Le Marathon Space Opera de l'été 2016

Récits d'aventures dans l'Espace.

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Le Marathon Space Opera de l'été 2016

Messagepar Greenheart » Jeu 9 Juin 2016 17:49

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...Et en avant-première de L’étoile Étrange numéro 2 !

***

Bienvenue sur Cassiopée

Une nouvelle de Space Opera pour adultes et adolescents de Space Opera par Doug Greenheart.



Sur le terre-plein de l’astroport libre, la fête battait son plein. Comme sur la piste d’un cirque géant où défilaient en cercles concentriques des animaux surnaturels, humanoïdes étonnants et machines improbables, les passagers défilaient pour embarquer à bord du premier astronef qui les accepteraient. Et s’ils essuyaient un refus, ils repartaient simplement pour un tour, le temps qu’un autre vaisseau remplace le précédent.

Au milieu de la double spirale, qui s’était illuminée en galaxie avec la tombée de la nuit, vaquaient les agents chargés de tenir un compte de ce chaos organisé : qui arrivait, qui partait, d’où ils arrivaient et où ils allaient, et s’ils devaient être renvoyés d’où ils venaient, ou bien empêchés d’embarquer. Ces hommes en noir, aux yeux aveuglés de lunettes en verre miroir, s’agitaient dans toutes les directions, passant et repassant à travers la double file des passagers entrants et sortants – pour la plupart du temps en vain, car il était facile de pirater leurs scans au débarquement ou de falsifier leurs fichiers bien avant l’embarquement.

Pendant que les hommes en noir n’y étaient pas, le garde du corps d’un jeune couple voilé et masqué quitta à son tour la file d’embarquement, pour aller trouver la joyeuse bande bariolée de Space Hippies en partance pour le fameux Festival Perpétuel Amour et de Paix de Cassiopée, dont la joyeuse agitation troublait facilement la géométrie des voyageurs. Il discuta brièvement, échangea des cadeaux, revint auprès du couple qu’il gardait, sans faire de commentaire, ni aucun geste particulier. Le couple se tenait pas la main, et le jeune homme serra seulement la main de sa bien-aimée un peu plus fort.

***

Le garçon disait s’appeler Némo et présenta la jeune fille comme étant son épouse Kira. Ils étaient de la petite noblesse locale et partaient en voyage de noces pour un tour de la Boucle Locale après avoir convolé la veille. Clark, le capitaine du Majestico ne s’étonna de rien – il reconnaissait les costumes traditionnels de la caste des nobliaux de Continent Bleu – tout collait jusqu’à l’ordre des pièces de la parure de la jeune mariée, et les poches soigneusement arrachées de l’antique combinaison de vol jaune que portait Némo, symbolisant l’arrivée des premiers colons sur la planète. Certes, la jeune mariée demeurait voilée, là encore suivant la tradition locale – mais le visage bleu du jeune marié respirait l’honnêteté, jusqu’à la pâleur cocasse de ses pommettes comme il rougissait à tout va chaque fois qu’il citait le nom des hôtels dans lesquels le jeune couple allait descendre.

Ce fut donc sans se douter de rien que le capitaine Clark se rendit en cabine de pilotage quand Déna, son second et première concubine l’informa d’un chisme. Et de pointer le vaisseau spatial qui avaient pris en chasse dans l’un des deux cercles étoilés accolés du pare-brise. Déna regarda Clark – le visage buriné du vétéran était soucieux, ce qui voulait dire qu’ils ne parlaient pas d’un vaisseau ami. Il murmura : « Ils ont quelque chose à nous, c’est évident ; avons-nous quelque chose à eux ? »

En entrant rapidement des commandes-clavier, Déna afficha sur l’écran central du tableau de bord les plans du Majestico, puis dézooma pour faire apparaître les cartes circulaires avant et arrière de leur horizon. « Non, lâcha enfin Déna – mais c’est un local. L’Encyclo dit qu’il date au moins de la colonisation de ce trou qu’on vient de shunter. »

Alors Clark percuta et jura : « Voyage de noces mon ki ! » Déna annonça froidement : « Interception dans moins de cinq minutes. Mona peut encore les zapper. » Son capitaine rétorqua : « On n’est pas censé être armé, pas question qu’on nous retire le permis de Boucler ». Déna objecta, cette fois alarmée pour de bon : « Mais si ce sont des pirates ? » « Ce ne sont pas des pirates… » répondit catégoriquement Clark. Puis il ajouta : « Fais un crochet par Argos, avec la balise d’abordage activée – mais ne l’active qu’en vue d’Argos et ne sors pas de la cabine avant que les Argonautes aient sécurisé le bord. C’est compris ? – Compris. » La voix de Déna avait retrouvé son calme.

