Dracula, le film de 1992

Les films des années 1981 à 2000.

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Dracula, le film de 1992

Messagepar Greenheart » Jeu 6 Oct 2022 13:20

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Bram Stocker's Dracula (1992)

Traduction du titre original : Le Dracula de Bram Stoker (le romancier).

Sorti aux USA le 12 novembre 1992.
Sorti en France le 13 janvier 1993.
Sorti en Angleterre le 29 janvier 1993.

Sorti en blu-ray américain chez SONY le 2 octobre 2007.
Sorti en blu-ray français chez SONY le 3 octobre 2007.
Sorti en blu-ray+4K américain 25ème anniversaire, chez SONY, 3 octobre 2017.
Sorti en blu-ray+4K français 25ème anniversaire, chez SONY, 25 octobre 2017.
Sorti en blu-ray+4K américain steelbook 30ème anniversaire, chez SONY, le 4 octobre 2022.
Sorti en blu-ray+4K français steelbook 30ème anniversaire, chez SONY, le 5 octobre 2022.

De Francis Ford Coppola (également producteur), sur un scénario de James V. Hart, d'après le roman de Dracula de 1897 de Bram Stoker et les illustrations de Mike Mignola spécialement réalisées pour le film ; avec Gary Oldman, Winona Ryder, Anthony Hopkins, Keanu Reeves, Richard E. Grant, Cary Elwes, Billy Campbell, Sadie Frost, Tom Waits, Monica Bellucci.

Pour adultes et adolescents.

(Romance horrifique gothique) Le dome d'une basilique noyé dans la fumée de l'incendie de la la ville. L'année ? 1462 : Constantinople est tombée, la croix chrétienne orthodoxe au sommet du dôme est jetée à bas pour être remplacé par le croissant islamiste. Les turcs musulmans balayent toute opposition à travers l'Europe avec leurs forces armées supérieures, frappant la Roumanie et menaçant toute la Chrétienneté.

De la Transylvanie se dresse un chevalier roumain de l'Ordre Sacré du Dragon, connu sous le nom de Dracula. La veille d'une bataille décisive, son épouse, Elisabeta, qu'il chérissait au-dessus de tous les biens terrestres, savaient qu'il devrait se confronter à une force insurmontable, confrontation de laquelle il ne reviendrait possiblement jamais. Après la bénédiction du prêtre orthodoxe, Elisabeta tente en vain de retenir son mari, les portes de l'église s'ouvrent sur l'armée de Dracula, attendant dans le couchant ensanglanté.

Puis c'est la bataille en ombres chinoises se découpant sur le ciel embrasé : Dracula avance, passant au fil de son épée ou transperçant d'une lance ses ennemis les uns après les autres, quand ceux-ci ne tombent pas criblés de flèches, et la bataille achevée, la plaine n'est plus qu'une forêt de pals sur lesquels sont embroches les cadavres des turcs. Dracula, halluciné, ôte son haume, remercie son Dieu et embrasse la croix orthodoxe, puis appelant son épouse, repart au galop.

Mais pendant qu'il revenait, des turcs assoiffés de vengeance avaient lancé une flèche dans la cour du château, portant la fausse nouvelle de la mort de Dracula. Croyant le message, Elisabeta se jette dans la rivière du haut de la muraille. Et de retour à l'église, Dracula trouve son épouse morte, avec seulement un filet de sang lui dégoulinant de ses lèvres impeccablement maquillée (sans doute du permanent ?), tenant encore la fausse lettre, ce qui est impossible vu la hauteur d'où elle a sauté, la rivière apparemment rapide et étroite, où alors la gravité et les rochers n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui.

Le chevalier Dracula lit la lettre de suicide de son épouse, a l'air de mal le prendre. Le prêtre orthodoxe lui fait alors remarquer que puisqu'il s'agit d'un suicide, l'âme de son épouse ne pourra être sauvée, elle est donc damnée. Et d'insister lourdement, c'est la loi de Dieu. Dracula se met alors à hurler en secouant les bras, puis renverse le bénitier et glapit : est-ce donc sa récompense pour avoir défendu l'Eglise de Dieu ?

