Alex Garland recycle les clichés horrifiques de ses précédentes productions en jouant à fond la montre et en suivant les consignes de propagande du moment : à nouveau il confond la Science-fiction et l'horreur et la religion et la science. Il n'a aucune théorie science-fictive pour construire son univers (quel univers ?) et ses personnages (quels personnages) sont en papier à cigarettes. A nouveau il nous ressort son décor d'architecte branché inepte du point de vue des conditions de travail et de l'hygiène et de la sécurité : qui peut travailler dans une salle d'ordinateurs avec des lampes jaunes dans les yeux ? comment évacuer un tel bunker en cas d'incendie et de panne d'électricité forcément (rappel, il est interdit de prendre l'ascenseur, surtout s'il utilise l'électricité pour léviter).
Les jeux de c.ns ne s'arrêtent pas à la partie science-fiction / fantastique : ah l'agent "secret" russe avec un accent à couper au couteau comme si un russe n'était pas capable de parler sans accent, la fille qui travaille dans la surveillance qui va le rencontrer dans un endroit où ils sont visibles à 100 km à la ronde sans s'assurer qu'elle n'est pas suivie ou buggée, la scène de bagarre risible dans le parking etc. etc.
Tout le monde semble sous prozak, exactement comme dans les deux autres nouveautés du mois (Amazing Snorries et Dispatches from Schizophrenia Inc.), et ces productions ont clairement fait une fixette sur la troisième saison de Twin Peaks, plus lent que moi tu meurs : rien dans l'intrigue, les dialogues, toutes les idées grappillées dans les films et séries précédentes. Une telle unanimité dans la médiocrité qui perdure depuis plus d'un an partout sur toutes les chaînes ne peut être un hasard, et à nouveau, je ne peux qu'encourager le spectateur à abandonner les écrans pour revenir au livre papier et à une imagination supérieure et libre nourrie par des siècles de qualité.
On notera au passage la présence de la même actrice blonde Alison Pill que dans Picard, exactement dans le même rôle de responsable de labo high tech, avec apparemment une seule expression plus ou moins constipée et la même voix atone, qui ne détonera pas du ton et du débit de la totalité des acteurs de Devs pour ce que j'ai pu entendre.
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