Gawain et le Chevalier Vert, le film de 1973

Les films sortis de 1961 à 1980.

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Gawain et le Chevalier Vert, le film de 1973

Messagepar Greenheart » Dim 22 Aoû 2021 10:07

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Gawain And The Green Knight (1973)

Sorti en Angleterre en juin 1973.
Diffusé à la télévision française.

De Stephen Weeks (également scénariste), sur un scénario de Philip Breen (également producteur), d’après le seul manuscrit survivant du poème médiéval du 14ème siècle. Avec Murray Head, Ciaran Madden, et Nigel Green.

Notre conte a été chanté des siècles durant par les bardes : la légende de Gawain et du Chevalier Vert. Il y a bien longtemps, quand les dieux païens hantaient le monde et les hommes de bien espéraient des miracles, à Camelot : nombreuses sont les années qui ont passées depuis la fondation de la Table Ronde. Les guerres ont cessé, le royaume s’est avachi, la chevalerie a déclinée et les idéaux chevaleresque sont négligés. Seul Gawain, simple écuyer, prie pour vivre la gloire et l’aventure d’un chevalier. Le roi Arthur vieillissant craint pour son règne, et convoque alors ses chevaliers pour un banquet, un banquet dont il s’assurera que ses invités n’oublieront jamais.

Le roi demande soudain que le cuisinier retire la tête de cochon qu’on vient de lui servir, car la nourriture — en fait l’entier banquet — lui retourne l’estomac. Et comme un chevalier attablé veut commencer à manger, le roi, cinglant, le lui interdit et même se lève pour insister : ils ont beaucoup trop festoyé ces dernières années, ils ont bu trop de coupes de vin, alors ce soir, pas une miette de pain, pas de goulée de vin, jusqu’à ce qu’il sache que les hommes avec lesquels il festoie mérite encore le nom de chevaliers. Et à ces mots, une lumière verte jaillit à l’entrée de la salle du banquet, et un homme barbu aux cheveux longs gris-vert à la cape verte parait sur un chevalier blanc drapé de vert. Le barbu s’étonne : que voilà un riche festin et pourtant le trône est vide ? à cela, le roi répond indigné que l’inconnu a peut-être trouvé un château avec des gardes endormis, mais pas une cour sans son roi.

L’inconnu met pied à terre et se mesure au roi, qui recule devant qui est en réalité un géant brandissant son bâton. Le géant sourit : par son bâton, le roi doit voir qu’il vient en paix et que tout ce qu’il veut, c’est s’amuser sportivement. Puis le géant fait tourner son bâton — qui se transforme en hache, faisant crier d’horreur les invités. Le roi n’est pas rassuré mais répond fermement que la hache suggère sans doute le genre de sport que recherche le géant : un combat à mort d’homme à homme ? Le géant réplique que ce genre de combat est le reflet de l’époque ancienne du roi, et les vieilles traditions doivent faire place pour les nouvelles : le géant préfère pour sa part le genre de sport qui suit les saisons. Et de se retourner vers les invités, à qui il présente sa hache, la fait tourner deux fois, propose aux plus proches chevaliers de la soupeser, mais ils ont trop peur pour oser le faire. Le géant rit, fait tourner une troisième fois la hache, vantant le tranchant et l’authenticité de l’arme — ces lames jumelles n’ont pas d’égales. Il frappe le vide, puis se retourne vers le roi Arthur et prétend lui offrir la hache, la déposant aux pieds du roi.

Puis tournant le dos à la hache et au roi, déclare qu’il va à présent s’agenouiller devant l’assistance, le cou à découvert, pour n’importe lequel des hommes présents qui voudra remplir la tâche de lui décoller la tête de ses épaules. Puis il invite un volontaire à ramasser la hache, s’agenouillant et comme personne ne vient, il insiste qu’il n’y aura aucun tour, qu’il n’essaiera pas de se défendre, agenouillé, prêt pour recevoir un coup, un seul, pas un de plus. Tout ce qu’il demande, c’est qu’il soit autorisé à la rendre, de manière légère. Il éclate de rire : c’est un jeu tout simple, une découpe pour une découpe, n’y a-t-il personne pour jouer à son jeu ? Personne ne répond.

