La Chimera, le film de 2023

Infos et retours sur les films sortis ou à venir au cinéma.

Comment avez-vous trouvé ce film ?

Pas vu.
0
Aucun vote
Nul !
0
Aucun vote
Bof...
0
Aucun vote
Correct.
1
100%
Bon.
0
Aucun vote
Excellent.
0
Aucun vote
Génial !
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 1

La Chimera, le film de 2023

Messagepar Greenheart » Sam 6 Avr 2024 16:12

Image

La Chimera (2023)

Présenté au Festival de Cannes le 26 mai 2023.
Sorti en Italie le 23 novembre 2023.
Sorti en France le 6 décembre 2023.
Sorti aux USA le 8 décembre 2023 (limité), puis le 29 décembre 2023.
Sorti en blu-ray français le 6 avril 2024.
Sorti en Allemagne le 11 avril 2024.
Sortie annoncée en Angleterre le 10 mai 2024.

De Alice Rohrwacher, également scénariste ; avec Josh O'Connor, Carol Duarte, Vincenzo Nemolato, Alba Rohrwacher, Isabella Rossellini.

Pour adultes et adolescents.

(drame fantastique, merveilleux réaliste, prémonition, conte) La Toscane dans les années 1980. Arthur est un jeune anglais en voie de clochardisation à cause d'une dépression, elle-même apparemment causée par la mort de Beniamina, une jeune femme dont il était profondément épris, et dont il rêve encore chaque fois qu'il s'assoupit. Dans le train qui le ramène "à la maison" alors qu'il vient possiblement de sortir de prison, il est questionné par trois italiennes curieuses de l'étrangeté de sa présence, et pris à parti par un démarcheur vendeur de chaussettes qui l'accuse de puer parce qu'il ne se lave pas.

Comme le démarcheur fait un scandale pour se faire de la publicité dans le wagon, Arthur finit par bondir dans le couloir et le bousculer. Les trois jeunes filles auxquelles Arthur prêtait le profil caractéristique de beautés antiques représentées sur des fresques dans des musées, prennent peur et quitte son compartiment.

Plus tard, Arthur descend du train et veut rentrer chez lui à pieds mais un homme faussement sympathique insiste pour le rapprocher en voiture, même si Arthur ne veut pas parler avec son patron. Mais comme d'autres de sa bande montent, Arthur s'enfuit.

Et c'est bien à pieds qu'il rejoint sa "maison", un bidonville adossé à une falaise sur un sentier forestier. Arthur ne tarde pas à rejoindre sa bienfaitrice, une vieille dame chanteuse d'opéra à la retraite habitant un manoir délabré où habitait où habitait Beniamina et où habite encore la fille de la vieille dame, ses petites-filles et une "élève" femme de ménage, censée prendre des cours de chant mais incapable de chanter juste.

Arthur ne tarde pas à reprendre les activités auxquelles apparemment il voudrait échapper. Le jeune homme a en effet un don très particulier : à la manière d'un sourcier, il trouve les tombes et autres sites archéologiques cachés sous la terre ou par la nature, et toute la population miséreuse des environs le sait et le suit pour guetter ses malaises, et commencer à creuser sans ménagement ni méthode le sol. Et piller, persuadés qu'ils méritent leur butin, et dénués de tout respect envers le passé ou encore les défunts dont ils retrouvent les ossements et les objets censés les accompagner pour l'éternité.

ImageImageImageImage

***



La bande-annonce officielle HD italien sous-titré anglais : https://youtu.be/iv5JQpxKle0

***
...d'un G qui veut dire Greenheart !
Greenheart
Administrateur du site
 
Messages: 10976
Inscription: Sam 15 Nov 2014 19:56

Re: La Chimera, le film de 2023

Messagepar Greenheart » Sam 6 Avr 2024 16:51

C'est un vrai scénario plutôt bien écrit essentiellement référencé cinéma réaliste italien. A la manière de ces romans et films racontés par des gens qui ne savent pas écrire du fantastique, ou qui craignent de perdre leur public art et essai, la scénariste-réalisatrice fait tout pour éviter de tourner quoi que ce soit de palpitant : elle joue la montre en remplissant de clichés et de médiocrité humaine entre deux scènes de prémonition suivi de pillage de site archéologique. Le fantastique et le merveilleux sont bien, de très courts instants au rendez-vous, mais juste pour frustrer le spectateur assez patient pour ne pas quitter la salle ou stopper la projection. Il est d'ailleurs révélateur d'avoir de si longs mois laissé en ligne un dossier de presse aussi équivoque et lacunaire, histoire de faire croire que le film aura peut-être des rebondissements ou une fin satisfaisante.

