Chroniques martiennes, la mini-série de 1980

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Chroniques martiennes, la mini-série de 1980

Messagepar Greenheart » Sam 13 Avr 2024 15:54

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The Martian Chronicles (1980)

Trois épisodes de 98 minutes chaque.

Diffusé du 27 au 29 janvier 1980 sur NBC US.
Sorti au cinéma en France le 23 juillet 1980.
Sorti en coffret 2 blu-ray américain KINO LORBER US le 26 juin 2018.
Sorti en coffret 3 blu-rays français (dont un de bonus) RIMINI FR le 6 décembre 2023.
Sorti en blu-ray anglais FINAL CUT UK le 25 mars 2024.

De Michael Anderson sur un scénario de Richard Matheson adapté des Chroniques Martiennes, le recueil de nouvelles de Ray Bradbury ; avec Rock Hudson, Roddy McDowall, Maria Schell, Gayle Hunnicutt, Christopher Connelly, Barry Morse, Michael Anderson Jr., Bernie Casey, Nicholas Hammond, Darren McGavin, Bernadette Peters, Joyce Van Patten, Fritz Weaver, Linda Lou Allen, Robert Beatty, Jon Finch, James Faulkner, Terence Longdon.

(prospective fantastique, science fantasy, extraterrestres, télépathie) Le 20 juillet 1976, le premier vaisseau spatial inhabité se posa sur la planète Mars. L’humanité attendit avec l’intense espoir de connaître enfin la réponse à l’énigme qui l’avait fascinée depuis des siècles : la vie existait-elle sur Mars ?

Ceux qui n’avaient jamais cru à l’idée que la Planète Rouge puisse être habitée secouèrent la tête d’un air entendu comme pour dire « je vous l’avais bien dit… » Mais ceux qui y croyaient soulignèrent que les instruments de la sonde pouvaient seulement observer jusqu’à l’horizon. Ils argumentaient : « Si les martiens eux-mêmes avaient envoyé une sonde sur la Terre, ils auraient pu atterrir en un lieu encore moins prometteur, le beau milieu du désert du Sahara par exemple… »

Globalement, les incrédules avaient remporté le débat. Cependant, si l’astronef avait atterrit ne serait-ce que quelques kilomètres plus loin, cela aurait pu être une toute autre histoire.
Nous sommes en janvier 1999, vingt-trois années plus tard et la préparation de la première mission martienne habitée est presque achevée…

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(en cours de rédaction)
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Re: Chroniques martiennes, la mini-série de 1980

Messagepar Greenheart » Sam 13 Avr 2024 16:10

Il s'agit bien de l'adaptation plutôt fidèle des nouvelles, conventionnelle à la manière des séries des années 1970 à 1980, mais sans inspiration et surtout sans caractère, passant à côté du spectaculaire, du viscéral. Le spectateur y perd considérablement en immersion, mais cela a dû rassurer les chaînes de télévisions et les spectateurs pantouflards.

Tandis que si vous étiez enfant devant l 'écran de votre télévision lors de la première diffusion (et il me semble que j'y étais quand la série a été diffusée en France) même ce quasi échec aura suffit à enflammer l'imagination et faire rêver.

Sans doute le pouvoir de la Science-fiction, du concept original, et les idées qui auront transpiré du talent du scénariste (Matheson) conjugué avec celui de l'auteur original (Bradbury), trop forts pour être étouffé par la médiocrité de la production. Mais Hollywood excelle désormais dans la destruction des œuvres originales les plus extraordinaires.

L'impression dominante est que la production joue la montre et d'un budget limité, probablement dévoré par le salaire des têtes d'affiche qui semblent faire un concours du plus mauvais acteur remporté haut la main par la totalité du casting ex-æquo, et le résultat semble largement en deçà des meilleurs épisodes de la Quatrième dimension, l'original en noir et blanc, ce qui paraît impensable vingt après, en stéréo et en couleurs, alors que le cinéma est déjà entré dans l'âge d'or du cinéma fantastique, et cela seulement à coups d'effets pratiques.

Mais encore aujourd'hui, malgré la lenteur et le manque d'inspiration, de budget et d'acteurs crevant l'écran, Les chroniques martiennes la mini-série datée laissent échapper des flashs de brillance et d'étrangeté, ceux que l'on attendait et que l'on aura bien du mal à trouver ces derniers temps au cinéma comme à la télévision, et qui ont pourtant été monnaie courante dans toutes ces séries et dans tous ces films aujourd'hui qualifiés de "cultes", mais qui se sont seulement trouvés en des mains compétentes, par qui savait d'autant plus émerveiller le spectateur qu'eux mêmes s'étaient émerveillés tout seuls, enfants, adolescents ou adultes rien qu'en lisant un livre ou une bande-dessinée et en la projetant sur l'écran miraculeux de leur seule imagination.

