Peur bleue, le film de 1985

[Greenheart]

Silver Bullet (1985)
Traduction : Balle d'argent.

Sorti aux USA le 11 octobre 1985.
Sorti en France le 14 janvier 1986.
Sorti en DVD US le 28 mai 2002, Paramount NTSC zone 1 image 4/3 format original non respecté.
Sorti en blu-ray allemand le 14 septembre 2017 Koch Media région B (titre allemand Der Werwolf von Tarker-Mills (anglais LPCM 2.0 mono redoublé 48 khz 16 bit anhlais et allemand, avec le commentaire audio), qualité image et son apparemment inférieure au blu-ray américain de 2019 collector Shout Factory.
Sorti en Blu-ray Umbrella Studio Canal multi-régions.
Sorti en blu-ray américain le 17 décembre 2019 (Shout Factory, anglais seulement DTS Master Audio mono redoublé, probablement région A, avec bonus, trois commentaires audios, trois documentaires etc).

De Dan Attias ; sur un scénario de Stephen King, d'après sa novella (court roman) de 1983, l'année du loup-garou (Cycle of the Wereworlf). Avec Corey Haim, Gary Busey, Everett McGill, Megan Follows, Terry O'Quinn.

Pour adultes et adolescents.

La pleine lune, des loups hurlant au loin. Printemps 1976. La dernière pleine lune de ce printemps est arrivée un peu plus d'un mois avant la fin des cours pour les vacances d'été. Le long cauchemar de notre ville a commencé cette nuit-là. Roulant de nuit à bord d’une petite voiture sur rail surmonté d’une phare, un homme chante d’une voix fausse tout en buvant au goulot une bouteille de bière : Ma bière est la Rheingold (= L’or du Rhin), la bière sèche. Pensez à Rheingold quand vous achetez de la bière. Elle n'est pas amère, pas sucrée, c'est un vrai délice glacé. Voulez-vous acheter ? voulez-vous acheter ? Essayez donc, achetez donc, la bière Rheingold !

L’homme stoppe sa voiture et descend, et comme il se baisse pour prendre des outils dans le coffre de la voiturette, il entend craquer les branches d’un petit bois de conifères tout proche et se fige. Puis il se redresse, regarde autour de lui, puis s’exclame « Jésus, Arnie, tu as peur du croque-mitaine ? » Puis revenant sur les rails devant la voiturette, ajoute que son stalker ferait mieux de venir lui donner un coup de main. Puis marchant en avant sur la voix ferrée, un long outil en fer dans chaque main, il reprend son couplet sur la bière Rheingold : qu’est-ce que tu veux, Arnie ? Je veux de la Reingold !

Arrivé à un point de la voie éclairé par une lanterne, il lâche l’un des outils et utilise l’espèce de pelle pour ramasser la terre entre les deux traverses de bois devant l’éclisse. Puis il jette la pelle sur le côté des rails, et se remet à brailler « Rheingold ». C’est alors qu’il aperçoit des traces de pieds nus très allongés dans la terre à côté de la voix ferrée. Baissé, il s’exclame « oh m.rde ! » quand une ombre tombe sur lui et que quelque chose de tout proche se met à gronder. Il lève les yeux, quelque chose rugit, une main griffue et velue le frappe, et la tête du cheminot s’envole en l’air dans la nuit.

La tuerie avait commencé. Mais au début, personne ne le savait. Vous voyez, Arnie Westrum était un ivrogne chronique. Et ce qui était arrivé ressemblait à un accident. Le coroner du comté (NdT qui aux USA est un avocat ignorant la médecine légale) avait conclu qu'Arnie s'était évanoui sur les voies. Il n’y avait pas assez d’indices pour conclure quoi que soit d’autre.

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La bande annonce officielle HD du blu-ray Scream Factory : https://www.youtube.com/watch?v=n1dClCykQys

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[Greenheart]

Une petite bourgade, des meurtres grotesques qui tombent à intervalles réguliers entrecoupé de soap, serait-on dans un énième épisode de Meurtres dans le Maine sur France 3 ? Non, dans une adaptation de Stephen King par Stephen King d'un de ses récits suivant une recette bien prévisible.

Cela ne poserait pas vraiment de problème si les jeux de c.ns ne se mettaient pas rapidement à pleuvoir : or donc les enfants et les gens se font bouffer chaque nuit et personne n'empêche le jeune héros (paralytique !!!) de sortir en chappie au milieu de la nuit pour tirer au feu d'artifices sur un pont au milieu d'une forêt (que je suppose inflammable).

