Total Recall: Mémoires programmées, le film de 2012

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Total Recall: Mémoires programmées, le film de 2012

Messagepar Greenheart » Mer 14 Fév 2024 11:21

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Total Recall (2012)

Ce film est un plagiat scène par scène du film Total Recall 1990, maquillé avec des rues décorées à la manière du film Blade Runner 1982.
Le film a été présenté comme inédit et non remake du film Total Recall 1990, une prétendue nouvelle adaptation de la nouvelle We Can Remember It for You Wholesale de Philip K. Dick, sauf que le film emprunte constamment les éléments scénaristiques et visuels du film qui ne sont pas dans la nouvelle ; seuls deux scénaristes de Total Recall 1990 sont crédités pour l'histoire sans autres précisions. Total Recall 2012 a été surnommé en anglais "Total Rip-off" ("pillage total", littéralement "totalement pillé à l'arraché", figurativement "une arnaque totale".


Noter qu'il existe au moins trois versions de ce film : européenne courte cinéma de 118 minutes (1h58) et longue inédite 130 minutes (2h10) du blu-ray.; la version américaine courte cinéma aurait été censurée (au moins pour la femme à trois mamelles)

Sorti aux USA le 3 août 2012.
Sorti en France le 15 août 2012.
Sorti en Angleterre le 29 août 2013.
Sorti en coffret 2br+dvd SONY US le 18 décembre 2012, version cinéma et version longue multi-régions VF incluse.
Sorti en coffret 2br SONY FR le 23 février 2013, version cinéma française et version longue, bonus sur le second blu-ray, multi-régions.

De Len Wiseman, sur un scénario de Kurt Wimmer et Mark Bomback, "adapté d'une histoire de" Ronald Shusett, Dan O'Bannon et Jon Povill, "inspiré par la nouvelle We Can Remember It For You Wholesale 1966 (en français Souvenirs à vendre, Souvenirs garantis, De mémoire d'homme) de Philip K. Dick ; avec Colin Farrell, Kate Beckinsale, Jessica Biel, Bryan Cranston, John Cho, Bill Nighy.

Pour adultes et adolescents

(cyberpunk) A la fin du 21ème siècle, une guerre globale chimique laissa la planète quasi inhabitable. L’espace vital est désormais la ressource terrienne la plus précieuse. Seulement deux territoires demeurent, parce qu'il est bien connu que la pollution chimique définitivement mortelle à l'échelle de continents entiers -- ne traverse jamais les océans et que leur eau reste pure tout au long du cycle planétaire d'évaporation, précipitation, remplissage des nappes phréatiques et écoulement vers la mer : la Fédération unie de Bretagne, qui désigne l’Europe de l’Ouest de la côte du Maroc jusqu’à la Scandinavie incluant les îles britannique, mais excluant l’Italie et la Riviera, et les îles méditerranéennes à l’exclusion de leurs côtes — et la Colonie, c’est-à-dire l’Australie et les côtes de quelques îles de l’Océanie, du Sud de l’Asie, de l’Océan Indien et du Pacifique Nord.

Les travailleurs de la Colonie se rendent quotidiennement dans La Fédération par le seul moyen de transport possible, la Chute, qui est un ascenseur dont le puits traverse le globe Terrestre apparemment de part en part, c’est-à-dire en passant par le noyau planétaire en fusion, qui ne peut être logiquement autre chose qu’une étoile (une explosion atomique permanente) encroûtée et dont l’expansion explique la dilatation du globe terrestre, la dérive des continents, tout phénomène sismique, la présence de l’eau et de l’oxygène sous et sur la Terre et la géographie des fonds marins.

Réveille-toi ! répète une voix de femme impérieuse à un inconnu au regard vitreux sinon bovin, et au front ensanglanté. Alors que des flashs stroboscopiques semblent le bombarder, l’inconnu se met péniblement à quatre pattes sur les grilles du sol de ce qui ressemble à une infirmerie, avec des tubes de perfusion intraveineuse qui pendouillent autour de lui. Il est couvert de sueur et son tee-shirt est maculé de traces noires.

