Après sexe+gore+dragon qui passe, la nouvelle formule woke+gore+dragon dans le champ.
Le premier épisode s'ouvre par, tant qu'à faire, un monologue d'exposition, qui soit-dit en passant est contredit par l'image : le hall est en ruines et c'est peu de le dire, ténébreux, ce n'est pas la salle de cérémonie d'un royaume au maximum de sa puissance. Dans les contes et légendes, les chroniques, les chansons de geste et autres sagas qui contient les fondamentaux de la Fantasy et des témoignages (déformés par le lyrisme) des usages médiévaux, ce genre de hall aurait dû être brillant, décoré je cite de mémoire comme une cathédrale un jour de fête. Les gens du moyen-âge mettait de l'or, des drapeaux, des couleurs partout parce que ça faisait riche, et parce que les couleurs identifiaient les castes et les personnages de théâtre comme des scenettes sculptées qui dans tous les royaumes de ce niveau technologiques tapissent les murs, pour édifier les visiteurs.
Le monologue d'exposition nous apprend aussi que le ou les auteurs de la série, des romans sont des brêles en droit médiéval et ignore les fondamentaux de n'importe quelle civilisation dont les richesses se transmettent génération après génération, en particulier les terres arables qui nourrissent tout le monde, ou les terres d'un royaume convoité par d'autres royaumes. Or, il est impossible que George R. R. Martin ignore ce droit qui joue un rôle majeur dans l'Histoire (la guerre de 100 ans tout de même), donc c'est par facilité d'écriture, aka commandements wokes de la banque qu'il ignore ces points :
* les règles de succession sont fixées par la société - les traditions, les lois dictées ou votées. Aucun roi ne les change par caprice sous peine de mort, forcément, parce que tout le monde veut alors faire la même chose, décider qui hérite de quoi, mais selon son propre caprice. Ce n'est pas non plus un "haut" conseil quelconque qui décide. Sans quoi effectivement la "maison" s'écroule, mais surtout les populations meurent de faim, tout de suite, car les terres sont en dispute et plus personne ne peut en vendre la récolte, à supposer que les esclaves fermiers aient pu se mettre au travail.
Autrement dit, le royaume de 100 ans Targaryen ne peut tout simplement pas exister, à cause précisément des règles appliquées dans cette épisode.
Mais House of the dragon fait pire encore : figurez-vous qu'ils célèbrent l'accouchement (ou l'avortement et l'éventration de la reine si on est réaliste) en massacrant la totalité des meilleurs chevaliers lors d'un tournoi à mort, un contre-sens complet en matière de culture médiévale. Cela impliquerait incidemment que le château du dragon n'aurait plus personne pour le défendre par exemple d'une coalition de seigneurs venus assister au tournoi pour piller et brûler la capitale. Imaginez seulement la haine des familles à voir de manière répéter le favori Daemon chef de la garde exploser la tête de vos fils (pères) etc. sachant qu'il fait peut-être ça à chaque tournoi.
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Passons au filtrage woke :Toute la garde du méchant Daemon - incidemment Daemon pour un méchant est un patronyme qui montre à quel point les scénaristes ignorent la réalité des langues : Daemon signifie le bon génie conseiller, celui qui donne bon appetit à table et qui vous sauve en cas de pépin, en clair l'Ange Gardien de l'Antiquité. Daemon a été dégradé par les chrétiens, toujours les premiers à médire des uns comme des autres, en Démon, créature infernale psychopathe, qui est censée acheter les âmes pour les tourmenter et piéger n'importe quel plouc juste histoire d'apeurer et d'édifier les petits enfants et les crédules, et surtout cela permet d'enseigner les vices et comment piéger son prochain à toute personne dont la curiosité aura été excitée par ce genre de fables à double-tranchant. Personne dans l'Antiquité n'appellerait quelqu'un de bien vivant "Daemon" parce que cela voudrait dire "qui vous donne bon appetit". Personne à l'époque médiévale ne donnerait le patronyme de Démon parce que ce serait un aller simple pour le bûcher (ou le pal etc. tellement de châtiments ignobles que Game Of Throne et sa préquelle se délecte à illustrer en ultra HD).
