Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962

Les films sortis de 1961 à 1980.

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Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962

Messagepar Greenheart » Mar 14 Juin 2022 08:41

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The Wonderful World of the Brothers Grimm (1962)

Titre complet : The Wonderful World Of The Brothers Grimm (le monde merveilleux des Frères Grimm).

Sorti aux USA le 7 août 1962.
Sorti en France le 13 septembre 1963.
Sorti le 29 mars 2022 en blu-ray américain multi-région coffret deux blu-rays format cinérama restauré chez Warner Archives.

De Henry Levin (pour la partie consacrée aux Frères Grimm), George Pal (pour les contes, également procuteur), sur un scénario de Charles Beaumont, William Roberts et David P. Harmon, d’après la biographie des Frères Grimms de Dr Hermann Gerstne et les contes de Grimm. Avec Laurence Harvey, Claire Bloom, Karl Boehm, Walter Slezak, Oscar Homolka, Barbara Eden, Yvette Mimieux, Russ Tamblyn, Jim Backus, Beulah Bondi, Terry-Thomas, Buddy Hackett.

Pour toute la famille.

(Fantastique) Un champ de bataille verdoyant en Europe. Un canon napoléonien fait feu, et au son du clairon, une ligne de soldats en uniforme blanc à la redingote bleue avancent, tandis que sur le côté, six tambours donnent le rythme de leur marche. Sur une colline, trois rangées de fusilleurs s’apprêtent à faire feu : la première à plat-ventre, la seconde un genou à terre, la troisième debout — ils font feu depuis la rangée du haut jusqu’à celle du bas, tandis que les boulets de canons se mettent à pleuvoir. « Au début des années 1800, les bruits effrayants de la guerre secouèrent une fois de plus le cœur de l’Europe. Pas très loin du champ de bataille, un autre genre de bruit, doux et gentil, résonnait, et pourtant il avait poursuivi d’année en année, et s’entendrait encore longtemps après que le bruit des canons et des batailles aient été oubliés. Si vous écoutez attentivement, vous pourrez l’entendre… dès à présent. »

C’est un bourg germanique avec ses toits pointus et ses clochers. Un palais et ses jardins magnifiques, et dans le palais une bibliothèque splendide. Deux jeunes hommes écrivent à la plume, chacun à leur bureau marqueté, séparés par une mappemonde. Ce bruit, c’est le grattement des plumes d’oie sur le papier. sUn vieil homme s’approche en catimini dans le dos du plus jeune des deux frères, faisant signe à l’autre de ne rien dire. Le jeune, tout aux aventures qu’il est en train de rédiger, sourit et grimace comme un enfant.

Le vieil homme toussote, le jeune homme sursaute et tente de cacher ce qu’il était en train d’écrire, et l’autre de demander : « eh bien, comment se passe votre travail aujourd’hui ? ». Le jeune homme s’excuse, il ne savait pas que le vieil homme — Monsieur Gruber — était là. Celui-ci demande si sa présence dérange le jeune homme : les mains de celui-ci tremblent. C’est le grand frère qui répond que son petit frère ne se sent pas bien, sa santé n’est vraiment pas… Et pourtant il continue de travailler, s’étonne Gruber : quel dévouement héroïque à sa tâche. Ce n’est rien, assure le jeune homme. Au contraire, assure Gruber, sa Grâce, le Duc (dont le portrait dans une pose guerrière est accroché au fond de la pièce), lui en sera le plus reconnaissant, et trouvera le moyen de lui en témoigner.

Gruber demande alors à examiner le fruit du labeur du jeune homme. Mais celui-ci ne le veut pas : ce n’est pas complet ! et le grand frère de renchérir : il vaut mieux que Gruber attende la remise du manuscrit entier. Gruber refuse. Comme le jeune homme tend une page, Gruber la repose et fouille dans les papiers sur le bureau, trouve une page qu’il commence à lire : « …et comme il tomba, il cessa d’être une grenouille, et se transforma en prince, avec des yeux merveilleux et gentils. » Le jeune frère Grimm est tout rouge, l’aîné regarde ailleurs en se croisant les bras. Gruber demande alors quand est-ce que cela est arrivé dans l’histoire familiale du Duc. Le jeune Grimm s’explique avec hésitation : en fait, il avait entendu cette petite histoire, et comme elle était encore fraîche dans son esprit, il avait pensé emprunter quelques minutes sur son travail pour la copier. Gruber s’emporte : il appelle cela « emprunter ». Lui appelle cela « voler », et de déchirer la feuille : il vole le Duc qui le paye pour écrire l’histoire de sa famille. Et quand il vole le duc, il commet un crime qui pourrait l’envoyer derrière les barreaux comme n’importe quel autre voleur. Puis Gruber demande s’il a besoin d’ajouter autre chose, avant de quitter la pièce.

Le jeune homme se lève et récupère les bouts de papier déchiré dans la corbeille. Plus tard, dans la rue pavée, il demande à son frère aîné Jacob de ne pas être en colère, parce que la colère empoisonne l’esprit et acidifie l’estomac. Jacob répond à son petit frère Wilhelm qu’ils vivent une époque périlleuse : le travail est difficile à trouver, l’argent rare. Wilhelm le jure, sa parole d’honneur qu’il est un homme changé. Mais Jacob n’en démord pas : Wilhelm a des responsabilités : une épouse, ses enfants. Wilhelm répond que son grand frère a absolument raison. Mais il a entendu cette, cette histoire merveilleuse, du vieux vendeur de fleurs… Jacob n’en veut rien entendre. Mais Wilhelm poursuit : à propos de cette belle princesse avec une balle en or, la balle tombe dans le puits, et elle pense l’avoir perdue, quand soudain une grenouille offre de la lui rapporter, mais seulement si elle invite la grenouille à dîner !

