Lockwood &Co: The Screaming Starcase, le roman de 2013

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Lockwood &Co: The Screaming Starcase, le roman de 2013

Messagepar Greenheart » Mer 24 Jan 2024 19:29

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Lockwood & Co: The Screaming Starcase (2013)
Traduction du titre anglais : Lockwood et compagnie : L’escalier qui hurlait.

Ce roman appartient à la série Lockwood & Co. et est suivi par The Whispering Skull.

Sorti le 29 août 2013 en Angleterre chez DOUBLE DAY UK ;
Aux USA le 12 septembre 2017 chez DISNEY HYPERION, inédit en français à ma connaissance.

Par Jonathan Stroud.

Pour adultes et adolescents.

(Fantasy urbaine, éditeur) Lorsque les morts reviennent hanter les vivants, Lockwood & Co. interviennent... Depuis plus de cinquante ans, le pays est touché par une effroyable épidémie de fantômes. Un certain nombre d'agences d'enquêtes psychiques ont vu le jour pour détruire ces dangereuses apparitions. Lucy Carlyle, une jeune agente talentueuse, arrive à Londres en espérant une carrière remarquable. Au lieu de cela, elle se retrouve dans la plus petite et la plus délabrée des agences de la ville, dirigée par le charismatique Anthony Lockwood. Lorsqu'une de leurs affaires tourne mal, Lockwood & Co. ont une dernière chance de se racheter. Malheureusement, cela implique de passer la nuit dans l'une des maisons les plus hantées d'Angleterre, et d'essayer d'en sortir vivant.

*

Spoiler : :
Les premières pages du roman correspondent aux premières scènes du premier épisode de la série télévisée de 2023 sur NETFLIX… sans les flashs-backs, sans la propagande woke, sans les invraisemblances et bien sûr, projeté sur l’écran de nos imaginations, sans les décors fauchés ni les effets spéciaux etc.

Comment une production peut-elle être aussi c.nne qu’elle en soit incapable de suivre ce qui a déjà été écrit, et si incompétente qu’elle soit incapable — et sans doute très pressées de boucler le tournage pour le moins cher possible — de le magnifier.

Et sans les défauts rédhibitoires de la série télévisée aux franches allures de trahison, les romans semblent promettre de très bons moments de lecture – donc lisez-les avant de regarder la série. Mieux, lisez-les et ne regardez pas la série.

*

Le texte original anglais de Jonathan Stroud publié le 29 août 2013 chez RANDOM HOUSE UK.

1

Of the first few hauntings I investigated with Lockwood & Co. I intend to say little, in part to protect the identity of the victims, in part because of the gruesome nature of the incidents, but mainly because, in a variety of ingenious ways, we succeeded in cocking them all up. There, I’ve admitted it!
Not a single one of those early cases ended as neatly as we’d have wished.

Yes, the Mortlake Horror was driven out, but only as far as Richmond Park, where even now it stalks by night amongst the silent trees. Yes, both the Grey Spectre of Aldgate and the entity known as the Clattering Bones were destroyed, but not before several further (and, I now think, unnecessary) deaths. And as for the creeping shadow that haunted young Mrs Andrews, to the imperilment of her sanity and her hemline, wherever she may continue to wander in this world, poor thing, there it follows too. So it was not exactly an unblemished record that we took with us, Lockwood and I, when we walked up the path to 62 Sheen Road on that misty autumn afternoon and briskly rang the bell.

We stood on the doorstep with our backs to the muffled traffic, and Lockwood’s gloved right hand clasped upon the bell-pull. Deep in the house, the echoes faded. I gazed at the door: at the small sun-blisters on the varnish and the scuffs on the letterbox; at the four diamond panes of frosted glass that showed nothing beyond except for darkness. The porch had a forlorn and unused air, its corners choked with the same sodden beech leaves that littered the path and lawn.

‘OK,’ I said. ‘Remember our new rules. Don’t just blab out anything you see. Don’t speculate openly about who killed who, how, or when. And above all don’t impersonate the client. Please. It never goes down well.’
‘That’s an awful lot of don’ts, Lucy,’ Lockwood said.
‘Too right it is.’
‘You know I’ve got an excellent ear for accents. I copy people without thinking.’

‘Fine, copy them quietly after the event. Not loudly, not in front of them, and particularly not when they’re a six-foot-six Irish dockworker with a speech impediment, and we’re a good half-mile from the public road.’
‘Yes, he was really quite nimble for his size,’ Lockwood said. ‘Still, the chase will have kept us fit. Sense anything?’
‘Not yet. But I’m hardly likely to, out here.
You?’