Mais peut-être qu'avec un peu de patience, le spectateur d'aujourd'hui peut se mettre en phase avec la narration d'hier et profiter comme il se doit d'un des trop rares efforts d'adapter l'un des récits phares de la littérature de la Science-fiction, plus pertinent que jamais aujourd'hui, et bourré d'idées à une époque où nos écrans en sont stérilisés.

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Re: Chroniques martiennes, la mini-série de 1980

Messagepar Greenheart » Ven 26 Avr 2024 08:54

Reçu en coffret blu-ray français. Je suis en train de le revoir.

Image, mise à l'échelle 4K, plutôt bonne. La restauration n'est pas complète, il peut y avoir des dégâts à l'image non réparés (j'ai souvenir que la véritable première édition blu-ray était chez Kino, qui tend à ne pas réparer les petits dégâts et ne pas tant se soucier d'une colorimétrie parfaite). Les plans non truqués sont plutôt beaux mais je garde des doutes sur la colorimétrie datée, et certaines nuits américaines, plus le montage est parfois bizarrement abrupte, avec des noirs ou des images figés à la fin des séquences. Je vérifierais tout cela dès que je pourrais faire les captures. Notez bien que les sous-titres français sont amovibles via la télécommande.

Son anglais stéréo DTS HD : limité. Les voix sonnent comme étouffée, la musique pas particulièrement détaillée et il est impossible de repérer la position des instruments. De même les effets sonores n'ont aucune présence particulière, tout est bloqué dans la sphère avant, ce qui laisse penser à un mono avec canal redoublé, certainement pas un mix surround, impossible à rattraper par un home cinéma de qualité.

Bonus : le montage cinéma ? (la même nuit américaine que dans la mini-série) de la sortie française, et un documentaire de l'éditeur consistant en un montage de films de SF d'avant et après qui fait catalogue rapide à partir de fiche IMDB, des anecdotes de production et des détails sur la sortie de Ray Bradbury trouvant la série barbante truquée à la manière d'un serial des années 1930, et c'est presque vrai : la production n'avait plus de sous pour tourner les effets spéciaux du niveau de la Guerre des étoiles après avoir tout gaspillé à reconstruire les façades de la petite ville américaine... à Malte, et oui, le réalisateur était clairement un gros nul du point de vue artistique et scénariste, incapable de respecter les clés du scénario comme la chanson terrienne que la Martienne entend.

Il y a aussi un petit livret contenant une présentation des nouvelles (du roman) Chroniques Martiennes de 20 pages A5 à l'extérieur du boîtier, glissé dans l'étui, éjectable au déballage). Le texte daté du 7 juillet 2023 signé Pascal Montéville est une présentation générale, ignorant complètement le contexte de la prépublication en magazines et du boom des anthologies télévisées adaptant les nouvelles de ces magazines, en particulier celles de Bradbury, à part pour de rapides références. Il y a des rapprochements curieux, comme citer Elon Musk et sa conquête martienne ou oublier de mentionner les corrections successives de la date fictionnelle de la conquête martienne au fil des éditions. Je suppose que tout cela est basé sur des éditions françaises, et je ne peux m'empêcher de songer à de possibles suggestions de chat GPT, tandis que dans le même temps, cet essai mentionne le racisme des petits blancs, tout en passant complètement quantité d'autres aspects extrêmement saillants d'une actualité moins à l'honneur des wokes anti-blancs prêchant leur génocide, alors que l'auteur cite seulement la nouvelle Usher II comme un "hommage appuyé à Edgard Allan Poe". Rappelons que dans cette nouvelle Bradbury prend fait et cause pour un colon qui massacre sur Mars un censeur (qui aujourd'hui serait qualifié de woke).

Autrement dit, ni l'essai ni le documentaire ne permet réellement de se rendre compte de la portée de la Science-fiction des années 1950 qu'illustre notamment l'oeuvre de Bradbury. Lisez, si possible en anglais dans le texte, ne débranchez pas votre cerveau et faites vous votre idée par vous-même : il y a toujours eu une machine à aplanir et édulcorer qui vaut bien les barbares prétendus débarquer sur Mars pour en polluer ses "eaux" métaphoriques comme littérales, et la seule vérité et qu'il n'y a pas de progrès dans le procédé qui consiste à remplacer la densité et l'inspiration d'une oeuvre par le vide dirigiste d'un commentaire recyclant ce que tout le monde est censé déjà avoir écrit et lu sur le sujet.

