Concrete Utopia, le film de 2023

[Greenheart]

Concrete Utopia (2023)
Titre original : 콘크리트 유토피아, Konkeuriteu Yutopia.
Traduction : utopie de béton (jeu de mots : également l'utopie, concrètement parlant = L'utopie en pratique).

Ce film raconte ce qui est arrivé avant le film Badland Hunters 2024 annoncé le 26 janvier 2024 sur NETFLIX INT/FR.

Sorti en Corée du Sud le 9 août 2023.
Sorti aux USA le 8 décembre 2023 (limité), le 15 décembre 2023 (général).
Sorti au Japon le 4 janvier 2023.

De Um Tae-hwa (également scénariste), sur un scénario de Lee Shin-ji, d'après la seconde partie de la bande-dessinée internet Pleasant Bullying (Harcèlement plaisant) de Kim Sungnyung ; avec Lee Byung-hun, Park Seo-joon, Park Bo-young, Kim Sun-young.

Pour adultes.

Séoul vient d'être ravagé par un tremblement de terre d'une ampleur jamais vue: après les ravages de la première secousse, la terre est comme soulevée par une très haute vague emportant tout, culbutant tous les immeubles, tuant tout le monde ou presque - sauf en un point occupé par la résidence où habite le jeune Min-seong et sa timide épouse Myeong-hwa - un petit coin de paradis au milieu de l'enfer glacé des décombres fumants d'où dépassent les cadavres.

Alors qu'ils constatent qu'ils ont encore l'eau courante, mais plus d'électricité et qu'il leur reste une semaine de vivres, les premiers réfugiés arrivent dans la cour de l'immeuble et une femme arrive à s'imposer avec son petit garçon dans leur appartement, parce que Myeong-hwa n'a pas le courage de leur refuser l'entrée. Mais les vivres baissent très vite et l'argent liquide n'a plus cours.

Par ailleurs aucun avion, aucun hélicoptère ne survole le champ de ruines, aucun secours n'arrive, et se tient assez rapidement dans un appartement, sous l'autorité de Geum-ae, la présidente d'une association de défense du droit des femmes, une réunion des occupants "légitimes" de la résidence. Ayant arrêté de justesse une bagarre entre deux "légitimes", elle commence par rappeler que les réfugiés viennent d'une résidence voisine dont les occupants très snobs les méprisaient ouvertement et niaient leurs droits auprès du conseil municipal.

Puis Geum-ae propose de désigner comme chef le plus courageux d'entre eux, Yeong-tak, qui a empêché un incendie de gagner toute la résidence, avec l'aide de Min-seong qui alors se trouvait le plus près du feu. Elle le charge au nom de tous les résidents légitimes de protéger à tout prix leurs intérêts. Enfin elle propose un référendum réservé aux "légitimes" qui décidera ou non de chasser les réfugiés, le vote devant se faire avec des billes de couleur noire ou blanche déposées par chacun des "légitimes" dans une botte.

Or, comme Min-seong attendait pour voter, il constate que Geum-ae, avec l'aide de Yeong-tak est en train de bourrer la botte des billes qui permettront de chasser les réfugiés de la résidence. Et Min-seong se tait.



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La bande-annonce officielle LOTTE international : https://youtu.be/nF58qINmxiI

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[Greenheart]

Pas bon pour le moral, et plutôt d'actualité, vue le récent séïsme au Japon, les inondations, la baisse des températures etc.

Sur le même thème de l'isolation des habitants d'une tour, le niveau d'écriture plane bien plus haut que le sordide film français La Tour 2023.

Si La Tour se complaît à l'agonie voyeuriste, Concrete Utopia est plus difficile à juger : d'un côté, oui, les résidents jouent aux c.ns et choisissent de s'organiser seulement dans l'espoir de maintenir égoïstement leur territoire et ce qui reste de leur cocooning.

Sauf que dans une situation, s'il est vrai qu'il faut se défendre de la barbarie venue de l'extérieur, il faut aussi se défendre contre celle venue de l'intérieur, et adopter dès les premières heures les opérations qui aideront à la survie non seulement à court, mais à moyen et long, voire très long terme. Or, bannir les voisins (pacifiques, participants à la protection et à la reconstruction) garantie l'extinction de la communauté à court ou moyen terme. Le bon sens devrait faire supposer aux résidents que s'ils ont survécu eux, c'est qu'il existe d'autres poches de survie, de ressources préservées : le seul fait d'avoir encore l'eau courant suppose qu'il y a encore de l'énergie, un réseau donc une source de cette eau qui arrive.

Et forcément, il faudrait cartographier le plus vite possible l'étendue du désastre, d'autant que les réserves de nourriture et d'équipement ne dureront pas, quand bien même une température basse peut aider tant que l'hiver dure. Enfin, s'il y a des incendies, ou des pillards, il faut des tours de gardes, des défenses, sans oublier la nécessité de rétablir toutes les fonctions d'une ville, par exemple l'infirmerie et le bloc opératoire, les ateliers etc.

Le film cependant parait lucide - oui, c'est bien ainsi que les "politiciens" procèderaient en nommant un homme de paille et en procédant à des votes truquer pour justifier ce qui arrange les plus riches, et faire faire l'exact opposé des intérêts de la communauté, qui ne peut se résumer à une seule tour mais doit englober tous les survivants du désastre dès lors qu'ils coopèrent ensemble - quant à ceux qui parlent de sacrifice pour le bien commun, qu'ils commencent par se sacrifier eux-mêmes immédiatement, et aux autres de faire sans eux.

Concrete Utopia ne me donne pas du tout l'impression d'une satire à la manière de Triangle of Sadness (sans filtre). C'est a priori de la (bonne) prospective, explorant les conséquences d'un désastre probablement à l'échelle planétaire, à voir si vous supportez ce genre de sujet en ce moment.

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