En tant que métaphore de la décadence de l'Italie (et de l'Europe) réduite à piller ses richesses et faire disparaître sa culture, son passé antique juste pour un peu de fric que de toute manière les pillards se feront voler ou qui leur brûlent les doigts, oui, La Chimère dresse un portrait convaincant de la réalité de ces dernières décennies. Mais pour l'inspiration, les solutions, le relèvement de l'Humanité, on repassera : c'est un peu comme si, comme cela arrive systématiquement en ce moment, quelqu'un avait payé la production à enfoncer le visage du spectateur dans la m.rde actuel, en espérant qu'à force de voir ce genre de film, il meurt étouffé figurativement ou littéralement.

Maintenant, avoir un message sur notre époque ou filer des métaphores n'est pas un défaut d'écriture pour n'importe quel sorte de film. Ce qui est un défaut d'écriture et même un très gros, c'est de bâtir la totalité de son film sur les jeux de c.ns d'un héros c.nnard fini. Si en plus la narration se concentre sur ses c.nneries et le vide entre ses c.nneries, vous obtenez un film qui ne sert qu'à perdre votre temps avec des c.nneries. Des c.nneries et des déprimes d'autant plus sans solutions qu'elles n'existent pas, elles ont été spécialement inventées pour faire durer le film et vous déprimer.

D'autres exemples typiques du cinéma français consistent à produire un film sur les affres d'un couple qui veut se suicider parce qu'ils sont trop vieux --- afin de promouvoir la fin de vie en cours de vote, une procédure qui profite d'abord à qui se gave en détournant le budget de la sécurité sociale, en fermant des lits et des services hospitaliers et en épandant pesticides, malbouffes et déchets industriels partout pour maximiser l'enrichissement des ultra-riches tout en privant le reste du genre humain de ressources saines, et surtout d'une vie digne, plutôt que d'une morte prétendue digne.

En conclusion, la Chimère a des qualités métaphoriques, de rares références mythologiques, il ne se passe quasiment rien et l'écriture pro-mort s'interdit de raconter une histoire inspirante. Je suis aussi tout à fait d'accord avec ce commentaire sur IMDB d'un certain Nairtejas :

[quote="Nairtejas]I loved the technical bits of La Chimera but it has all the veins of a self-indulgent narrative with flashbacks that are left to the viewer to unfold and understand.[/quote]

Traduction naturelle : j'ai adoré les petits passages techniques de La Chimère, mais (ce film) a toutes les veines d'un récit auto-satisfait à flash-backs dont on laisse au spectateur le soin d'expliquer le pourquoi du comment.

Spoiler : :
Ce qui nous ramène à la question qui tue ce genre de film où le protagoniste meurt tout seul à la fin au fond d'un trou : qui est censé l'avoir vu et être revenu pour nous raconter sa triste fable ? Parce qu'à aucun moment la scénariste-réalisatrice ne prouve que ses visions (les fantômes dans le train ou sa bien-aimée qui le ramène à la lumière de son fil d'Ariane) appartiennent à la réalité et non à ses délires. Or, c'était très facile à écrire et à tourner, et certainement pas une question de budget :


(à mon sens) la scénariste-réalisatrice a voulu livrer un film à l'apparence d'une énigme, qui ne contenait ni l'énigme ni ses clés. Pour les raisons déjà cités, je n'applaudirai pas à la mise en abyme du titre, qui revient à faire courir après et faire payer une chimère on ne peut moins figurative au spectateur, à savoir ce film --- à une époque où la presque totalité des films qui sortent sont des tromperies sur la marchandise.

***
...d'un G qui veut dire Greenheart !
Greenheart
Administrateur du site
 
Messages: 10976
Inscription: Sam 15 Nov 2014 19:56


Retourner vers Cinema

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 18 invités