Le géant se relève et devient menaçant : quelle genre de cour est-ce donc ici ? où est leur fierté, leur vaillance, leur courage ? Il s’agenouille à nouveau, et le roi Arthur regarde ses chevaliers immobiles et silencieux tout autour. Le géant, tête baissé, rappelle qu’il attend et que son cou refroidit. N’y tenant plus, le roi Arthur s’écrie que si le géant est si prompt à rechercher la folie, alors par le ciel il la trouvera : lui, Arthur, prendra la hache lui-même et... Comme le roi joint le geste à la parole et ramasse la hache du géant, un jeune écuyer appelle le roi, puis saute la table pour le rejoindre tandis que le chevalier qu’il le traite d’idiot et lui demande ce qu’il fait. Mais le jeune écuyer demande déjà au roi qu’il lui accorde le défi, et que la découpe lui revienne.

La foule des chevaliers s’indigne, mais le roi Arthur les fait taire. Puis constate que s’il y a peu il les avait défié à lever les doutes sur s’ils méritaient le nom de chevaliers, il voit bien à présent qu’il n’y a plus de place pour le doute : un seul homme a eu le courage de relever le défi, et si cet homme n’est qu’un humble écuyer, qu’il vienne à lui — et le roi Arthur le fait chevalier. Le défi est à présent accepté, déclare le roi et il prévient Gawain qu’il n’aura qu’une seule chance d’éviter que le coup de hache lui soit retourné. Puis comme Gawain se présente devant le géant qui s’est relevé, il remarque qu’il est peut-être trop tard pour le demander, mais il aurait voulu savoir son nom et sa maison. Le géant répond que Gawain sait tout ce qu’il a à savoir et s’agenouille : que le jeu commence.

Gawain lève la hache, et la tête du géant roule à terre, yeux grands ouverts. Mais le corps décapité du géant se relève et va ramasser sa tête dont les yeux bougent, puis la recolle sur ses épaules et à pas lents revient devant Gawain et lui prend la hache. Alors Gawain s’agenouille à son tour, résigné. Mais le géant déclare qu’il était venu défier un homme, pas un petit garçon, et il serait chose désolante d’en tuer un si jeune, parce qu’il est encore vert, et sans instruction : il lui donne une année de plus pour faire pousser sa barbe et faire comme bon lui chante, et s’il choisit de partir à sa recherche, le géant lui laissera le choix de l’arme pour le vaincre en combat singulier. Mais si quatre saisons ont passé et que Gawain ne l’a pas retrouvé, le géant clamera son droit à retourner le coup de hache que Gawain lui doit. Comme le géant s’en va, Gawain s’exclame : mais comment fera-t-il pour retrouver le géant. Celui-ci se retourne et répond qu’il lui enverra des signes et des guides, pour le mettre sur le bon chemin.

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Re: Gawain et le Chevalier Vert, le film de 1973

Messagepar Greenheart » Dim 22 Aoû 2021 10:22

L'histoire du poème original cette fois augmenté d'autres légendes arthuriennes est racontée de manière certes plus théâtrale mais surtout claire et effectivement dialoguée. Toute l'imagerie arthurienne est à l'écran, quand bien même le budget serait limité et les effets spéciaux numériques n'existent pas à l'époque du tournage. Le film a clairement inspiré Sacré Graal des Monty Python, mais il n'est pas ridicule : il fournit simplement tous les ingrédients pour créer ce genre d'aventures, sur quelque ton que ce soit. Si vous ne vous arrêtez pas à la présentation datée et quelque peu fauchée, c'est bien le merveilleux non seulement Arthurien mais Tolkienien qui vous attendent, donc l'un des rares films de véritable fantasy chevaleresque produit jusqu'ici, avec Excalibur 1981 de John Boorman au budget beaucoup plus conséquent et ciblant un public plus adulte.

Le chanteur-acteur Murray Head (frère aîné de Anthony Head, Giles dans Buffy contre les Vampires) incarne à la perfection l'innocence et la volonté d'incarner un idéal. Les combats et cascades ne sont pas impressionnants parce que la production doit sans doute cacher le manque de temps et de budget pour tourner de meilleures versions. Zéro gore, zéro sexe (les deux éléments que les Monty Python se sont empressés de rajouter à leur version, bien avant The Green Knight de 2021).

J'ai dû voir le film à la télévision française il y a plus de quarante ans, et si les détails m'échappaient aujourd'hui, je m'en souvenais encore comme un film remarquable. Il semble inédit en DVD et jusqu'à très récemment, introuvable sur Youtube ; il serait plus que bienvenue que quelqu'un disposant des droits et du budget se bouge et nous offre une édition de qualité, pourquoi pas (soyons, fou) en blu-ray). Attention, Amazon ne propose que la version de Sean Connery et des documentaires sur la légende dont la notice peut tromper l'acheteur.

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