Dr. Syn, le roman de 1915

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Dr. Syn, le roman de 1915

Messagepar Greenheart » Dim 24 Mar 2024 13:55

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Doctor Syn (1915)

Sous-titre anglais : A Tale of the Romney Marsh (un conte du marais de Romney).

Sorti en Angleterre en juillet 1915 chez Nelson Press.

De Russell Thorndike.

Pour adultes et adolescents.

(aventure, pirate, presse) Christopher Syn se contentait de mener la vie tranquille d'un vicaire de campagne à Dymchurch-under-the-Wall sous le patronage de Sir Charles Cobtree, le père de son meilleur ami Anthony Cobtree, jusqu'à ce que sa jeune et belle épouse espagnole, Imogene, soit séduite par Nicholas Tappitt, que le Dr Syn considérait comme un ami proche, et s'enfuit avec lui. Alors Syn part en quête de vengeance.

*

Spoiler : :
Premier d’une série de romans de pirates, c’est en fait la dernière aventure du « Docteur Paicher » et sa descente aux enfers. Les romans suivants le montreront sous un jour plus positifs. Les aventures du Docteur Syn (« Paicher ») ou le Fascinant Capitaine Clegg ou encore l’Epouvantail justicier (aux deux visages) des campagnes seront adaptés en deux films (1937 avec George Arlyss et 1962 avec Peter Cushing) et une mini-série Disney, avec rien moins que Patrick « Le Prisonnier » McGoohan dans le rôle titre.


*

Le texte original de Russell Thorndike.

I

TO THOSE who have small knowledge of Kent let me say that the fishing village of Dymchurch-under-the-wall lies on the south coast midway between two of the ancient Cinque ports, Romney and Hythe.

In the days of George III, with Trafalgar still unfought, our coast watchmen swept with keen glasses this broad bend of the Channel; watched not for smugglers (for there was little in Dymchurch to attract the smuggler, with its flat coastline open all the way from Dover cliffs around Dungeness to Beachy Head), but for the French men-o'-war.

In spite of being perilously open to the dangers of the French coast, Dymchurch was a happy little village in those days—aye, and prosperous, too, for the Squire, Sir Antony Cobtree, though in his younger days a wild and reckless adventurer, a gambler and a duellist, had, of late years, resolved himself into a pattern Kentish squire, generous to the village, and so vastly popular.

Equally popular was Doctor Syn, the vicar of Dymchurch: a pious and broad-minded cleric, with as great a taste for good Virginia tobacco and a glass of something hot as for the penning of long sermons which sent every one to sleep on Sundays. Still, it was clearly his duty to deliver these sermons, for, as I have said, he was a pious man, and although his congregation for the most part went to sleep, they were at great pains not to snore, because to offend the old Doctor would have been a lasting shame.

The little church was old and homely, within easy cry of the sea; and it was pleasant on Sunday evenings, during the Doctor's long extempore prayers, to hear the swish and the lapping and continual grinding of the waves upon the sand.

But church would come to an end at last, as most good things will, although there was a large proportion of the congregation—especially among the younger members—who considered that they could have even too much of a good thing.

The heavy drag of the long sermon and never-ending prayers was lifted, however, when the hymns began. There was something about the Dymchurch hymns that made them worth singing. True, there was no organ to lead them, but that didn't matter, for Mr. Rash, the schoolmaster—a sallow, lantern-jawed young man with a leaning toward music—would play over the tune on a fiddle, when led by the Doctor's sonorous voice, and seconded by the soul-splitting notes of Mipps, the sexton, the choir, recruited entirely from seamen whose voices had been cracked these many years at the tiller, would roll out some sturdy old tune like a giant pæan, shaking the very church with its fury, and sounding more like a rum-backed capstan song than a respectable, God-fearing hymn.

They felt it was worth while kneeling through those long, long prayers to have a go at the hymns. The Doctor never chose solemn ones, or, if he did, it made no odds, for just the same were they bellowed like a chanty, and it was with a long-drawn note of regret that the seafaring choir drawled out the final Amen.

Very often when a hymn had gone with more spirit than usual the Doctor would thump on the desk of the three-decker, addressing the choir with a hearty, "Now, boys, that last verse once again," and then, turning to the congregation, he would add: "Brethren, for the glory of God and for our own salvation we will sing the—er—the last two verses once again."

