Et ce n'est pas une exception.
Le film est sérieusement mené, c'est déjà ça, mais il s'agit seulement de suivre la trame la plus basique du film de loup-garou, repeinte dans le style "les ravages de l'alcool" que nous retrouvons régulièrement au cinéma. Le parti pris de représenter une France dite "profonde" (profondément illétrée, c.nne, où il n'y en a pas un pour rattraper l'autre) est peut-être bien pratique pour s'épargner la mission apparemment impossible de représenter des personnages attachants, capables d'un libre-arbitre à travers un récit qui jouerait avec l'imagination du spectateur et construirait un univers et sa mythologie, soit dit en passant la base de n'importe quel récit fantastique digne de ce nom.
J'ai aussi senti que, même si le portrait caricatural des habitants de la campagne française est encore loin du compte de l'ignoble réalité
Le problème est que les fils des marionnettes se voient : le spectateur est tiré par le bout du nez du point A au point B, et pour pas grand chose au final : quelques scènes d'horreurs corporelles et souvent hors champ, faute de budget et de volonté de se dépasser de la part de la production. La méchanceté n'est pas ancrée dans la réalité, elle est plaquée et cumulée pour justifier ce qui n'est pas justifiable.
Pour mémoire, certain réalisateur français se contenta jadis de braquer sa caméra dans les abattoirs de Paris, et le compte de l'horreur absolu était dépassé, sans effets spéciaux, ni acteurs, ni justification ou caméra détournée à chaque fois que cela vous arrange. Et de son documentaire, le réalisateur en question (Franju) en tira l'inspiration pour son film Les Yeux Sans Visage. Je suppose que les auteurs de Teddy connaissent parfaitement la référence absolue, Le Loup Garou de Londres (de Landis) dont on retrouve strictement chaque étape de la progression
Et parce que les auteurs ont délibérément choisi des personnages (dont le héros) c.ns, pas question d'en dévier, donc en avant pour la foire aux jeux de c.ns et pas d'autres choix, et pas non plus de logique d'univers : si les loups-garous existaient et massacraient à ce point les gens, pourquoi l'unité spéciale es loup-garou du GIGN ne s'est pas précipité sur place avec ses drones dès les premiers indices concordants : ce n'est pas comme si le dénommé Teddy passait particulièrement inaperçu dans son trou, et ce n'est pas comme si le premier chien ou chat venu n'était pas capable à l'odeur de repérer un loup etc.
Visionnez ces deux films, le Loup Garou de Londres et Les Yeux Sans Visage et imaginez à quoi aurait pu ressembler Teddy si tout en s'économisant le budget gore du Loup Garou de Londres, la production avait plutôt suivi quelques unes des routes ouvertes par Franju sans négliger l'inspiration fondamentale de Landis.
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