Vaincre ou mourir, le film de 2023

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Vaincre ou mourir, le film de 2023

Messagepar Greenheart » Ven 27 Jan 2023 09:57

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Vaincre ou mourir (2023)

Sorti en France le 25 janvier 2023.

De Paul Mignot et Vincent Mottez (également scénariste), sur un scénario de Nicolas de Villiers ; avec Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade, Rod Paradot, Constance Gay, Francis Renaud.

Pour adultes et adolescents ?

(documentaire historique dramatisé) Un homme âgé à lunettes en costume anthracite (Reynald Secher, Docteur ès Lettres et Historien), chemise bleu ciel et cravate rayée bleu-marine affirme : « la Révolution française est une rupture dans l’histoire de l’humanité (NDR ; sans majuscule dans les sous-titres) : A tout jamais, il y aura le avant et le après.» (sic)

Nicolas Delahaye, historien un peu plus jeune, qui nous présente son meilleur profil à contre-jour : « La Révolution est d’abord accueillie très favorablement. La Véndée ne se distingue pas parmi le reste reste du royaume. On porte beaucoup d’espoir dans les promesses de réformes annoncées. Promesses d’ailleurs que l’on met par écrit dans des cahiers de doléances, qui sont demandés à chaque paroisse, chaque corporation…. »

Retour à Reynald Secher : « Et très vite, les gens vont être déçus et vont prendre les armes contre la Révolution française… »

(...)
Charrette, un homme aux cheveux bruns un peu longs et désordonnés se tient en uniforme sous un ciel parfaitement noir et un volute de fumée les bottes dans l’eau. Apparemment dans sa tête, il affirme que son cœur bat encore, mais on l’entend surtout respirer. Puis une citation, que nous supposons du même, s’affiche : « La Vendée est une plaie qui est une gloire. » (Victor Hugo)

Oubliez la citation, nous revenons à Charrette dans sa mare son ciel noire, inexplicablement brillamment éclairé, et il continue en voix off : « Demain pourtant, je serai mort. » Voilà pourquoi il respire encore aujourd’hui, et son cœur bat toujours. Haem. Le flash d’un cheval blanc sans selle bizarrement aspergé de sang. Ou alors quelqu’un a tenté de le repeindre en rouge et s’est fait piétiner avant d’avoir pu lâcher le pôt.

Ah, enfin : une forêt enfumée avec une citoyenne qui court comme un lapin en soupirant. Fausse alerte, Charrette dans sa mare nous regarde même son visage est plongé dans la pénombre et déclare dans sa tête mais dans nos oreilles : « Je suis loin d’être un Saint », et d’Etretat, désolé je n’ai pas pu résister. Je dois être allergique au théâtral. Et nouveau flash d’une petite fille qui court avec sa poupée de chiffon tandis qu’on entend des aboiements de chiens joyeux…

Flash sur Charrette qui n’a pas bougé de sa mare et qui affirme « Mais je n’irai pas en Enfer. »

La poupée de la fillette tombe, apparemment à côté d’un tas de cadavre au bord de l’eau pas claire. Charrette ajoute en voix off : « Car l’enfer, j’en viens. » (NDR l’enfer sans majuscule selon les sous-titres, il doit y en avoir plusieurs, mais alors lequel ?).

Nouveaux flashs censés représenter le massacre mais nous ne nous sommes pas en train de regarder la Reine Margot donc oubliez les détails, un cri, une troupe de soldats qui avancent dans le noir, possiblement ces affreux rebelles vendéens ? Des bottes qui se balance en hauteur sur fond d’une cabane qui a pris feu, sans doute le réchauffement climatique.

Charrette accuse en voix off : « ils ont fait de la Vendée un enfer. » Ah, c’est donc celui-là. Et pour le spectacle de Vanessa (Paradis), c’est par où ? Apparait le titre en lettres de feu : « Vaincre ou mourir »

Eté 1789 : le soleil vient de se lever, c’est encore une belle journée, et l’ami Charrette à qui l’on apporte ses croissants nous affirme que cet été-là, il n’avait rien vu venir : « la Révolution promet un monde meilleur, on ne parle plus que de liberté et d’égalité. »

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La bande annonce officielle HD : https://youtu.be/tP4HYNxAWoE

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Re: Vaincre ou mourir, le film de 2023

Messagepar Greenheart » Sam 17 Juin 2023 14:48

Enfin reçu le blu-ray SEVEN SEPT FR que j'avais commandé avant sa sortie.