Le capitaine Clark quitta la cabine de pilotage pour gagner le pont des passagers, sans se presser… Il pensait que, s’il s’abstenait de prévenir les « jeunes mariés » et jouait la surprise, il s’épargnerait une fusillade à bord ou il ne savait quel autre acte de désespoir. Si l’astronef qui était sur le point de les aborder était local, il ne pouvait pas se permettre de massacrer l’équipage du Majestico – les passagers peut-être, mais pas l’équipage : il était impossible de camoufler une épave dans l’hyper-espace, et leur planète serait interdite de navigation dans la minute où leur crime serait découvert.

Puis Clark ressentit ce creux au ventre si familier, qui indiquait qu’ils venaient d’être abordé. Quand il arriva dans le Grand Salon des passagers, le prétendu Némo gisait déjà à terre égorgé, tandis que sa prétendue jeune épouse hurlait, encore et encore. Clark reconnut la tenue d’apparat traditionnel de Bergers du Continent Bleu. Alors le plus âgé et le plus riche d’entre eux arracha le voile de la jeune mariée, et se figea, le voile tenue haut dans une main, la dague d’apparat éclaboussée de sang rouge. On entendait plus que le gargouillis du sang et bruit du couteau qui achevait de décapiter le jeune marié.

Le chef des Bergers Bleus lâcha un juron et donna des ordres à ses tueurs, qui devaient être ses fils. Celui qui brandissait fièrement la tête de Némo perdit son sourire quand il constata, avec les autres, que le visage bleu du jeune fiancée se décollait et tombait, révélant le visage blafard et hagard d’un jeune Hippy de l’Espace. Et avec le visage bleu tombait les cheveux lisses et noirs, faisant jaillir des boucles blondes.

Comme la petite troupe des Bergers Bleus refluaient en direction du sas par lequel ils avaient fait irruption, Clark releva la prétendue jeune mariée – une hippy de l’Espace bien sûr, toute jeune, qui hoquetait – et qui se mit à hurler d’horreur, de chagrin et de désespoir en réalisant qu’elle avait à ses pieds la tête de son fiancée à elle, dans une mare du sang rouge des Terriens qui n’avaient pas encore mutés… Mona, la seconde concubine de Clark, arrivait, l’air lugubre, son propre sabre à la main, tandis que Clark sentait un autre creux familier dans son ventre : le Majestico était libre à nouveau.

Clark donna ses ordres : « Mona, met le gamin dans la cuve et n’oublie aucun morceau – puis ramène de quoi calmer la fille avant que je lui en colle une… » Clark était furieux : ceux qui leur avaient joué ce tour à eux et aux Hippies avaient bien calculés leur coup, car, en vertu du contrat qui autorisait le Majestico à Boucler, il était tenu de porter assistance médicale à ses passagers. Le gamin bassinerait le temps de réparer la décapitation et les dommages subsidiaires, et lui et sa copine en serait quitte pour une leçon salutaire sur le fait qu’il ne faut jamais accepter quoi que ce soit de n’importe qui avant d’embarquer à bord d’un vaisseau spatial.

***

Dans les cales de L’Alambra, la fête battait son plein tandis que l’orbe somptueux de Cassiopée VII envahissait l’écran vidéo géant au-dessus du campement hippy improvisé. Alors seulement, déguisés en hippies de l’Espace, le véritable Némo embrassa la véritable Kira. De son côté, leur garde du corps planifiait la suite de leur fuite : il n’était en effet pas question pour eux de rester dans la Boucle, où le père de Kira finirait toujours par les retrouver. Il leur fallait gagner un nouvel horizon, et pas forcément sur une infra-planète comme le Continent Bleu ou Cassiopée VII.


FIN

***

Tous droits réservés David Sicé 2016, achevé le 9 juin 2016.

***
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Re: Le Marathon Space Opera de l'été 2016

Messagepar Greenheart » Mar 9 Aoû 2016 16:41

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Les éléphants de Mars

Une nouvelle de Science-fiction de David Sicé.


1

À son zénith, le ciel de Mars était d’un bleu-vert intense, presque métallique. Manu baissa les yeux. À l’horizon s’élevaient çà et là les larges piliers d’orages verticaux – des volutes de nuages gris sombres vomis par les cratères vomissant l’eau et l’oxygène, lesquels, depuis le début du siècle, avaient peu à peu rendu l’air des basses terres respirable.

Manu fut soudain distrait par un tapotement vigoureux à ses pieds : assis à la botte du jeune homme, un lièvre de Mars, de belle taille, le considérait, impérieux, ses longues oreilles dressées, ses moustaches frémissantes…
« Il veut que vous lui donniez une barre… » fit Eva, la fille du fermier, une gamine en jeans – à sept ans déjà grande et mince, aux longs cheveux blonds filasses retenus par un fichu blanc assorti à son tee-shirt cousu d’étoiles roses.

« Une chance que vous leur avez pas donné la parole à ceux-là… » commenta avec un sourire Manu, qui sortit une barre d’une de ses poches, juste pour voir si la gamine disait vrai. Le regard du lièvre se braqua immédiatement sur la barre, non sans un petit coup d’œil raide en direction de la poche restée ouverte. Manu déchira le bout de l’emballage, et le museau de l’animal se mit à remuer, tandis que l’infime odeur des protéines végétales se répandait dans l’air ténu et frais.

La petite langue rose du rongeur se mit à claquer plusieurs fois. Manu sentait aux ondes qui couraient le long du pelage poussiéreux, que la petite bête était prête à sauter arracher la barre des doigts du jeune libériste dans le cas où ce dernier changerait d’avis pour se boulotter l’apport journalier quotidien sous son petit nez. En souriant, Manu plaça la barre à la hauteur de l’animal. Le lièvre, oubliant la prudence la plus élémentaire, se dressa sur ses pattes arrières, attrapa de ses pattes avant la main de Manu, mordit dans la barre – l’arracha de son emballage et commença son repas, s’étendant sur le dos aux pieds du jeune homme.

« Est-ce qu’il voudra une boisson avec ? » demanda Manu, narquois.

Eva répondit d’une voix traînante : « Vous devriez l’attraper par le cou maintenant. On peut en faire un bon civet. »

Comme s’il avait compris le tour que prenait la conversation, le lièvre se retourna et partit comme une flèche. Manu sentit alors comme une ombre passer sur lui – et l’instant d’après, un jeune aigle magnifique, à l’envergure extraordinaire, attrapa le lièvre et l’emporta.

« Bon vent le civet … » dit simplement Eva.

La gamine tourna des talons et retourna embêter les oies qui s’étaient toutes mises à jacasser d’indignation. Regardant à nouveau le point où l’aigle avait arraché du sol sa proie, Manu réalisa que le lièvre n’avait même pas lâché la barre nutritive, déterminé qu’il était à achever son dernier repas sur cette planète.

Curieusement, Manu repensa alors au temps où, enfermé dans l’une de ces tours interminables de l’ancienne Terre, il s’acharnait à atteindre les objectifs incompréhensibles que lui imposait Jéhéna, l’assistante virtuelle de son smartphone. Que ce soit à un poste de travail ou en salle de sport, ou au lit avec la supérieure hiérarchique que Jéhéna lui avait désignée ce jour-là, l’intelligence artificielle était intraitable.

