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The Owl Service S01E06 : Chapitre Six (1970)

MessagePosté: Ven 23 Aoû 2024 15:58
par Greenheart
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The Owl Service S01E06 : The Missing Key(1970)
Traduction : le service de la chouette, la clé qui manque.

Noter que les épisodes originaux n'ont pas de titres, mais la page IMDB en donne.

Diffusé en Angleterre le 25 janvier 1970 sur ITV UK en noir et blanc.
Rediffusé sur ITV en 1978, sur CHANNEL 4 en 1987.
Sorti en DVD anglais NETWORK DVD UK le 28 avril 2008.
Sorti en blu-ray anglais NETWORK DVD UK le (image avec dommages légers de temps à autre, son correct, détails HD fins absents même avec mise à échelle 4K, commentaires audios d’un intérêt très limité, mais deux interviews d’Alan Garner).

De Alan Garner, d’après son roman de 1967, réalisé par Peter Plummer, (également producteur); avec Gillian Hills, Michael Holden, Francis Wallis, Edwin Richfield, Dorothy Edwards, Raymond Llewellyn.

Pour adultes et adolescents.

(fantasy, possession, mystère, horreur) Furieux, Gwyn monte quatre à quatre les escaliers menant aux chambres des domestiques. Il trouve sa mère en train de faire sa valise. Apercevant le reflet de son fils silencieux dans le miroir, elle se retourne et lui demande où il était.

« Dehors… » répond laconiquement Gwyn. « Où ? » insiste sa mère. « Dehors ! » rétorque Gwyn.

Sa mère se plaint : « Du joli temps que j’ai perdu à me débrouiller sans aide ! » Ce à quoi Gwyn répond, lui tournant le dos : « Crève, misérable vache. »

Sa mère ironise : « C’est donc cela qu’on t’enseigne à l’école ? — Si seulement… » réplique Gwyn, les joues empourprées, toujours sans se retourner : « Une médaille en Grossierté… ça, ça vaudrait la peine d’être décroché ! »
Bougeonnant, sa mère l’écarte sans ménagement du chemin pour continuer de vider ses tiroirs.

Alors seulement Gwyn réalise : « Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? » Sa mère se retourne pour le confronter : « Bien questionné, mais j’ai d’abord un compte à régler avec toi. — Qu’est-ce que tu fais ? — Je vide les lieux ! »

Gwyn palit : « Non ! » et sa mère de sourire : « Je le lui ai dit ! » La voix de Gwyn est montée dans les aigus : « On s’en va ?!? — 48 heures à partir de demain, je lui ai dit, et je ne veux pas de lettres de recommandations, oh ça non ! Je m’en vais, je lui ai dit ! »

Elle pose une photo richement encadrée sur la pile de linge dans sa voiture : celle d’un gentleman fumant avec classe sa cigarette… » Gwyn n’en revient toujours pas : « Seulement deux jours encore ? »

La main de sa mère cache brièvement le visage de l’homme aux yeux de son fils, puis comme elle réalise que ce dernier n’a rien remarqué, sa main se retire. Gwyn supplie : « Man, pas de suite ! » Elle l’écarte à nouveau de son chemin… « S’il te plait !!! » … puis elle se ravise et le confronte à nouveau : « Comment l’a-t-il découvert ? Qu’est-ce que tu es allé dire dans mon dos ? — Mais rien, Man !!! — Personne ne sait ce que j’ai fait de cette clé ! Personne !!! »

Puis sa mère accuse : « C’est toi, hein ?!? à me savonner de tes douces paroles puis courir après tout leur rapporter !!! »

Gwyn proteste : « Non !!! Quelle clé ? — Après tout ce que j’ai fait pour toi, aller tout leur rapporter !!! Oh, tu crois que tu fais parti de leur clan à présent, c’est ça ? Mais tu sais qui tu es, n’est-ce pas ? Ah ça oui, mon gars, oui… »