Bref, toute la garde est blanche de chez blanche, Daemon est blond de chez blond -- et Matt Smith ou sa doublure corps est devenu aussi épais de que Boréanaz au temps des dernières saison d'Angel -- aurait mieux fait de pratiquer le yoga comme Sting. Ne pas confondre épaisseur et muscles, et éviter de tourner des scènes à poils après avoir bu ou mangé, mais franchement, la production de la Maison du Dragon devrait le savoir, ou alors c'est un budget misérable qui économise sur le personnel chargé de veiller sur l'image des acteurs. Et oui, Matt Smith joue le méchant, mais c'est d'abord un attrape-clic, qui risque de ne plus en attraper tant que ça s'il continue à jouer des ordures woke, mais peu importe, c'est toujours plus facile pour choisir quel film ou série regarder ou pas quand un acteur commence à être confiné à certains personnages, certaines propagandes.
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Quand la scène gore arrive aussi rapidement que l'on aurait pu l'attendre d'une série dérivée de Games Of Thrones, vous constatez que pas un seul des "criminels" rassemblés par Daemon n'est blanc, et pourtant il y a bien des noirs et des métisses dans la famille royale, et les éthnies sont censées circulées et être attirée par la "capitale" du royaume : ne pas oser montrer un "criminel" noir, en particulier quand il est arrêté, mutilé ou tué est typique de la propagande woke.
Dans L'aigle rouge, on assiste régulièrement à des arrestations abusives. La méthode d'enquête du Commissaire est on ne peut plus simple : si un crime est commis contre un puissant, il tue le premier venu de classe inférieure (serviteur, paysan etc.) et l'accuse du crime, et l'affaire est réglée. Le Commissaire n'a même pas besoin d'accuser des centaines de personnes du moindre crime pour les massacrer, cela arrive très régulièrement, et c'est visiblement une corvée : débarrasser les mendiants ? oui monseigneur l'évêque, et c'est fait. Et il castre hors champ non pas un violeur mais le seul de ses gardes qui aura sauvé sa vie en s'enfuyant devant l'aigle rouge. Donc les châtiments abusifs ne sont pas un problème : le problème est que la scène est gratuite, voyeuriste et ne tient pas debout.
Si vous voulez soigner votre réputation barbare, vous faites des châtiments
publics, en général en plein jour, bien éclairé, sur un échafaud - une roue, un bûcher etc. Daemon massacre des hommes blancs sans que la population ne soit convoquée pour voir quelque chose. Dans l'Aigle rouge, le roi et/ou l'évêque et les seigneurs assistent même aux châtiments des crimes les plus graves, parce qu'ils ne croiront et ne seront édifiés que parce qu'ils auront vu de leurs propres yeux. Plus les suppliciés restent le plus souvent exposés : les esclaves en fuite sont crucifiés à l'époque romaine, les pendus pendent et pourrissent des semaines durant au temps de Villon, et la France fournit l'internet à Alkida et autre talislamistes pour que leurs vidéos montées professionnellement par des cinéphiles américains puisse inonder la planète entière et faire diversion de ce qui se passe vraiment du côté des champs de pétrole, des musées et des mines.
Mais le plus drôle, c'est que les gardes ou Daeman lui-même se contente de crier "Lui, violeur", "lui voleur", en pointant du doigt, euh, n'importe qui dans les hommes blancs poussés devant lui. Que font-ils dehors à une heure pareille ? Pourquoi personne ne les aurait prévenu que la garde sortait en ville ? S'agit-il d'une mise en scène complète ou bien les victimes des châtiments sont réellement des criminels ? Ont-ils été accusés, condamnés, sortis spécialement de prison pour être massacré sur la place et empêcher les bons citoyens de dormir ou de faire affaire la nuit ce soir là ? Ou sont les rondes où la garde vocifère sous vos fenêtres à chaque heure de la nuit "DORMEZ TRANQUILLES CITOYENS LA GARDE VEILLE !" ponctué du bruits de leurs bottes ?
Et comment la production peut-elle ignorer comment fonctionnait / fonctionne toujours la criminalité dans une grande ville (médiévale) : il y des guildes (syndicats) pour chaque sorte de criminels parce que sinon les profits sont dilués et on gaspille son énergie criminelle à des règlements de compte et autres guerres des gangs. Les premiers à taxer le crime sont toujours l'administration royale (ou présidentielle, regardez simplement en France comment le trafic de drogue était géré localement par les BAC et leur hiérarchie sous Sarkozy et est tombé (on l'espère) sous Hollande, ou comment il se fait que la première PME en chiffre d'affaire en France soit le trafic du cannabis importé du Maroc avec l'approbation de son roi, puisque quand il n'est plus d'accord (on avait mis son portrait sur les paquets), d'un coup, stop, les paquets n'arrivent plus en France et pénurie.
Donc si le chef de la garde, qui devrait être le premier à prélever sa petite commission chez les voleurs, les violeurs et autres petits commerces de sa capitale (comme on le voit faire dans l'Aigle Rouge par le commissaire et ses seconds), s'avisait de massacrer n'importe qui - pigeons ou membre des syndicats, la Maison du Dragon si elle avait jamais existé, apprendrait vite qu'il n'y a pas qu'elle qui peut mettre fin à sa propre existence.
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Ce qui nous fait deux scènes ineptes incomplètement coupées des réalités passées comme présentes étalant une méconnaissance lamentable des époques et chefs-d’œuvres ayant inspiré la fantasy la plus populaire -- mais en fait toutes les autres scènes sont tout aussi inepte... du genre utiliser un dragon comme allume-cigare pour incinérer la reine mère avortée et son bébé mort, devant des invités juste à côté et toujours trop prêt (dans tous les films ils nous font le coup) du bûcher funéraire.
Je passe sur l'héroïne bien sûr sexy, la fadasserie de tous les personnages masculins sans aucune exception (les méchants compris), le scénario ultraprévisible et l'ennui toujours croissant qui gagne à chaque épisode prouvant que la production en réalité joue la montre et n'avait jamais eu l'intention de ne montrer quoi que ce soit de nouveau, seulement de caviarder des scènes des épisodes précédents de Games of Thrones avec un budget considérablement réduit par l'inflation galopante et la récession toujours plus creusée de l'économie états-uniennes. Les écrans verts et autres incrustations d'images de synthèse ne peuvent pas tout cacher, en particulier un mauvais scénario et les pauvres acteurs contraints de le jouer.
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J'ai dû m'y reprendre à deux fois pour regarder le premier épisode, et j'ai décroché à chaque scène. J'ai mis plusieurs jours à remonter mon moral science-fictif avec un festival continue de (très) bons épisodes d'au-delà du réel, de l'aigle rouge et autres épisodes tous mieux écrits et plus spectaculaires que House Of The Dragon (et je vous parle actuellement de noir et blanc avec des effets spéciaux pratiques, ou des dialogues navrants de Cosmos 1999 sur des idées de merveilleux et d'horreurs très bien trouvée, et des tonnes de scènes d'action spectaculaires à chaque épisode, avec des réactions des acteurs dignes de ce nom, pas les éternelles mines constipées que l'on retrouve à nouveau dans House Of The Dragon.
En conclusion,
House Of The Dragon est une série toxique et woke qui va au moins durer deux saisons. Comme pour Games of Thrones, il n'est pas question que j'inflige à nouveau à mes neurones, mon inspiration et mon imagination une wokeries ultraviolentes de plus. C'est de la m.rde,
Vous êtes avertis,
protégez-vous : si on devient ce qu'on mange, on devient intellectuellement ce qu'on voit à longueur de journée, de semaine, d'année.
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