La planète des singes, le roman de 1963

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La planète des singes, le roman de 1963

Messagepar Greenheart » Mar 13 Fév 2024 15:27

Image

La planète des Singes (1963)
Autre titre : La planète mystérieuse.

Sorti à Paris en janvier 1963 aux éditions Julliard,
réédité en février 1963, au Livre de Poche en février 1970, puis avril 1972, mars 1974, décembre 1974, août 1977, mai 1978,
Réédité chez Pocket en janvier et février 1980, puis juillet 1981, puis en mai et novembre 1984 — puis 17 août 2017.
réédité chez GP Rouge et Or Souveraine en octobre 1982,
Réédité chez Pocket cinéma en août 1989, mai 1990, avril 1993 puis mars 1995, puis juin 2000 ;
Réédité chez Pocket junior référence en mai 1994 puis octobre 1998, en Omnibus en février 1998 ;
Réédité chez France Loisir Piment en février 2001 puis octobre 2001 ;
Réédité chez Pocket junior roman en août 2001, Pocket littérature en septembre 2001 puis janvier 2008 ;
Réédité chez Pocket jeunesse jeune adulte janvier 2004 puis décembre 2012,
Compilé en Omnibus plus 6 romans et 8 novelles juin 2011.

De Pierre Boulle.

Pour adultes et adolescents.

(Fable dystopique) Jinn et Phyllis, des touristes spatiaux trouvent un manuscrit dans une bouteille jetée à l’espace qui raconte l’expédition, en l’an 2500, du professeur Antelle à destination de l’étoile supergéante . Antelle a embarqué avec son disciple, le jeune physicien Arthur Levain, le journaliste, auteur du manuscrit, Ulysse Méroua, et avec un chimpanzé baptisé Hector. Arrivés à proximité de l'étoile, ils découvrent quatre planètes gravitant autour d'elle, dont l’une d’elle semblables à la Terre, qu’ils décident d’explorer. À bord de leur « chaloupe » à fusées, les trois aventuriers survolent des villes, des routes, des champs avant d’atterrir dans une forêt. Après analyses, l’atmosphère de cette planète se révèle identique à celle de la Terre, et ils baptisent la nouvelle planète Soror (« Sœur » en latin. Ils sortent, enlèvent leur scaphandre, laisse Hector s’échapper, explorent la forêt, arrivent à un lac naturel dont l’eau limpide leur donne envie de se baigner. C’est alors qu’ils découvrent au bord du lac les traces de pas humains.

*

Spoiler : :
Inspiré d’une inversion des rôles du grand singe et de l’humain — qui est un grand singe, donc en fait, du point de vue des perspectives, c’est du pareil au même — Pierre Boulle aurait relevé un défi autrement plus périlleux en inversant le statut de l’humain et du porc, ou du mouton, ou du poulet, ou toute autre mammifère que l’humain massacre au quotidien tout en rajoutant des couches de prétextes économiques et religieux pour se livrer à des immolations ou se gaver de davantage de taxes tout en réduisant au maximum les coups de production et en empoisonnant son monde.

Mieux vaut zapper le premier chapitre car celui-ci fait passer Pierre Boulle semble être un gros nul question science. Certes, c’est poétique, philosophique, satirique où ce que vous voulez, mais le roman est présenté comme semblable à la vérité scientifique. Seulement, Pierre Boule n’a même pas le bon sens de réaliser que la lumière ne pousse rien à l’échelle humaine à une vitesse comparable à n’importe quel déplacement à l’échelle humaine.

Plus la lumière est influencée par la gravité, aucune chance qu’elle pousse quoi que ce soit en ligne droite à travers un système solaire : elle est déviée par la masse des étoiles et des « trous noirs » suffisamment pour que le trou noir paraisse « noir » ou qu’une galaxie paraisse spiralée alors que les bras et les interbras sont logiquement des phases lumineuses — de la lumière portant l’image des étoiles qui s’accumule en fonction de la rotation en certains motifs plutôt qu’uniformément. La lumière tourbillonne forcément dans le sens de rotation de la sphère constituée par l’ensemble des masses interstellaires, comme l’eau qui s’écoule au fond de votre lavabo tourne dans le sens imposé par la gravité de la planète terre, selon l’hémisphère dans laquelle vous vous trouvez.