Sa mère le saisit par le col et sourit, le faisant reculer : « Tu sais bien où tu vas te retrouver le mois prochain… Derrière ce comptoir à la Coopérative ! » Puis elle passe devant lui en lançant : « C’est là où tu finiras, gamin ! »
Gwyn est à nouveau tout rouge, semble lutter puis bégaye : « Je… je reviendrais, quand tu seras plus aimable… » Et il se précipite hors de la chambre, refermant la porte, pour descendre rapidement une première volée de marche. A la seconde volée de marche, il ralentit pour descendre pas à pas, puis s’arrêter au milieu de la quatrième volée après le palier de l’horloge, et s’asseoir tête basse et cacher son visage pour pleurer.
C’est alors que Roger et Alison descendent à leur tour l’escalier, marquent un temps d’arrêt — et font mine de ne rien remarquer pour passer sur le côté. Gwyn réalise que quelqu’un est passé, et regardant en direction du palier suivant, aperçoit à travers les barreaux de la rampe Alison qui regardait encore de son côté en s’en allant.
Roger et Alison se sont en fait réfugié dans la pièce qui sert de laboratoire de Roger — lequel s’indigne : « Absolument embarrassant — dégoûtant !!! »

Alison proteste : « Et toi, t’as jamais pleuré de ta vie ? Jamais ? — Ne fais pas l’idiote ! rétorque Roger. Alison ajoute : « Tu n’as pas répondu à ma question ! »

Roger prend un air dégagé mais reste dos tourné à demi-sœur : « Eh bien, peut-être il y a des années de ça, mais pas récemment ; et certainement pas en public ! »

Cela semble piquer au vif Alison, qui rétorque, venimeuse : « Et quand ta mère t’a abandonné ? Hein ? » Roger devient tout rouge, et toujours sans se retourner répond : « La ferme ! »

Alison referme la porte derrière elle et s’indigne : « Ne sois pas vulgaire ! » Mais déjà Roger menace : « Tu n’as encore rien entendu… » Alison proteste : « Je t’ai seulement posé la question ! »

Et Roger se retourne, grimaçant et haussant le ton : « Et moi je te dis seulement de la fermer !!! »

Mais Alison ne la ferme pas : « Je ne sais pas pourquoi t’es si sensible au sujet de tes parents : tu t’es plutôt bien débrouiller sans — ou en tout cas ton père … — Laisse mon père en de… — Clive est gentil mais il est plutôt genre diamant brut, non ? L’entourage de ma mère a été très surpris de la voir l’épouser. »

Roger rétorque : « Oui, elle a été du genre plutôt rapide à lui sauter dessus pour une veuve !!! Est-ce qu’elle retrouve toujours le chemin du plus gros chéquier ? »

Alison a l’air choquée et ne répond qu’en soufflant : « Roger ! »

Tous les deux baissent leurs yeux et se taisent. Puis Alison bredouille : « Je… je crois que je ferais mieux de partir et d’aller voir ce qu’il y a avec Gwyn… »

Apparemment calmé, Roger répond : « Eh bien, quoi qu’il t’en coûte, qu’il en soit ainsi. » Il ajoute cependant : « Mais si j’étais toi, je serai bien de le laisser seul : d’ici deux jours, tu n’auras plus de problème. »

Alison rétorque : « Tu es haineux ! » Roger garde contenance et faussement aimable il se rapproche d’un pas et explique : « Eh bien, Allie… écoute, cet endroit sera bien plus agréable sans ces deux bizarros — admets-le ! »

Puis il accuse : « Je ne serai pas surpris si toute l’affaire était un coup monté par ces deux-là et ce débile de jardinier, pour nous faire peur et nous obliger à vider les lieux ! » Roger sourit : « … Pour pouvoir tranquillement déterrer le trésor ! » Puis malicieusement il ajoute : « Ou bien la maison serait-elle le centre nerveux même de la contrebande de Whisky gallois, tu crois pas ? »

Alison déclare, faussement souriante : « Tu n’es même pas drôle, et de loin… » Puis elle prend Roger à témoin : « Ecoute : tu sais que ce que Gwyn m’a dit était logique, et si c’était n’importe qui d’autre, tu serais d’accord avec moi… »

Roger s’indigne : « Cette foutaise à propos de fils et de piles électriques ? » Il se détourne et Alison insiste : « Oui, et tu le sens qu’il a raison, je sais que tu le sens ! Parce que tu ne supportes pas de penser qu’il pourrait être plus intelligent que toi, c’est ça ton problème ! Jamais de ta vie tu n’aurais pu te dépasser de la manière dont Gwyn l’a fait… »