Comme il s’assied contre un fauteuil renversé et fixe les écrans noirs de machines médicales, la femme qui parlait se précipite auprès de lui pour préciser : « J’ai coupé l’électricité. Nous avons environ dix secondes avant que cette alarme ramène toute une escouade ici-bas. »

Elle sort un genre de pistolet automatique de la poche de sa veste et le donne à l’inconnu qui arme le pistolet plus ou moins comme un pro. Elle relève l’inconnu et lui demande de le suivre jusqu’à l’entrée de la chambre d’infirmerie où l’inconnu se poste, mettant en joue on ne sait quoi possiblement la femme elle-même, avec l’expression d’un lapin épouvanté. Nous apercevons ensuite dans le couloir ce qui ressemble à des cadavres de gardes armés gisant dans le couloir, et l’inconnu qui pointe bien son arme en direction, euh, des cadavres ?
La femme s’élance dans le couloir et l’inconnu la suit au trot rapide. Bien que les deux aient pu voir les extrémités du couloir, nous n’en avons rien vu, et que cela soit un rêve ou un souvenir, il est curieux que jamais le point de vue du rêveur ou du protagoniste ne puisse être présenté au spectateur.

La femme et l’homme traversent des rideaux de plastique, qui ne doivent pas valoir grand-chose comme protection incendie, ou pour prévenir des contaminations. On se croirait plutôt dans un immeuble en construction. Après avoir tourné peut-être deux fois dans ces couloirs, le couple se retrouve face à ce qui ressemble à des robots tueurs, et la femme les mets immédiatement en joue et fait feu, imité par l’homme.

Comme les robots font feu, apparemment incapable de toucher une cible complètement offerte à peut-être quinze mètres, l’homme tire la femme pour l’abriter dans un placard ou un couloir ou un ascenseur, défendu par des portes blindées coulissantes qui étaient restées complètement ouvertes rien que pour eux, et sans signalisation particulière. L’homme referme la porte blindée et fait sauter la serrure, notez que la porte blindée a une vitre qui casse, par laquelle les robots auraient pu descendre aussitôt le couple en fuite le temps que ceux-ci parviennent au fond d’un local apparemment seulement conçu pour arranger les scénaristes.

Si tout cela est un rêve, cela ne poserait aucun problème, mais c’est aussi censé être un souvenir. La femme se retourne et ouvre le feu à travers une fenêtre large ménagée dans la porte blindée, tandis que le garde visé s’est posté comme pour se faire prendre en photo à travers, alors qu’il sait qu’il poursuit des fugitifs armés. Et bien entendu, le garde n’a pas songé à briser la fenêtre et balayer la salle entière d’un tir automatique avec les balles qui ricochent, simplement avec le canon de son arme passé à travers la fenêtre.

Pendant ce temps, l’homme est allé droit à des grilles qu’il arrache à mains nues donnant sur une espèce de douve remplie d’eau. Il aide la femme à descendre par l’ouverture, mais inexplicablement elle refuse de descendre et le retient, suffisamment longtemps pour qu’une espèce d’arme-caméra avec trois écrans tournés en direction… de la cible le capture avec une espèce de lasso lumineux qui grésille comme un taser.

Sauf qu’au lieu de s’écrouler et se tordre de douleur, l’homme fait un discours à la femme : elle doit fuir sans elle, partir. Et elle lui lâche enfin la grappe — pardon, la main pour tomber en hurlant dans l’eau qui se trouve peut-être un seul étage plus bas.

L’homme se réveille torse nu dans le lit confortable d’un appartement pour se plaindre d’une voix monocorde et l’air blasé à une femme presque identique en tout point à celle de son « rêve » et qui restera impossible à distinguer de l’autre tout le film durant, — et se plaint de faire le même rêve.

