Furia à Bahia (1965), le blu-ray français de 2015 de chez GAUMONTSorti en France le 21 janvier 2015 (multi-régions, sous-titres français et anglais, bonus pas forcément lisibles partout)
Sur le film : Les romans et les films OSS 117 précèdent en fait les romans comme les films de James Bond, même si l'on retrouve les mêmes ingrédients et les deux séries atteignent un pic de popularité à la même époque. On est très loin ici des pitreries de Jean Dujardin et compagnie, il s'agit bien d'un film d'espionnage sérieux, simple et direct comme le voulait son réalisateur. Les décors naturels sont magnifiques, avec à la fois des survols et des vues de quantités de quartiers faisant du film une machine à remonter le temps. Les bagarres surprennent parce qu'elles sont très spectaculaires et paraissent très dangereuses à tourner - pas de trucage numérique alors qu'un des méchants a un bec benzène allumé à la main, qui embrase pour de vrai éléments de décor et combattants au cours de la bagarre. Le scénario n'est pas mauvais, mais il fléchit aux deux-tiers avec l'improbable volte-face d'un méchant. Mylène Demongeot est adorable mais on voit clairement que son personnage est entravé par la nécessité de faire place au héros : dès ses premières scènes, son personnage a le bon réflexe de ne pas rester passive face au tueur au pistolet, mais dans les scènes suivants, le même personnage n'a pas le même bon sens et devient, telle Daphnée, seulement bonne à se faire prendre en otage alors qu'elle n'aura fait que se blottir dans un coin. Quant à OSS, l'acteur est doublé par le doubleur de Sean Connery à la même époque, Jean-Pierre Duclos, et qui doublait déjà OSS dans les deux films précédents. Le personnage, très regard sur la poitrine de ses interlocutrices, est quand même un peu moins goujat et caricatural que dans Atout Cœur à Tokyo.
Image : 2.35:1, très bonne. Pendant les premiers plans truqués (dialogues avec faux fonds, et générique) ce n'est pas trop la joie, mais dans l'ensemble, très belle image avec détails fins HD jusqu'aux cils. Cependant, l'image est en moins bonne état que pour OSS Atout coeur à Tokyo : les couleurs sont très légèrement virées, avec des teints de chairs et des jungles un brin jaunâtre, mais rien d'aussi grave que pour le blu-ray de l'Homme de Rio (1964). Dans OSS à Tokyo, absolument aucun virage en revanche.
Son : HD MA Stéréo, bon. Alors que mon système peut transformer une simple stéréo en une ambiance immersive, cela semble impossible avec cette stéréo-là. Il y a un léger souffle lorsqu'on pousse le volume, mais pour le reste, on suit l'action sans être distrait. Je regrette donc l'absence de son LPCM le moins compressé possible, puisque l'expérience prouve (l'Homme de Rio) que le gain en puissance et qualité est considérable.
Bonus : il y en a plus d'un, car lors d'une précédente sortie en DVD, Gaumont avait investi. La merveilleuse Mylène Demongeot commence par raconter son expérience du tournage avec humour et détails, puis il y a un reportage de l'époque sur le tournage de la scène dans l'avion, avec courte présentation de leurs rôles par différents acteurs ; enfin il y a une bande d'actualité de l'époque, comprenant plusieurs sujets, comme le test des objets ménagers avant commercialisation et le fameux Dalikini. La bande annonce est restaurée, mais spoile le film.
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En conclusion : certaines scènes me sont vaguement revenues d'un antique passage télévisée. Le film est très plaisant à suivre, très spectaculaire par ses paysages et ses bagarres, plus une véritable nuée de parachutistes de l'armée brésilienne qui de nos jours, aurait été complètement numérique. C'est pratiquement tout public, vu que le sang coule très peu, pas d'effets gores ni de détails cradingues.