The Burning Girls, Les incandescentes, le roman de 2021

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The Burning Girls, Les incandescentes, le roman de 2021

Messagepar Greenheart » Dim 5 Nov 2023 11:29

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The Burning Girls 2021

Traduction du titre : Les filles qui brûlent.
Titre français : les incandescentes.

Sorti en Angleterre le 21 janvier 2021 chez PENGUIN UK,
Sorti aux USA le 4 janvier 2022 chez BALLANTINE US.
Traduit le 16 mars 2022 en français par Thibaud Eliroff pour PYGMALION.
Adapté en série télévisée en 2023 diffusée à partir du 19 octobre 2023 sur PARAMOUNT+ INT/FR.

De C. J. Tudor.

Pour adultes et adolescents ?

(horreur fantastique woke, fantômes, presse) Il y a cinq cents ans : huit villageois ont été brûlés sur le bûcher. Il y a trente ans : deux adolescentes ont disparu sans laisser de traces. Il y a deux mois : le vicaire s’est suicidé. Bienvenue à Chapel Croft.

Pour le révérend Jack Brooks et sa fille Flo, c’est censé être un nouveau départ. Mais au sein de cette petite communauté unie, imprégnée de superstitions anciennes, la méfiance envers les étrangers est difficile à surmonter. Les secrets du village sont aussi profonds et sombres que la tombe. Et les vieux fantômes qui ont des comptes à régler ne se reposent jamais…

*

Spoiler : :
L’autrice ne prend pas la peine de mentionner que son héroïne est une femme — en est-elle seulement une ? — elle ne la présente pas du tout, ne la décrit pas, lui donne un prénom d’homme, cachant au lecteur pour le piéger ce que la série télévisée aura bien du mal à faire. Combien d’autres pièges woke sont disséminés dans le roman – la narration est rédigé du point de vue de l’héroïne, et elle ne brille pas particulièrement par sa bonté d’âme, puisqu’elle enchaîne des préjugés négatifs envers les sempiternels mâles blancs.

Et je ne trouve nulle part des mentions qui pourrait faire supposer une éducation religieuse portée sur la tolérance, la compréhension, le pardon, ce qui est extrêmement suspect : j’ai déjà eu l’occasion de discuter avec des vrais chrétiens, certains membres actifs de communauté religieuse, et ils ont toujours à cœur de prouver qu’ils défendent les valeurs humanistes de la chrétienneté, opposées à celles de sectes beaucoup moins tolérantes et prosélytes. J’en déduis que l’autrice ne sait pas de quoi elle parle et utilise l’habit religieux comme un simple accessoire.

Ou alors son héroïne est un imposteur, une méchante, faudra lire jusqu’au bout mais je ne me sens pas de prêter mon imagination à une écriture défectueuse qui forcément l’abîmera, un peu comme toutes ces séries streamés et ces productions propagandaires et/ou médiocrissimes tendent à stériliser mon inspiration au point que je dois compenser en regardant et lisant un maximum de fictions et de documents datant des siècles précédents.

On retrouve des lignes de dialogues de la série, copiée-collée du roman. Les choses me paraissent mieux amenées du roman, mais il y a les mêmes carences narratives à l’écrit qu’à l’écran : les transitions, les dialogues, les réactions ou les initiatives s’enchaînent de manière approximative, peu naturelle, et il y a, comme déjà mentionné, des tentatives constantes de tromper le lecteur sans pour autant lui fournir les indices qui lui permettraient de s’amuser à voir venir le gag, ou la récompense de voir que le gag annonçait le plaisir d’une mine d’informations ou d’actions ou une chaîne d’effets qui auraient magnifié les situations, développé de manière brillante les éléments de départ.

Pour l’instant, et je n’ai lu que les premiers chapitres, c’est aussi médiocre que la série télévisée, même si il y a des détails en plus qui atténuent un peu la frustration d’une histoire potentiellement ininterressante mal racontée. Je conseille — une fois de plus — de lire le roman avant de regarder la série télévisée, parce que votre imagination peu aider, et que C. J. Tudor — moi non plus — désolé, je n’ai pas pu résister… — est, il me semble, plus douée que les scénaristes et le réalisteur-scénariste pour raconter son propre roman.