Le prêtre orthodoxe bredouille que c'est un sacrilège. Dracula hurle en réponse qu'il renonce à Dieu. Le prêtre se signe. Dracula promet de se relever de sa propre mort pour venger celle de son épouse en usant de tous les pouvoirs des ténèbres. Dracula jette à terre le prêtre, dégaine son épée et la plante dans la grande croix de pierre dressée au-dessus de l'autel, et curieusement, la croix se met à saigner, ainsi que les yeux d'un angelot de pierre également, et le sommet d'une grosse bougie dont la mèche continue pourtant de brûler - trois accessoires en promotion pour la saison d'Halloween.

Dracula ne perd pas le nord et s'empare d'un calice d'or pour recueillir le sang qui coule de la croix, clame que le sang c'est la vie (la croix en pierre confirme) et que celui-là sera à lui. En tout cas, son épouse qui gisait également au bas de l'autel mais finalement pas si près, vient de respirer puis de déglutir. Aurait-elle simulé le suicide dans l'espoir d'échapper à un amour impossible. Ou bien l'actrice n'a pas été prévenue de quand commençait le plan et le monteur s'en fichait. La nappe de sang atteint les cheveux impeccables et gracieusement étalés et cette fois le monteur coupe à temps le plan.

Londres, 1897. Quatre siècles plus tard et peut-être même 35 années de plus, mais quand on aime attendre éternellement, on ne compte pas. L'asile des lunatiques du District de Carfax où grince la lanterne à l'entrée, nous supposons par grand vent, mais il n'y en a aucun son ni aucune trace. Peut-être est-ce l'effet d'un mécanisme d'horlogerie visant à aggraver les troubles mentaux des voisins et remplir l'établissement ?

Dans une cellule dont nous supposons les murs capitonnés, mais dont le sol semble être de la pierre bien dure à fendre le crâne du pensionnaire qui s'y jetterait de sa propre hauteur, un binoclard en costume trois pièces répète dans la pénombre clairsemée par apparemment la pleine Lune, qu'il a fait tout ce que son maître lui a demandé, s'adressant apparemment directement au maître en question : tous les préparatifs sont en ordre, tout, et il attend son commandement, car il sait que quand les récompenses sont données, il fera partie de ceux qui bénéficieront de la générosité de son maître. Et d'attraper une mouche qui attendait bien sagement d'être attrapée, sans doute séduite par les curieuses prothèses que porte le bonhomme aux mains, qui ne doivent vraisemblement pas du tout facilité la préhension rapide.

Et de remercier son maître après avoir gobé la mouche.

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La bande annonce officielle HD : https://www.youtube.com/watch?v=fgFPIh5mvNc

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Re: Dracula, le flm de 1992

Messagepar Greenheart » Jeu 6 Oct 2022 14:00

Malgré toutes les bonnes intentions, en particulier les incitations en forme de double contrainte (faite de l'inédit visuel tout en vous inspirant de la Belle et la Bête de Cocteau, n'utilisez que des effets spéciaux pratiques et des surimpressions, partir des illustrations de MIgnola sans lui laisser le contrôle de leur traduction à l'écran etc.) c'est un vautrage.

Je crois que j'étais allé le voir au cinéma mais j'en ai oublié l'expérience. La vision du premier blu-ray de 2007 n'est pas une expérience particulièrement positive censée être en LPCM 5.1 joué sur une sono qui a pourtant fait ses preuves, et on peut toujours espérer que le 4K limite la casse, mais les détails que je relève viennent à ma connaissance la source : tous les acteurs sont de bois, même Gary Oldman qui gesticule et pantomine. Les plans sont étriqués, tout semble plat, les couleurs à la fois fades et utilisées comme du bariolage. Les angles bizarres sont multipliés mais n'ont aucun sens à part celui de se démarquer du film de 1931 et de cacher à quel point les décors sont de petites dimensions et ne permettent pas de filmer sous tous les angles.

A plusieurs reprises, je me suis demandé si ce n'était pas une sorte de pastiche voire une parodie, s'il n'y avait pas une volonté de faire jouer faux, de rendre impossible à croire la même scène. C'est tourné en studio, avec des effets spéciaux non pas visant à produire leur effet, mais semblant chercher à produire de la fausseté, du surannée. La vue de Londres la nuit est une peinture analogique grossière, ridicule en comparaison du genre de peinture qu'on utilisait dans les séries et les films des années 1930 à 1960 et probablement après. Le montage est brutal et souvent malvenu, faisant l'impression d'un simple collage de vignettes, au lieu d'apporter un souffle, une progression à tous les niveaux de la narration filmique.