He let go of the bell-pull and made some minor adjustment to the collar of his coat. ‘Oddly enough, I have. There was a death in the garden sometime in the last few hours. Under that laurel halfway up the path.’
‘I assume you’re going to tell me it’s only a smallish glow.’ My head was tilted on one side, my eyes half closed; I was listening to the silence of the house.
‘Yes, about mouse-sized,’ Lockwood admitted. ‘Suppose it might have been a vole. I expect a cat got it or something.’
‘So . . . possibly not part of our case, then, if it was a mouse?’
‘Probably not.’

Beyond the frosted panes, in the interior of the house, I spied a movement: something shifting in the hall’s black depths. ‘OK, here we go,’ I said. ‘She’s coming. Remember what I said.’
Lockwood bent his knees and picked up the duffel bag beside his feet. We both moved back a little, preparing pleasant, respectful smiles.
We waited. Nothing happened. The door stayed shut.

There was no one there.

As Lockwood opened his mouth to speak, we heard footsteps behind us on the path.
‘I’m so sorry!’ The woman emerging from the mists had been walking slowly, but as we turned she accelerated into a token little trot. ‘So sorry!’ she repeated. ‘I was delayed. I didn’t think you’d be so prompt.’

She climbed the steps, a short, well-padded individual with a round face expanding into middle age. Her straight, ash-blonde hair was fixed back in a no-nonsense manner by clips above her ears. She wore a long black skirt, a crisp white shirt, and an enormous woollen cardigan with sagging pockets at the sides. She carried a thin folder in one hand.
‘Mrs Hope?’ I said. ‘Good evening, madam. My name is Lucy Carlyle and this is Anthony Lockwood, of Lockwood and Co. We’ve come about your call.’

The woman halted on the topmost step but one, and regarded us with wide grey eyes in which all the usual emotions featured. Distrust, resentment, uncertainty and dread – they were all there. They come as standard in our profession, so we didn’t take it personally.

Her gaze darted back and forth between us, taking in our neat clothes and carefully brushed hair, the polished rapiers glittering at our belts, the heavy bags we carried. It lingered long on our faces. She made no move to go past us to the door of the house. Her free hand was thrust deep into the pocket of her cardigan, forcing the fabric down.
‘Just the two of you?’ she said at last.
‘Just us,’ I said.
‘You’re very young.’

Lockwood ignited his smile; its warmth lit up the evening. ‘That’s the idea, Mrs Hope. You know that’s the way it has to be.’
‘Actually, I’m not Mrs Hope.’ Her own wan smile, summoned in involuntary response to Lockwood’s, flickered across her face and vanished, leaving anxiety behind. ‘I’m her daughter, Suzie Martin. I’m afraid Mother isn’t coming.’

*

La traduction au plus proche.

1

Des premières hantises sur lesquelles j'ai enquêté avec Lockwood & Co. j'ai l'intention d'en dire peu, en partie pour protéger l'identité des victimes, en partie à cause de la nature macabre des incidents, mais surtout parce que, de diverses manières ingénieuses, nous avons réussi à les confondre. Voilà, je l'ai admis !
Pas une seule de ces premières affaires ne s'est terminée aussi proprement que nous l'aurions souhaité.

Oui, l'Horreur de Mortlake a été chassée, mais seulement jusqu'à Richmond Park, où elle rôde encore la nuit parmi les arbres silencieux. Oui, le Spectre gris d'Aldgate et l'entité connue sous le nom de Clattering Bones ont été détruits, mais pas avant plusieurs autres morts (et, je pense maintenant, inutiles). Quant à l'ombre rampante qui hantait la jeune Mme Andrews, au péril de sa santé mentale et de l’ourlet du bas de sa jupe, où qu'elle puisse continuer à errer dans ce monde, la pauvre, elle la suit aussi. Ce n'est donc pas exactement un dossier sans tache que nous avons emporté avec nous, Lockwood et moi, lorsque nous avons emprunté le chemin du 62 Sheen Road par cet après-midi brumeux d'automne et que nous avons sonné en hâte.
Nous nous tenions sur le pas de la porte, dos à la circulation étouffée, et la main droite gantée de Lockwood agrippée au cordon de la sonnette. Au fond de la maison, les échos s'estompaient. Je regardai la porte : les petites cloques de soleil sur le vernis et les éraflures sur la boîte aux lettres ; les quatre carreaux de verre dépoli en forme de diamant qui ne montrait rien sinon l'obscurité. Le porche avait un air abandonné et inutilisé, ses recoins étouffaient sous les mêmes feuilles de hêtre détrempées qui jonchaient le chemin et la pelouse.

