Cat's Eyes, le coffret UHD + blu-ray STUDIO CANAL FR sorti le 22 mai 2022.Les captures illustrant cet article sont de deux sortes : sans correction capturée du blu-ray inclus dans le coffret UHD, avec correction dans le but d'obtenir sur mon écran des couleurs plus naturelles et vraisemblables compte tenu de la scène. Les couleurs et contrastes que vous verrez dépendent du calibrage de votre écran; votre télévision 4K peut rattraper un problème de contraste. Selon vos réglages, les images corrigées peuvent vous paraître peu naturelles. Le blu-ray utilisé pour les captures a la même colorimétrie que l'UHD, et du HDR peut lui être ajouté par votre lecteur.
Image Native 4K (2160p) Dolby Vision, HDR10 Aspect ratio: 2.35:1 non respecté (original 2.39:1) : bonne mais limitée. si l'équipe de restauration a effectivement nettoyé l'image, le film a été victime d'un virage colorimétrique au jaune pisseux verdâtre certainement pas d'époque, comme le sont beaucoup de films des années d'avant 1990 par des studios soucieux de marquer leur territoire à la manière d'un chien. Notez que le HDR aggrave le virage car il ne fait qu'ajouter au rayonnement des couleurs déjà virées. Original aspect ratio: 2.39:1: colorimétrie virée au jaune verdâtre, certainement pas l'aspect du film à sa sortie en salle, car dans les années 1980 personne n'aurait sorti un film vinaigré en guise de nouveauté.

... Vous pouvez apprécier à l’œil nu en fixant les points ou surfaces censées être blancs dans la réalité et non jaune pisseux.
Par exemple les
titres censés être aussi bien que le titre du film affiché par le menu, qui sont jaunes pisseux, les chemises blanches, les surfaces réfléchissantes en plein jour type chrome ou reflets sur l'eau etc. Toutes les autres couleurs sont bien sûr virées d'autant, et légèrement éteintes car le virage étouffe les contrastes de couleur, la force des harmonies. Du coup les carnations (couleur des chairs) manquent également de naturel, en particulier le teint à la fois cireux et rougeaud de la très jeune Drew Barrymore, que vous pourrez comparer à un âge proche dans ses films contemporains.








Vous pouvez toujours dérégler le calibrage de votre écran télévisée pour tenter de limiter la casse, mais il ne suffira pas de choisir l'option l'options "plus froid" ou désaturer l'écran en baissant l'intensité des couleurs ou en verdissant la colorimétrie jaune verdâtre, parce que ça ne marche pas. Peut-être et à condition de savoir le faire facilement, changez la balance des blancs car c'est exactement de quoi il s'agit. Dans la scène de la salle d'attente, les murs devraient être blanc clinique, tout comme le sofa sur lequel le héros est assis quand il est sur le point d'allumer une cigarette. Il y a bien une radiosité verte de la moquette au sol, mais elle ne devrait pas changer à ce point la couleur des murs. Mais si vous doutiez encore du virage jaune pisseux, observez les scènes de l'embouteillage en plein jour, en particulier le logo de la casquette : il est forcément blanc, tout comme une partie de la barbiche : aucun néon glauque ni aucun fog, nous sommes en bord de mer ou de canal et il fait beau temps.








Un début d'explication à la colorimétrie virée serait une tentative de masquer le bruit de grain, en sacrifiant le naturel des carnations et la colorimétrie comme les contrastes logiques de certaines scènes. Le virage jaune aura été étendu à la totalité des scènes pour maintenir un semblant de continuité (ou marquer le film comme ayant été restauré par ce studio qui associerait les années 1980 à un virage jaune pisseux). Si on corrige automatiquement les couleurs de la salle d'attente, le visage du héros devient rouge brique, et pour lui redonner un teint naturel tout comme à son sofa, il faut décaler la teinte vers le jaune, et comme dans la scène du petit déjeuner familial, du bruit coloré apparaît. Les scènes de bataille de nuit dans la chambre sont tout aussi virées et pour corriger, j'ai dû copier coller les calques de la scène de rue à New-York puis légèrement corriger afin d'obtenir l'ambiance nocturne sans les virages sur les zones les plus éclairées. Mais je suis loin d'avoir à livrer un transfert blu-ray / UHD, seulement quelques images fixes de faibles résolutions sans garanti de résultat quand on change d'écran ou de lecteur.








