La semence de l'homme, le film de 1969

Les films sortis de 1961 à 1980.

Comment avez-vous trouvé ce film ?

Pas vu.
0
Aucun vote
Nul !
0
Aucun vote
Bof...
0
Aucun vote
Correct.
1
100%
Bon.
0
Aucun vote
Excellent.
0
Aucun vote
Génial !
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 1

La semence de l'homme, le film de 1969

Messagepar Greenheart » Dim 22 Aoû 2021 14:36

Image

Il Seme dell'uomo (1969)

Sorti en Italie le 27 septembre 1969.

De Marco Ferreri (également scénariste), sur un scénario de Sergio Bazzini. Avec Marzio Margine, Anne Wiazemsky et Annie Girardot.

Pour adultes.

Une poupée de chiffon à la main, une jeune femme déclare à l’écran : « je reviens à l’antenne pour vous donner quelques recommandations : un panneau de cette couleur (jaune) signifie que la zone est infectée. Jaune égale peste. »

Nous sommes dans un restaurant autoroutier et au mot peste l’un des nombreux clients s’est retourné vers l’écran, tandis que la jeune fille ajoute de ne pas s’inquiéter car ils ne verront pas de panneaux de cette couleur. Tandis que les clients continuent de déjeuner avec le sourire, un homme commente que le rapport ne s’attarde pas sur les précédents historiques, mais adopte vite le ton bureaucratique d’un musée des horreurs ; ses conclusions sont alarmante. À l’une des tables du restaurant, une jeune femme n’a pas touché à son hamburger et se ronge l’ongle du pouce. Son compagnon assis en face mange au contraire d’un bon appétit mais semble aussi attentif qu’elle. Le commentaire d’images de destruction urbaine poursuit : seul un détachement armé spécialement équipé pourrait se protéger, à l’aide de systèmes de prévention et d’alerte, mais la population civile elle-même n’a aucun moyen de se défendre. Pourquoi cinquante années de trêve ont-ils été brisés ? À l’écran, une foule court dans tous les sens tandis que la ville s’écroule.

À la table, le compagnon de la jeune femme lui demande pourquoi elle ne mange pas. Elle répond qu’elle a un peu peur. Un jeune militaire débraillé rejoint la table de deux de ses camarades et repart en lançant à l’un d’entre eux qu’il n’a pas à s’inquiéter : tout ira bien. La jeune femme commence à grignoter son hamburger et son compagnon plaisante : elle va se disloquer la mâchoire à avaler d’aussi gros morceaux. Après un plan d’hélicoptères survolant bruyamment les champs et débarquant des soldats au sol, la speakerine annonce qu’une certaine Gabriella Ferri va leur chanter La Collanina (la fille des collines). Le compagnon de la jeune fille remarque que si ils partent maintenant, ils seront chez eux ce soir. La jeune fille répond qu’elle est prête à partir, mais elle n’en est qu’à la moitié de son hamburger. Ils se lèvent et quittent le restaurant et sa boutique, lui une guitare à la main et elle, sa radio.

Ils s’arrêtent en riant devant des jouets représentant des souris roses costumées : des monstres, rit la jeune fille. Assis dans leur petite voiture rouge sur le parking, ils tardent encore à démarrer tandis qu’un avion de chasse les survole. Le compagnon — Cino — dit à la jeune femme — Dora — de regarder l’hélicoptère garé à deux pas d’eux : c’est un sikorsky 61, un vieux modèle à douze places gardé par un soldat armé d’une mitraillette. On n’en construit plus, les nouveaux ont complètement changé de ligne. Cino démarre, fait le tour de la voiture et s’arrête presque aussitôt à la station de service-café-supérette voisine. Il achète une cannette d’Uniflo tandis qu’on leur offre à lui et à Dora un verre de Whisky J&B par les militaires. On leur demande où ils vont, le jeune homme répond qu’ils rentrent à la maison, à quatre cents kilomètres de là. Il remercie pour le whisky et ils s’en vont, on leur souhaite bon voyage.

La route est pratiquement déserte et les quelques petites voiturent filent, certainement plus vite que la voiture de Dora et Cino. Ils passent un tunnel et c’est le noir absolu, puis le bout du tunnel. La radio, qui jusqu’alors diffusait une chanson joyeuse en italien, se coupe et ne reste que quelques voix lointaines et des parasites. À la sortie du tunnel, un autocar en travers bloque une partie des voix. À l’intérieur, des gens qui semblent endormis, dont des enfants et le chauffeur. Après une hésitation, ils montent à l’intérieur. Ils sont tous morts. Ils repartent, tandis qu’un petit hélicoptère les survole — et les suit.

Un peu plus loin, ils sont escortés jusqu’à un campement militaire de l’armée. Le médecin refuse qu’ils soient exécutés : ils leur serviront de cobaye. Le couple est alors emmené sous la tente pressurisée, où un médecin à la blouse ensanglantée tente de ranimer une jeune femme. On leur demande s’ils sont mariés, Dora refuse de répondre. Puis on leur demande de trouver une maison isolée et d’y survivre et de prendre une pilule qui les immunisa contre les fléaux de l’ancien temps — mais ceux-là ne sont rien devant la menace actuelle. Dora a droit à une injection spéciale, réservée au femme. La femme inanimée est prononcée morte, puis elle et sa poupée sont incinérés un peu plus loin devant la tente, avec un tas d’autres cadavres. On leur recommande de dépenser leur dernier argent car il ne vaudra bientôt plus rien. L’un des militaire demande s’ils ont une raison de les laisser vivre. Le médecin répond que oui, et conseille à Dora et Cino de brûler les morts. Dora et son compagnon repartent à pieds chargés de leurs bagages, et en longeant la plage, ils trouvent effectivement une maison dont le propriétaire gît sur une chaise longue à l’entrée, un magazine à la main, le nez ayant saigné.

