Sorti en France le 15 novembre 2023. Sorti en blu-ray français CAPRICCI FR le 19 mars 2024.
De Stéphan Castaing (également scénariste), sur un scénario de Mathieu Naert ; avec Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot, Jean-Rémi Chaize, Ulysse Genevrey, Karoline Rose Sun, Emmanuel Vérité, Sébastien Chabane.
Pour adultes et adolescents
(horreur prospective) Graphiste, Vincent écoutedistraitement un collègue de travail assis à côté de lui tandis qu'il travaille sur Photoshop. Celui-ci raconte : "Il était super bizarre ce rêve. J'étais, euh, dans une grande plaine ; y avait maman ; elle avait une grande robe. C'était exactement la même robe que celle qu'elle avait, euh, dans la vie..."
Vincent jette un regard limite consterné à son collègue, qui poursuit : "Et surtout, y avait un énorme, mais énorme troupeau de cerfs, tu vois, des cerfs, les animaux de la forêt. Et tout d'un coup, il y a des bois, enfin, des bois..." (il fait le geste de quelque chose qui surmonterait sa tête) "Enfin, des bois de cerfs, ont commencé à lui pousser sur la tête, à maman..."
Vincent sourit, gêné, puis fixe à nouveau son écran. Et le collègue de commenter : "Drôle d'impression..." Et il reprend : "Je la reconnaissais vraiment: rien — n'avait changé, sauf qu'elle avait des bois sur la tête. C'est beaux des cerfs... T'as déjà vu des vrais cerfs ? C'était beau mais en même temps tu te dis, mais pourquoi elle avait des bois qui poussaient..."
Ils sont dans un open space, une vaste salle sans séparation où tout le monde travail sur son portable assis à des tables. Un jeune assis à côté d'une blonde intervient à ce point de la conversation : "Les bois, je crois que c'est comme les dents : ça veut dire que t'as peur d'la mort, quand tu dors..."
Vincent demande à son collègue à voix basse : "C'est qui lui ?" Et le collègue répond : "Ben, c'est le stagiaire..."
Vincent s'étonne : "On a un stagiaire ? — Ah oui, on a un stagiaire, oui. — Il s' appelle comment ? — Oh, ben, t'as qu'à lui demander..."
Vincent tourne la tête et demande : "Tu t'appelles comment ?" Le stagiaire répond : "Hugo." Et Vincent de demander sans changer de ton ou d'expression : "Hé Hugo, pourquoi tu m'as pas apporté un café ?"
Vincent pouffe alors, l'air ravi de sa fine plaisanterie. C'est alors qu'il réalise qu'il est le seul à en rire, et ajoute, confus : "Ah oui, c'est... Pardon !"
Hugo le stagiaire garde la tête baissée sur l'écran de son ordinateur portable. La blonde assise à coté de lui n'a pas cillé.
Un peu plus tard, Vincent est toujours à sa table, mais seul, concentré sur l'écran de son portable, tandis qu'un plus grand moniteur affiche l'illustration sur laquelle il est en train de travailler. Vincent a vu directe sur le stagiaire, assis à une table de l'autre côté d'un espace voisin avec des cloisons de verre, près de la porte vitrée qui est ouverte. Comme Vincent lève les yeux, il croise le regard de Hugo qui au même moment jetait un regard dans sa direction. Vincent baisse les yeux, se concentre à nouveau sur son écran. Puis il entend les pas de quelqu'un qui marche vers lui et s'arrête devant.
Vincent lève les yeux : c'est Hugo le stagiaire qui debout, tient serré contre son torse son ordinateur portable fermé et qui le regarde. Vincent regarde derrière lui, et c'est bien lui que Hugo regarde. S'en suit un silence pesant. Comme Vincent ne dit toujours rien. D'un coup Hugo frappe Vincent à toute volée, à la tête, avec l'ordinateur portable qu'il tenait.
Très bien écrit, très pertinent par rapport à notre époque et l'actualité en continue, bourré de petits détails vraiment bien vu : il s'agit bien de Science-fiction (prospective) et non de fantastique, et cela n'a rien à voir avec la fable woke psychopathe Beau is afraid.
Le héros, très ordinaire, réagit en tant qu'être humain logique, raisonnable, avec des ressources là aussi ordinaire mais suffisantes, et surtout des initiatives et des expérimentations face à une menace déconcertante constante - tout le contraire de l'immense majorité des clichés marionnettes qui s'agitent dans tant de films, seulement pour aller d'un point A au point B, excessivement rare aujourd'hui au cinéma comme à la télévision ou ailleurs.
L'horreur n'est pas gratuite, à la fois brutale et graduelle, avec des montées en tension palpables et des situations qui m'ont parues nouvelles et découlant seulement du récit. Il y a bien des scènes rappelant la première saison de The Walking Dead et autres films d'horreur à psychopathes, mais aucun cliché, aucun placage. Si vous avez déjà été confronté à la violence bien réelle, vous serez forcément mal à l'aise, sans que cela soit particulièrement gore ou verbalement dérangeant comme dans The Shining de Kubrick.