Manu n’y avait d’abord pas cru quand son chef de service lui avait annoncé que sa demande de transfert sur Mars en tant que Libériste avait été acceptée… La lubie d’un sponsor ? le coup de pouce d’une supérieure hiérarchique incroyablement satisfaite et romantique ? La question ne l’intéressait déjà plus – le temps de s’assurer que tout son matériel était bien embarqué, Manu prenait le premier Astro pour la planète « rouge », et demandait son changement de planétalité dans la minute de son débarquement… Le scanneur ayant validé sa demande une seconde plus tard, Manu avait soudain senti ses genoux devenir tout mous. Une émotion inconnue – la liberté – l’avait complètement bouleversé.

Peu après, une info-bulle vint flotter autour de lui pour proposer son aide. Manu alla récupérer son bagage… Son rêve de gamin venait de se réaliser ; il se sentait léger comme plume – pas seulement à cause de la gravité inférieure sur Mars, mais parce qu’il était heureux au-delà de ce qu’il aurait jamais pu imaginer. Ce n’est rien d’en rêver : il faut le vivre pour comprendre ce que cela veut vraiment dire.

Le temps de récupérer une perso-bulle, et de s’assurer auprès d’un technicien du club de libéristes de Mars que tout son matériel était en bon état – Manu prit un vrai déjeuner avec d’autres passionnés, gribouilla des notes en dur sur une carte de Mars pour le cas où sa perso-bulle le black-buggerait, puis il embarqua à bord du premier glisseur pour la Plaine de la Lune, qui parait-il, en cette saison, était le meilleur endroit pour commencer à voler.

Calé dans son fauteuil à l’étage panoramique du glisseur, Manu se sentait comme un peu ivre. Puis il réalisa à quel point il ignorait tout de Mars, et à quel point ces paysages et la manière dont ils pouvaient s’animer, étaient différents de ce qu’il avait pu voir dans les films ou les documentaires. Comme il observait un étrange nuage de poussière qui serpentait à travers les champs, poursuivi par un drone-fermier qui lançait des éclairs, il se sentit d’un coup partir…

« Oh, hé, m’sieur, réveil ! z’êtes arrivés… »

Manu rouvrit les yeux : c’était le chimpanzé de sa voisine, habillé en groom, qui lui donnait des petites bourrades, tandis que la perso-bulle de Manu flottait tranquillement, collée à la vitre panoramique.
« Merci… » répondit faiblement Manu en se levant, puis en frottant machinalement l’épaule. La voisine – une pure Terrienne que Manu aurait cru en plastique tellement sa beauté lui paraissait artificielle, rappela son chimpanzé : « Cornélius ! Laisse ce sub tranquille de suite ou je te fais adopter ! »

Alors le groom chimpanzé sourit à Manu de toutes ses dents, et siffla sans avoir l’air de bouger les lèvres : « Z’inguiétez ba : elle euh benze ba ce g’elle dit… onn hondinuazion ! » Et l’animal sauta des genoux de Manu pour cavaler après sa maîtresse.

« C’est ça… répliqua Manu avec bien dix secondes de retard : et bonjour chez toi ! »

Je veux être le premier homme sur Mars.

Manu récupéra son sac à dos plus grand que lui dans la soute à bagages. Il faisait plutôt chaud, et Manu se disait qu’il ne comprenait rien aux saisons de Mars. Puis il se sentit à nouveau euphorique : il n’était plus un numéro… Mais il ferait bien de faire diagnostiquer sa perso-bulle martienne, qui avait failli le laisser dormir jusqu’à Utopia Planitia ! Comme il se retournait, il se retrouva face à son reflet… Un sub, lui ?!? Il avait l’air au moins aussi en plastique qu’elle – à l’exception des cheveux : au lieu d’être parfaitement lisses et crantés, ils étaient dans tous les sens, et avaient pris des reflets roux.

« Vous êtes Manu, n’est-ce pas ? »

Ash, le fermier que le club avait contacté pour lui. La perso-bulle faisait les présentations que personne ne lui avait rien demandé. Ash lui expliqua le truc : la perso-bulle ne fonctionnerait jamais correctement si Manu ne lui donnait pas un nom. Sinon ce n’était que des routines en vrac, au lieu de réponses adaptées un minimum intelligentes.

Ash était un grand gars maigre avec des cheveux gris métallisés coiffés en brosse. Non, le gris métallisé n’était pas l’effet d’un produit cosmétique à la mode, juste la vie au grand air sur cette planète qui n’arrêtait plus de déverser sa soupe primordiale sur leur tête. Et ce n’était pas l’aspect le plus bizarre que Mars pouvait donner à votre personne… Mais Ash se hâta de rassurer Manu : tout ce qu’on racontait sur les mutations et la soi-disant contamination de la nourriture martienne n’étaient que de purs mensonges protectionnistes terriens.

Et comme Ash le conduisait à bord de sa jeep jusqu’à son immense ferme, faisant la liste de tous ce que les terriens racontaient sur les martiens, Manu se retenait pour ne pas éclater de rire : il avait l’impression à cet instant de revivre le premier épisode d’une sitcom de son adolescence qui racontait les mésaventures d’un jeune étudiant terrien parti faire ses études sur Mars - et qui, dès son premier rendez-vous romantique, accouchait de jumeaux avec des chapeaux de champignons en guise de cheveux.

Ash s’étonna ensuite que Manu ne lui pose aucune question à propos de canaux et de martiens télépathes. Manu fit alors mine de s’émerveiller : le fermier avait lu Bradbury ? En fait, sur Terre, plus personne ne lisait, à moins d’être un historien ou quelque chose dans ce goût.

Mais la plaisanterie de Manu au dépend du fermier fit long feu : Ash avait bien lu pour de vrai les nouvelles et les romans de Ray Bradbury écrits en toutes lettres – et il était même capable d’en citer les premiers mots…

Ils avaient une maison de piliers de cristal sur la planète Mars au bord d’une mer asséchée, et chaque matin vous pouviez voir Madame K manger les fruits d’or qui poussaient sur les murs de cristal…

Une idée de môme, précisait Ash en souriant, nostalgique : il avait voulu imiter les héros de Fahrenheit, et devenir capable de réciter tous les écrits de Bradbury en guise d’hommage. Un projet stoppé net quand Ash avait découvert que chaque traduction racontait une histoire différente, et que pour restituer la totalité des images que cet écrivain avait pu inspirer, il lui aurait fallu comprendre toutes les langues, et réciter toutes les éditions – et devenir pour le coup une de ces Artificielle qu’il haïssait !

Puis Ash ajouta une autre citation – selon lui, c’était aussi de Ray Bradbury, mais pas dans une nouvelle ou un roman – dans un entretien avec un journaliste de l’époque, un vrai – pas les élucubrations d’une artificielle à un interclou de ses deux…

Mars est un rêve romantique. Je suis sûr que les hommes vont mettre le pied sur la planète rouge. Pour moi, ce n'est qu'un premier pas. Après, le chemin des étoiles s'ouvrira à eux. Le seul danger est le déracinement.
…Et Manu songeait qu’il était bien vrai que les martiens avaient un langage plus fleuri que les terriens. Pas de police des mots sous ce ciel bleu. Comme il se sentait à nouveau un peu ivre, Manu se rappela à l’ordre : moins d’excitation, et il éviterait de s’évanouir bêtement à chaque nouvelle expérience.


Arrivé à la ferme, Ash lui présenta Adam, son aîné, concentré sur les travaux de la ferme, et Eva, sa cadette, puis son épouse Lily. Manu rougit quand il entendit Lily souffler à son mari : « Il est si beau, avec ses cheveux rouges, on dirait qu’il est déjà martien et en même temps il est si stylé, il ressemble à un poster de propagande terrienne… »

Ash et Lily lui proposèrent de dormir dans un vrai lit, à la ferme, mais Manu refusa poliment : il voulait tester son perso-dôme – passer sa première nuit sur Mars sous le ciel martien… « Vous faites pas manger par les lapins, va… » lui souhaita Lily en le serrant un peu trop longuement contre sa belle poitrine... Et une fois réfugié sous son perso-dôme – dont le Ping, au moins, semblait parfaitement fonctionner, Manu se félicita : ce n’était pas ce soir qu’il tomberait enceint de jumeaux à tête de champignons...

***

La suite dans l'Etoile étrange numéro 2.
Tous droits réservés texte et illustration David Sicé, le 9 août 2016.

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