Plus l’Espace même seulement interplanétaire est formidablement vaste, et pour ressentir le « vertige à une vitesse folle » — alors que le paysage ne bouge pas faute des distances rapportées à la vitesse, qu’il n’y a pas de sol et que l’on n’est pas relié à un point d’attache, — il faut avoir beaucoup d’imagination. L’absence ou les variations de gravité peuvent donner la nausée, faire vomir et faire défiler surréalistiquement le paysage autour de l’astronaute qui flotterait, mais cela suppose qu’il ne soit resté que très peu de temps dans l’Espace après avoir passé l’essentiel de sa vie sur la terre et dans une gravité ferme, et ne se soit jamais acclimaté en restant plus de quinze jours dans une chute perpétuelle. La nullité scientifique du 1er chapitre est sans doute causée par le fait qu’il a improvisé l’écriture de son roman au lieu de se renseigner et de reconstruire une réalité fictionnelle un peu convaincante, en l’état des connaissances humaines du jour.

On peut aussi se poser quelques questions pratiques sur un vaisseau essentiellement constitué d’une voile réduite à ses passagers : où sont les toilettes, la cuisine, les provisions etc.


*

Le texte original de Pierre Boulle de 1963.

PREMIERE PARTIE

CHAPITRE PREMIER


Jinn et Phyllis passaient des vacances merveilleuses, dans l’espace, le plus loin possible des astres habités.

En ce temps-là, les voyages interplanétaires étaient communs ; les déplacements intersidéraux, non exceptionnels. Les fusées emportaient des touristes vers les sites prodigieux de Sirius, ou des financiers vers les Bourses fameuses d’Arcturus et d’Aldébaran. Mais Jinn et Phyllis, un couple de riches oisifs, se signalaient dans le cosmos par leur originalité et par quelques grains de poésie. Ils parcouraient l’univers pour leur plaisir — à la voile.

Leur navire était une sorte de sphère dont l’enveloppe — la voile — miraculeusement fine et légère se déplaçait dans l’espace, poussée par la pression des radiations lumineuses. Un tel engin, abandonné à lui-même dans le voisinage d’une étoile (assez loin cependant pour que le champ de gravitation ne soit pas trop intense), se dirigera toujours en ligne droite dans la direction opposée à celle-ci ; mais comme le système stellaire de Jinn et Phyllis comprenait trois soleils, relativement peu éloignés les uns des autres, leur embarcation recevait des coups de lumière suivant trois axes différent. Jinn avait alors imaginé un procédé extrêmement ingénieux pour se diriger. Sa voile était doublée intérieurement par une série de stores noirs qu’il pouvait enrouler ou dérouler à volonté, ce qui changeait la résultante des pressions lumineuses, en modifiant le pouvoir réflecteur de certaines sections. De plus, cette enveloppe élastique pouvait se dilater ou se contracter au gré du navigateur. Ainsi quand Jinn désirait accélérer l’allure, il lui donnait le plus grand diamètre possible. Elle prenait alors le souffle des radiations sur une surface énorme et le vaisseau se précipitait dans l’espace à une vitesse folle qui donnait le vertige à son amie Phyllis : un vertige qui le saisissait à son tour et qui les faisait s’étreindre passionnément, le regard perdu au loin vers les abîmes mystérieux où les entraînait leur course. Quand au contraire ils désiraient ralentir, Jinn appuyait sur un bouton. La voile se rétrécissait jusqu’à devenir une sphère assez grande pour les contenir tous les deux serrés l’un contre l’autre. L’action de la lumière devenait négligeable et cette boule minuscule, réduite à sa seule inertie, paraissait immobile, comme suspendue dans le vide par un fil invisible. Les deux jeunes gens passaient des heures paresseuses et enivrantes dans cet univers réduit, édifié à leur mesure pour eux seuls, que Jinn comparait à un voilier en panne et Phyllis à la bulle d’air de l’araignée sous-marine. 

***
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