*

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Le texte de C. J. Tudor pour PENGUIN UK de 2021 et BALLANTINE US de 2022.

Prologue

What kind of man am I?
It was a question he had asked himself a lot lately.
I am a man of God. I am His servant. I do His will.
But was that enough?
He stared at the small whitewashed house. Red-tiled roof, bright purple clematis crawling up its walls, bathed in the fading glow of the late-summer sun. Birds chittered in the trees. Bees buzzed lazily amongst the bushes.
Here lies evil. Here, in the most innocuous of settings.
He walked slowly up the short path. Fear gripped his belly. It felt like a physical pain, a cramping in his gut. He raised his hand to the door, but it opened before he could knock.
‘Oh, thank God. Thank the Lord you came.’
The mother sagged at the doorway. Lank brown hair stuck to her scalp. Her eyes were shot through with blood and her skin was grey and lined.
This is what it looks like when Satan enters your home.
He stepped inside. The house stank. Sour, unclean. How could it have come to this? He looked up the stairs. The darkness at the top seemed thick with malevolence. He rested his hand on the banister. His legs refused to move.
He squeezed his eyes tightly shut, breathing deeply. ‘Father?’
I am a man of God.
‘Show me.’
He started to ascend. At the top, there were just three doors. A boy, slack-faced, in a stained T-shirt and shorts, peered around one. As the black-clothed figure approached, the boy pulled the door shut.
He pushed open the door next to it. The heat and smell hit him like a physical entity. He placed a hand over his mouth and tried not to gag.
The bed was stained with blood and bodily fluids. Restraints had been tied to each bedpost, but they hung loose. In the middle of the mattress a large leather case lay open. Sturdy straps held the contents in place: a heavy crucifix, a Bible, holy water, muslin cloths.
Two items were missing. They lay on the floor. A scalpel and a long serrated knife. Both slick with blood. More blood pooled, like a dark, ruby cloak, around the body.
He swallowed, his mouth as dry as the summer fields.
‘Dear Lord – what has taken place here?’
‘I told you. I told you that the devil –’
‘Enough!’
He spotted something on the bedside table. He walked over to it. A small black box. He stared at it for a moment and then turned to the mother hovering in the doorway. She wrung her hands and stared at him pleadingly.
‘What shall we do?’
We. Because this was upon him too.
He looked back at the bloody, mutilated body on the floor.
What kind of man am I?
‘Get cloths and bleach. Now.’

WELDON HERALD, THURSDAY,
24 MAY 1990

MISSING GIRLS


Police have appealed for help in the search for two missing Sussex teenagers: Merry Lane and Joy Harris. The pair, who are believed to have run away together, are both aged 15. Joy was last seen at a bus stop in Henfield on the evening of 12 May. Merry disappeared from her home in Chapel Croft a week later on 19 May, after leaving a note.
Police are not treating their disappearance as suspicious but are concerned about the girls’ welfare and are appealing for them to get in touch with their families.
‘You won’t be in trouble. They’re worried. They just want to know you’re safe and you can always come home.’

*

La traduction au plus proche.