Deux commères qui les ont entendu remarquent que le monde entier pourrait être en feu et Wilhelm n’en sentirait toujours pas la fumée. Or, Wilhelm, qui les a entendues, a rebroussé chemin. Il les salue d’un doigt à la visière de sa casquette et leur répond que, pardon, mais il est capable de sentir la fumée, et la poudre à canon. Et il se lance dans une tirade tandis que les passants s’attroupent autour d’eux : vrai, le monde entier est en guerre, le sang coule partout…

Jacob tente de rappeler à l’ordre son petit frère, mais celui-ci poursuit : , du vrai sang, et non celui d’un dragon, qui n’est pas dangereux, ni le philtre d’une sorcière qui pourrait changer une vieille moche en une merveilleuse princesse : ça, c’est son monde à lui, et si ces dames préfèrent le leur, il les prie de se le garder pour elle, avec sa plus tendre bénédiction et son plus cordial bonjour.

La petite foule éclate de rire, et la plus petite des commères déclare à son amie qu’elle pense honnêtement que l’esprit du jeune homme lui échappe. La grande répond que cet esprit est déjà parti, et qu’il ne reviendra jamais. Quant à Wilhelm, ayant repris sa marche au côté de son frère, il garantit que c’était là le dernier souffle du vieux Wilhelm, et désormais, il le verra bien. Un homme à son perron interpelle Jacob qui doit aller voir ce qu’il veut. Mais Wilhelm parti acheter du pain est immédiatement arrêté par une vieille rosière. Comme il refuse de lui acheter une rose, elle lui promet une autre histoire, celle d’un petit homme bizarre qui file de l’or à partir de la paille. Wilhelm commence par refuser, puis il ne peut s’empêcher de revenir… L’homme de son côté — M. Stossel — reproche à Jacob d’écrire des histoires trop sombre et lui propose un remède : une admiratrice qui attendait dans le cabinet de lecture (la librairie), Mademoiselle Heinrich, qui réclame une dédicace d’un livre en fait rébarbatif sur les anciennes lois.

Mais comme Mademoiselle Heinrich s’en va, M. Stossel s’emporte : Jacob n’écrit que des livres que personne ne veut lire : il faudra qu’il écrive des romances — mais Jacob avoue ne rien comprendre aux femmes. Or Stossel veut des récits à propos de femmes.

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La bande annonce officielle HD smilebox Warner Archives : https://youtu.be/UVTNN3kgPYw

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Re: Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 196

Messagepar Greenheart » Mar 14 Juin 2022 08:43

Dernière superproduction tournée en Cinérama, l’IMAX des années 1950 – avec une image composée de trois panneaux projetés sur un écran entourant les spectateurs. Le film fut un échec commercial, et le procédé fut remplacé par un grand format 70 mm, qui n’égalera pas la résolution du Cinérama, mais sera moins coûteux à produire et à projeter.

Le monde merveilleux des frères Grimm était jusqu’à présent impossible à revoir dans une copie autre que floue et abîmé. C’est David Strohmeier, le même passionné qui aura restauré les films Cinérama précédents, qui s’est chargé de la restauration — magnifique — tirant profit de toute l’expérience accumulée. Jusqu’alors, seul La Conquête de l’Ouest avait été restauré « professionnellement » avec le budget nécessaire. Nous sommes au même niveau, voire au-dessus, et le résultat est un film à sketch pour la jeunesse familial agrémenté de prise de vue réelle absolument superbe, tandis que les décors et les costumes se comparent à un dessin animé Disney de l’époque de la Belle au bois dormant, mais en vrai.

Les contes adaptés sont Le bal des 12 princesses (réduite à une seule, jouée par Yvette Mimieux, de la Machine à Explorer le Temps), essentiellement un numéro de danse pseudo tzigane ; Les Lutins (les elfes et le cordonnier), essentiellement un numéro d’animation image par image ; L’Os Chanteur (avec Terry Thomas, des Merveilleux fous volants et de La Grande Vadrouille) façon comédie musicale avec un dragon et ses flammes animés image par image. Le choix des contes et leur infantilisation s’explique par le désir d’attirer devant l’écran des familles avec jeunes enfants, ce qui implique de décevoir tous les autres publics, parents compris.

Le film a coûté fort cher et pourtant le merveilleux fantastique des trois contes se retrouve réduit à la portion congru – le minimum syndical. Ces limitations s’expliquent en partie par le niveau technologique mais pas seulement : Dark Crystal n’utilise pas d’effets numériques, mais des marionnettes et costumes extrêmement réalistes : rien empêchait de faire des elfes ou du dragon des personnages joués par des humains en direct. La production n’a pas cherché plus loin que la sorte d’animation qui se faisait déjà dans des films de l’époque.

L’histoire fil-rouge des frères Grimm est en fait plus sombre mais le drame est très atténué via l’approche « image d’Epinal ». Evoquer les guerres napoléoniennes en ouverture du film est une « fausse joie » : quelle splendeur et quelle choc aurait été de filmer en cinérama le choc des armées de l’époque ou l’épopée de héros qui survivraient à cet enfer, et traverseraient une Europe du début du 19ème ?
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