La prolifération des poitrines nues féminines même dans des scènes où il parait impensable que le médecin ou le petit ami n'ait pas protégé la pudeur de la victime, le passage du film "érotique" projeté publiquement, le baiser entre fille brutalement inséré dans le montage... S'agirait-t-il d'une production Harvey Weinstein ? En tout cas cela fait basculer l'adaptation dite de Bram Stocker dans le film d'exploitation, comme il y en a beaucoup depuis les années 1960 plus ou moins érotiques, puis carrément sordide dans les années 1990. De manière très cocasse, un personnage masculin devant soigner Lucy de son anémie avec marques de crocs on ne peut plus caractéristique - une grande rousse à poitrine bien sûr nue dans la scène, qui n'aura cessé d'allumer le spectateur et la gente masculine et féminine dès sa première apparition - s'exclame "oh mon Dieu, c'est seulement une enfant!" : certainement pas, ni dans cette scène, ni dans aucune autre, vivante ou morte.

Il y a la volonté de citer une partie du journal des héros comme Bram Stocker a choisi de raconter le récit, paradoxalement pour en accroître le réalisme, mais ces citations interviennent après une scène de Fantasy horrifique en guise d'ouverture qui gâche complètement l'effet avec lequel Bram Stocker avait pourtant épouvanté et inspiré ses lecteurs. Les scènes du film sont criblés de détails incohérents : le bureau de l'agence immobilière illuminé par je ne sais combien d'appliques et de lampes, je suppose un éclairage au gaz, alors qu'il y a des fenêtres, qu'il fait apparemment jour, les oiseaux chantent, des feuillages s'agitent. Incidemment, les flammes d'un tel éclairage fument et chauffent, produisent des traces de partout.

Lorsque Dracula découvre les rues de Londres, il est filmé ainsi que les passants avec les saccades accélérées d'un film muet qui n'aurait pas été projeté à son rythme d'époque (une erreur moderne typique et curieusement dans une séquence suivante de projection érotique, les images sont à la bonne vitesse, non dégradée et bien sûr en noir et blanc) et une image bruitée mais qui reste en couleurs (!) et juste après, lorsque Dracula se présente à Mina, qui à l'époque ne devrait pas se laisser aborder par un inconnu ou se promener sans chaperon en pleine rue - ils sont filmés comme une télénovela, le plus serré possible avec leurs chapeaux qui ne rentrent pas dans le champ, et possiblement devant une projection. Et juste après un plan de figurants dans un pauvre décor de façades londonienne. Curieusement, le film de 1931 sans effets numériques sonnait beaucoup plus juste dans ses ambiances et ses vastes décors, mêmes peints.

Les éléments de fantasy horrifique sont hors contrôle : c'est du bombardement. Lorsque Harker change de carrosse, le nouveau cocher porte une armure invraisemblable et sans descendre le saisit par l'épaule à trois ou quatre mètre d'extension tandis que les loups hurlent à qui mieux mieux. Puis Harker sans s'émouvoir le moins du monde se laisse ramener à l'intérieur de la cabine. Harker trouve un drap froissé blanc par terre dans une "chambre" et la première épouse vampire (tiens je croyais que Dracula avait juré d'aimer Elisabeta ?) émerge du sol et du drap entre les jambes de Harker, seins nus,puis Dracula fait éruption en pleine partouze vampirique, lévitant avec des projecteurs dans le dos, dont un vert, pour offrir en récompense un bébé à bouffer à ses trois concubines. Et de conclure la scène avec un rire sardonique. Et dans le même temps, la même production est incapable de représenter la vie de la vie oisive de Mina entre deux lignes de son journal lues à voix haute.

Les ombres de Dracula qui figurent sa vraie nature et ses intentions sont censées être visible en vrai par Harker, faute d'avoir le moindre commencement de preuve qu'il s'agit seulement d'une métaphore invisible au héros : Coppola est visiblement incapable de réussir l'alchimie d'un Edgar Wright (Scott Pilgrim, Last Night In Soho, le dernier pub avant la fin du monde) ou même de tout un défilé de réalisteurs de la 4ème dimension et d'Au-delà du réel les séries originales, qui eux tous pouvaient suggérer ou représenter à la fois une réalité, ses fantasmes et l'irruption du fantastique, de la Science-fiction et de l'horreur.

En conclusion, Dracula 1992 est un meilleur film imaginé par qui aurait lu à son sujet et vu des clichés de production, que projeté sur un écran.

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