De ce que je constate, il y a plusieurs cas de figure :
1°) Le film produit par des gens passionnés et compétents - ils se consultent et s'entendent avec celui qui a déjà réussi à créer un récit remarquable, et ils savent ce qu'ils font.
Cela peut flopper au box-office, mais le résultat est toujours culte et rapporte à moyen et long terme, et enrichit intellectuellement la personne qui le voit.
Un studio peut choisir d'enterrer ce genre de film par stratégie pour privilégier la diffusion d'un produit qui leur tient plus à cœur (petite enveloppe ?), idéologie ou dans le but de détruire la concurrence, ou parce que le réalisateur est black-listé par un producteur / réalisateur plus influent que lui. Peu leur importe de perdre alors de l'argent ou de détruire un chef-d’œuvre.
2°) Le film produit par le même genre d'équipe, mais ils ne savent pas ce qu'ils font. Cela peut réussir comme flopper au box-office, ou bien être re-booté avec génie cette fois (et à nouveau réussir comme flopper).
Variante, le producteur qui se croit meilleur réalisateur / scénariste etc. ou qui fait gicler au dernier moment les bons pour les remplacer par ceux / celle avec qui il couche ou qui sont les copains des copains, des parents, ou de la communauté / secte religieuse influente du moment.
3°) La machine à fric par des gens qui savent ce qu'ils font, et qui veulent gagner des sous. En général ils font appels à des passionnés et des compétents (pas forcément les mêmes), mais ils gardent le contrôle, notamment du montage final, parce qu'ils veulent une machine à fric qui ressemblent aux machines à fric précédentes, et ne sortent pas du rail. Cela peut réussir comme flopper au box office, mais l'important pour ces gens est seulement de réussir un succès au box office parmi les flops, qui passent pertes et profits. Cela dure tant qu'ils ne se font pas black-lister par un gars plus puissant qu'eux, ou qu'ils ne sont pas au coeur d'un scandale, ou encore
4°) Les films produits par des banques, des spéculateurs, des mafieux qui blanchissent leur argent sale. Les passionnés et les compétents sont alors les dindons de la farce, peu importe que le film floppe ou pas, et les "costumes Armani" sont maîtres à bord. Ils n'hésitent jamais à plagier. Ce genre de financiers sont également spécialistes du budget promis qui rétrécit au dernier moment, quand le film est trop engagé, une technique pour obliger les créateurs à travailler pour rien tandis que les financiers (qui peuvent pousser la production à la faillite ainsi) s'en mettront encore plus les pognes, aussi longtemps que le copyright sera renouvelé, c'est à dire pour toute l'Eternité si cela continue comme ça...
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Apparemment Dark Crystal était dans le quatrième cas de figure, et des financiers pas doués ou très puissants essayaient d'abuser du réalisateur Shane Abbess en lui proposant de tourner un autre film que celui qu'il fallait tourner au départ. La fine équipe devait penser pouvoir arriver à leurs fins parce que Abbess était jeune, et ils esperaient que comme les autres réalisateurs dans ce métier, son envie de gagner vite de l'argent en tournant n'importe quoi suffirait. Ridley Scott l'a bien fait avec Prometheus...
Je te rejoins donc sur le point que c'est une bonne chose que le film Dark Crystal 2 avec un scénario caviardé et un budget toujours plus réduit n'ait pas été tourné. Maintenant il faut voir quand les droits de cette suite pourront échapper aux griffes de cette bande de Skeksès.