Prologue

Quel sorte d’homme je suis?
C’était une question qu’il s’était beaucoup posée dernièrement.
Je suis un homme de Dieu. Je suis Son serviteur. J’accomplis Sa volonté.
Mais était-ce suffisant ?
Il fixa la petite maison blanchie à la chaux. Un toit aux tuiles rouges, des clématites pourpres et brillantes qui grimpent le long de ses murs, baignés par la lueur déclinante du soleil à la fin de l'été. Les oiseaux pépiaient dans les arbres. Les abeilles bourdonnaient paresseusement dans les buissons.
Là se tapit le Mal. Là, dans le décor le plus inoffensif.
Il marcha lentement le long du court chemin. La peur lui tenaillait le ventre. Il la ressentait comme une douleur physique, une crampe aux boyaux. Il leva sa main à la porte, mais celle-ci s’ouvrit avant qu’il puisse frapper .
« Oh, Dieu merci. Dieu soit loué, vous êtes venu. »
La mère chancelait sur le seuil. Des cheveux bruns et longs collaient à son cuir chevelu. Ses yeux étaient injectés de sang et sa peau était grise et ridée.
Voilà à quoi ça ressemble quand Satan entre chez vous.
Il franchît le seuil. La maison puait. Aigre, impure. Comment cela avait pu en arriver là ? Il leva les yeux en direction de l’escalier. Les ténèbres en haut semblaient chargées de malfaisance. Il posa sa main sur la rampe. Ses jambes refusèrent de bouger.
Il contracta douloureusement ses paupières, fermant tout à fait les yeux, respirant profondément. « Mon Père ? »
Je suis un homme de Dieu.
‘Montrez-moi.’
Il commença l’ascension. En haut, il n’y avait que trois portes. Un garçon, au visage dolent, tee-shirt tâché et shorts, regardait par l’entrebâillement de l’une. Comme la silhouette vêtue de noir approchait, le garçon referma sa porte en la claquant.
Il poussa la porte voisine. La chaleur et l’odeur le frappèrent comme une entité physique. Il plaça sa main sur sa bouche et essaya de ne pas s’étrangler.
Le lit était maculé de sang et d’autres fluides corporels. Des menottes avaient été attachées à chaque montant du lit, mais elles pendaient librement. Sur le matelas, au milieu du lit, une grande mallette en cuir était ouverte. De solides sangles en maintenaient le contenu en place : un lourd crucifix, une Bible, de l'eau bénite, des carrés de mousseline.
Deux éléments manquaient à l’appel. Ils jonchaient le sol. Un scalpel et un long couteau dentelé. Les deux dégoulinant de sang. Davantage de sang formait une mare, comme une cape sombre couleur de rubis, tout autour du cadavre.
Il déglutit, sa bouche aussi sèche que les champs de l’été.
« Dieu Tout-Puissant — qu’est-il arrivé ici ? »
« Je vous l’ai dit. Je vous ai dit que c’était le diable… »
« Assez ! »
Il remarqua quelque chose sur la table de nuit. Il marcha pour se pencher dessus. Une petite boîte noire. Il la contempla pendant un moment, puis se retourna vers la mère qui piétinait dans le couloir. Elle se tordit les poignets et le regarda, suppliante.
« Que devons-nous faire ? »
Nous. Parce que c’était désormais aussi son affaire.
Il regarda à nouveau le cadavre sanglant, mutilé, sur le sol.
Quel sorte d’homme je suis ?
« Allez chercher des chiffons et de l’eau de Javel. Maintenant. »

WELDON HERALD, JEUDI,
24 MAI 1990

FILLES DISPARUES


La police a lancé un appel à l'aide pour retrouver deux adolescentes du Sussex portées disparues : Merry Lane et Joy Harris. Les deux jeunes filles, qui auraient fugué ensemble, sont toutes deux âgées de 15 ans. Joy a été vue pour la dernière fois à un arrêt de bus à Henfield dans la soirée du 12 mai. Merry a disparu de son domicile de Chapel Croft une semaine plus tard, le 19 mai, après avoir laissé un mot.
La police ne considère pas leur disparition comme suspecte, mais elle s'inquiète du bien-être des jeunes filles et leur demande de prendre contact avec leurs familles.
« Vous n'aurez pas d'ennuis. Ils sont inquiets. Ils veulent juste savoir que vous êtes saines et sauves et vous dire que vous pouvez rentrer n’importe quand. »

*

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La traduction de Thibaud Eliroff de 2022 pour PYGMALION.

