Je viens de le revoir, et il y a vraiment des pans entiers du film (du roman ?) qui sont ineptes.
Pourquoi tous les hommes d'une colonie voudraient tuer toutes leurs femmes ? Ils comptaient se reproduire avec les chèvres ?
Et pourquoi n'ont-ils pas tué les femmes de la colonie d'à côté alors, puisqu'elles ne projetaient pas davantage leurs pensées ?
Et si le prêtre avait dû mal à entendre son dieu avec toutes les pensées qui se bousculaient (en lui-même !), pourquoi n'a-t-il pas plutôt tué tous les hommes (lui inclus) ?
Pourquoi les hommes de la capsule paniquent en voyant leurs pensées apparaître lors de la descente vers la surface : pourquoi seraient-ils étonnés de leurs propres pensées, même projetée sur un écran d'air ? Depuis quand le personnel spatial fait des crises d'hystérie au premier son et lumière ? Ils n'ont jamais vu d'hologramme ? ils n'ont jamais vu des illusions d'optiques ?
Pourquoi la seule femme à bord survivrait parce qu'elle était incapable de voir ses propres pensées ? ce qui incidemment s'appelle de la visualisation et est la portée de n'importe quel être humain homme ou femme dans la réalité. Quand on dort, la visualisation s'appelle "le rêve", et quand on est éveillé, ça s'appelle "un fantasme". La profession qui consiste à projeter ses visualisations sur d'autres êtres humains porte le nom de "conteur" et c'est le moteur de n'importe quelle partie de jeux de rôles sur table, et la clé de la réussite de n'importe quel sportif ou individu homme ou femme qui doit réussir une performance, et aura répété gestes et paroles dans cette perspective en s'imaginant la scène future sur laquelle il devra évoluer.
Comme disait Spock l'original : "c'est illogique mon capitaine."
Mais il est vrai que le discours woke est de la folie pure -- parce qu'il est construit spécifiquement pour rendre fou et provoquer à la haine et la violence.
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Et du côté des métaphores, c'est pire encore : filez-les un peu de votre côté pour voir où ça mène :
Si les hommes sont trop "bruyants", et que les femmes leur répètent de se "taire", il s'agit bien de l'ordre de ne plus penser par soi-même, plus de libre-arbitre, n'être qu'une chose, un zombie, un esclave aux ordres des femmes ? Sois beau et tais-toi et fais tout le boulot pendant que je papote et baratine à volonté ? La communauté voisine de femmes est présentée comme idéale, une utopie, mais dans la réalité le matriarcat comme le patriarcat sont d'atroces dystopies : avoir une bite ou un vagin ou plus rien du tout ne fait pas de vous une autorité éclairée et encore moins le sauveur ou la sauveuse de l'humanité.
Si les femmes sont incapables de projeter leurs pensées, une explication évidente est que le cerveau n'est pas assez puissant pour ça, et cela seulement à cause de leur sexe. Et à plusieurs reprise le film répète que les hommes se comprennent mieux parce qu'ils entendent les pensées des uns comme des autres, ce qui est illogique, mais c'est ce que prétend le film : en n'entendant pas les pensées des femmes, ils ne les comprennent plus, et s'en défient jusqu'à préférer les tuer.
Mais cela implique aussi qu'elles sont intellectuellement limitées et qu'elles ne peuvent pas comprendre les hommes et s'entendre avec eux, ce qui a toujours été faux et de manière flagrante : en voulant humilier et médire des hommes, la production et le romancier forcément humilient et disent du mal des femmes.
Histoire de charger le dictateur et de justifier la dictature, la lecture comme l'écriture ont été interdite aux hommes (et pas aux femmes) parce que les hommes étaient télépathes et pouvaient communiquer avec des images mentales projetées autour d'eux.
Sauf que ces images mentales se confondent avec la réalité et réciproquement, donc c'est un peu comme prétendre que vous n'avez pas besoin de manger puisqu'on vous a passé au journal télévisée un reportage sur les succulents repas que les journaleux s'offrent aux frais de la princesse. Plus les boites de conserve, les mesures de grain, vos livres de comptes ne projettent pas d'images mentales, et même s'ils le faisaient, imaginez seulement le temps qu'il faudra pour communiquer par image que vous avez cent vaches et qu'il en manque deux, alors que vous ne savez pas compter, car cela implique de savoir lire des chiffres.
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Dans le bonus, le réalisateur Doug Liman déclare qu'il n'y a jamais eu une façon conventionnelle de raconter une histoire où les personnages projettent leurs pensées autour d'eux. Or, bon nombre de procédés cinématographiques ont pourtant été démontrés depuis le cinéma muet et ça ne s'est jamais arrêté jusqu'à nos jours.