Vincent doit Mourir rappelle aussi Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock et les autres thrillers de ce maître, par sa progression, son suspens, ses montées en tension, la menace inconnue et pourtant suivant des règles que le spectateur doit deviner avec le héros.
L'apparente épidémie (de violence) rappelle également la crise du COVID où nous avons été gardé dans l'ignorance par les autorités, tant concernant la réalité des symptômes que l'efficacité des traitements, tandis que les chiffres étaient et sont toujours tripatouillés ou censurés, comme les études et les avis réellement scientifiques et non clairement corrompu. On pourrait imaginer que dans Vincent doit Mourir, il s'agit d'une attaque et/ou d'une entreprise de dépopulation de la France qui commence discrètement et fait boule de neige au fil du film, mais rien n'est directement mentionné sur la question.
En conclusion, de la véritable Science-fiction pas gratuite par des gens qui écrivent une vrai histoire, bien jouée et efficacement mise en scène, un plaisir rare, et une grande réussite à regarder prudemment si vous avez déjà été victime d'actes de violence physique ou psychologique à cause du sujet, de l'honnêteté du traitement : ce n'est pas la gendarmette qui couche avec le procureur qui enquête sur son père dans "meurtre à plouc-plouc les bains" de votre téléfilm de tous les soirs, tous les après-midi et toutes les matinées sur la télé publique, même s'il s'agit bien d'une coproduction ARTE.
Malheureusement, l'auteur-réalisateur Stéphane Castaing a improvisé au fur et à mesure du film son scénario : il n'y a pas de construction de monde, de règles surnaturelles ou prospectives pour expliquer ce qui arrive : il utilise l'épidémie en gros comme une épidémie de zombies qui attaquent leurs victimes, avec la victime qui devient ensuite zombie.
Cela fonctionne très bien d'un point de vue fantastique et métaphore de comment la violence bien réelle se propage, je suppose parce que l'inconscient de S. Castaing lui a fait ses devoirs, et pointé dans la bonne direction.
Idem pour les acteurs principaux, qui jouent très bien mais qui sont déjà leurs personnages et quand dans une scène ils doivent boire de l'alcool et fumer du hash, ils boivent et fument pour de vrai, ce qui n'est pas jouer un rôle.
Vincent doit mourir est un film remarquable mais il sera inutile de chercher des règles surnaturelles ou une cohérence : Castaing s'épanche à un point sur à quel point il a été agacé par l'objection de ses collaborateurs ou de spectateurs, qui se demandait pourquoi Vincent ne se met pas à porter des lunettes noirs une fois réalisé que les gens l'attaquent quand leurs regards se rencontre.
Castaing est incapable par exemple de répondre que si Vincent portait des lunettes noires, ses agresseurs non. Il répond, de manière non-sensique, c'est une question d'existence : Vincent existe, donc on l'attaque. Ce n'est pas scientifique, c'est schizo ou psychopathe. Mais c'est aussi son raisonnement quand par haine des facteurs, il fait tuer à l'écran un facteur par son héros, pour régler un compte personnel de la réalité.
Et c'est encore le même biais quand il prétend que lorsque Vincent s'écrie "regarde ce que tu m'as fait faire" c'est une réplique de sale c.n : de fait, Castaing traite de sale c.ns toutes les victimes de violence en situation de légitime défense. Oui, personne n'a le choix dans la situation fictionnelle où une "épidémie" fantastique ferait s'entretuer subitement deux individus, mais comme le rappelle la lettre de la déclaration des droits humains, les droits humains cessent pour qui tente de supprimer ceux des autres ou de l'autre : le facteur qui veut tuer Vincent, réduit incidemment à une bête nuisible dans cette fiction, n'a aucun droit de tuer Vincent juste pour continuer sa petite vie.
Il n'est que légitime que sa vie de bête s'arrête là, et faute de règles surnaturelles ou prospective, il n'y a pas d'autres solutions. Vincent est honnête de s'indigner d'avoir à tuer quelqu'un pour survivre : mentir sur son sentiment aurait été hypocrite, schizo ou psychopathe. Certes, énormément de gens le sont ou le devienne quand ils sont témoins ou participant à des actes violents, mais ce n'est pas une manière de sortir par le haut de ce genre de drame (multi-quotidien en France rappelons-le), ni même une façon de s'en sortir tout court.
De même quand Castaing se moque du responsable du personnel qui après deux attaques contre le héros lui suggère de télétravailler, il semble oublier que c'est la seule solution de survie pour Vincent : le protéger en le plaçant hors d'atteinte.