Remarquez également qu'il n'y a de mention nulle part d'adaptation plus réussie, ni de projets de nouvelles adaptations, alors que n'importe quelle classe de n'importe quel collège, ou n'importe quelle troupe amateur peut (et a pu) illustrer certaines nouvelles, sinon toute. Autrement dit, il y a vraiment de quoi faire, et je suppose que si quelqu'un attend que les Chroniques Martiennes tombent dans le domaine public, les USA et autres gredins se cachant derrière le rideau du fond en ricanant l'auront atomisé depuis longtemps.

***

Comme je le soupçonnais, il faut un temps pour que l'attention reprenne le rythme d'une narration plus mesurée et détaillée que les productions d'aujourd'hui, et c'est bien meilleur que je le pensais au départ, même si les acteurs, la mise en scène, le style vestimentaire représentant les années 2000 comme les années 1980 mâtinées d'années 1950, les trucages restent limités et ce n'est pas une question de remonter à la fin des années 1970 : Matheson est bien un excellent scénariste, et il ne s'agit pas de "la fête à l'ennui" que prétend une citation attribuée à Bradbury lui-même sur la page IMDB de la mini-série.

Stylistiquement, j'aurai préféré que le monde (humain) soit représenté soit comme les années 1950 se l'imaginaient (cf. couvertures de magazine) soit d'une manière prospective plus juste, mais à l'évidence il n'y avait ni le budget, ni l'imagination, ni l'ambition. Oui, c'est verbeux ou si vous préférez théâtral, mais d'un autre côté, les personnages auraient pu dire et agir de même dans le contexte de leurs scènes, donc il ne s'agit pas d'incompétence ou de facilité d'écriture comme pratiquement dans tous les films et toutes les séries d'aujourd'hui. Il faudrait que je relise les nouvelles originales pour juger d'à quel point chaque "sketch" est réellement fidèle, mais de mon souvenir, c'est vraiment très proche du texte - mais très éloigné de ce que je m'étais imaginé adolescent.

Précisons toute fois que je lisais ou plutôt dévorais ces nouvelles dans leur traduction française et que vu ma jeunesse et ma hâte une bonne partie de l'attrait ou du sens de ces textes était reconstruit et exalté sur les écrans de mon imagination plutôt que fidèlement traduit comme aujourd'hui ou comme devrait le faire une adaptation bande-dessinée ou télévisée ou au cinéma ou en jeu vidéo.

L'angle de l'adaptation est le déferlement de la corruption des humains de la Terre, transposant la conquête des USA, ce qui reste une approche naïve et biaisée : le récit n'est démonstratif et ne prouve son propos qu'en sélectionnant les comportements pour forcer le jugement du spectateur à une conclusion générale sur la réalité humaine, alors qu'il ne s'agit que d'une fiction, comme l'est d'ailleurs le sens de l'Histoire.

Après, chaque histoire peut avoir une résonance mythologique, tandis que la construction du monde et des lois surnaturelles est parfaitement cohérente, par exemple l'instrumentalisation de la télépathie et les implications de posséder un pouvoir psychique de cette sorte.

Pour s'en référer à la conquête des Amériques par les Européens, on ne retiendra que le massacre des indiens et l'esclavage des noirs parce que le récit orienté "oublie" qu'une partie des français adoptaient les coutumes de certaines tribus indiennes pacifiques car ils y trouvaient la liberté et la tolérance qu'il leur trouvaient, tandis que d'autres indiens (le nom de leur tribu affirmant qu'ils étaient les seuls êtres humains) n'hésitaient pas à massacrer le reste du monde.

De la même manière, le récit "oublie" que tous les peuples de toutes les couleurs de peau et de toutes les confessions ont été réduits à l'esclavage, castrés, violés et génocidés, en particulier par ceux qui prétendaient les représenter éthniquement et religieusement --- à qui mieux mieux, en général toujours les mêmes familles non pas par "racisme" mais pour s'enrichir le plus vite possible le plus longtemps possible tout en s'assurant que ceux que l'on martyrisait ne risqueraient pas de les dégager. Or ce n'est pas ce que montre la mini-série : les coupables et victimes de Mars la Morte, sont seulement des petites gens.