Prologue

Quel genre d’homme suis-je ?
Une question qu’il se posait souvent, ces temps-ci..
Je suis un homme de Dieu. Je suis Son Serviteur. J’accomplis Sa volonté.
Mais cela suffisait-il ?
Il observa la petite maison blanchie à la chaux. Toit de tuiles rouges, murs mangés de clématite violet vif et baignés par la lueur déclinante du soleil de fin d’été. Des oiseaux pépiaient dans les arbres. Des abeilles bourdonnaient paresseusement dans les buissons.
Ici réside le mal. Ici, dans le plus innocent des paysages.
Il remonta la courte allée d’un pas lent. La peur lui nouait douloureusement les entrailles. Il leva sa main pour frapper, mais la porte s’ouvrit avant qu’il n’en ait eu l’occasion .
— Oh, Dieu merci. Grâce au Seigneur, vous voici. »
La mère se tenait affaissée sur le seuil de la maison. Cheveux bruns ternes collés au crâne. Elle avait les yeux injectés de sang, la peau grise et ridée.
Voilà ce que fait Satan quand il s’invite chez vous.
Il entra. Ça puait. Une odeur aigre, sale. Comment en était-on arrivé là ? Il leva le regard vers l’escalier. Les ténèbres en haut des marches exsudaient la malveillance. Il posa la main sur la rambarde. Ses jambes refusèrent de bouger. Il serra les paupières, prit une profonde inspiration.
— Mon père ?
Je suis un homme de Dieu.
— Montrez-moi.
Il commença à monter. En haut, il n’y avait que trois portes. Un garçon, au visage flasque, vêtu d’un tee-shirt et d’un short tachés, jeta un coup do’eil par, l’entrebâillement de l’une d’elles. A l’approche de la silhouette e,n habits noirs, il referma précipitamment.
L’homme de foi poussa la porte voisine. La chaleur et l’odeur le frappèrent comme une entité physique. Il plaqua la main contre sa bouche et réprima un haut-le-cœur.
La literie était maculée de sang et de fluides corporels. Des sangles attachées à chacun des montants du lit pendaient, inutiles. Au centre du matelas trônait une grande boîte en cuir, ouverte. De robustes lanières maintenaient son contenu en place : un lourd crucifix, une bible, de l'eau bénite, des vêtements en mousseline.
Deux objets manquaient. Il les aperçut sur le sol. Un scalpel et un long couteau cranté. Tous deux poisseux de sang. Du sang, il y en avait beaucoup, toute une flaque sombre qui dessinait une cape rubis, autour du corps.
Il déglutit, la bouche aussi sèche qu’un champ en été.
— Seigneur Dieu… Que s’est-il passé ici ?
— Je vous l’ai dit. Je vous ai dit que le diable…
— Assez !
Il remarqua quelque chose sur la table de nuit. S’en approcha. Un petit boîtier noir. Il l’observa un moment, puis se tourna vers la mère, qui patientait sur le pas de la porte. Elle se tordait les mains en lui jetant des regards désespérés.
— Qu’allons-nous faire ?
Nous. Parce que c’était aussi son problème, mantenant.
Il reporta les yeux sur le corps mutilé et ensanglanté.
Quel genre d’homme suis-je ?
— Allez chercher des chiffons et de l’eau de Javel.

WELDON HERALD, JEUDI 24 MAI 1990
ADOLESCENTES PORTEES DISPARUES


La police a lancé un appel à témoins pour retrouver deux adolescentes du Sussex portées disparues : Merry Lane et Joy Harris. Les deux jeunes filles, qui auraient fugué ensemble, sont toutes deux âgées de 15 ans. Joy a été vue pour la dernière fois à un arrêt de bus à Henfield le soir du 12 mai. Merry a quitté son domicile de Chapel Croft une semaine plus tard, le 19 mai, après avoir laissé un mot. La police ne soupçonne pas un acte criminel, mais se préoccupe de l’état de santé des deux jeunes filles et les invite à prendre contact avec leur famille respective.
« Vous n'aurez pas d'ennuis. Ils sont inquiets. Elles veulent juste savoir que vous êtes en sécurité et que vous pouvez toujours rentrer à la maison. »

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