La même intrigue a déjà été traitée dans VIce de 2013 avec Bruce Willis...
... sans traîner à ce point ni singer à ce point les premières scènes de Blade Runner, sans la qualité d'immersion dans un univers ni le peu d'intrigue du romn ayant survécu à l'adaptation par la production de Ridley Scott. En prime, il s'agit d'un film COVID où les personnages sont mis en scène comme s'ils flottaient, isolés, sans contact, à l'opposé des scènes de rues et de bar de Blade Runner, ou des bagarres. De même les dialogues sont lents, approximatifs, sans finesse ni relief, atones.
Mais là où Zone 414 fait vraiment pâle figure, c'est au niveau de la prospective : le film est littéralement écrasé comme une pauvre m.rde non seulement par son équivalent des années 1970 à savoir Mondwest l'original, des années 1980 tels Cherry 2000, mais surtout par des séries télévisées d'un niveau d'écriture et de réflexion incomparable : Real Humans l'original suédois (akta maniskor), un épisode sur la prostitution robotisé de Almost Human, le premier épisode de Dimension 404 qui évoquait des humains fabriqués sur mesure pour réaliser le fantasme de gens qui ne voulaient plus draguer des humains naturels, ce qui revenait au même que les robots.
Sans voir enquêté une seule seconde (même dans Blade Runner, Deckard enquêtait, quoi qu'en gerbe la critique), le héros David retrouve la fameuse Jane, qui ouvre la porte à un parfait inconnu sans lui demander aucune preuve de quoi que ce soit alors qu'elle est censée être harcelée par un pervers, et répond à toutes ses questions sans discuter. Là encore, la moindre réplicante ou le moindre réplicant ne se comportait pas de manière aussi vaine, tous avaient leur personnalité, Jane et tous les autres protagonistes n'en ont strictement aucune. Même les messages audios du pervers n'ont rien d'impressionnant, et pourtant il a dû comme nous avoir quatre et bientôt cinq films scream pour s'entraîner à faire peur par message téléphonique, text ou vidéo intégrée.
Comme le privé David sort précipitamment sur le toit de l'immeuble il crie à Jane de ne pas ouvrir la porte à moins qu'elle entende sa voix. La fille est espionnée, la voix du privé a eu toutes les occasions d'être enregistrée, et il vit à une époque où l'on peut créer un robot avec la voix de son choix et il demande à la victime d'un harceleur en ligne de faire confiance à sa voix à travers une porte ?
Quelqu'un n'a pas fait ses devoirs de scénariste... Et moi qui me demandait si la production de Zone 414 avait songé à lire pour de vrai Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques, parce qu'il y a tant de scènes dedans qui ne sont pas dans Blade Runner et qui pourtant auraient de quoi faire flipper grave un spectateur dans un univers où les robots remplacent aussi bien les animaux (de compagnie ou sauvage) que les êtres plus ou moins humains.
En conclusion, grosse déception qui joue la montre tant qu'elle peut, incohérente, laborieuse et surtout paresseuse dépourvue d'idées intéressantes, à l'érotisme toc et dont l'ultraviolence très espacée tourne à vide. Revoyez Vice et bien sûr Blade Runner si c'est le retrait d'androïdes qui vous branche, seulement Blade Runner si c'est l'immersion dans un univers cyberpunk avec des robots plus pensants que la presque totalité des humains représentés dans les films et séries des années 2020.
... ah, et j'allais presque oublier : musique de m.rde, mais il est vrai que c'est le dénominateur de tant de films aujourd'hui, y compris les prétendus blockbusters et surtout celles des récents sous-blade-runners dont la suite "officielle".
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