotel.

Sorti en France le 28 avril 1998 ;
Sorti aux USA le 1er octobre 1999.
Sorti en blu-ray allemand le 15 juillet 2021 (édition limitée à 500 ex. son anglais original et allemand).

De Abel Ferrara (également scénariste), sur un scénario de Chris Zois, d’après la nouvelle de 1984 de William Gibson ; avec Christopher Walken, Willem Dafoe, Asia Argento, Yoshitaka Amano.

Pour adultes et adolescents.

(policier) Dans la rue d’une grande ville possiblement asiatique, probablement de nuit, quelqu’un se fait renverser ou abattre, impossible d’être sûr de rien parce qu’on n’y voit rien. Deux hommes discutent complots dans un club, un café ou le salon d’un grand hôtel, encore une fois, on y voit rien. Une chanteuse portant une perruque blonde annone des paroles incohérentes sur un accompagnement de guitare électrique aussi planant que vain... Je n’ai toujours rien compris à ce qui se passe quand l’interlocutrice de l’homme au cigare (Fox, apparemment) prend le micro et chante exactement le même genre de chanson aux paroles aléatoires sur guitare électrique identique à la chanson précédent. La scène est prétexte à suggérer un câlin lesbien entre l’actrice et une autre, parce que je suppose que c’est ce qui branche le réalisateur du film, tandis que les acteurs ont l’air gêné d’être sur le plateau du tournage.



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[Greenheart]

Hotel New Rose le film est bien le naufrage complet que je soupçonnais. La faute entièrement aux scénaristes et à la paresse crasse du réalisateur. Notez bien que la page Wikipédia sur le film affiche le résumé de la nouvelle et non celui rédigé d’après le visionnage du film. La nouvelle de Gibson est précise, tranchante, détaillée car c’est à travers les accessoires et les décors que l’auteur caractérise ses personnages et son univers.

La nouvelle est dotée d’une intrigue solide en forme de piège se refermant sur le héros, et décrit avec lucidité un futur qui est en train de devenir notre présent, où les biotechnologies sont à la fois l’objet et l’instrument de la guerre entre multinationales. Le scénario et le réalisateur ne respecte rien des détails de la nouvelle, les personnages sont remplacés par les acteurs-actrices potes du réalisateurs qui cabotinent. En ce qui concerne le film de Ferrara, aucun merveilleux, aucun cyber, du miteux et de l’anonyme et cette caméra qui le plus souvent sert au plus près des personnages tandis que les éclairages ménagent le plus de pénombre possible : c’est un faux film, et pas seulement parce que le budget est misérable ou a dû aller partout sauf à l’écran.

Enfin, sachant que Asia Argento a elle-même été violée par Weinstein et qu’elle est aussi accusée d’avoir violé un mineur, toutes ses scènes de nudité, plus l’affiche du film la présentant en sous-vêtements en guise de seul argument de vente, m’ont particulièrement mis mal à l’aise. L’effet que recherchait le réalisateur ? par total mépris du récit original et du genre Cyberpunk, faute de scénario et par goût de l’exploitation ? Ferrara ne pourra même pas prétendre qu’il ne savait pas ce que c’était le Cyberpunk, compte tenu que Blade Runner qui a fondé visuellement le genre est sorti seize ans auparavant. Et ce n'est pas une question de budget parce que tout ce que William Gibson évoque existe en vrai en 1998, il aurait suffi d'avoir su le filmer, mais je suis persuadé qu'Abel Ferrara n'a jamais eu l'intention d'adapter pour de vrai la nouvelle de GIbson.

À fuir.