"OK, je dis. Souviens-toi de nos nouvelles règles. Ne dis pas tout ce que tu vois. Ne spécule pas ouvertement sur qui a tué qui, comment ou quand. Et surtout, ne te fais pas passer pour le client. S'il te plaît. Ça ne se passe jamais bien.
— Ça fait beaucoup de choses à ne pas faire, Lucy, dit Lockwood.
— Et c'est bien vrai.
— Tu sais que j'ai une excellente oreille pour les accents. Je copie les gens sans réfléchir.

— Bien, copie-les discrètement après l'événement. Pas fort, pas devant eux, et surtout pas quand il s'agit d'un docker irlandais d'un mètre quatre-vingt-dix avec un défaut d'élocution, et que nous sommes à un bon kilomètre de la voie publique.
— Oui, il était vraiment très agile pour sa taille, répondit Lockwood. Quand même, la poursuite nous aura tenus en forme. Tu as senti quelque chose ?
— Pas encore. Mais c’est peu probable que ça m’arrive là, dehors.
— Et toi ? »
Il lâché le cordon de sonnette et fit quelques ajustements mineurs au col de son manteau. "Assez curieusement, oui. Il y a eu un décès dans le jardin au cours des dernières heures. Sous ce laurier, à mi-chemin sur le chemin.

— J’imagine que tu vas me dire maintenant que ce n’était qu'une toute petite lueur. » J'avais la tête penchée sur le côté, les yeux mi-clos, j'écoutais le silence de la maison.
« Oui, de la taille d'une souris, admit Lockwood. Je suppose que ça aurait pu être un campagnol. Je suppose qu'un chat l'a eu ou quelque chose comme ça.
— Donc... si c'était une souris, ça ne ferait pas partie de notre affaire ?
— Probablement pas. »
Au-delà des vitres givrées, à l'intérieur de la maison, j’aperçu un mouvement : quelque chose qui bougeait dans les profondeurs noires du hall. « OK, je dis. "Elle arrive. Rappelle-toi ce que j'ai dit. »

Lockwood plia les genoux et ramassa le sac de voyage à ses pieds. Nous avons tous deux reculé d’un pas, préparant des sourires agréables et respectueux.
Nous attendîmes. Il ne se passa rien. La porte resta close.
Il n'y avait personne là-dedans.

Comme Lockwood ouvrait la bouche pour parler, nous entendîmes des pas derrière nous dans l’allée.
« Je suis vraiment désolée ! » La femme qui émergeait de la brume marchait lentement, mais quand nous nous sommes retournés, elle accéléra en un petit trot symbolique. « Vraiment désolée, elle répéta : J'ai été retardée. Je ne pensais pas que vous seriez si prompts. »

Elle gravit les marches du perron, une personne de petite taille, bien rembourrée, avec le visage rond s’avachissant entre deux âges. Ses cheveux lisses, d'un blond cendré, étaient ramenés en arrière d’un air stricte par des pinces à cheveux au-dessus de ses oreilles. Elle portait une longue jupe noire, une chemise blanche impeccable et un énorme gilet en laine avec des poches affaissées sur les côtés. Elle tenait un mince dossier dans une main.

« Mme Hope ? je dis : Bonsoir, madame. Je m'appelle Lucy Carlyle et voici Anthony Lockwood, de Lockwood et Compagnie. Nous venons au sujet de votre appel. »
La femme s’arrêta sur l'avant-dernière marche et nous regarda avec de grands yeux gris dans lesquels on pouvait lire toutes les émotions habituelles : méfiance, ressentiment, incertitude et crainte — tout y était. C'est la norme dans notre profession, nous ne l'avions donc pas pris personnellement.

Son regard se posait alternativement sur chacun de nous deux, scrutant nos vêtements soignés et nos cheveux soigneusement brossés, les rapières polies qui brillaient à nos ceintures, les lourds sacs que nous portions. Il s'attarda sur nos visages. Elle n’essaya pas de nous dépasser pour atteindre la porte de la maison. Sa main libre était enfoncée profondément dans la poche de son cardigan, forçant le tissu à descendre.

« Seulement vous deux ? dit-elle enfin.
— Seulement nous, je répondis.
— Vous êtes très jeunes. »
Lockwood fit son sourire à 100.000 watt. La chaleur de celui-ci illumina la soirée : « C'est l'idée, Mme Hope. Vous savez bien que àa se passe comme ça.

— En fait, je ne suis pas Mme Hope. » Le propre sourire pâle de la dame, réponse involontaire à celui de Lockwood, flotta sur son visage et disparut, et ne resta que l'anxiété. « Je suis sa fille, Suzie Martin. Ma mère ne viendra pas, je le crains. »

***
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