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Je réalise que l'héroïne est jouée par Daisy Ridley (Star Wars passé et apparemment futur) : cette actrice n'a aucun talent (d'actrice) apparent dans le film, forcément là-aussi parce qu'elle joue une wokette censée incarner la femme forte aka un homme qui parle peu, ne montre pas ses émotions ce qui est pourtant humainement possible sans pouvoir de projection télépathique, et il y a un interview d'elle qui est particulièrement navrant quand on écoute attentivement ce qu'elle dit avec ses propres mots.
Deux exemples : "J'ai toujours pensé que Viola était un personnage sombre (dark) mais j'ai été surprise qu'elle soit un personnage clair (light)." "j'étais très confuse sur ce qui se passait (dans les scènes durant le tournage". Et sa voix (naturelle ?) est désagréable, ce qui est quelque chose auquel je ne m'attendais pas vu que les acteurs et actrices que j'ai pu entendre en vrai dans les conventions avaient tous des voix extraordinaires, en tout cas pour ce qui était des anglais et anglaises.
Elle n'est pas la seule membre de la production à débiter des c.nneries : il faut entendre Mad Mickaelsen vanter les talents d'acteur de Jonas, qui n'en démontre aucun particulier à l'écran, Jonas déclarer que travailler avec des (meilleurs) acteurs lui a fait forte impression, mais pas autant que de participer à une super-production, tandis que dans le même temps le responsable de l'image insiste sur le fait qu'il voulait montré que le film était réalisé sans moyens grandioses et s'extasie sur le fait qu'à l'écran l'image projetée est conforme à l'image sur laquelle il a travaillait, ce qui, quelle que soit la technologie lors du tournage, la post-production et la projection est le principe même de sa profession.
Tous ont fait du remplissage peu inspiré, ce qui prouve d'abord que c'est toute la production du roman (qu'apparemment beaucoup n'ont pas lu) jusqu'au montage final est mal fichu et ne donne pas envie aux participants à la production de s'épancher ou de s'en inspirer. Il s'agit aussi d'une production à gros problème avec une sortie plusieurs fois reportée du film, et absolument rien dans les bonus à propos de ces problèmes, alors qu'un James Cameron peut faire des heures de making of et de bonus à propos des problèmes de ses productions, grandioses ou moins grandioses.
Pour moi c'est clairement un problème de matière, et à tous les niveaux de qualité d'écriture et de direction d'équipe et des acteurs --- et le problème de matière et d'inspiration ne devrait pas exister quand il s'agit d'une production de Science-fiction ou Fantastique ou Fantasy, même avec un micro-budget, ou en cas de série Z ou B, et encore moins avec le budget et des stars tels Tom Holland et Mad Mikaelsen.
Une interview d'une actrice jouant un personnage secondaire, la femme (noire) chef de la communauté voisine matriarcale interpelle également : "(en ce qui concerne le jeu d'acteur) Le personnage me ressemble beaucoup, c'est très inspirant de jouer quelqu'un avec des super-pouvoirs" (son personnage n'en n'a pas, elle voulait seulement dire avec une autorité). Autrement dit, elle n'a pas eu à jouer la comédie parce qu'on lui a dit que son personnage et elle, c'était la même chose.
Quant à l'autorité, elle ne découle que du fait que le reste des acteurs suivent un script, elle n'a pas eu à apprendre à exercer son autorité et inspirer la confiance, au contraire d'un Patrick Stewart qui aura toute sa vie appris à jouer des figures d'autorité en les observant et en les incarnant sur scène autant qu'à la télévision et au cinéma -- et qui, à ma connaissance, n'est jamais allé raconter qu'il s'inspirait de lui-même pour jouer ses personnages. De là mes soupçons d'un recrutement woke : peu importe le talent ou le rôle, on engage une représentante d'une majorité (les femmes sont majoritaires dans n'importe quelle communauté parce que les hommes meurent plus jeunes et sont davantage exposés aux pires dangers, les africains sont plus nombreux que les caucasiens sur la planète).
Mais même si un acteur ou une actrice bénéficierait de passe-droits, avec un bon scénario et des compétences professionnelles combinées à une bonne direction d'acteur et un investissement personnel inspiré, il y avait possibilité d'une excellente performance d'acteur. Et de même, même en partant d'un roman de m.rde, tout était rattrapable avec un bon scénario, une bonne réalisation et une production de qualité.
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