Et bien sûr l'Oncle Red tout en beau discours sur le respect qu'il doit à son neveu ne prend même pas le temps de l'écouter quand il appelle pour témoigner, l'idée de King étant bien sûr de forcer la marche du scénario vers une situation

Spoiler : :

où seuls les deux jeunes héros Marty et Jane savent qui est le loup-garou. Et quand les gamins sont deux à témoigner contre le suspect, l'Oncle Red sort de son chapeau que les deux enfants ont eut une hallucination collective.

Très drôle aussi que le suspect, à partir du moment où il se sait soupçonné, cesse de se raser et se met à suivre partout un petit garçon y compris à contre-sens au vu et au su de toute la petite communauté où d'ordinaire tout se sait et le shérif ou ses hommes sont censés se planquer pour distribuer les amende pour excès de vitesse, sans que personne ne se doute de rien.
Quand Red va trouver le shérif et qu'ils conviennent que le shérif doit enquêter sur le suspect, le shérif ne trouve rien de mieux que se pointer en pleine nuit seul et sans mandat, alors que logiquement, il aurait dû téléphoner à tous les shérifs des villes par lesquelles le suspect a pu passer pour demander si oui ou non il y avait aussi eu des meurtres en série. Puis il aurait arrêté de jour et en nombre quelqu'un déjà soupçonné d'avoir tué en forêt à la même occasion une demi douzaine d'adultes pesant leurs poids respectifs.

Un autre point qui pose problème est que personne n'ai fait le rapport entre l'arrivée du suspect et la survenance des meurtres. Le film n'explique rien sur quand et qui a mordu le loup-garou : "il ne le sait pas lui-même" prétend le jeune héros, qui n'en sait pas plus lui-même incidemment. Le suspect semble être parfaitement conscient et en contrôle de ses actes sous quelque forme qu'il se trouve. Son discours sur la prévention des suicides est inepte, mais il est vrai que la majorité des discours religieux ou inspirés de religions sont psychopathes et ne prolifèrent que par la violence faite à ceux qui les réfutent.

"Marty avait lu toutes les légendes sur les loups-garous et elles ne différaient que sur des points mineures et s'accordaient toutes sur le fait qu'il suffisait d'une balle en argent pour les tuer." Plait-il ? Le loup-garou et le vampire sont deux monstres complètement confondus jusqu'à au moins le Dracula de Bram Stoker. Les légendes sont complètement incohérentes, et ne s'accordent pas, la plus ancienne que je connaisse attribue la transformation en loup monstrueux à Jupiter qui se vengeait d'avoir été nourri de chair humaine par un hôte pervers - et il n'y est fait aucune mention de balle en argent tirée avec une arme à feu.

Enfin quand l'oncle Red fait sa Scully après tout ce qui est déjà arrivé, que sa nièce a vu le monstre, qu'il laisse la fenêtre ouverte et lui tourne le dos, que l'électricité est coupée et qu'il continue de s'en prendre aux enfants qui se moqueraient de lui, sans pour autant que l'homme ne semble avoir perdu complètement la boule, je pense que Stephen King pousse le bouchon trop loin. Dans le même temps, le jeune garçon aura tiré deux fois sur le loup garou et à chaque fois pan dans un œil différent, dans la confusion et dans la pénombre. Et à nouveau "ne vous inquiétez pas, il (le loup-garou) est mort." qu'est-ce qu'il en sait ? Dans certaines légendes il faut les décapiter et enterrer séparément la tête du corps, ou enterrer le corps tête en bas etc. etc. Plus comment pourrait-il ignorer que son oncle a été blessé par le loup garou et que cela implique qu'il pourrait devenir un loup-garou à son tour. Il le sait aussi, par la Science infuse de Stephen King le scénariste du film ?

En conclusion, Peur Bleue est une série B abusant de jeux de c.ns, ça ne vaut certainement pas Le Loup Garou de Londres de Landis ou Cat People. L'avantage est qu'il s'agit de la bonne formule pour un récit de loup-garou basique de la deuxième partie du 20ème siècle, ce n'est pas trop mal joué ni trop mal truqué. Mais les ficelles sont un peu grosses et je suppose que King et la production cible d'abord des gamins de 11-12 ans en se disant qu'ils savent à peine lire et vont tout gober sans se poser de question. Il y a de bien meilleures adaptations de King en comparaison, Christine étant le film de même catégorie qui m'aura le plus impressionner, avec The Shining selon Kubrick, mais ce n'est déjà plus tout à fait du Stephen King contenu du travail fait par la production de The Shining pour transcender le roman d'origine.