En 4K (lecteur Sony UHD, écran 4K samsung) il y a des scènes moins précises que d'autres, sans doute parce qu'il s'agit d'un film de série B donc pas forcément au top de la production. Un très gros plan sur la tête du chat m'a étonné, parce qu'on ne distingue pas les poils de la fourrure avec précision même en gros plan : ça reste un poils flou. Cela doit s'améliorer avec un autre lecteur, selon votre goût, mais en général ce type de défaut de l'image vient de la compression, ou du codec, ou du scan original et de son traitement avant compression pour fabriquer le codec. Cela peut aussi venir du nettoyage automatisé de l'image, par exemple pour éliminer du bruit en un minimum de temps, au prix des détails fins. Cela peut aussi venir de la mise au point leur du tournage du film et de la qualité de la pellicule utilisé pour tourner tel ou tel plan. Dans les plans truqués (bataille finale) c'est le mode de trucage optique qui fait qu'à la source les détails fins type grain de peau vont se retrouver gommés, et dans les scènes obscures, c'est le type de pellicules qui peut étouffer les détails fins par excès de grain faute d'une sensibilité et d'un éclairage adéquat. Le problème de manque de précision peut aussi venir de l'état des négatifs originaux censés avoir été scannés, sachant que Studio Canal a déjà par exemple sur sa première édition blu-ray de Flash Gordon, utilisé une copie de qualité inférieure pour fabriquer son transfert flou bruité aux couleurs approximatives, tandis que l'édition américaine était, elle, à l'évidence sourcée depuis les négatifs originaux en excellent état et pétait le feu.
Son anglais DTS HD 5.1 : plutôt bon mais limité, manque de pêche, de réalisme, d'ambiance, de surround, un peu étouffé. Second UHD de STUDIO CANAL a avoir strictement les mêmes défauts (Total Recall). Par exemple le vent a beau souffler sur la corniche du second sketch, il n'a pas de direction sonore ce qui devrait choquer qui a déjà mis le nez dehors par temps venteux. Soudain des pigeons s'envolent : le bruit de leurs ailes reste bloqué derrière l'écran tandis qu'ils s'envolent clairement de devant vers les hauts-parleurs avant en obliquant, de mémoire, à gauche. Rebelote plus loin sur la corniche avec le jet d'eau et la voix du méchant qui ne se répercute nulle part en surround, les bruits de la salle de bain quand la petite Drew Barrymore se brosse les dents, pas du tout ou à peine latéralisé, alors que vous auriez dû avoir l'impression d'être dans la salle de bain en question, comme dans la vôtre et vous devez forcément savoir l'effet sonore que peut faire un robinet qu'on ouvre à un endroit de la salle de bain : tout à fait localisable dans votre champ auditif, se répercutant habituellement sur les murs carrelés et autres surfaces réfléchissantes.
De même que dans Total Recall, c'est à la musique d'ambiance qu'il échoit le rôle de rappeler que le son est bien surround. Mais encore une fois, les instruments ne sont pas placés comme ils devraient l'être, sachant qu'ils ne symbolisent aucun élément précis à l'écran et le surround est relativement timide... Nous sommes très, très loin du générique de Spider-man 3 de Sam Raimi du blu-ray édition américaine où chaque instrument est parfaitement localisable dans la sphère sonore, et de fait, c'est comme si l'orchestre jouait dans votre salon ; de même très loin du Prestige édition américaine où le rideau de scène vous tombe soniquement dessus, ou d'Akira en blu-ray ou de Freedom édition japonaise.
Soyez aussi attentifs aux miaulements et autres bruits de chat, le comble pour ce film : si vous en avez à la maison dans la réalité, vous mesurerez à quel point ces sons dans le film sont compressés et peu réalistes; surtout si vous les avez déjà entendu dans de bien meilleurs blu-rays ou UHD (un vrai chat dans votre salon réagit alors immédiatement). S'il faut tenter un diagnostic, le son est simplement mis à échelle, il n'a pas été masterisé à partir des bandes du studio à la manière de ces albums pour audiophile réellement échantillonnés à 48 Hz. Peut-être que qui fabriqué le transfert ne les avait pas, ou peut-être qu'elles étaient usées. Je n'en sais rien.
Bonus : bons commentaire audio du réalisateur, le réalisateur sur le film, l'acteur du second sketch témoigne, celui de la dresseuse, la bande-annonce originale. Contrairement à celle de l'uhd de Total Recall, la bande-annonce est bien en 4K, mais STUDIO CANAL appelle "original" une mise à échelle d'une vidéo baveuse de définition standard non restaurée au son étouffé. Quelqu'un n'a eu l'accès aux bobines et n'a certainement pas essayé de remonter à partir du film ou des chutes (je ne sais pas ce qu'il en est) la bande-annonce originale en HD ou UHD. D'autres bonus sont clairement de la mise à échelle (la veste moirée artefactée dont la texture change alors que ni l'acteur ni la caméra ne bougent, mais c'est de meilleure qualité à l'écran, idem pour le son. Diagnostic : Bonus portés assez proprement du DVD ou d'un précédent blu-ray.
En conclusion ; Cat's Eyes le film se laisse regarder mais malgré le nettoyage de l'image et malgré ou à cause du nettoyage du son, perd deux fois en impact dramatique et en immersion, à cause de la colorimétrie virée certainement pas d'époque et certainement facile à corriger, et à cause d'un son mou qui n'entoure pas vraiment le spectateur, sans localisation arrière ou arrière latérale claire. Encore une scène exemple du problème : la mère ouvre la fenêtre de la chambre sur la nuit, et l'on entend le grillon seulement à notre gauche (la droite de la mère, ce qui voudrait dire que le grillon est immédiatement sur sa droite) alors que le son de l'ambiance nocturne devrait nous entourer par l'arrière ; peu après le mari sort par une porte arrière à notre gauche (la droite de la mère), et le don provient du même haut-parleur gauche, qui place la porte une fois de plus à droite de la mère, alors qu'il devrait venir de notre gauche par le haut-parleur arrière. Quant à la musique, elle ne semble jamais nous entourer par l'arrière et pourtant nous ne sommes pas au concert : le synthétiseur n'est pas installé sur une scène. Quand la fillette sort par l'orage, impossible de dire d'où vient le tonnerre ou le sens du vent, et le fracas n'est pas suffisamment réaliste (son trop compressé).
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