Pour Bradbury c'était une manière d'éviter de faire de la politique, car comme tous les auteurs de l'Histoire de l'Humanité, en tant qu'auteur, il est exposé à la censure, aux répressions et aux autodafés, et adapte sa prose et ses dénonciations en conséquence, tout en profitant du fait que ce sont les petites gens qui le payent en achetant ses textes, donc mieux vaut rester trivial, tout en abordant des thèmes d'une portée prétendant à l'échelle de l'Humanité toute entière.

La demi-teinte et la compromission à la fois de la production au budget limité et des récits originaux empêchent de réaliser un potentiel proche de celui de la série Le Prisonnier, plus tranchante et beaucoup plus explicite sur son interprétation du monde et de nos réalités, même si tout a été commenté ensuite pour distraire du propos pourtant clair de McGoohan dénonçant le Village Mondiale de 15 minutes, prison sur mesure pour chaque habitant mourchardé de toutes parts : le seul premier épisode du Prisonnier qualifie notre présent occidental de manière si juste que l'on ne peut que réaliser à quel point, déjà dans les années 1960 la chape de plomb des "éditorialistes" et autres agents provocateurs était lourde.

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Re: Chroniques martiennes, la mini-série de 1980

Messagepar Greenheart » Ven 26 Avr 2024 11:31

Et le troisième épisode se conclue dans une logique tout à fait pro-mort, le héros abandonnant la civilisation terrienne pour adopter les mœurs littéralement inconsistant des martiens éteints.

D'un autre côté, je n'ai jamais compris pourquoi les colons de la terre à la nouvelle d'un holocauste atomique annoncé sur Terre se précipiteraient pour tous entrer et finir incinérer avec tous les autres, au lieu de, je ne sais pas, moi, tenter de rapatrier d'urgence leurs proches. Faut dire que le timing de la série sur la question est particulièrement serré : à peine annoncé, déjà explosée.

Personnellement, si je pouvais me barrer et survivre sur une planète Mars habitable avant un holocauste nucléaire avec en prime la possibilité d'aider à la survie des martiens plutôt qu'à leur extinction.

Plus je ne sais pas si vous réalisez à quel point les colons martiens semblent avoir été choisis parmi les (américains les) plus débiles et bouchés, et je suis certain que le remake woke se contentera de singer la même c.nnasserie tout en rejetant la faute sur les mâles blonds, les roux, les russes, les chinois, parce que sans le diviser pour régner, que deviendraient nos élites ? Sans doute quelque chose de recyclable et très bon pour la planète qu'ils prétendent sauver en la dépeuplant.

Il y a glissement dans la conclusion de la mini-série qu'il faut que je vérifie dans le roman, laissant entendre que
Spoiler : :
les Terriens sont en fait les Martiens, et qu'aucun martien n'était réel. Hum, n'ont-ils pas réellement trucidés les deux premières expéditions ? Et comment auraient-ils pu mourir contaminés par les terriens, s'ils étaient les terriens depuis le départ et n'ont jamais été en contact physique avec elle ? Si sensibles télépathiquement qu'ils seraient morts de symptômes imaginaires, euh, dans le futur, c'est possible mais comment auraient-ils survécu tout ce temps durant dans le, euh, ce futur antérieur ? Le voyage dans le temps décrit linéairement, ça ne fonctionne jamais, c'est seulement une tromperie du lecteur par les auteurs. Plus ça craint de promettre une rencontre extraterrestre et de la frustrer. Mieux vaut regarder Star Trek Original vingt ans plus tôt, ou Cosmos 1999, au moins quand ils promettent des extraterrestres, il y en a.


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Re: Chroniques martiennes, la mini-série de 1980

Messagepar Greenheart » Ven 26 Avr 2024 11:55

Je fais des recherches pour retrouver l'aspect original de l'exploration de la cité morte dans le premier épisode :


La bande-annonce VHS pas de nuit américaine : https://youtu.be/Jfp9jvJHq8I?feature=shared&t=120


Edition vraisemblablement dvd espanol : pas de nuit américaine : https://youtu.be/B5nb6U7Djw0?feature=shared&t=4534


La même scène avec nuit américaine comme dans le blu-ray français : https://youtu.be/XxFl8rQC4gk?feature=shared&t=4588

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Mars en vrai, sans nuit américaine : https://youtu.be/Vy_RPd0rblI

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