Image : très bonne (tous les détails HD y sont).
Son : français sous-titré français DTS HD 5.1 et DD 2.0, très bon, audiodescription non testée, pas de commentaire audio en bonus.
Bonus : corrects. Making off plutôt intéressant de 25 minutes.

Zappez directement à 4 minutes 30 environ: l'introduction des "historiens" et de l'auteur n'a aucun intérêt et consistent en des Lapalissades qui les ridiculisent et laisse craindre le pire pour la suite.

Le premier point très positif, c'est que c'est du grand spectacle, absolument pas le genre de bouse qui sort habituellement ces derniers temps, en particulier ce n'est pas un film COVID, il y a beaucoup de vrais acteurs à l'écran, des chevaux, des cascades.

L'autre point très positif c'est qu'il s'agit d'un authentique hommage aux français (pardon, vendéens) du passé, avec une vraie tentative de rendre aux individus le crédit de leurs initiatives historiques, tandis que l'Education Nationale depuis bien trop longtemps lave les cerveaux de la population en essayant de persuader les citoyens qu'à l'instar de leurs ascendants, ils n'auraient et ne pourront rien changer à l'histoire, parce que tous les dépassent, que l'Histoire s'écrit après la réalité, que les technocrates sont les dieux tout puissants (et surtout les agents de propagande des dictatures).

Quand on juge par les faits nos gouvernements et leurs serviteurs faisant toujours pires, il est facile de comprendre pourquoi les médias et le pouvoir --
Spoiler : :
qui crève de trouille rapport à l'alerte de soulèvement imminent en France des renseignements généraux
-- n'a pas aimé ce film.
Spoiler : :
Ils n'aimeront pas non plus le genre de films qu'on sortira sur eux après la chute de notre dictature, par exemple le détail de comment la France a procédé au génocide récent des Yéménites et comment Notre-Dame de Paris a pu subitement brûler le lendemain des accusations de la rédaction allemande d'ARTE télévision de génocide au Yémen (aka crime de guerre et crime contre l'Humanité, la peine historique étant la mort et la spoliation pour les auteurs comme leurs complices et leurs familles) contre le gouvernement Macron. Même combat pour la vaccination forcée (crime contre l'Humanité selon le Traité de Nuremberg) et pratiquement tout ce que les autorités françaises font ou laissent faire en ce moment pour lécher les bottes de l'élite mondiale qui a déjà passé toutes ces bornes certaines familles depuis plusieurs siècles.


Maintenant objectivement il y a un gros bémol : ce n'est pas un grand film d'aventure, mais un documentaire spectacle avec reconstitution de qualité certes, mais une voix off et une action qui progresse comme une succession de tableaux. C'est la manière dont le Puys du Fou raconte l'histoire à des spectateurs assis devant des acteurs et des cascadeurs qui font de leur mieux pour exemplifier l'histoire en un seul lieu du parc. Pour le film, il y a plus de décors, plus d'angles.

Oui les acteurs et la voix off sont quelque peu atones, même quand ils font la fête. C'est le symptôme typique de jouer la constipation quand on doit jouer des sentiments, et le fait d'ignorer que l'on ne peut pas faire passer de sentiments positifs ou négatifs sans produire en contrepoint des sentiments très différents. Cela explique le trait forcé Hollywoodien d'autrefois de rajouter et d'exagérer la romance ou d'avoir un guignol de service, désormais caricaturé à l'extrême avec les gags inutiles pas drôles et le cliché qui remplace tout ce qui était propre au récit d'origine.

Je devine que la production de Vaincre ou Mourir n'a certainement pas voulu tomber dans les travers Hollywoodien ou typique de la production française (et bien d'autre). Par ailleurs Le Puy du Fou n'est pas un Major et Vaincre ou Mourir n'est pas une super-production et pour arriver à produire sans risquer la faillite, ils ne devaient pas voir de temps à perdre : encore une fois, le modèle est vraisemblablement la production d'un de leur spectacle, dans lesquels de toute manière le public n'a pas le temps de s'immerger, ou de se perdre dans des micro-expressions des acteurs ou l'univers entier que l'on devine aux détails fugaces de n'importe quel aspect à l'écran ou au son. Ils ont déjà les costumes, la chronique et les décors historiques, donc cela doit leur suffire.

