(l’héroÏne) Est-ce que je suis trop prudente ?
(un premier barbu - en fait l'hologramme de l'ordinateur de bord plus ou moins amoureux de l'héroïne, professionnel jusqu'au bout...) : Tu vois ça (un écran toshopé avec l’outil clone et une zone noire)
Cet amas (il désigne la partie vide, de l’écran, précisément celle où justement il n’y a rien d’amassé).
...D’autant que nous sachons, c’est peut-être un système solaire entier qui joue à cache... (d’où l’apparition soudaine de lignes de reliefs dans la partie noire : l’écran afficherait-il ce qu’il comprend de la conversation ?)
Peut-être que c’est un trou noir... (plait-il ? un trou noir qui n’aurait aucun pouvoir d’attraction gravitique qui le trahirait instantanément ? ou bien est-il en train d’évoquer à mot couvert l’intelligence et la culture SF de la production ?)
Ce qu’on ne voit pas peut nous tuer (lapalissade super productive : et ce que l’on n’entend pas ? ce que l’on ne mange pas ? ce que l’on ne pète pas ? je peux en écrire des centaines de lignes comme celles-là).
(l’héroïne parlant au barbu comme à un débile profond) William : j’ai besoin de ton avis (William ne comprend visiblement pas de quoi elle parle et ne répond rien – par contre l’acteur est possiblement sur le point d’éclater de rire) Je te demande ce que toi, tu... penses. (elle grimace alors terriblement, comme si quelque chose avait vraiment du mal à passer ses sphincters).
(le barbu, hilare) Je pense que j’aimerais arriver en un seul morceau, même si cela veut dire faire un détour (... bref, je pense donc je suis, du verbe suivre)
(l’héroïne, tout sourire) Bon d’accord (c’est profond, détaillé et argumenté).
Arrivent deux autres personnages dont le loup-garou qui est devenu Superman et sosie de feu Grumpy Cat, l’adorable Tyler Hochlin (l’acteur) : nous avons une solution.
(l’héroïne, toujours constructrice) : je suis toute ouïe (et moi tout non)
L’autre personnage une fille en chemisier transparent toute poitrine tétonnée en avant débite visiblement sans en comprendre le moindre mot : En hypervitesse le Salvare (je suppose le nom du vaisseau spatiale, nous n'avons pas assisté à l'inauguration et encore moins au lancement ; et puis, en latin ça sonne toujours mieux, mais ils auraient fait encore plus fort en grec, non ?) a un champ de force. (qu’est-ce qu’un champ de force en hypervitesse, qu’est que l’hypervitesse, qu’est-ce que nous en avons à faire au juste ? Attention, rappelez-vous bien que c'est en hypervitesse que le champ de force est censé exister)
(l’adorable Superloupgarou) : Pas exactement (c’est rassurant)
(la fille aux épaules nues et cheveux très longs superpratiques en cas d’urgence, de combat etc.) En fait c’est plus une bulle (de savon ? non, de flipper ? subtile référence à Corinne Charby ?) qui dévie les particules.
(l’adorable supermachin) Et les décharges d’énergie (de quelle énergie, parce que énergie c’est le mot qui peut désigner n’importe quoi, y compris les pets ou les paroles de Comme un Ouragan de Stéphanie de Monaco, ou un bol de céréales, argh, il faut que je me sorte de la tête le placement de produit de Jack Armstrong !)
(le superloupgarou précise) : des décharges comme celles qui émanent de Sirius.
Et là, déclic wikipédia :
Sirius n'est pas une étoile, mais deux étoiles : c'est un système binaire composé d'une étoile de la séquence principale et d'une naine blanche (en bas à gauche), près de 10 000 fois moins lumineuse (Image Télescope spatial Hubble). Et si Sirius est en fait deux étoiles, les décharges d’énergie émanent de quelle étoile au juste, surtout que la séquence principale implique une étoile à peu près stable comme le Soleil, et une naine blanche beaucoup plus froide, donc calme. Et depuis quand en hypervitesse passer à travers une étoile pose le moindre problème ? Parce que si c'était le cas, je rappelle que l'espace est très loin d'être vide (poussière, gaz, radiation) et qu'à partir d'une certaine hypervitesse, il deviendrait aussi solide qu'un bloc de béton d'épaisseur infini pour le simple papillon qu'est le vaisseau spatial.