Whereat Mr. Rash would scrape anew upon the fiddle, Doctor Syn would pound out the rhythm with a flat banging on the pulpit side, and after him would thunder the sea salts from the choir with an enthusiasm that bade fair to frighten hell itself.

*

La traduction au plus proche

I

À CEUX qui connaissent mal le Kent, je dirai que le village de pêcheurs de Dymchurch-under-the-wall se trouve sur la côte sud, à mi-chemin entre deux des anciens Cinque ports, Romney et Hythe.

À l'époque de George III, alors que Trafalgar n'avait pas encore eu lieu, nos gardes-côtes surveillaient de près ce large coude de la Manche, non pas à la recherche de contrebandiers (car il n'y avait pas grand-chose à Dymchurch pour attirer les contrebandiers, avec sa côte plate ouverte sur toute la longueur des falaises de Douvres, autour de Dungeness, jusqu'à Beachy Head), mais à la recherche de mercenaires français.

En dépit du fait qu'il était dangereusement ouvert aux dangers de la côte française, Dymchurch était un petit village heureux à cette époque - et prospère, aussi, car le Squire (NdT: propriétaire terrien de la Noblesse anglaise), Sir Antony Cobtree, bien que dans sa jeunesse un aventurier sauvage et téméraire, un joueur et un duelliste, s'était, ces dernières années, résolu à devenir un Squire Kentish typique, généreux envers le village, et donc très populaire.

Tout aussi populaire était le docteur Syn, le vicaire de Dymchurch : un ecclésiastique pieux et large d'esprit, avec un aussi grand goût pour le bon tabac de Virginie et un verre de quelque chose de chaud que pour la rédaction de longs sermons qui envoyaient tout le monde dormir le dimanche. Pourtant, il était clairement de son devoir de prononcer ces sermons, car, comme je l'ai dit, c'était un homme pieux, et même si ses fidèles s'endormaient pour la plupart, ils s'efforçaient de ne pas ronfler, car offenser le vieux docteur aurait été une honte durable.

La petite église était vieille et accueillante, à proximité de la mer, et il était agréable le dimanche soir, pendant les longues prières extemporanées du Docteur, d'entendre le clapotis et le grincement continuel des vagues sur le sable.

Mais la messe avait une fin, comme toutes les bonnes choses, bien qu'une grande partie de la congrégation, surtout parmi les plus jeunes, considérait qu'ils en avaient déjà bien trop profité.

Le lourd fardeau du long sermon et des prières interminables s'était toutefois dissipé lorsque les hymnes avaient commencé. Il y avait quelque chose dans les hymnes de Dymchurch qui les rendait dignes d'être chantés. Certes, il n'y avait pas d'orgue pour les diriger, mais cela n'avait pas d'importance, car Mr. Rash, le maître d'école - un jeune homme maigre, aux jours creuses, qui avait un penchant pour la musique - jouait l'air sur un violon.

Lorsqu'il était dirigé par la voix sonore du Docteur, et secondé par les notes qui fendaient l'âme de Mipps, le sacristain, le chœur, entièrement formé de marins dont la voix était devenue rauque au fil des années à la barre, déroulait un vieil air robuste comme un paon géant, faisant trembler l'église de sa fureur, et ressemblant plus à une chanson de cabestan imbibée de rhum qu'à un hymne respectable et pieux.

Ils pensaient que c'était la peine de s'essayer aux hymnes après toutes ces longues prières à rester à genoux. Le Docteur ne choisissait jamais de cantiques solennels, ou, s'il le faisait, cela ne faisait aucune différence, car ils mugissaient tout de même comme un shanty (NDT chant de marin pour travailler), et ce fut d'une note finale rallongée par le regret que le chœur de marins concluait leur "Amen".

Très souvent, lorsqu'un hymne s'était déroulé avec plus d'entrain que d'habitude, le Docteur frappait sur le pupitre de la chaire, s'adressant au chœur en déclarant chaleureusement : "Maintenant, les gars, le dernier couplet encore une fois", puis, se tournant vers l'assemblée, il ajoutait : "Mes chers frères, pour la gloire de Dieu et pour notre propre salut, nous allons chanter les... les deux derniers couplets encore une fois".

Alors M. Rash grattait à nouveau le violon, le docteur Syn martelait le rythme sur le côté du pupitre, et après lui, les marins du chœur tonnaient avec un enthousiasme qui aurait pu effrayer l'enfer lui-même.

***
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