Roger est à nouveau piqué au vif et revient, haussant à nouveau le ton : « T’appelles ça se dépasser ? Ces fadaises, ces balivernes ? Oh il est malin, trop malin – il t’avait déjà mise dans la poche le jour d’après que tu aies trouvé ces assiettes, n’est-ce pas ? En seulement un jour ! Oh oui, il est malin, ça oui. »

Alison, qui avait baissé les yeux, relève la tête : « Il l’a su instinctivement !!! Il est chez lui ici ! » Roger revient à la charge : « Instinctivement ? Au moins admets-le : il veut y croire ! Lui et le jardinier se renvoient la balle : tu peux te persuader de n’importe quoi si tu t’obstines ! »

Alison répond, plus doucement : « Comme à présent ? »

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Re: The Owk Service S01E06 : Chapitre Six (1970)

MessagePosté: Ven 23 Aoû 2024 17:41
par Greenheart
L'épisode montre essentiellement trois disputes, sans avancer dans la bascule fantastique ou l'irruption de la fantasy.

Mais ces disputes sont, comme tout ce qui est raconté, une mise en scène exacte de ce qui arriverait dans la réalité si de tels crimes réels ou l'atavisme ou la possession fantastique arrivait à de vrais adolescents et leur entourage. Aka, la progression des dialogues est vraiment très bien écrite.

Et je vois à présent très bien ce qui a fait peur à certains jury de films et séries pour la jeunesse, et ce n'est pas le fait que l'héroïne soit sexy, où que deux prennent un bain ou que l'un porte un short de bain. C'est le réalisme des dialogues et des situations : impossible de ne pas reconnaître ces scènes et ces mots dans la réalité. Ce sont de vrais insultes, de vrais jurons, de vraies menaces, ce qui permettrait à l'innocent de les reconnaître dans la réalité et de suspecter les adultes ou les camarades qui utilisent ces procédés d'avoir des motifs ou des objectifs aussi graves et choquants que dans le récit, dont l'aspect fantastique patent est simplement compatible avec des faits divers courant dans la vrai vie, et le genre de secrets de familles dont les adultes ne sont pas fiers et ne voudraient pas être percé à jour.

Le problème est qu'en censurant et en "protégeant" la jeunesse, il arrive en vrai exactement ce qui est montré dans la série, dont le récit - à clés, c'est l'expression consacré - est assez exceptionnel de ce point de vue-là. Comme les compositions photographiques des plans (les miroirs etc.) qui ont fait dire qu'il ne s'agissait pour la production que de faire de l'art, du style pour le style - ce qui est faux : la série montre ce qu'elle raconte, les dialogues miment l'intrigue, tout fonctionne et sur tous les niveaux et en permanence.

Il est également faux que le rythme de la série est lent, ou qu'il ne se passerait rien : il se passe toujours quelque chose à l'image et au son, et dans ce que le spectateur peut imaginer, ou ce qui passe à l'évidence dans la tête des personnage, les jeunes acteurs se débrouillant remarquablement, surtout qu'ils sont souvent filmés en plan très serrés. Une des clés sur cette débauche de talent d'acteurs est en fait suggéré par les témoignages sur le tournage de la série : la production a réuni sur les décors parfaits du roman des gens qui, bien que jeunes acteurs, incarnaient déjà dans la réalité ces personnages.

Les conditions de tournage, le fait que tout le monde jouait correctement et que tout le monde était isolé de la même manière dans la même vallée avec des pressions sociales qui devaient rappeler fortement celles qui s'exercent à l'écran sur le personnage ont fait constater à la production qu'ils étaient en train de vivre dans la réalité ce qu'ils racontaient à l'écran. La fin du tournage a d'ailleurs dû être précipité, nous dit l'article, à cause du comportement des jeunes acteurs, sans préciser ce qui est arrivé exactement.

Les deux garçons n'ont pas poursuivi leur carrière, celui qui jouait le plus pauvre a trouvé un boulot d'informaticien et a été assassiné plus tard dans un pub comme peuvent l'être encore beaucoup d'autres jeunes de condition modestes encore aujourd'hui. L'actrice qui joue Alison était déjà mannequin, sex-symbole et actrice dans plusieurs films qui ont fait date dans l'histoire du cinéma avant le tournage de la série, et a poursuivi sa carrière. Il est probable que la jalousie de l'un et le désir de l'autre n'avaient pas beaucoup besoin d'imagination de la part des acteurs pour éclater à l'écran, comme dans cet épisode.

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