Bien sûr, cela ressemble à ce qui se passe quand dans les cas de harcèlement et violence, les gens inversent le rôle de l'agresseur et de la victime quand ça les arrange parce que ce sont des malades mentaux qui ne devraient jamais être en position de pouvoir, mais ce n'est objectivement pas le cas dans cette situation fictionnelle où le fonctionnement de l'épidémie n'est même pas décrit précisément : personne ne peut trouver de solution réelle donc valide à un problème imaginaire dont on ignore pratiquement tout. L'inconnu est un bon levier pour provoquer l'angoisse, l'épouvante, l'horreur, mais l'auteur doit savoir au final de quoi il parle, sans quoi son film ou son roman fera vite prout une fois que le spectateur réalisera qu'il n'y a rien de vraisemblable ou de cohérent derrière l'inconnu mis en scène.
Bref, tous ces biais ne sont pas des postures saines en écriture, mais cela n'empêche pas d'écrire des textes qui méritent d'être lus ou tourner des films qui méritent d'être vus. Sûr que si vous n'avez jamais connu d'écriture plus saine, vous ne réaliserez pas la différence, et vous risquez de vous faire conditionner à votre insu, quand bien même ce n'était pas dans les intentions de l'auteur.
On peut rapprocher l'épidémie de zombie fantastique d'un autre genre d'épidémie :
Spoiler : :
celle du COVID. Avec la censure et les mensonges des autorités ont installé une fausse réalité tissu de propagande, dans le but de déboussoler et faire disparaître les preuves de leurs crimes, échapper au lynchage et à la spoliation qui la réponse la plus saine qui soit à une tentative de génocide planétaire en position d'autorité : et tous ces génocidaires, pour le fric et pour dépeupler afin de mieux asservir, ont poussé et poussent encore à la vaccination qui ne vaccine pas mais qui donne le turbo-cancer, la leucémie et l'insuffisance respiratoire (combien d'entre vous doivent dormir avec un masque à oxygène aujourd'hui ? Posez la question autour de vous, et posez la question depuis quand, et s'ils ont été vaccinés) : on aurait pu croire les modes de contamination du COVID fantastique.
Mais ces modes sont très cons et tout à fait conforme à toutes les autres épidémies artificielles, type l'épidémie de mort dans les EPAD quand on profite de la faiblesse des vieux pour les piquer, ce que les EPAD français ont fait sur circulaire du gouvernement d'alors, et ce que le prétendu droit au suicide (mourir prétendument dignement) compte de faire encore avancer: l'épidémie progresse avec la vaccination, parce que la vaccination a pour premier effet secondaire de donner le covid. Parce que, et c'est officiel le vaccin force des cellules (parfois vitales comme celle de la moelle osseuse, du cœur etc.) à produire en masse la protéïne spike inflammatoire qui est le COVID.
Ensuite les vaccinés contaminent le reste de la population en parlant, respirant, transpirant des particules grasses que la protéine spike utilise pour voyager par l'air et le contact, ... et ils contaminent avec le dernier variant fabriqué par les laboratoires type Moderna (spécialisé dans la fabrication d'armes biologiques) et autres sociétés biopharma allemande type Pfizer qui déjà expérimentait dans les camps de concentration et produisait de quoi gazer les génocidés, et qui a bien sûr échappé à la dénazification parce qu'il n'y a jamais eu de dénazification et encore moins des banques ou des ultra-riches qui investissent à tour de bras dans les génocides, les armes et l'orchestration de guerres et de guerres civiles.
Donc cela n'a rien de magique, et la violence ou la maladie ne l'est pas davantage : les gens ne deviennent pas subitement fous, ils ne massacrent pas par hasard ou parce que c'est comme ça ou parce que quelqu'un existe ou quelqu'un est d'un sexe en particulier : toute personne qui essaie de le faire croire est sans aucun doute possible un responsable de violence, un complice ou un collaborateur, et mériterait d'aller définitivement en prison pour tous les crimes qu'il couvre et dont il empêche la prévention.
En conclusion, Vincent doit mourir est un bon film, il peut inspirer notamment des débats intéressants ou certaines réalisations, mais si vous avez l'impression de ne pas avoir tout compris à la fin, c'est parce qu'il n'y a rien à comprendre complètement : ce n'est qu'une fable utilisant la violence réelle comme levier d'épouvante, mais arrachée à sa vraisemblance, détachée de sa logique bien réelle et tout à fait froide, détachée de ses recettes, de toutes les manipulations, de tous les jeux de pouvoir qui l'orchestre dans la réalité. Au final, si vous ne réalisez pas cela, et que vous croyez la violence comme un phénomène fantastique inexplicable la faute à pas de chance, vous êtes en danger et vos chances de survivre à la réalité reculeront considérablement, surtout aujourd'hui où jamais la violence instituée n'a été si vicieuse ni aussi omniprésente, sous toutes ses formes.