Et de ce que j'ai vu du making of, oui, participer à de telles reconstitutions de bataille est forcément enivrant, parce que c'est comme se retrouver à bord du Titanic quand on tourne avec James Cameron la scène d'un dîner quelques scènes en temps réel complètement reconstituée dans la réalité. Ou lorsqu'un imitateur ou une imitatrice d'une télé-réalité parvient grâce à la production et les talents conjugués à faire revivre le temps d'une chanson un live d'une époque que l'on aura jamais vécu, ou la chimère d'un vidéo clip où la performance a rarement été tournée dans la continuité et en une seule fois.

Quoi qu'il en soit, donc, bravo déjà à toute la production pour cet exploit. Maintenant, pour arriver à autre chose qu'un documentaire dramatisé soigné, il aurait fallu faire un travail d'écriture, de mise en scène impliquant je suppose probablement un temps de tournage plus long, un budget plus coûteux et peut-être au final un résultat moins grand public donc censuré - et encore plus susceptible d'être interdit de sortie par la dictature du moment, et interdit de diffusion par la dictature planétaire qui s'annonce si personne ne prend les mesures nécessaires.

Vaincre ou mourir n'est pas tout à fait l'attitude à célébrer, si je puis me permettre. Prévenir plutôt qu'avoir à vaincre aurait été plus payant, ç'aurait été une leçon plus salutaire que saluer encore une fois un sacrifice posthume, comme s'il devait être imiter. Ce qui doit être imité, c'est le comportement salvateur de qui ne veut être ni victime ni marionnette et encore moins exécuteur des basses œuvres pour pire encore que les méchants officiels.

Ce qui nous amène au fond. Le risible débat des éditorialistes à la sortie du film était une fausse indignation sur le fait de présenter les révolutionnaires comme les méchants et le massacre des vendéens comme un génocide. La réalité historique est bien pire, et le film tout à son sujet et à son petit budget ne montre rien de la réalité historique de la Révolution. L'Histoire de la France comme celle de pratiquement toutes les communautés à travers le temps, résume toujours le pire et le meilleur de l'Humanité et je ne parle pas de clichés : tous les crimes et tous les exploits bienfaisant modestes comme transcendants finissent toujours par survenir, beaucoup plus fréquemment et systématiquement que veulent l'admettre nos médias, parents, professeurs etc. les crimes sont insoutenables, à vomir, et pourraient rendre fous les spectateurs fragiles s'ils assistaient à une reconstitution dans le détail un minimum fidèle. Tout le travail de propagande des méchants est de minimiser les crimes, sous prétexte du bien commun. Mais si la représentation du crime peut à l'occasion le propager par imitation, sa minimisation ou sa censure conduit toujours à sa reproduction.

Un autre problème plus accessoire du film, mais révélateur, c'est la langue employée pour les dialogues. La production témoigne dans le making of qu'ils n'avaient pas ce que les personnages ont réellement dit à cette époque, puis cinq minutes plus tard se coupe en déclarant qu'ils ont utilisé une citation d'époque du héros pour une scène où il reproche à des déserteurs d'avoir anéanti l'honneur de trois ans de lutte (je cite de mémoire).

Le problème c'est que nous savons et en particulier ceux qui ont un accès local privilégié aux archives vendéennes comment les français voire les européens de toutes les provinces parlaient, jusqu'à l'accent, mais aussi les langues locales, le vocabulaire spécifique à telle ou telle couche sociale ou profession. Il n'y a absolument aucune immersion dans l'époque et la pensée d'époque des héros du film. Les auteurs et les acteurs esquissent un français vaguement châtié rappelant les films historiques du temps où la télévision française n'avait qu'une seule chaîne, le genre de texte lu selon les standards langagiers de la Comédie Française que les acteurs de la production ne maîtrise pas, mais qui était déjà un peu plus proche de l'époque. Il aurait fallu payer des coach vocaux compétents mais existent-ils encore ? il aurait fallu payer des reconstructeurs de langues du passé compétent et pas non plus des beni oui oui de l'Education Nationale ou de tel potentat local universitaire, mais des gens qui réellement lisent et parlent couramment par exemple les transcriptions des espions de l'époque quand il s'agissait de surveiller, dénoncer et guillotiner quelqu'un : il y a une très grosse documentation sur le sujet - les minutes originaux des procès qui ont survécus.

