Donjons & Dragons
Posté: Dim 14 Déc 2014 11:38
Je crois que c'est en 1980 que Science & Vie publiait un mystérieux article sur ces nouveaux jeux où l'on explorait en imagination un labyrinthe médiéval pour en affronter les monstres, tout en lançant des dés aux formes étranges.
Rien qu'à lire l'article, je m'étais imaginé quelque chose de fantastique, très étrange, totalement basé sur l'aventure, comme un récit qui s'écrirait tout seul et à plusieurs, alors que les auteurs du jeu américain avaient en fait plutôt prévu un jeu de combat à l'aide de figurines et de dés sur un plan que l'on dessinait ou assemblait soi-même, avec beaucoup plus de détails sur les personnages, et la possibilité de jeter quelques dés en plus pour savoir ce qui arrivait entre deux combats. En gros, le genre de loisir qu'un joueur en ligne a droit dans World Of Warcraft, mais sans l'abonnement, sans l'ordinateur, sans internet et sans le mal aux yeux et au reste du corps.
Par une coïncidence assez géniale, mon grand-frère partait alors pour les USA dans le cadre d'un échange scolaire.
Officiellement c'était pour Chicago, mais en réalité c'était pour la "petite" ville voisine de... Champaign, exactement la ville où commence Destination Uruapan, la première aventure des Conquérants de l'Impossible de Philippe Ebly.
Toujours est-il que son objectif incident était de nous ramener la fameuse "boite de base" citée dans l'article de Science & Vie, afin que nous puissions découvrir ce nouveau jeu (de plateau ?) qui semblait exalter notre passion commune pour la science-fiction et la fantasy...
Et à son retour nous découvrîmes la fameuse boite en carton super-fragile.
C'était déjà la seconde édition, l'image de couverture était bien bariolée (du quasi fait-maison).
Mon grand frère devenait évidemment "maître de jeu" (Dungeon Master en version originale) et mon petit frère et moi et plusieurs NPC ("non player characters", personnages non joueurs, c'est à dire dont le rôle n'est pas tenu par un joueur bien vivant assis à la table) pour aller crocheter (20%) ou défoncer (80%) nos portes, faire fuir (20%) ou trucider le monstre (80%) pour ensuite le dépouiller de son trésor ("Quoi ? Seulement 3 pièces de cuivre ?").
Et nous avions à peine exploré le fameux et unique "Donjon aux confins du pays" que nous montions une véritable expédition à Paris chez l'Oeuf Cube, pour acquérir cette fois la première édition avancée de Donjons et Dragons, la triplette "Livre du meneur de jeu", "livre du joueur", "livre des monstres" ("surtout ne le regardez pas !" nous disait notre meneur de jeu... Mais bien sûr ), avec à nouveau les couvertures "fait-maison" qui seraient plus tard remplacé par des illustrations beaucoup plus professionnelles.
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