Roller Ball Murder, la nouvelle de 1973

Infos et retours sur les romans et nouvelles parus ou à paraître.

Comment avez-vous trouvé cette nouvelle ?

Pas vu.
0
Aucun vote
Nul !
0
Aucun vote
Bof...
0
Aucun vote
Correct.
0
Aucun vote
Bon.
0
Aucun vote
Excellent.
0
Aucun vote
Génial !
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 0

Roller Ball Murder, la nouvelle de 1973

Messagepar Greenheart » Mar 26 Mar 2024 08:22

Image

Roller Ball Murder (1973)
Autres titres : Rollerball (boule de patins à roulettes)

Sorti aux USA dans le magazine Esquire, numéro de septembre 1973.
Sorti en Angleterre dans le recueil Rollerball Murder en 1974 chez Morrow.
Compilé en 1975 aux USA dans The Year’s Best Science Fiction numéro 7.
Traduit en France dans le recueil de nouvelles Rollerball en 1975 aux Presses de La cité.

Adapté en film Rollerball 1975**** avec James Caan.
Remake médiocre de 2002 avec Jean Reno.

De William Harrison.

Pour adultes et adolescents.

(Dystopie, prospective, cyberpunk) Le monde est désormais aux mains de multinationales Energie, Transport, Alimentation, Logement, Services, Luxe pour la gloire desquelles Jonathan E, le capitaine de l'équipe de Rollerball de Houston joue, ou plutôt se bat. Le Rollerball est un sport ultra-violent ou des joueurs montés sur roulettes tentent d'envoyer une balle dans un but, appuyés par des joueurs bloqueurs et des joueurs sur moto tandis que les deux équipes tournent sans fin sur une piste circulaire, essayant d'éviter de finir mutilés ou tués.

*

Spoiler : :
Une nouvelle relativement courte qui tout comme le film cerne parfaitement la dystopie dans lequel notre monde est actuellement en train de basculer, en surfant sur la mode des patins à roulettes des années 1970 et la popularité jamais démentie aux USA du football américain qui tue pourtant ses joueurs à force de traumatismes au cerveau consécutifs au choc, et de dopage. William Harrison analyse à juste titre la fonction du sport comme équivalente aux jeux du cirque, et la société américaine comme une fausse démocratie dominée par une oligarchie – les super-riches. Il n’a pas à grossir beaucoup le trait pour obtenir le récit final, et le lecteur alpha mâle américain astreints aux concours sportifs constants et physiquement destructeurs, depuis l’école jusqu’à l’université, se reconnaîtra forcément dans un héros qui croit en son équipe, croit à l’individualisme, aura essayé de se compromettre pour la gloire et le confort, avant de réaliser qu’il ne gagnera jamais ailleurs que sur le terrain, si les super-riches le laissent gagner.


*

ImageImage

Le texte original de William Harrison, publié dans le numéro de septembre 1973 du magazine américain Esquire.

The game, the game: here we go again. All glory to it, all things I am and own are because of Roller Ball Murder.

Our team stands in a row, twenty of us in salute as the corporation hymn is played by the band. We view the hardwood oval track which offers us the rewards of mayhem: fifty yards long, thirty yards across the ends, high-banked, and at the top of the walls the canons which fire those frenzied twenty-pound balls — similar to bowling balls, made of ebonite — at velocities over 300 miles an hour. The balls careen around the track, eventually slowing and falling with diminishing centrifugal force, and as they go to ground or strike a player, another volley fires. Here we are, our team: ten roller skaters, five motorbike riders, five runners (or clubbers). As the hymn plays, we stand erect and tough; eighty thousand sit watching in the stands and another two billion viewers around the world inspect the set of our jaws on multi-vision.

The runners, those bastards, slip into their heavy leather gloves and shoulder their lacross-like paddies — with which they either catch the whizzing balls or bash the rest of us. The bikers ride high on the walls (beware, mates, that’s where the cannon shots are too hot to handle) and swoop down to help the runners at opportune times. The skaters, those of us with the juice for it, protest: we clog the way, try to keep the runners from passing us and scoring points, and become the fodder in the brawl. So two teams of us, forty in all, go skating and running and biking around the track while the big balls are fired in the same direction as we move — always coming in from behind to scatter and maim us — and the object of the game, as if you didn’t know, is for the runners to pass all skaters on the opposing team, field a ball, and pass it to a biker for one point. Bikers, by the war, may give the runners a lift — in which case those of us on skates have our hands full overturning 175-cc motorbikes.

No rest periods, no substitute players. If you lose a man, your team plays short.

Today I turn my best side to the cameras. I’m Jonathan E, none other, and nobody passes me on the track.

*

La traduction française au plus proche

Le match, le match : c'est reparti. Dans toute sa gloire, tout ce que je suis et possède, c'est grâce à Roller Ball Murder.

Notre équipe se tient en rang, vingt d'entre nous au garde-à-vous tandis que l'hymne de la corporation est joué par l'orchestre. Nous regardons la piste ovale en bois dur qui nous offre les récompenses du chaos : cinquante mètres de long, trente mètres aux extrémités, des bords hauts, et au sommet des murs les canons qui tirent ces boules frénétiques de neuf kilos — semblables à des boules de bowling, faites d'ébonite — à des vitesses de plus de 500 kilomètres heure. Les balles tournent autour de la piste, puis ralentissent et tombent avec une force centrifuge décroissante, et lorsqu'elles touchent le sol ou un joueur, une autre volée est lancée. Et nous voici, notre équipe : dix patineurs à roulettes, cinq motards, cinq coureurs (ou matraqueurs). Pendant que l'hymne retentit, nous nous tenons dressés et endurcis ; quatre-vingt mille personnes nous regardent depuis les gradins et deux autres milliards de téléspectateurs dans le monde inspectent la collection de nos mâchoires en multi-vision.

Les coureurs, ces bâtards, enfilent leurs gants de cuir épais et s’arment de palettes comme si c’était des crosses — avec lesquelles ils attrapent les balles qui sifflent ou frappent le reste d'entre nous. Les motards montent haut sur les murs (attention, les gars, c'est là que les tirs de canon sont trop chauds) et descendent en piqué pour aider les coureurs au moment opportun. Les patineurs, ceux d'entre nous qui en ont la force, s’opposent : nous bloquons le passage, essayons d'empêcher les coureurs de nous dépasser et de marquer des points, et devenons la chair à canon de la bagarre. Ainsi, deux équipes, quarante hommes en tout, font du patinage, de la course et du vélo autour de la piste pendant que les grosses balles sont tirées dans la même direction que nous — arrivant toujours par derrière pour nous disperser et nous mutiler — et le but du jeu, comme si vous ne le saviez pas, est que les coureurs dépassent tous les patineurs de l'équipe adverse, récupèrent une balle et la passent à un motard pour marquer un point. Les motards, de bonne guerre, peuvent donner un coup de main aux coureurs — dans ce cas, ceux d'entre nous qui sont sur patins ont beaucoup à faire pour renverser des motos de 175 cm3.

Pas de périodes de repos, pas de joueurs remplaçants. Si vous perdez un homme, votre équipe joue court.

Aujourd'hui, je montre mon meilleur profil aux caméras. Je suis Jonathan E, nul autre, et personne ne me double sur la piste.

*

Image

La traduction française de 1975.

... à venir.

*** 
...d'un G qui veut dire Greenheart !
Greenheart
Administrateur du site
 
Messages: 10954
Inscription: Sam 15 Nov 2014 19:56

Retourner vers Romans et nouvelles

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 7 invités