Denis Villeneuve, le réalisateur, nous donne un aperçu de son niveau d'écriture et de culture générale dans un interview à
The Time Of New-York relayé par
Dark Horizons :
“Frankly, I hate dialogue. Dialogue is for theatre and television. I don’t remember movies because of a good line, I remember movies because of a strong image. I’m not interested in dialogue at all. Pure image and sound, that is the power of cinema, but it is something not obvious when you watch movies today. Movies have been corrupted by television.
In a perfect world, I’d make a compelling movie that doesn’t feel like an experiment but does not have a single word in it either … People would leave the cinema and say, ‘Wait, there was no dialogue?’ But they won’t feel the lack.”
Traduction Deepl :
"Franchement, je déteste les dialogues. Les dialogues sont réservés au théâtre et à la télévision. Je ne me souviens pas des films à cause d'une bonne réplique, je me souviens des films à cause d'une image forte. Les dialogues ne m'intéressent pas du tout. L'image et le son purs, c'est la force du cinéma, mais ce n'est pas évident quand on regarde des films aujourd'hui. Les films ont été corrompus par la télévision.
Dans un monde parfait, je ferais un film convaincant qui ne ressemblerait pas à une expérience, mais qui ne contiendrait pas un seul mot... Les gens sortiraient du cinéma en se disant : "Attendez, il n'y avait pas de dialogue ? Mais ils ne ressentiraient pas le manque."Il en déduit donc que "la télévision a corrompu le cinéma" (en version originale : "movies have been corrupted by television").
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Et j'en déduis que Denis Villeneuve n'a aucune idée de ce qu'est l'histoire du cinéma, commencée bien avant la télévision, avec des dialogues filmés sans le son mais avec intertitres pour que le public sache de quoi causaient les personnages.
Le cinéma, même des années de la fin 1800 n'a pas été "corrompu" c'est-à-dire forgé par la télévision --- mais...
* par
l'illustration (aka la bande dessinée) des
le roman (aka la lecture d'un récit, qui inclue une narration - qui est un monologue ou un dialogue prétendu entre le narrateur prétendu (le véritable auteur déformé par le traducteur) et le lecteur prétendu (le lecteur plus ou moins attentif, certainement moins dans le cas de Villeneuve) - le cinéma est d'abord conçu comme un livre d'images animé illustrant un classique ou les actualités, altéré souvent profondément pour attirer (= aujourd'hui les attrape-clics, la porn.graphie) et divertir autant que les édifier.
* par
l'opéra = le théâtre antique à grand spectacle et le grand guignol, un type d'"oeuvre" qui réunit tous les arts (musique, théâtre, poésie et déclamation, danse, décors sculptés et peints, costumes, acrobatie et cascades, mise en scène etc.), qui implique une machinerie - d'où l'expression Deus ex Machina, le dieu sortit de la machine, pour pouvoir terminer le récit conformément à la volonté du scénariste malgré l'écriture désastreuse qui mène les personnages à une situation impossible et une triste fin que le grand public ou le dictateur local détesterait --- et à cette époque comme aujourd'hui, on emprisonne, torture et lynche les artistes et les auteurs.
Si le cinéma n'est qu'image, il n'est que peinture animée ou si vous préférez, un spectacle de magie ou de strip-tease dans un cabaret.
Et c'est bien ce qu'ont été les films de Villeneuve jusqu'à présent : des attrapes-clics, miroirs aux alouettes, du vide rhabillé d'effets spéciaux trahissant les thèmes, le domaine du récit et le roman quand il s'agit d'une adaptation - des plagiats visuels inspirés d'authentiques récits filmés, servis par la propagande des faux critiques, et si les résultats financiers ne suivent pas (ce qui est le cas de la quasi totalité des films d'Hollywood si vous déduisez les frais de promotion et corrigez les recettes en tenant compte de l'inflation), vous calomniez le public et le déclarez coupable de n'avoir pas voulu payer ou voir si qui n'en vaut ni le prix du ticket d'entrée, ni le temps perdu à regarder la daube.
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Villeneuve baratine comme tout le monde en ce moment (Hollywood, les journaleux, les dictateurs, les médecins vantant des traitement qui ne fonctionnent pas et vous empoisonnent "parce que" et sinon vous êtes un terroriste etc. etc.) et comme les docteurs miracles, les sorciers d'antan et les prédateurs d'hier comme d'aujourd'hui : aka il prend les gens pour des c.ns, parce qu'il sait qu'ils sont désinformés, privés d'accès à une éducation et une instruction (cinématographique et culture générale), et que personne ne risque de lui répondre sans se faire insulter industriellement par des robots payés à une start-up pour lyncher les gens qui ont une opinion personnelle argumentée et une vraie culture basique qui consiste à ne pas retenir que l'image qui bouge des films qu'ils ont regardé tout au long de leur vie.
Et bien sûr, s'il dit du mal sur les dialogues au cinéma, c'est sans doute parce qu'il a trop entendu dire que ses dialogues étaient "oubliables": il ne sait pas en écrire de bons, donc il faudrait que personne n'écrive de dialogue au cinéma, ce qui arrangerait bien ceux qui veulent remplacer les auteurs de films comme de dialogues par des "intelligences" artificielles qui concentrent tous les droits, tous les moyens de production, tout ce qui pourrait rapporter artistiquement entre les mains des ultra-riches de la planète, que Villeneuve sert servilement à l'évidence de ses propos et de ses produits présentés comme du cinéma.
En conclusion, ne croyez pas le faux buzz actuel sur le film, lisez d'abord le roman, cela vous coûtera bien moins cher, flattera et développera vos neurones, restaurera votre attention de tous les jours dont vous avez besoin pour survivre et protéger les gens que vous aimez, votre propre culture et identité sans laquelle vous n'êtes qu'un esclave, votre pays et votre planète actuellement abandonné au pouvoir de ceux et celles-là même qui les pillent et les détruisent complètement à leur seul profit.
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