La famille Vourdalak, la nouvelle de 1852 d'Alexis Tolstoï

Infos et retours sur les romans et nouvelles parus ou à paraître.

La famille Vourdalak, la nouvelle de 1852 d'Alexis Tolstoï

Messagepar Greenheart » Sam 28 Oct 2023 11:11

Image

La Famille Vourdalak (1852)

Nouvelle d’Alexis Tolstoï que je présume écrite en 1852 (« à l’âge de 24 ans ») en français dans le texte.
Traduction posthume en russe de Boleslav Markevich sous le titre Семья вурдалака (Sem'yá vurdaláka), publié dans The Russian Messenger en janvier 1884.
Publié pour la première fois en 1913 dans Le poète Tolstoï par André Lirondelle, réédité en 1950 dans Revue des études slaves, 1950 (p. 14-33).
Retraduit du russe au français par G. Barbizan & B. Escassut en 1946 chez MARECHAL FR,
Retraduction réédité en 2022 chez LINGUA dans une traduction révisée par Patrice Lajoye & Viktoriya Lajoye ;
Retraduit du russe vers le français par Paul Lequesne en juin 1993 pour les éditions L’ÂGE D’HOMME.
Compilé aux éditions SIRIUS FR Frissons 3 en décembre 2011.

Cette nouvelle a été adapté au cinéma sous les titres Black Sabbath 1963, The Night of the Devils 1972 et Le Vourdalak 2023. De Alexis Tolstoï.
Noter que cette nouvelle a une suite ou une préquelle en français également intitulée le Rendez-vous dans trois cents ans.

Pour adultes et adolescents.

(épouvante fantastique, presse) Le marquis d'Urfé, jeune diplomate français, se retrouve dans un petit village serbe, dans la maison d'un vieux paysan nommé Gorcha. L'hôte est absent : il a quitté la maison il y a dix jours avec d'autres hommes pour chasser un Turc hors-la-loi, Alibek. En partant, il a dit à ses fils, Georges et Pierre, qu'ils devaient l'attendre dix jours pile et, s'il arrivait une minute plus tard, le tuer en lui enfonçant un pieu dans le cœur car alors ce ne serait plus un homme mais un vourdalak (un vampire).

Le jour où le marquis arrive au village est le dixième jour de l'absence de Gorcha. La famille attend l'heure avec une anxiété croissante et le voilà qui apparaît sur la route à 8 heures du soir…

*

Le texte original français de Alexis Tolstoï
Ce texte est dans le domaine public.

Alexis Tolstoï a écrit:La famille du Vourdalak
Fragment inédit des mémoires d’un inconnu.

L’année 1815 avait réuni à Vienne tout ce qu’il y avait de plus distingué en fait d’éruditions européennes, d’esprits de société brillants et de hautes capacités diplomatiques. Cependant, le Congrès était terminé.

Les émigrés royalistes se préparaient à rentrer définitivement dans leurs châteaux, les guerriers russes à revoir leurs foyers abandonnés et quelques Polonais mécontents à porter à Cracovie leur amour de la liberté pour l’y abriter sous la triple et douteuse indépendance que leur avaient ménagée le prince de Metternich, le prince de Hardenberg et le comte de Nesselrode.

Semblable à la fin d’un bal animé, la réunion, naguère si bruyante, s’était réduite à un petit nombre de personnes disposées au plaisir, qui, fascinées par les charmes des dames autrichiennes, tardaient à plier bagage et différaient leur départ.

Cette joyeuse société, dont je faisais partie, se rencontrait deux fois par semaine dans le château de Mme la princesse douairière de Schwarzenberg, à quelques milles de la ville, au-delà d’un petit bourg nommé Hitzing. Les grandes manières de la maîtresse du lieu, relevées par sa gracieuse amabilité et la finesse de son esprit, rendaient le séjour de sa résidence extrêmement agréable.

Nos matinées étaient consacrées à la promenade ; nous dînions tous ensemble, soit au château, soit dans les environs, et le soir, assis près d’un bon feu de cheminée, nous nous amusions à causer et à raconter des histoires. Il était sévèrement interdit de parler politique. Tout le monde en avait eu assez, et nos récits étaient empruntés soit aux légendes de nos pays respectifs, soit à nos propres souvenirs.

Un soir, lorsque chacun eut conté quelque chose et que nos esprits se trouvaient dans cet état de tension qu’augmentent ordinairement l’obscurité et le silence, le marquis d’Urfé, vieil émigré que nous aimions tous à cause de sa gaieté toute juvénile et de la manière piquante dont il parlait de ses anciennes bonnes fortunes, profita d’un moment de silence et prit la parole :

– Vos histoires, messieurs, nous dit-il, sont bien étonnantes sans doute, mais il m’est avis qu’il leur manque un point essentiel, je veux dire celui de l’authenticité, car je ne sache pas qu’aucun de vous ait vu de ses propres yeux les choses merveilleuses qu’il vient de narrer, ni qu’il en puisse affirmer la vérité sur sa parole de gentilhomme.

Nous fûmes obligés d’en convenir et le vieillard continua, en se caressant le jabot :

– Quant à moi, messieurs, je ne sais qu’une seule aventure de ce genre, mais elle est à la fois si étrange, si horrible et si vraie, qu’elle suffirait à elle seule pour frapper d’épouvante l’imagination des plus incrédules. J’en ai été malheureusement témoin et acteur en même temps, et quoique, d’ordinaire, je n’aime pas à m’en souvenir, je vous en ferai cette fois volontiers le récit dans le cas que ces dames veuillent bien me le permettre...


Le texte intégral original français se trouve ici :
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Famille_du_Vourdalak

Le texte intégral original français de la suite se trouve ici :
https://bibliotheque-russe-et-slave.com ... %20ans.htm
...d'un G qui veut dire Greenheart !
Greenheart
Administrateur du site
 
Messages: 10970
Inscription: Sam 15 Nov 2014 19:56

Retourner vers Romans et nouvelles

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 12 invités