The Flesh-Eaters, le film de 1964

[Greenheart]

The Flesh-Eaters (1964)
Traduction : les mangeurs de chair.

Ne pas confondre avec Flesh Eaters,1988.

De Jack Curtis (également producteur), sur un scénario de Arnold Drake (également producteur), avec Byron Sanders, Martin Kosleck, Barbara Wilkin, Rita Morley, Ray Tudor, Christopher Drake, Darby Nelson.

Pour adultes et adolescents.

(horreur, monstre, prospective, aventure) Un petit bateau de plaisance avance sur la mer ensoleillée. Tandis que la radio diffuse une pièce de théâtre animée, une belle jeune femme bronze en bikini. Les yeux fermés, elle soupire et change légèrement de position. L'écoutille voisine est alors soulevée par un bras d'homme tandis que dans la pièce de théâtre, une musique sifflotée ponctue l'intervention animée de l'acteur.

L'écoutille rabattu, le bras disparaît, puis deux mains brandissant deux bouteilles de limonade fraîche ressortent de l'écoutille, vite suivi par l'homme brun hilare torse nu, qui se hisse sur le pont, se met debout, et propose à la jeune femme qu'ils se dégourdissent en faisant quelques brasses. Comme la femme (Anne) se détourne et se met sur le ventre en soupirant, le jeune homme s'indigne : elle ne va pas dormir toute la journée ! Relevant le défi de la réveiller, il dépose quelques gouttes de limonade fraîche dans le dos de la jeune femme sous le nœud de son soutien-gorge.

Mais elle essuie les gouttes et tente de se rendormir alors il en verse davantage, elle crie, se retourne, attrape la bouteille et la lui vide au visage. Le jeune homme est ravi de sa plaisanterie. Puis il déclare : "D'accord, tu vas passer par-dessus le bord !" et ils se poursuivent sur le bord du petit bateau en riant. Mais arrivé à la poupe, la jeune femme pousse un nouveau cri : le jeune homme a saisi son haut de bikini et elle s'est retrouvée torse nu. De dos et cachant ses seins elle proteste : "Rends-le moi, Freddy Miller!"

Freddy répond surpris : "viens donc le chercher!" Elle saute à l'eau. Puis il saute à son tour avec le haut. Seulement Freddy ne ressort pas de l'eau, malgré les appels de la jeune fille. Alors une flaque de sang s'élargit. La jeune fille sort vivement sa main ensanglantée. Elle crie. L'eau se met à fumer tout autour d'elle.

New-York, les nations unies, un taxi qui roule à vive allure sur une route à triple voies, et d'une petite baraque au bord de l'eau surmontée de la pancarte "ski nautique", une femme sophistiquée gantée de blanc avec une étole de vison, des lunettes noires, une robe à pois et à noeud, des talons aiguilles, un grand chapeau et un sac à main sort sur le quai, souriante, tandis que sa blonde assistante peine à déposer les deux valises et un manteau. La femme sophistiquée titube et veut s'asseoir le garde-fou et manque de tomber dans l'eau, retenue de justesse par son assistante, qui n'arrive pas à la remettre débout : la dame reste assise vautrée sur ses bagages en regardant autour d'elle.

L'assistance (Jan Letterman) interpelle alors un gros homme au bout du ponton : pourrait-il décoller tout de suite ? Le gros homme répond qu'en ce qu'il le concerne, il volerait jusqu'au bout du monde avec elle, mais il vaudrait mieux qu'elle demande ce service au patron. et le patron est occupé à régler le moteur de son hydravion. Le pilote, bel homme athlétique (Grant Murdoch) se relève et avertit immédiatement : son dernier client est parti sans payer. Puis il réalise qu'elle est en train de lui demander de faire la course avec un orage tropical pour arriver à leur destination. Mais l'assistante insiste lourdement : elle est prête à le payer le triple du prix, alors il se décide.

Reste à faire monter la patronne de la blonde assistante, une fameuse actrice (Laura Winters) qui titube en lui demandant s'il est un espion de son studio. Mais alors qu'ils sont en l'air, l'assistante commence à réaliser à la voix de la contrôleuse de vol qu'ils risquent possiblement leur vie, tandis que le pilote doit voler en plaquant sa main sur la bouche de l'actrice qui vocifère, incohérente. Puis le moteur de l'avion a des ratés et l'avion pique du nez, et le seul endroit pour atterrir est un rivage d'abord abrupte, puis une plage.



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Attention, la bande-annonce un peu violente divulgâche tout le film.

Spoiler : :

La bande-annonce officielle HD SCREAM FACTORY : https://youtu.be/ec9Js0iL9VI

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[Greenheart]

J'ai d'abord cru à un film d'exploitation, et la bande-annonce officielle ou l'affiche n'arrange pas le portrait.

Mais dans les faits, c'est un pur scénario d'excellence du jeu de rôles sur table de l'Appel de Cthulhu : de l'aventure, de l'horreur, un monstre protéiforme parfaitement vraisemblable --- les bactéries carnivores infestent pour de vrai les zones de morts (eaux côtières empoisonnées par les rejets industriels, les mêmes qui font proliférer les algues vertes).

Ce sont des vrais personnages, bien caractérisés. Beaucoup d'humour et bien entendu une propension à dénuder les jolies filles, par "accident" ou pour de "bonnes" raison (vite un bandage !!!). Bon il y a aussi des petits jeux de cons et des coïncidences un peu trop faciles.

C'est aussi un film plus gore qu'on s'y attend, même si le réalisme des effets restent limité, le choc provenant du fait que les acteurs sont plutôt bons, et que la réalisation est excellente. La progression du film est moins surprenante : après tout le budget est limité, et une fois arrivé on reste bloqué dans très peu de décors et un seul extérieur, et nous nous retrouvons à suivre (jusqu'au bout et sans interruption, ce qui est rare ces jours derniers) le film à la manière d'un épisode spécial de la Quatrième Dimension ou plutôt d'au-delà du réel, la série originale luttant pied à pied avec la censure de la chaîne pour tourner des épisodes avec un budget de bouts de ficelles - et dont les monstres ruineux ont été notamment recyclés dans Star Trek la série télévisée originale, et plus récemment dans le film Without Warning (également gore).

Le film reste cependant un jeu de massacre, rappelant le premier film Alien et les Dents de la mer, sans bien sûr les moyens et l'envergure de ces deux films, et aussi tous les films de Night Shylaman, mais avec un meilleur scénario.

Son scénariste, Arnold Drake est un auteur de bande-dessinée renommé et plusieurs fois primé créant pour Detective Comics notamment Doom Patrol, en 1963 créé par volonté d'imiter Marvel, mais avec des personnages moins superficiels. Il crée le personnage de Beast Boy en 1965 pour lequel il continue d'être crédité en 2023 pour des séries animées et la série Doom Patrol, puis sera plagié par Marvel avec The Uncanny X-Men. Il sera écarté par DC parce qu'il était meneur dans la protection des droits des auteurs de bande-dessinée. Drake sera honoré pour sa carrière entière par le prix Eisner. Il mourra d'une pneumonie et d'un choc septique à 83 ans quelque jours après la convention de bande-dessinée de New-York de février 2007 où il avait été invité.

Jack Curtis n'a pas réalisé d'autres films à ma connaissance.

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