Cette femme lui répond aussitôt qu’elle sait qu’ils ne peuvent pas avoir tout ce qu’ils veulent dans la vie. Un cauchemar pas si traumatisant, parfaitement générique, et elle en détruit immédiatement que cela implique spécifiquement qu’il est frustré que sa vie ne ressemble pas à la brève séquence à plafond bas d’un médiocre film d’action des années 1990 ? Mais elle doit déjà partir parce qu’elle doit travailler et montrer sa petite culotte à la caméra.

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La bande-annonce officielle HD SONY: https://youtu.be/GljhR5rk5eY

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Re: Total Recall: Mémoires programmées, le film de 2012

Messagepar Greenheart » Mer 14 Fév 2024 11:48

Il est très difficile de regarder le film sans être distrait par tout ce qui a été copié collé de Total Recall 1990 et/ou de Blade Runner 1981. Et ce qui n'a pas été copié est inepte du point de vue de la prospective, cliché et médiocre du point de vue de l'écriture, pénible.

Je conseillerai cependant la version longue, parce que les plans et lignes coupées de la version courte soulignent le côté montage de scènes et répliques volées, tandis qu'en version longue on profite sans doute davantage des qualités purement visuelles des décors et personnages. Par exemple, il y a une scène après le réveil où le héros boit son café (?) à son balcon, sous la pluie, qui ne peut être que toxique vu le genre de ville polluante qui s'étale sous ses yeux, et vu la supposée guerre chimique planétaire qui a rendu inhabitable les deux Amériques, l'Afrique, la presque totalité de l'Europe et de l'Asie. Et étonnamment, quelqu'un a oublié les pôles sur la carte, or l'Antarctique est réputé être particulièrement riche en matière première, et plutôt vaste s'il faut y installer des villes.

*

Le bêtisier est plus sympathique, même s'il souligne que les acteurs vissent leur boulon et laissent seulement un peu d'âme apparaître en cas d'incident comique sur le plateau, ou pour se moquer de manière très retenue de la production.

*

Le bonus Science Fiction vs Science fact achève de discréditer Michio Kaku, l'un de ces éditorialistes "scientifiques" qui hantent les plateaux, les documentaires et séries documentaires de vulgarisation scientifique en tentant de se faire passer pour le Carl Sagan du début du 21ème siècle : il se contente de contenter ce qu'il y a à l'image, enchaîne les Lapalissades et autres évidences, il ignore tout de la littérature de Science-fiction, il discute de technologies réelles avec des généralités, évoque les technologies du passé sans jamais réaliser ou faire réaliser à quel point les visions des époques, du présent et les visions du futur peuvent diverger ou converger. Il ne donne aucune piste, aucune flèche vers des auteurs, des films ou des romans précédents, aucun moyen au spectateur d'explorer plus en avant (ou en arrière).

A l'instar de l'actualité perpétuellement commentée sur les chaînes françaises d'information, en continu ou par intermittence, le discours de Michio Kaku est complètement coupé de la réalité, comme il l'est tout autant de la culture Science-fiction et de la futurologie, c'est-à-dire l'anticipation des évolutions des sociétés humaines, ou de l'Histoire, l'Archéologie et l'Anthropologie historique qui sont des disciplines fondamentales pour explorer la prospective.

Michio Kaku ne fait que ce qu'il fait d'habitude, remplir les écrans et les pages vides, laver le cerveau des lecteurs et des téléspectateurs comme pratiquement tout ce qui s'agite sur nos médias de masse, et il n'a probablement été embauché pour ce bonus que pour faire cela, stériliser l'imagination des spectateurs et les rendre toujours plus bêtes. Et comme il ne contrôle même pas les clichés qu'il débite, il évoquera l'immortalité, qui n'est pas un thème du film, absolument pas prise en compte dans la construction du monde (parce qu'elle n'est pas dans le film Total Recall 1990 qui est systématiquement plagié) ; il délire sur les hologrammes alors que la technologie des implants cérébraux ou de la stimulation directe des sens par le cerveau rend les hologrammes inutiles, obsolètes et inutilement coûteux en ressources pour un rendu discutable, en particulier comme le souligne le film Le Visiteur du futur, en cas de panne électrique de la console holographique censée vous permettre de réparer la panne ou de prévenir des dommages beaucoup plus graves. Il prétend qu'un robot construit par un robot sera mieux conçu que le premier alors que ce que démontre les prétendues intelligences artificielles actuelles, c'est que leurs erreurs se cumulent génération après génération, et plus elles se nourrissent de leur propre "intelligence" plus elles deviennent bêtes et inaptes à assister ou distraire l'être humain qui n'aura pas été lui-même lobotomisé.