Maintenant, cramponnez-vous au pinceau, les scénaristes retirent l’échelle :
(L’héroïne) : Les gars vous voulez initialiser cette bulle, pour créer une sorte de bouclier ?
Qu’est-ce que disait déjà Gwen de Marco dans Galaxy Quest ? Ah oui, « mon rôle c’est de répéter tout ce que dit l’ordinateur, alors je répèterai tout ce que dit l’ordinateur !!! »
(le superloupgarou) : Exactement. Je serais franc, ça va être mouvementé mais on arrivera là-bas entier.
Imaginez seulement qu’il ait répondu : je serai franc, ça va être mouvementé et on va tous crever.
(l’héroÏne au barbu - rappel c'est l'ordi de bord qui répète tout ce que dit l'héroïne, qui répète tout ce que dit etc.) Une pensée ?
(le barbu) : C’est théoriquement valide mais ce n’est pas très prudent.
Et scientifiquement, celui-là se base sur quoi exactement pour fonder une validité théorique et un manque de prudence. Quelle était déjà l’alternative ? Se crasher directement ? Ah oui, perdre plusieurs moi en faisant le tour de Sirius ? Z'auriez pas pu calculer une autre trajectoire au départ ou envoyer un vaisseau éclaireur ou même tout un chapelet de drones ? Se pose là, la mission la plus importante de l'humanité (ils n'arrêtent pas de le répéter à tout bout de champ, alors je répète moi-aussi, forcément.
(le barbu) La bulle a 11% de chances de céder (lancez les dés à dix faces – encore une fois sur quoi le personnage se base, d’où il sort cette estimation en ignorant tout du genre de « décharge » que la « bulle » qui n’est pas « un champ de force de l’hypervitesse » est censé arrêter ? Oui, il a gratté sa barbe mais est-ce que c’est censé fournir une estimation scientifique précise d’un risque inconnu par définition ? Même pas. ET depuis quand on laisse un seul ordi et ses programmes plus ou moins défectueux décider seul du sort de la mission la plus importante pour l'humanité ? Regardez où ça a mené l'équipage de 2001 l'odyssée de l'espace (autre mission de premier contact la plus importante pour l'humanité...)
S’en suit un débat sur un pourcentage de risque sorti d’une pochette surprise et sur la question de s’il est plus dangereux de manger un plat préparé ou de foncer dans un possible trou noir (ou sur une naine blanche, ou en plein dans un soleil). Franchement je suis d’accord, je ne vois pas la différence entre réchauffer un plat au micro-onde et me jeter dans le Soleil ou traverser sans regarder. Après tout, puisqu'il n’y a que 11% de chance d’être tous tués.
Bon, peut-être que je regarderai tout de même la date limite de consommation du plat préparé, et peut-être que j’éviterai de traverser sans regarder, mais bon, je pourrais aussi mourir d’une crise cardiaque, donc, faisons n’importe quoi !
Mais l’héroïne répond que 11% c’est trop (elle jubile, bisque bisque rage, on se croirait dans une cours de récré de maternelle).
Et le gentil superloup garou se met à baver en hurlant qu’elle est en train de rallonger leur voyage de plusieurs mois, et les veines lui sortent du cou : même pas qu'il se transforme en Hulk ou en loup garou ou qu'il arrache ses vêtements et en fait c'est superman ou son double maléfique - non, les responsables de la mission ont tout simplement recruté un psychopathe fini qui ne se cache même pas et dont la seule compétence diplomatique consiste à menacer ses collègues et essayer de leur planter littéralement un couteau dans le dos à toutes occasions.