ImageImageImageImage

***
...d'un G qui veut dire Greenheart !
Greenheart
Administrateur du site
 
Messages: 10898
Inscription: Sam 15 Nov 2014 19:56

Re: La semence de l'homme, le film de 1969

Messagepar Greenheart » Dim 22 Aoû 2021 15:14

La semence de l'homme est à la fois un film d'exploitation (brève nudité et violence gore) et un film post-apocalyptique petit budget réalisé avec sérieux. Du point de vue des effets spéciaux et des rebondissements c'est plutôt bien vu, même si on s'ennuie ferme à l'instar des personnages. Seul la scène dite du sauvetage du Pape en direct à la télévision est assez grossière à la fois du point de vue des effets spéciaux et de la vraisemblance de la scène au point que je me suis posé la question si ce n'était pas un faux reportage spécialement diffusé pour impressionner le jeune couple survivant.

Le gros problème est que, comme beaucoup de films de ce genre ou d'autres (slasher etc.) le choix délibéré d'utiliser des personnages c.ns en guise de héros rend l'exercice vain car il tournera forcément au jeu de massacre, en gros un prétexte pour peut-être se faire peur mais surtout jouer les voyeurs façons Koh Lanta et autre Ange de la Réalité, sur le thème de l'extermination de l'espèce humaine. En effet, les "héros" de la semence de l'homme sont un couple de jeunes débiles et incultes qui certes se retrouve à survivre dans une maison et sur un terrain apparemment parfaitement équipés et fournis non seulement pour survivre, mais aussi pour vivre, mais encore plus étrangement, parfaitement équipé pour faire la fête et exposer sur le thème du cinéma (des concepts arts de 2001 l'odyssée de l'Espace, rien que cela ? possiblement la collection personnelle du réalisateur, comme la montre et le parmesan ?).

Or le seul intérêt d'une apocalypse ou d'une catastrophe pour le spectateur est d'apprendre à y survivre, plus ce sont les survivants qui racontent leur histoire au spectateur, sauf si bien sûr le film est fantastique et que des fantômes ou une machine à remonter dans le temps, ça existe. Il y a des exemples réussis de ce genre de film (et récit), L'Invention de Morel 1967 de Bioy Casares adapté en français et l'un des premiers films à établir scrupuleusement la formule des films catastrophes, le remarquable Déluge 1933.

Spoiler : :
Là où les "héros" dépasse leur quota de c.nneries raisonnablement admissibles, c'est quand ils "oublient" que le monde entier est en guerre d'extermination totale. La maison est certes isolée, mais pour la discrétion de son occupation, on repassera. La solution en cas de visite inopinée : se rendre. En cas d'attaque animale ? Euh, la maltraitance gratuite ? Comme d'hab aucun système d'alerte à distance, aucun tour de garde, on s'occupe comme ça nous plait, et thème principal du film, les enfants on s'en fout et on tue qui on veut si on en a l'occasion. Et parti d'un scénario post-apocalyptique plausible, le scénario déraille graduellement pour tourner à l'apologie pro-mort : qui voudrait que cette femme survive et se retrouve avec des enfants sous sa coupe ? Quel type peut être assez débile pour violer la seule femme qui vit avec lui et s'en vanter le lendemain sans même avoir attendu l'accouchement - tout en ignorant qu'il faut plusieurs femmes et plusieurs hommes le moins parents possibles (800 plus exactement) avant de pouvoir commencer à reconstruire une communauté qui ne sera pas détruite par la consanguinité.

Les rares critiques du film vont jusqu'à célébrer le personnage de la jeune femme meurtrière et cannibale parce qu'elle serait à la recherche de la liberté ultime, celle de crever seule comme une chienne après avoir vieilli ? woke woke woke, être libre c'est avoir le choix et elle n'a aucun choix, si elle ne voulait pas d'enfant il fallait laisser la touriste française en faire à sa place. Si c'est être woke que de tuer les gens et les bouffer tout en empêchant son compagnon d'avoir des enfants quand soi on n'en veut pas, il serait peut-être temps de se dépêcher d'enfermer les wokes dans le même asile qu'Hannibal Lecter, avec une bien meilleure sécurité et possiblement une injection létale cette fois.

Enfin, tuer de cette manière les deux personnages, c'est trop facile de la part du réalisateur, qui a sans doute improvisé son histoire et n'avait pas envie d'en raconter davantage, même si en l'absence de grenade ou de mine, je suppose que ce sont les militaires du début qui ont décidé de stopper l'expérience, probablement en apprenant à cause des cris du débile profond que la jeune fille était possiblement enceinte, malgré la piqûre spéciale pour les femmes ?


Il y a tout de même un point plausible et dérangeant mais que la production se garde de préciser : les militaires qui capturent le jeune couple au début du film procède clairement à des expériences biologiques et tuent les civils au fur et à mesure qu'ils se présentent, sauf les héros, des cobayes selon ce qui se murmure. Mais pour quelle expérience ? En particulier, les héros ont survécu jusqu'ici, et on leur injecte un prétendu remède contre les pestes, et une injection au contenu non précisé spécialement pour la jeune fille. Est-ce qu'il s'agit réellement d'un remède ou bien s'agit-il en réalité d'une unité d'extermination qui souhaite constater combien de temps le jeune couple survivra aux pestes qu'il vient de leur inoculer ?

***
...d'un G qui veut dire Greenheart !
Greenheart
Administrateur du site
 
Messages: 10898
Inscription: Sam 15 Nov 2014 19:56


Retourner vers Années 1960 et 1970

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron