par Greenheart » Mar 13 Juil 2021 11:14
Le roman est censé être meilleur, mais il arrive bien après les bandes dessinées Watchmen 1986 et Powers 2000 (et se déroule à New York, mais bon, si c'est seulement dans un gymnase ou à l'entrée d'une discothèque incendiée, cela ne vous dépaysera pas plus).
Le héros commence ou plutôt fini son enquête sur une discothèque incendiée puis une crise de nerf enflammée au lycée voisin alors qu’il est contraint de faire équipe avec la sempiternelle gendarmette modèle blondasse qui se la joue « j’ai plus de couilles de toi et j’entre sans frapper dans les vestiaires des hommes » tout en étant incapable d’arrêter pour obstruction à enquête le premier venu qui prétend lui interdire l’entrée dans un gymnase bourré de suspects du genre qui s’amusent à brûler vif les gens de jour comme de nuit dans la rue et à l’école.
Mais j’oubliais que le héros lui empêche un super-péteux pyromanes de brûler vif ses harceleurs de cour de récrée en... euh, lui tenant ses mains enflammées, parce qu’il est bien connu que lorsque vos mains crachent des flammes, il suffit de les tenir pour que les flammes s’arrêtent. J’imagine que s’il rencontre un méchant superman dont les yeux font tout brûler et fondre, il lui mettra ses mains dessus et le méchant superman se mettra à pleurer « je suis aveugle ! ». Incidemment, le héros n’est pas censé avoir de super-pouvoirs, alors pourquoi serait-il ignifugé juste là, comme ça ?
Trêve de plaisanteries : Le film semble piquer ses rares idées dans quelques séries télévisées plus ou moins récentes à la Powers 2015 d'après la bande dessinée de chez Image de 2000 de Brian Michael Bendis, alors que The Boys et Umbrella Academy en deux saisons laissent les auteurs français très loin derrière. La production porte tous les stigmates des « faux films » qui se déversent sur le pauvre spectateur : plans trop serrés sur les acteurs pour cacher que le reste du décor n’existe pas, éclairage fluo et beaucoup d’obscurité pour la même raison, le reste des décors sont des rues, un lycée comme tout ce qu’on a déjà vu dans le quartier, et même pas la visite des monuments et lieux renommés comme dans Meurtre à...
Les acteurs sont simplement mauvais, impossible de les croire une seule seconde. Les personnages et les situations sont minables et le film ne semble avoir été financé que pour continuer d’enfoncer la tête des spectateurs français dans la m.rde avec lequel l’élite française les étouffent depuis quoi ? quarante ans maintenant ? Comparez avec n’importe quel court-métrage des Parasites gratuits sur Youtube. Comparez avec le prochain Superhéros Malgré Lui de la bande à Philippe Lachaud (Nicky Larson et le Parfum de Cupidon). Comparez avec Major Grom 2021, actuellement sur Netflix.
Et le pire, c’est que je suis certain qu’avec le même budget et le même traitement de texte pour encore moins d’efforts beaucoup mieux appliqués et un minimum de culture et de lucidité — les véritables superpouvoirs des auteurs —, il était parfaitement possible d’obtenir un film palpitant et mémorable.
Ce qui me frappe, c'est que Douglas Attal, le fils du producteur Alain Attal, semble un passionné. Il a décroché un budget (de combien au juste ?) et la distribution par Warner Bros, qui à un COVID près, lui garantissait que le film serait accessible à son public, au moins une semaine. Comment quelqu'un qui arrive à faire tout ça, même avec du piston, peut-il à ce point ignorer ou négliger ce qui fait qu'un film vaut la peine d'être vu, qu'il s'agisse d'un polar, d'un film de superhéros ou d'une comédie bien lourde ou super-romantique ? Je n'ai pas lu le roman adapté donc impossible de dire si la source a gravement nuit au film, mais comme tant de réalisateurs scénaristes se permettent jusqu'à ne garder que le titre du roman qu'ils adaptent, la responsabilité retombe complètement sur Attal. J'espère cependant qu'il pourra faire d'autres films (de genres), d'un bien meilleur niveau d'écriture (et de jeux d'acteurs), parce qu'il faut essayer pour y arriver.
...d'un G qui veut dire Greenheart !