Autre problème accessoire tout autant révélateur : rien ne transparaît des motivations viscérales des uns et des autres. Nous savons que les manières de motiver les troupes n'ont jamais changé depuis l'aube de l'humanité - le fric, l'égo, le pouvoir, le sexe, la survie, auquel il faut ajouter la croyance, l'erreur, les certitudes, l'inspiration etc. D'emblée le film nous raconte que si quelqu'un prenait le commandement de quelques autres, c'était une question de charisme. J'en doute très fortement parce que s'il est humain de céder à quelqu'un qui vous paraît brillant (parfois littéralement quand il agite ses chaînes en or entre autres signes extérieurs de richesses), il n'y a jamais une seule force qui pousse dans une seule direction n'importe quel être humain ; il y a toujours une accumulation de représentations (forcément fausses) et de réalités (pas forcément révélées mais toujours affleurant ou brillant par leur absence en surface) ; et oui il y a toujours des vices et des vertus aussi bien chez un seul que dans n'importe quelle collection d'individus et ces vices et vertus se manifestent, se heurtent et sont toujours édifiantes en contexte.

C'est la réalité et je ne retrouve rien de tout cela dans le film, qui certes nous parle de vertu, de responsabilité, de jugement, mais seulement pour offrir une sorte de tableau plat et statique de lieux, de moments et de vies dont il ne peut s'agir qu'un pâle reflet convenu - un spectacle remplissant certains critères au lieu d'un voyage dans le temps en forme de communion pas forcément facile à accepter, avec des gens qui ont réellement existé et dont il continue d'exister en un sens des avatars aujourd'hui - des êtres humains qui physiquement et/ou mentalement ressembleraient aux gens de l'histoire, et qui face à des situations qui se répètent à travers l'histoire, feraient ou non des choix différents.

En conclusion, Vaincre ou Mourir est un vrai film à grand spectacle, mais c'est un documentaire dramatisé et non un film d'aventure immersif. C'est bien un film historique au vrai sens du terme et non un détournement de personnages et de décors historiques pour nous resservir je ne sais quels clichés et/ou nous laver le cerveau ou remplir du vide avec du vide et de l'incompétence. En ce sens, Vaincre ou Mourir est un bon film. Mais il aurait pu être mille fois meilleur avec une écriture meilleure et une approche réellement immersive, une réincarnation plus forte de tous les personnages. Mais c'aurait été un tour de force et un effort budgétaire difficile à exiger de la production du Puys du Fou - mais très facile à exiger en revanche d'une super-production française type le récent Trois Mousquetaires, dont je n'ai aucune envie d'acheter le blu-ray ou de payer une place de cinéma, et je ne suis même pas certains de tenir cinq minutes devant la diffusion streamée ou télévisée.

J'ai tenu tout le long du film Vaincre ou Mourir avec le même sentiment d'admiration que devant le récent Visiteur du Futur : une production de passionnés a réussi a présenter un spectacle décent qui vaut l'argent et le temps que l'éditeur et le distributeur en aura demandé. Mais je suis certain que lire les archives d'époque dans le texte au sujet de ce qui s'est réellement passé là-bas me passionnera bien davantage - et c'est à la portée de n'importe quel français qui ne se prendra pas pour plus bête qu'il ne l'est.

Mais cela reste en dessous d'un vrai film d'aventure efficace sur une période comparable, type Cartouche, Les Mariés de l'An II.

Et là je réalise que tout reste apparemment à faire question film d'aventure digne de ce nom si l'on se borne au décor de la Révolution française, en sachant que les délires et les divertissements feuilletonesques ne sont pas non plus des films d'aventures historiques alliant une reconstitution sans faille avec les sensations fortes d'une vie plus ou moins authentique à cette époque. Autrement dit, le Puys du Fou ou n'importe quel autre studio n'aurait que l'embarras du choix s'il s'agissait réellement d'adapter brillamment l'Histoire pour les foules avec un budget raisonnable.

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