Hé bien, la chose est à présent sur Net...
Plusieurs critiques américains ont reproché à The Orville de n'être qu'une fansérie d'après la nouvelle génération.
Eh bien au moins The Orville n'est pas une fansérie ratée.
Le premier épisode commence par une ouverture catastrophique avec le Klingon à paillette disco, avec un super gros plan puis la caméra serré de chez serré sur un maquillage terriblement toc et surtout terriblement froid.
J'ai eu vraiment de la peine pour l'acteur qui, laborieusement, tentait d'éructer son Klingon mais devait probablement se noyer dans sa propre bave en retour.
Si les Klingons de la série originale ressemblaient à des mexicains déguisés en martiens échappés d'un fameux épisode des Mystères de l'Ouest, la Next Generation avait hérité des films des Klingons qui avaient du charisme et de la gueule sans disparaître pour autant sous leur maquillage ni se coincer la langue dans leurs appareils dentaires. Certes, il était raciste de n'embaucher que des noirs pour jouer les klingons, à moins que cette version soit un peu comme en Afrique super-raciste et tue par exemple tous les albinos pour revendre leurs organes pour faire de la sorcellerie et je ne sais quoi d'autres. Mais je peux en attester pour avoir vu en vrai des klingons (acteurs entièrement maquillés et habillés) au MILIA à Cannes, et encore une fois, ils ne brillaient pas à cause de leurs paillettes, mais bien à cause de leur charisme.
Malheureusement, la suite de l'épisode est du même bois : en toc.
D'abord ce n'est absolument pas original : des petits bouts de déjà vu dans une centaine d'épisodes et quelques films sont mis bout à bout en guise d'intrigue principale de l'épisode.
La caractérisation se vautre dès les premières scènes dialoguées où la capitaine fait un long tour - à pieds - pour sauver je ne sais quel horreur sur six pattes ressemblant à la dernière dégénération d'Alien repeinte sable et or.
Pas un mot pour les Aliens, juste la capitaine qui nous ressort la manoeuvre de Riker (Pourquoi vous êtes encore mon second depuis sept ans). Sauf que l'explication ne tarde pas tomber : sept ans d'expérience et elle n'a même pas remarqué que sa capitaine traçait l'emblème de la Starfleet dans le désert, et pourtant il n'y avait rien d'autre à voir tout autour d'elle - elle s'est juste bornée à répéter qu'ils se sont perdus, et pourtant l'horizon était bouché par la même tempête de sable qui a récemment ravagé les deux derniers épisodes de Midnight (comme l'ouragan Maria de déplace d'îles en îles, je suppose que ce genre d'orage se déplace de séries télévisées en séries télévisées...).
Les scènes sur Vulcain sont un copié collé du reboot au cinéma, la second sort en blouse défigurée de l'infirmerie sans l'autorisation du médecin, alors qu'en l'état, elle ne peut reprendre du service - et n'avait qu'à faire son rapport au médecin ou par interphone. Plus personne sur la passerelle ne semble s'étonner qu'elle leur soit revenu dans cet état. Et comme elle est censée mourir de ses blessures sous peu, voilà qu'elle tape l'incruste sur la passerelle, toujours en blouse d'infirmerie.
Retour à bord du vaisseau Klingon à gros problèmes d'élocution : dans une bataille, le temps qu'ils finissent d'articuler un ordre, ils devraient déjà être tous morts. Et le klingon albinos parait - il parle encore plus lentement que les autres et semble être sur le point d'étouffer, a une passion pour l'automutilation par le feu et doit logiquement être une ordure encore pire que tous les autres, sans doute parce qu'il est blanc et que tous les blancs sont bien sûr les pires ordures qui soient... Autant pour l'IDIC (Infinite Diversity in Infinite Combinations) et le message de paix, d'espoir et de prospérité dans la diversité de Gene Roddenberry répété à travers la série originale et la Nouvelle Génération.
Et l'amiral fou aryen de chez aryen d'accuser de racisme la commandant qui suspecte un empire entièrement basé sur la guerre de tenter de les attaquer - elle vient tout de même d'être empalée par un Klingon, et peu importe que la caméra de son casque ait raté le moment Kodack, le rapport sur ses blessures aurait dû suffire comme preuve...
Et je m'arrête là : The Orville, le pastiche comique, devrait facilement battre à plate couture ce qui a tout d'une daube recyclée qui tente de cacher son petit budget et surtout le vide terrible de ses idées par une expression de perpétuelle constipation, en tout cas pour ceux et celles dont le masque est assez mobile pour exprimer quoi que ce soit.
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