*

Designing the fall est censé décrire la préproduction et la postproduction du seul point du film qui diffère de Total Recall 1990, l'espèce d'ascenseur qui traverse ineptement le globe terrestre sans en perturber la rotation et l'activité sismique. Quand on pense que le seul fait de tenter de chauffer Strasbourg en creusant profondément a destabilisé sismiquement la région et provoqué des tremblements de terre toujours plus fréquents et plus intenses, on peut se poser la question de ce qui peut arriver quand on dévie les courants de magma sous la croûte perforée symétriquement, et mieux encore quand on déstabilise le noyau de la planète en le fractionnant à supposer qu'il soit possible de percer un tunnel à travers une étoile.

Quoi qu'il en soit, les deux concepteurs qui se sont chargé de mettre en scène l'ascenseur ne se sont même pas posé la question, parce que, je cite, "c'est de la Science-fiction", donc on peut raconter et montrer n'importe quoi. Et effectivement, Hollywood raconte presque toujours n'importe quoi, alors que souvent les auteurs de nouvelles et de romans se posent (ou se posaient) beaucoup de question et c'est (c'était) la documentation et l'expérience scientifique et/ou vécues qui les poussaient à écrire quelque chose plutôt que n'importe quoi.

*

Total action, des reportage sur le tournage des scènes d'action. Ce qui frappe d'emblée, c'est à quel point le Total Recall de 2012 est complètement à côté de la plaque quant à la violence graphiques réelles des scènes représentées. Total Recall 1990 avait été présenté comme une violence de dessin animé par la presse à l'époque et je suppose encore aujourd'hui, mais il me semble que c'était un acteur qui avait souligné que Paul Verhoeven avait vraiment vécu la guerre, et préférait donc montrer la violence au plus près - celle des armes à feu, des coups, de la décompression ou des accidents routiers plutôt que d'être hypocrite et de réduire jusqu'à annuler la portée de ce qu'il avait à dire à travers ses films.

Les animations de prévisualisation (storyboard animés en 3D relativement élaborée) sont également fournis, et vous constaterez qu'émotionnellement, les prises de vue "réelles" sont aussi froide et peu inspirantes que les prévisualisations. Revoyez Total Recall 1990, et vous constaterez qu'il est impossible de ne pas réagir émotionnellement.

En conclusion, Total Recall 2012 est un plagiat médiocre au point qu'il n'y a quasiment pas d'intérêt à le voir, même dans le cas où vous seriez fan de l'acteur et des actrices principales, qui sont quasiment réduits à des pantins génériques sans âmes et asexués. Les décors sont génériques, les scènes de rues pompées sur Blade Runner - je ne vois aucune raison d'avoir envie de revisiter l'univers à part si on n'a jamais vu les originaux - Blade Runner 1982 et Total Recall 1990.

Les gens qui ont fait ce film sont des faiseurs, ils ont pris le fric et fait à la demande de la daube plagié. Très bientôt, des intelligences artificielles très bêtes fabriqueront en essaim à la chaîne plus de films de ce genre que personne ne pourra en visionner dans sa vie, et que personne n'aura envie de voir, tandis qu'autant d'intelligences artificielles très bêtes se feront passer pour des humains pour tromper les vrais spectateurs humains sur le sujet de quel film mériterait d'être vu et possiblement payé.

La réponse évidente sera toujours : aucun, écrivez vos propres récits et ne lisez que des récits ou des critiques d'origines humaines certifiées. Et bien sûr fuyez les plagiats humains comme artificiels.

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