La fin du monde, le roman de 1894

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La fin du monde, le roman de 1894

Messagepar Greenheart » Lun 17 Juil 2023 13:37

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La fin du monde (1894)

Ce roman est dans le domaine public.

Paru en feuilleton dans La Revue illustrée du 22 juin au 10 août 1893 ;
Paru en feuilleton dans le périodique La Science illustrée du 2 décembre 1893 au 26 mai 1894 avec des illustrations d'Hermann Vogel,
Paru chez FLAMARION avec les illustrations de Jean-Paul Laurens, Georges-Antoine Rochegrosse, Émile Bayard, P. Fouché, Frédéric Lix, Marcel Lecoultre, Paul Albert Laurens, C. Julien, Carlos Schwabe, Marin Baldo, Eugène Grasset, Octave Saunier, Paul Merwart, Jacques Wagrez, Hermann Vogel, A. Bach, Octave Guillonnet, Rudaux, Felician Myrbach, Chovin, Albert Robida, Henri Meyerpuis — gravé par Fortuné Méaulle ;
Traduit en anglais en 1894 sous le titre Omega: The Last Days of the World;
Réédité en feuilleton dans Le Bon Journal du 1er août au 17 octobre 1895.
Nombreuses rééditions papier et éditions électroniques, certaines gratuites.

De Camille Flammarion.

Pour adultes et adolescents.

(Prospective, apocalypse, météore) Au 25ème siècle, un astronome annonce qu’un météore frappera et anéantira la Terre et sa civilisation. Dix millions d’années plus tard, une autre civilisation humaine utopique a remplacé la première. Puis enfin viendra véritablement la fin du monde terrestre…

***

Le texte original de Camille Flammarion de 1895 pour ERNEST FLAMMARION Libraire-Editeur, Paris.

Camille Flammarion a écrit:Je vis ensuite un ciel nouveau et une terre nouvelle; car le pre-mier ciel et la première terre étaient passés.
APOCALYPSE, XXI, I.

PREMIÈRE PARTIE
AU VINGT-CINQUIEME SIECLE. — LES THEORIES.

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Jean-Paul LAURENS.

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CHAPITRE PREMIER
LA MENACE CELESTE

impiaque aeternam timuerunt saecula noctem.*
VIRGILE, Géorgiques, I, 468.
(et les générations impies redoutèrent l’éternelle nuit.)

Le magnifique pont de marbre qui relie la rue de Rennes à la rue du Louvre et qui, bordé par les statues des savants et des philosophes célèbres, dessine une avenue monumentale conduisant au nouveau portique de l'Institut, était absolument noir de monde. Une foule houleuse roulait, plutôt qu'elle ne marchait, le long des quais, débordant de toutes les rues et se pressant vers le portique envahi depuis longtemps par un flot tumultueux. Jamais, autrefois, avant la constitution des États-Unis d'Europe, à l'époque barbare où la force primait le droit, où le militarisme gouvernait l'humanité et où l'infamie de la guerre broyait sans arrêt l'immense bêtise humaine, jamais, dans les grandes émeutes révolutionnaires ou dans les jours de fièvre qui marquaient les déclarations de guerre, jamais les abords de la Chambre des représentants du peuple ni la place de la Concorde n'avaient présenté pareil spectacle. Ce n'étaient plus des groupes de fanatiques réunis autour d'un drapeau, marchant à quelque conquête du. glaive, suivis de bandes de curieux et de désoeuvrés « allant voir ce qui se passerait » ; c'était la population tout entière, inquiète, agitée, terrifiée, indistinctement composée de toutes les classes de la société, suspendue à la décision d'un oracle, attendant fiévreusement le résultat du calcul qu'un astronome célèbre devait faire connaître ce lundi-là, à trois heures, à la séance de l'Académie des sciences. A travers la transformationpolitique et sociale des hommes et des choses, l'Institut de France durait toujours, tenant encore en Europe la palme des sciences, des lettres et des arts. Le centre de la civilisation s'était toutefois déplacé, et le foyer du progrès brillait alors dans l'Amérique du Nord, sur les bords du lac Michigan.

Nous sommes au vingt-cinquième siècle.

Ce nouveau palais de l'Institut, qui élevait dans les airs ses terrasses et ses dômes, avait été édifié à la fin du vingtième siècle sur les ruines laissées par la grande révolution sociale des anarchistes internationaux qui, en 1950, avaient fait sauter une partie de la grande métropole française, comme une soupape sur un cratère.

La veille, le dimanche, tout Paris, répandu par les boulevards et les places publiques, aurait pu être vu de la nacelle d'un ballon, marchant lentement et comme désespéré, ne s'intéressant plus à rien au monde. Les joyeux aéronefs ne sillonnaient plus l'espace avec leur vivacité habituelle. Les aéroplanes, les aviateurs, les poissons aériens, les oiseaux mécaniques, les hélicoptères électriques, îes machines volantes, tout s'était ralenti, presque arrêté. Les gares aéronautiques élevées au sommet des tours et des édifices étaient vides et solitaires. La vie humaine semblait suspendue dans son cours. L'inquiétude était peinte sur tous les visages. On s'abordait sans se connaître. Et toujours la même question sortait des lèvres pâlies et tremblantes : « C'est donc vrai !... » La plus effroyable épidémie aurait moins terrifié les cœurs que la prédiction astronomique si universellement commentée ; elle aurait fait moins de victimes, car déjà la mortalité commençait à croître par une cause inconnue. A tout moment, chacun se sentait traversé d'un électrique frisson de terreur.

Quelques-uns, voulant paraître plus énergiques, moins alarmés, jetaient parfois une note de doute ou même d'espérance : « On peut se tromper », ou bien « Elle passera à côté », ou encore « Ça ne sera rien, on en sera quitte pour la peur », ou quelques autres palliatifs du même ordre.
Mais l'attente, l'incertitude est souvent plus terrible que la catastrophe même.


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Ce texte et ses illustrations sont dans le domaine public et intégralement téléchargeable en .pdf gratuit et légal à partir de [url=
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... exteImage#]la page dédiée du site Gallica[/url]

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